AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Théâtre (Eric-Emmanuel Schmitt ) tome 2 sur 4
EAN : 978B007VA20IC
Le Livre de Poche (14/01/2009)
3.97/5   18 notes
Résumé :
On doit beaucoup à Schmitt : il a réussi à faire revivre une forme de théâtre que beaucoup pensaient mort et enterré, la pièce intellectuelle brillante. C'est un genre qui n'a jamais connu d'éclipse dans le théâtre anglais, comme le montre la continuité de travail de George Bernard Shaw à Tom Stoppard ou Christopher Hampton, mais en France ce genre avait disparu entre Sartre et Schmitt. Toutes ses pièces racontent une histoire intrigante, où évoluent des personnages... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Théâtre, Tome 2 : Golden Joe - Variations énigmatiques - Le libertinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Théâtre/Tome II/Golden Joe/Variations énigmatiques/Le Libertin/Eric Emmanuel Schmitt
Golden Joe.
La seule préoccupation du personnage central, Joe, est de posséder plus et encore plus. Il a hérité de son père un immense empire financier dans la City londonienne. le profit est sa raison de vivre et le dollar son credo.
Sa fiancée Cecily elle-même a été convertie à la même religion et dans sa chambre le soir avant de trouver le sommeil, elle récite sa prière :
« Notre père le Dollar
Que votre cours soit respecté,
Que votre règne dure.
Donnez-nous aujourd'hui notre vison du jour,
Effacez nos crédits comme nous le réclamons à tous nos débiteurs
Et délivrez-nous des pauvres.
Amen »
Mais tout ne va pas se passer comme il l'escomptait et Joe va en venir à douter et réaliser que l'homme n'est pas seulement un robot à qui l'on donne des ordres. C'est un revirement total qui s'amorce dans sa personnalité. Mais ira-il jusqu'au bout de cette révélation ? Assumera-t-il cette humanité qu'il sent naître en lui ?
Une fois de plus, Eric Emmanuel Schmitt nous régale avec ce style de pièce de théâtre intellectuelle brillante. Depuis Sartre, on attendait du théâtre de cette tenue !
La seconde pièce de ce recueil, Variations Énigmatiques, se déroule sur un fond musical celui des Variations Enigma de Elgar.
Cela commence par des coups de feu à l'entrée de la propriété de Znorko qui voyant l'effarement de Larsen, le visiteur, lui déclare : « si je vous ai manqué, c'est que soit je vise mal soit que je vise bien. Au choix ! » le ton est donné !
C'est une pièce intrigante où deux personnages étranges s'affrontent en un duel de très haute tenue avec pour thème l'amour, le couple, la passion, la création littéraire, le tout avec des rebondissements incessants… Et la femme du différent n'apparaît jamais.
Avec l'humour en prime :
« Les passions les plus intenses se promettent l'éternité mais, généralement, l'éternité passe vite. »
Une véritable pépite que cette pièce qui aborde aussi au passage Dieu : « Dieu, on en entend parler bien trop longtemps avant de se poser sincèrement la moindre question à son sujet ! Dès lors, quand on commence à y réfléchir, on est déjà sous influence. »
Le Libertin.
Des trois pièces c'est certainement la plus drôle et aussi la plus philosophique, abordant principalement non seulement le thème : morale et liberté mais aussi amour, sexe, et séduction.
Dans le pavillon de chasse du baron d'Holbach, Diderot pose à demi-nu pour madame Therbouche, portraitiste, tout en marivaudant quand il est dérangé par son secrétaire pour rédiger un article pour l'Encyclopédie concernant le terme « morale ».
L'auteur nous convie alors à une comédie libertine philosophique tout en faisant l'apologie du désir.
Les dialogues entre Madame Therbouche et Diderot sont savoureux et spirituels, riche d'un humour charmant, brillant et jubilatoire.
Diderot : « Je ne sais pas si j'y crois moi à la liberté ! Je me demande si nous ne sommes pas simplement des automates réglés par la nature…Suis-je libre ? Mon orgueil répond oui mais ce que j'appelle volonté, n'est-ce pas simplement le dernier de mes désirs ? Et ce désir, d'où vient-il ? de la machine, de la vôtre Madame, de la situation créée par la présence trop rapprochée de nos deux machines. Je ne suis donc pas libre…Pour être moral, il faudrait être libre, oui, il faudrait pouvoir choisir, décider de faire ceci plutôt que cela. La responsabilité suppose que l'on aurait pu faire autrement. »
Madame Therbouche : « Il faut être libre pour se montrer perverse. le vice ne serait-il pas la démonstration de notre liberté ? »
Diderot : « S'il n'y a point de liberté, il n'y a point d'action qui mérite la louange ou le blâme. Il n'y a ni vice ni vertu, rien dont il faille récompenser ou punir. »
Madame Therbouche : « La supériorité de la femme sur l'homme, c'est qu'on ne peut jamais savoir si elle a envie. Nous avons un corps disposé à l'énigme…Plaire pour vous les hommes, ce n'est qu'un marchepied pour arriver au lit, un moyen pour parvenir à vos fins. Tandis que plaire pour nous les femmes, c'est une fin en soi, c'est la victoire elle-même. ..Proie ou chasseur, c'est l'alternative, voilà le monde. »
Diderot : « Lâcher toutes les idées pour une ! le fanatisme n'a pas d'autre origine. »
Cette pièce est un petit chef d'oeuvre, un bijou, une réflexion, un régal qu'il faut absolument déguster sans retenue.
Commenter  J’apprécie          20
Deuxième tome des pièces de théâtre de l'auteur, que je viens de finir après avoir étalé la lecture sur plusieurs soirs (j'ai beaucoup de mal à lire du théâtre, alors je préfère ne pas en lire trop d'un coup). Cette fois-ci, plus de monologue ou de pièces courtes, uniquement des pièces longues, parfois en un acte, et sur plusieurs thèmes !

Je dois bien l'avouer, du recueil, c'est la troisième pièce qui m'a le moins passionnée. Une variation sur Diderot, philosophe très intéressant dont je ne peux que recommander l'oeuvre, mais qui est traité de façon trop humoristique. Pour ma part, j'adhère très peu. le style est moyen, notamment les coups de théâtre qui m'ont semblé trop facile, et l'éternelle variation homme vs femme m'a semblé fausse.

En revanche, les deux autres ont tout un attrait, notamment la deuxième qui se trouve être la meilleure à mon humble avis. Golden Joe est intéressante et bien construite, progressivement on arrive à une intrigue bien différente de ce que l'idée de base laissait présager. Une variation sur l'argent, sur les financiers et sur les banques. Elle m'a rappelée une autre pièce, Frank V, qui joue sur le même thème mais avec plus d'humour et moins de réflexion.

La deuxième, Variations énigmatiques, est juste extraordinaire. Constituée d'une succession de coups de théâtre, elle nous entraîne dans les rapports entre un écrivain et une femme, une correspondance de plusieurs années. le tout est savamment orchestré et les réflexions qui la composent ne m'ont pas semblé trop lourdes pour une fois. Une belle réussite, et la fin n'est pas en deçà du reste. 

Pour ce deuxième tome, nous avons le droit à deux belles pièces et une troisième nettement en dessous. Encore une fois EES nous pond de la réflexion liée au quotidien, mais avec une certaine habileté, il faut bien le dire. Je me demande vraiment ce que cela peut donner sur scène, j'aimerais bien voir le résultat. En tout cas, ce n'est pas déplaisait à lire, et en termes de pièces de théâtre ça se défend bien.
Commenter  J’apprécie          10


Videos de Éric-Emmanuel Schmitt (109) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric-Emmanuel Schmitt
Alain Damasio et Eric-Emmanuel Schmitt - Rencontre inédite
autres livres classés : théâtreVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

la vie rêvée d'Hitler...

Par quoi commence le récit et la vie d'Adolf H.?

par sa réussite au concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Vienne.
par son mariage avec Sarah
par son coming out

9 questions
453 lecteurs ont répondu
Thème : La Part de l'autre de Eric-Emmanuel SchmittCréer un quiz sur ce livre

{* *}