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Marianne Millon (Traducteur)
EAN : 9782742777334
217 pages
Actes Sud (15/09/2008)
3.56/5   152 notes
Résumé :
“Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue” : romancier à succès, Juan Cabo ne dispose que de ces quelques mots pour reconstruire son identité. Il les a couchés sur un carnet avant l'accident qui lui a coûté la mémoire. Mais l'inconnue est-elle une créature réelle ou de fiction ? De retour au “cercle littéraire”, où il a dîné le soir de la tragédie, Juan Cabo y rencontre une poignée de figures équivoques puis un détective spécialisé dans les affaires littéraires, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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"Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue".
Tels sont les derniers mots que le célèbre écrivain Juan Cabo a écrit dans son carnet avant de perdre la mémoire dans un accident de voiture.
Au sortir de l'hôpital, Juan Cabo se demande : cette femme est-elle fictive, personnage d'un nouveau roman, ou bien réelle ?...
En tentant d'élucider cette énigme pour reconstruire son identité, l'écrivain s'embarque dans une aventure délirante où fiction et réalité ne sont jamais là où on les croit.

Etonnant, captivant comme tous les livres du génial Somoza, "Daphné disparue" nous met dans un état de fébrilité littéraire, une avidité de lecture, une exaltation, proprement jubilatoires.
L'auteur, à l'instar d'un dieu facétieux, brouille les pistes, manipule protagonistes et lecteurs, nous entraîne dans le labyrinthe de la création, là où le fictif et le réel se confondent, pour démontrer, dans cet épatant jeu de pistes, le principe essentiel de l'écriture "comme façon de nous trouver nous-mêmes".
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Premier livre que je lis de cet auteur. A lire les quatrièmes de couverture, je m'étais toujours dit que ses livres paraissaient un peu intellectuels et c'est tout l'inverse. J'ai découvert une histoire passablement tirée par les cheveux et totalement inutile. A mes yeux. Vu les cotes obtenues d'habitude par les livres de cet auteur, c'est peut-être une mauvaise pioche et j'essaierai sans doute un autre un jour, mais celui-ci, franchement, n'en vaut pas la peine. Toujours à mon estime, bien sûr.
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Juan Cabo, écrivain né à Madrid en 1964, a un accident de voiture la nuit du 13 avril 1999 en sortant du restaurant La Floresta invisible. Lorsqu'il se réveille dans une chambre d'hôpital, il est indemne mais amnésique. Pour fixer sa mémoire, une femme médecin lui conseille de noter sur un cahier sa vie en deux colonnes ( les faits et les personnages marquants).
De retour dans sa maison de Mirasienna qu'il occupe depuis sept ans avec sa bonne Ninfa, il lit la phrase inachevée inscrite dans le carnet noir retrouvé dans sa voiture.
C'est une description sensuelle d'une femme en robe noire assise dos à lui au restaurant. Ce dos mis en valeur par l'échancrure de la robe et le chignon de cheveux châtains lui a fait tourner la tête. Il n'a plus qu'une obsession : retrouver cette femme. Mais existe-t-elle vraiment ?

Les détours labyrinthiques
Son enquête débute dans ce restaurant au concept particulier. Pendant leur repas, les convives sont invités à écrire leurs impressions, leurs fantasmes sur un cahier noir. le restaurateur garde précieusement ces cahiers dans une pièce sécurisée. Un client du 13 avril a peut-être écrit quelque chose sur la femme mystérieuse de la table 15, lui donnant ainsi une réalité.
Etrangement, les textes ont été modifiés « en pleine fantaisie » laissant le doute sur l'existence d'une personne à cette table décorée de lauriers.
Juan Cabo engage un détective privé et critique littéraire. L'inconnu existe-t-elle vraiment ou n'est-elle qu'un personnage de roman?

La littérature est un labyrinthe
José Carlos Somoza nous entraîne dans le vertige des mises en abyme. Auteurs, personnages, fiction, réalité…l'esprit du lecteur doit jouer sur plusieurs dimensions. L'avantage de la fiction est que tout devient possible. L'auteur ne se prive pas de fantaisie. Les personnages sont truculents, les situations rocambolesques, les descriptions hautes en couleur. Et le suspense est omniprésent.
Quelle écriture! Et je peux dire « C'est un livre délicieux, je l'ai dévoré. »
Parfois, le suspense est contenu dans une phrase, un paragraphe. On démarre avec une idée en tête que l'auteur vient déjouer d'un rebond.

La création littéraire
Ce roman truculent est aussi et surtout une réflexion sur la littérature. Cette littérature qui emporte de page en page, qui ne répond pas à nos questions mais les éclaire.
Mais aussi à ce besoin furieux d'écrire, à la place de la réalité et de la fiction dans une oeuvre. Au travers de son roman, l'auteur se transforme en ses personnages, se métamorphose pour se trouver. Les métamorphoses d'Ovide sont un fil rouge de ce roman d'où le titre et la table 15 ornée de lauriers. Daphné, nymphe d'une grande beauté fut transformée en laurier par son père pour déjouer les plans amoureux d'Apollon.
José Carlos Somoza craint aussi cette prochaine ère qui placera l'éditeur en maître sur la création. Aux siècles passés, le personnage de roman ( Quichotte, Anna Karénine…) était l'élément principal. de nos jours, l'auteur est primordial. En s'effaçant derrière son personnage jusque dans les remerciements, on comprend pertinemment ce qui prévaut pour le génial José Carlos Somoza.
Gros coup de coeur pour ce roman et j'ai la chance d'avoir d'autres titres de l'auteur en réserve,
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Dans ce roman, qui précède La Caverne des idées et qui est donc le plus ancien disponible en français, se trouve déjà posée la problématique du dépassement de structure classique de la fiction : l'auteur (omniscient) crée un protagoniste et s'efforce de le rendre crédible au lecteur, ainsi que l'histoire qu'il narre (lui ou celui-ci, s'il est narrateur). Déjà dans ce roman les hiérarchies se confondent donc ainsi que les niveaux de narration et le statut du réalisme de chacun des éléments sus-cités : narrateur, protagoniste, personnages secondaires ; et la crédibilité est sans cesse mise en abîme, grâce à un habile jeu d'énigmes, de suspens pseudo-polar et de pistes brouillées...
La trame est pourtant relativement simple. Un écrivain devenu amnésique suite à un accident de voiture recherche sa mémoire à travers la personnification du contenu de la dernière phrase qu'il a écrite auparavant : "Je suis tombé amoureux d'une femme inconnue". Mais la "réalité" de cette "femme", se rend-il compte dès le début, est mise en doute par son propre statut d'écrivain. de plus, cette réalité textuelle, possède exactement la même valeur que celle de tous les textes d'autrui qu'il croisera au cours de sa recherche, qui, pour entretenir un suspens tout aussi fictionnel et textuel, sera parsemée de pseudo-crimes et de pseudo-personnages - qui sont peut-être autant d'auteurs... Un premier faîte de l'action consistera dans l'inversion entre recherche de la "femme réelle" et création de la "femme fictive", dans laquelle le rôle de l'écriture est, pour la première fois et pour le distinguer des autres personnages, le contraire du mensonge. La chute dépasse la révélation de la mystification - avec au passage la note de poétique fondamentale de l'ouvrage {position de l'auteur à l'encontre de son protagoniste ?} : "Aujourd'hui, le lecteur apprécie beaucoup plus le rabat que le texte. C'est le syndrome du Comment ça marche, tu comprends ? le public adore démantibuler un jouet pour voir comment il fonctionne" (p. 203) - et atteint l'inversion entière de la position du narrateur (protagoniste) avec celle de son personnage créé.

PS: J'adore le mythe de Daphné et ce prénom féminin est mon préféré.
PPS: Je suis d'accord avec la critique que l'auteur adresse, par la colère et l'ultime vengeance de son protagoniste, à l'économie de l'édition : nombreux sont les auteurs à succès qui se plaignent de ne plus avoir le temps d'écrire des oeuvres satisfaisantes...
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Encore un roman de Somoza qui commence par un fait apparemment anodin et qui nous entraîne dans un univers incroyablement complexe et très bien construit.
Suspense et rebondissements sont au rendez-vous, et, comme dans ses autres romans, l'auteur nous déroute en nous faisant croire que l'on va comprendre avant de brouiller les pistes à nouveau.
On sonde l'âme humaine en même temps qu'on essaie de découvrir les fils de l'intrigue et qu'on progresse vers le dénouement.
A lire et à relire, sans réserve.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je ne savais pas encore qu'il y en avait un, bien sûr. Un mystère que j'allais devoir affronter. L'écrivain accepte avec effort les énigmes de la réalité : nous sommes si habitués à en inventer les arcanes que nous finissons par la confondre avec l'imagination. Mais pour toi c'est tout le contraire, lecteur. Reconnais-le : tu souffres de l'anxiété bachique de l'insolite. Le simple fait que les pages futures sont un secret te pousse à avancer. Parce que tu percevais déjà depuis le début de cette chose, qui n'est pas un roman, ni une chronique royale, ni rien qui y ressemble – je trouverai bien un nom pour le définir -, ce que je ne compris que longtemps après : tout au long coule, opalin, profond, le canal du mystère.
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(...) tous avaient un jour rédigé un poème, un récit, un journal personnel plus ou moins exalté de phrases heureuses. L'humanité était romancière.
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Comme j'avais de la peine de penser à sa jeunesse (dix-huit ans, d'après Eustaquio), brisée prématurément, de façon rimbaldienne. "Et il ne sera même pas immortel après sa mort", me lamentais-je, car l'époque où la disparition d'un poète assurait sa pérennité était révolue. Au contraire, aujourd'hui les poètes s'accrochaient à la vie avec toute la fureur d'une vieillesse prolongée.
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La littérature est un commerce.....L'un écrit un livre; un autre le vend; un autre l'achéte, le lit et se distrait. Le livre se ferme, se laisse sur l'étagère et la vie quotidienne revient. Point. Il n'y a rien d'autre. Un livre n'est pas un être humain.
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Écrire, c'est nous transformer en permanence, une métamorphose incessante, le pouvoir des anciens dieux de l'Olympe.
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Videos de José Carlos Somoza (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Carlos Somoza
12 janv. 2023 Que lire pour des romans policiers d’un nouveau genre ? Le coup de projecteur sur Jose Carlos Somoza.
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