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3,85

sur 423 notes
Ce roman de John Steinbeck est à mon goût un pur chef d'oeuvre. Sur le plan factuel, il ne s'y passe rien ou pas grand-chose, l'attaque cérébrale d'un vieil homme malade exceptée. 
Synopsis :
l'autocar de Juan Chicoy en panne repart avec beaucoup de retard ; les passagers sont exaspérés ; la route habituelle est coupée en raison du mauvais temps et le chauffeur à bout de nerfs met volontairement son bus dans un fossé, incident plutôt bénin. Mais il condamne les passagers à vivre un huis clos de plusieurs heures.
Les masques tombent. Malhonnêteté... désir sexuel effréné... violence… le vernis de l'honorabilité sociale s'écaille facilement.
C'est encore parmi les plus petites gens que se retrouve un peu de solidarité humaine. Entre Norma la névrosée et Camille la strip-teaseuse s'ébauche un moment de complicité amicale, une faible lumière dans cet enfer.

La grande habilité de Steinbeck est qu'il ne décrit pas, ne commente pas les caractères (ou très peu). Il fait vivre ses héros et antihéros devant nous. Leur personnalité apparaît dans leurs faits et gestes. Nous sommes des témoins. L'intensité émotionnelle de ce roman « psychologique » en est considérablement accrue. Point de longueurs, rares monologues intérieurs, le style de Steinbeck est rapide, vif, précis. Habitué à Proust (que j'aime beaucoup) on pourrait avoir une impression de sécheresse de ton et de pauvreté du propos. Mais au cours d'une lecture attentive, on constatera la richesse et la perspicacité de l'écrivain, observateur des hommes.

Enfin j'apprécie la critique implicite du rêve américain. La réussite matérielle Juan Chicoy, immigré mexicain, sans être grandiose est indiscutable, mais elle ne lui a pas procuré le bonheur.
Cette critique, nous la retrouverons dans « les raisons de la colère » ou Steinbeck dénonce avec virulence la dureté impitoyable d'une société matérialiste dont l'économie est en crise.

Lien : https://livre.fnac.com/a2479..
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Le récit est anecdotique et tient sur un ticket de bus (ou dans ce cas d'autocar) : des passagers d'un autocar se rendent en Californie, une panne les oblige à passer la nuit dans une station-service. La panne à peine réparée, un nouvel incident immobilise ces naufragés de la route pendant des heures en pleine montagne.
Cette petite excursion devient très vite rocambolesque et oblige les personnages à révéler leur vraie nature et faire face à leurs démons intérieurs : la solitude, la concupiscence, la frustration, la gourmandise... Avec pour décor, la vallée de la Salinas chère à Steinbeck.

Une histoire somme toute banale mais la narration de John Steinbeck est efficace, et présente une galerie de personnages hauts en couleur. Il excelle à nous révéler toute la noirceur et les failles de ces naufragés. Il alterne les moments dramatiques et touchants et les passages pleins d'humour.

John Steinbeck fait partie de ces auteurs incontournables de la littérature américaine, et si "Les naufragés de l'autocar" ne figure pas parmi ses livres les plus connus il mériterait de l'être.
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Des personnages très différents les uns des autres se retrouvent dans un autocar conduit par Juan sur la grande route de Californie. le véhicule tombe en panne, les passagers sont obligés de passer la nuit dans le restaurant station-service du chauffeur. le voyage reprend et un nouvel incident les immobilise sur une route secondaire dans la montagne.
John Steinbeck nous livre des portraits saisissants tragi-comiques d'hommes et de femmes dans une situation inhabituelle les poussant avec la fatigue, la mauvaise humeur, la promiscuité à se révéler à eux mêmes et aux autres.
Mini-fresque, l'auteur n'a pas son pareil pour fouiller dans le parcours de vie de ses personnages avec un sens fantastique de l'analyse psychologique et sociale. Situation de crise et retour au quotidien. Si vous avez aimé "Les raisins de la colère" n'hésitez pas à vous plonger dans celui-ci. J'ai beaucoup aimé et vous le recommande.
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Une panne d'autocar oblige, les passagers à se confronter à leurs problèmes personnels , et aussi vis à vis des autres devant une situation inattendue .Une nuit passée dans une station-service d'un petit village de Californie sert de décor à cette comédie drôle, cynique mais réjouissante. Un bon moment de lecture.
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Un autocar en panne et les voyageurs sont obligés de passer la nuit dans le restaurant- station-service tenu par Juan,qui est également le chauffeur.
Les personnages se succèdent, avec leur caractère,leur passion, leurs désirs, leurs rêves ...

La panne réparée, l'autocar repart et un nouvel incident l'oblige à prendre une mauvaise route. L'autocar s'enlise et les voyageurs se dévoilent. Obligés de sortir de leurs habitudes, subissant la chaleur, l'ennui et l'angoisse, ils dévoilent alors peu à peu leur personnalité profonde.

John Steinbeck nous emmène ici dans un roman à la fois alerte et vif où le caractère des hommes (et des femmes) est extrêmement bien décrit, alors que la succession des événements tient formidablement le lecteur en haleine.
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Quel plaisir de lire un livre de Steinbeck !

Au détour d'un simple voyage en car, Steinbeck peint des personnages qu'il étoffe peu à peu de couleurs et de formes. Tous plus différents les uns que les autres, on s'amuse à les voir se côtoyer, se découvrir au fil des discussions, des évènements. Avec une franchise et une sensibilité accrues qui lui sont propres, Steinbeck nous offre ici de rafraichissants éclats de vie. On rit de moments parfois cocasses, on compatit avec les personnages, on est surtout touché par leurs conditions de vies d'un comique parfois dramatique. Chacun a droit à son développement, à la révélation de son passé, à la description de ses rêves et de ses espoirs enfouis. C'est toute leur humanité qui se révèle et c'est ce qui les rend si attachants. Ils paraissent si vrais qu'ils semblent évoluer tout seuls, comme si Steinbeck lui-même les avait découvert en les écrivant. C'est l'impression que j'ai eue et elle est très agréable. L'écriture est ainsi fluide, maniée avec une parfaite simplicité. le texte est si vivant que l'on se croirait parfois dans un film.

Quelques mots lui suffisent notamment pour mettre en place un environnement estival, avec délicatesse et charme, menant à une ambiance douce et en même temps propice à l'agacement. de fait, au fur et à mesure, le côtoiement n'est plus possible, chacun s'énerve, se bouscule, dit tout haut ce qu'il pensait jusque là tout bas. Les complications s'enchaînent : le bus tombe en panne, s'arrête, Camille dévoile des tentations cachées chez certains, de la jalousie chez d'autres, la réalité du couple Pritchard est mise à nu, etc. Chaque situation, chaque dialogue complexifie les personnages, les humanise. La fin, plus chaotique dans sa construction, est le reflet de sentiments, d'individualités qui se croisent et se décroisent.

C'est avec regret que j'ai laissé ces voyageurs partir pour se séparer et mener de nouveau leurs vies d'avant. Steinbeck leur aura au moins donné l'occasion de se libérer et de se révéler, aux autres et à nous-mêmes, le temps de quelques heures seulement. C'est toute la condition humaine, dans ses ambiguïtés et dans sa richesse, qui nous est ainsi décrite, dans un moment enchanteur que je vous invite grandement à découvrir.
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Je suis consterné. C'est donc ça Steinbeck ?, et bien quelle déception. Non vraiment, au bout de 70 pages de supplice, j'abandonne. Pour moi, aucun intérêt, le vide sidéral. Il ne faut pas se forcer quand même ?
Si l'on aime l'écriture américaine, on passera un moment 100 fois plus agréable avec Famille modèle de Puchner.

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Un très beau roman dans lequel les imprévus d'une panne amènent une rencontre entre des personnes d'univers différents.
On n'a jamais autant apprécié un problème de bus
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De ce grand romancier américain, l'histoire a essentiellement retenu deux romans : "Des souris et des hommes" et "Les raisins de la colère". "Les Naufragés de l'autocar", oeuvre moins célèbre, parue en 1949 après les deux autres, est pourtant bien intéressante à découvrir ou redécouvrir.

Juan Chicoy est tenancier d'un restaurant sur les bords d'une route de Californie, dans un paysage grandiose que Steinbeck sait si bien nous faire aimer, grâce à ses descriptions minutieusement ciselées. Il est aussi chauffeur de car, et chargé d'acheminer au Mexique des voyageurs, aux origines et personnalités diverses. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.

Au fil des pages, Steinbeck s'attache, avec une admirable méticulosité, à affiner petit à petit le caractère de chacun des protagonistes. Ce voyage, qui devait être un épisode banal de la vie ordinaire, devient, sous la plume du romancier, une comédie humaine aussi satirique que sarcastique. Et l'auteur prend un évident plaisir à pousser chacun de ses personnages dans ses derniers retranchements.

Habile dosage d'humour et de méchanceté, ce récit savamment construit ne cesse de surprendre le lecteur au fur et à mesure que l'histoire avance.
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Ici Steinbeck se distingue comme une sorte d'héritier De Maupassant avec la fameuse nouvelle « boule de suif ».
Un huis clos qui se déporte à plusieurs endroits.
C'est vraiment très bien. L'écriture est celle de tous les jours et on suit leurs conversations avec intérêt en passant d'un groupe à un autre pour les connaître et les comprendre. Car évidemment chacun se livre et les personnages les plus endurcis révèlent une toute autre image d'eux-mêmes.
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