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EAN : 9781271166213
372 pages
Nabu Press (04/11/2011)
4/5   4 notes
Résumé :
Voici l'Hécyre de Térence. Elle fut jouée aux jeux Mégalésiens, sous les édiles curules Sextus Julius César et Cn. Cornelius Dolabella. La musique est de Flaccus, esclave de Claudius, tout entière pour flûtes égales. La pièce grecque est de Ménandre. Elle fut composée la cinquième [A la première représentation elle fut donnée sans prologue. Elle fut redonnée une seconde fois sous les consuls Cn. Octavius et Titus Manlius, lors des jeux funèbres en l'honneur de Luciu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce serait, je pense, une erreur de vouloir trop rapprocher Térence de Plaute. L'un est un pur comique, un tenant du burlesque, un Molière latin. L'autre verse plus dans la comédie de moeurs, voire le drame social, avec une légère saveur comique de place en place, bien plus proche d'un Marivaux antique.

Le Bourreau de Soi-Même est donc une pièce pas spécialement comique, à l'image du restant de la production de Térence, mais plutôt une critique sociale avec certains clins d'oeil qui peuvent porter à sourire.
La critique sociale qui est adressée ici l'est à l'égard des pères trop sévères avec leurs enfants et qui oublient un peu trop facilement qu'ils ont, eux aussi, été adolescents ou jeunes un jour, et que eux aussi ont commis des imprudences ou des folies, mais qu'ils n'en sont pas pour autant des cas désespérés.
C'est étrange, cette problématique a traversé vingt-deux siècles sans jamais se faner ni ternir. Peut-être bien qu'elle touche à l'universel, à l'incompressible décalage temporel entre le moment où l'on a un fils qui entre dans l'âge adulte et le moment où l'on entrait soi-même dans l'âge adulte.
Les changements qui se sont opérés en nous créent forcément une tension qui se cristallise dans les relations parent-enfant, mais qui semblent bien être une dissonance propre à l'adulte, entre le lui de maintenant et le lui de sa jeunesse.
Cette pièce, sans être particulièrement tripante, est tout de même intéressante pour nous parler des relations sociales d'alors, très misogynes, et une relation esclave-maître, pas aussi tyrannique et déséquilibrée qu'on peut se la figurer de nos jours et qui ne semble pas si différente des relations maître-serviteur de l'Ancien Régime.

Un peu dans le même esprit (c'est-à-dire drame social légèrement teintée d'humour), La Belle-Mère traite cette fois d'une plus délicate question, celle de la normalité du viol et de l'adultère.
Pamphile aime une courtisane, Bacchis, depuis des années et ne semble pas pressé d'avoir des relations " sérieuses " avec les femmes. Voyant l'âge arriver, son père, Lachès, le presse de prendre une épouse. La fille des voisins, paraît tout indiquée pour remplir cet office.
Pamphile n'est pas tellement chaud d'abandonner sa vie d'avant et de prendre femme, mais le paternel a parlé, il faut s'exécuter.
Le mariage est donc conclu, mais Pamphile n'arrive à prendre goût à son épouse légitime et songe toujours à sa courtisane.
Cependant, peu à peu, par sa bonne prestance et malgré l'absence de tous rapports charnel, la jeune épouse parvient à se faire de plus en plus apprécier de son mari. Celui-ci songe de plus en plus sérieusement à daigner enfin l'honorer des plaisirs du lit lorsque le décès d'un parent l'éloigne pour quelque temps du foyer.
Hors, pendant ce temps, la bru s'en retourne chez ses parents. Tout de suite, la belle-mère accède au statut de suspect numéro 1 pour expliquer ce déménagement précipité.
Pourtant, la pauvre Sostrata n'y est pour rien. La cause est bien ailleurs. La jeune épouse a, en réalité été violée avant même son mariage par un inconnu et, comme à chaque fois en pareil cas, se retrouve enceinte. Elle sait trop qu'elle n'a eu aucun rapport avec son légitime mari et redoute d'avoir à donner naissance à ce fils bâtard car il pourrait bien être cause de son renvoi pur et simple du foyer si le mari découvre le pot aux roses...
Le sac de noeud est bien ficelé et Térence pose un décor ma foi fort sympathique et d'une étonnante fraîcheur avant, malheureusement, de gâcher quelque peu la marchandise par un final, un peu facile et d'une saveur moindre au reste...

Mais le mieux, c'est encore de vous faire votre propre opinion vous-même car ceci n'est que mon petit avis illégitime, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
PAMPHILE : Il faut qu'il soit survenu je ne sais quoi de grave, Parménon, qui a provoqué entre elles cette colère, qui a duré si longtemps.
PARMÉNON : Mais non, par Hercule, quelque chose d'insignifiant. Si tu veux réfléchir comme il faut, tu constateras que ce ne sont pas toujours les torts les plus graves qui provoquent les colères les plus graves. Car il arrive souvent que, en des choses où un autre ne se mettrait même pas en colère, pour le même motif, un homme irritable devienne votre pire ennemi. Les enfants entre eux, pour quels griefs légers ne se mettent-ils pas en colère ! Pourquoi cela ? Parce que l'esprit qui les anime est faible. De la même façon les femmes sont, à peu près, comme les enfants, et ne raisonnent guère. Peut-être est-ce seulement un seul mot qui a provoqué entre elles ce ressentiment.
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CHRÉMÈS : Jamais je ne sors de si bon matin, jamais je ne rentre, le soir, si tard à la maison que je ne te voie, sur ta terre, en train de bêcher, ou de labourer, ou de trans porter quelque chose ; bref, tu ne donnes pas un instant au repos, et tu n'as pas d'égards pour toi-même. (...) Mais tout le mal que tu te donnes pour faire ce travail, si tu te le donnais pour faire travailler les autres, tu aurais de meilleurs résultats.
MÉNÉDÈME : Chrémès, tu as tant de loisir, dans tes propres affaires, que tu t'occupes de celles des autres, qui ne te concernent en rien ?
CHRÉMÈS : Je suis un être humain : je pense que rien de ce qui est humain n'est sans me concerner. Et pense ou bien que je te donne un conseil, ou bien que je cherche à m'informer : as-tu raison , Pour que j'en fasse autant. N'as-tu pas raison ? Pour te détourner de ta conduite actuelle.
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CHRÉMÈS : Il y a une raison qui rend cela vraisemblable, c'est qu'il te ressemble par le caractère ; tu le persuaderas facilement qu'il est de toi ; car il est tout pareil à toi ; il n'a pas reçu en héritage aucun défaut que tu ne possèdes également ; et puis, il n'y avait que toi pour mettre au monde un fils comme lui.
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CHRÉMÈS : Je t'ai vu de mes yeux ; ne nie pas. Tu te conduis d'une manière indigne envers ton ami, en ne retenant pas tes mains ; car c'est faire injure à un ami de le recevoir chez soi et de chercher à peloter sa maîtresse.
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MENEDEME : Ou vraiment, par le caractère que m'a donné la nature, je suis spécialement voué au malheur, ou l'on se trompe, quand on dit, comme je l'entends répéter sans cesse, que le temps emporte les chagrins; car pour moi, je sens chaque jour augmenter le chagrin que me cause l'absence de mon fils; et plus elle se prolonge, plus je le désire et plus je le regrette.
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