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Marie-Odile Masek (Autre)
EAN : 9782246344018
310 pages
Grasset (04/05/1987)
3.45/5   22 notes
Résumé :
Railway Bazaar, qui nous conduit d'Istanbul à Delhi, et de Saigon à Osaka, avec un ticket retour Moscou-Londres, est le premier récit de voyages de Paul Theroux. "Les trains sont comme des souks, de fascinants bazars." A chercher des trains, le voyageur trouve des passagers. Un imprésario, ancien de l'armée indienne. Un junkie piqué à la morphine. Un dentiste chinois expert en prothèses dentaires. Des soldats américains tenant la main à des Thaïlandaises. Chez Thero... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Début septembre 1973, Paul Theroux se lance seul en une pérégrination de 4 mois durant laquelle, passant de train en train, il va accomplir une boucle de près de 45000 kms.
Citons brièvement ses étapes : partant de Londres, il rejoint Paris où il prend l'Orient- Express direction la Suisse puis Milan, Venise, Belgrade et Istanbul. D'Istanbul, il rejoint Téhéran puis Meshed. Direction Lahore au Pakistan en empruntant la passe de Khaybar. Suit Simla au nord-ouest de l'Inde puis Bombay, Delhi et Rameswaram tout au sud. Il passe ensuite au Sri Lanka qu'il traverse de Mannar à Galle en passant par Colombo. Il repasse en Inde avec Madras puis Howrah et Calcutta. Il rejoint ensuite Mandalay en Birmanie, puis Maymyo et Lashio. Suit la Thaïlande avec Bangkok puis Nong Khai. Puis la Malaisie avec Kuala Lumpur. Etape suivante Singapour d'où il rejoint le Vietnam alors que les États-Unis sont en train de retirer leurs dernières troupes. Saigon puis Biên Hoa, Huê et Da Nang et Tháp Chàm. de Saigon, il rejoint Tokyo d'où il repart en train vers Aomori dans le nord de Honshu puis vers Sapporo. Il revient à Tokyo et gagne Kyoto puis Osaka et Yokohama où il prend un bateau russe jusqu'à Primorsk (à un jet de pierre de Vladivostok) où il prend le Transsibérien- Express et parcourt en plein hiver les 9285 kms qui permettent de rejoindre Moscou. Passant par Varsovie et Berlin il retrouve Londres pour le Nouvel an 1974.

Cet étrange voyage ressemble plus à un parcours du combattant qu'à une ballade touristique ; les rencontres, plus ou moins forcées, y sont brèves et rarement agréables. Malgré l'extraordinaire variété des paysages, le quotidien se résume le plus souvent à tenter de se nourrir, à trouver un endroit pour dormir au rythme lancinant du rail et à ingurgiter d'invraisemblables quantités d'alcool pour tenir le coup et vaincre l'ennui consécutif à ce curieux défi. Car si l'on ne peut s'empêcher d'être quelque peu admiratif devant la « performance », on ressent toutefois un assez profond sentiment de gâchis. Car cette « expérience du monde » véhicule surtout une intense frustration et laisse comme un gout amer ; hors cet ouvrage même, la finalité en apparaissant pour le moins douteuse. On notera que Theroux ne nous apporte aucun éclairage à ce sujet en dehors de cette peu convaincante citation en ce contexte : « le voyage, c'est là le but. »
Theroux a ce mérite de ne pas chercher à s'illusionner. Ce "monde" qu'il nous fait visiter n'est guère sympathique en ses manifestations diverses. La débâcle brièvement décrite au Vietnam et la barbarie qui l'a accompagnée sont comme des signes de l'entrée dans une époque où la débrouille individuelle va désormais prédominer sur tout le reste. Le monde débris commence déjà à se dessiner en son âpreté alors même que demeure pourtant une liberté de circuler qui a quasiment disparu aujourd'hui (sauf pour les capitaux, of course). Je doute en effet que l'on puisse traverser aussi aisément Turquie, Irak, Iran, Pakistan, Birmanie et j'en passe. Le contrôle étatique et policier se faisait alors beaucoup moins sentir.
Theroux est aussi l'auteur de "Jack le magnifique", roman dont le réalisateur Peter Bogdanovich a tiré son "Saint Jack" où il décrit Singapour en ses derniers "beaux jours". Un bon auteur du "désabusement" finalement.
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L'écrivain Paul Théroux réalise au début des années 1970 un voyage de plus de 4 mois, quasi intégralement en train, qui le mène de Londres à Singapour, puis au Japon, avant de regagner l'Angleterre via le Transsibérien. Il s'arrête parfois quelques jours pour faire un peu de tourisme ou donner des conférences sur la littérature, et décrit les brèves rencontres faites à bord des dizaines de trains qu'il emprunte.

Attirée par l'aura d'ouvrage culte de « Railway Bazaar » dans la littérature de voyage, j'ai été plus que déçue par cette lecture, que j'ai finie aux forceps. A quelques exceptions près, je n'ai pas appris grand-chose sur les pays traversés, par contre j'ai dû subir par le menu la description des trains, des couchettes, des wagons restaurants, des gares, et autres détails qui s'avèrent vite répétitifs s'ils ne sont pas soutenus par un fil narratif plus captivant.

Theroux est paraît-il réputé pour son humour et son ironie, mais ce que j'ai retenu c'est par-dessus tout son aptitude à livrer des jugements péremptoires sur des peuples ou des pays entiers, quasiment sans être descendu de son wagon de train. J'ignore à quel degré on est censé lire des phrases telles que : « Il était bengalais, et les Bengalais sont la race la plus alerte que j'ai rencontrée en Inde. Ils sont toutefois irritables, bavards, dogmatiques, arrogants et dénués d'humour, pérorant avec une habileté malveillante sur tous les sujets ou presque (…) » ; ou encore, à propos du Laos, où il n'a pas passé plus de 3 jours : « Ce qui était surprenant était qu'il [le Laos] existât, et plus j'y pensais, plus je voyais là une forme inférieure de la vie, tout comme le planaire qui louche ou l'amibe – le genre de créature qui ne peut mourir, même lorsqu'on vous la découpe en lamelles. ».

Chez les écrivains voyageurs que j'ai appréciés, il y a souvent de la modestie, de la retenue, une envie de comprendre ce qu'il y a derrière la surface des choses. Theroux au contraire m'a paru se complaire à rester à la surface, prisonnier de son wagon de train, de son assurance et de son goût pour les jugements à l'emporte-pièce.
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Début (et fin) : "depuis l'enfance, quand je vivais à Boston et dans le Maine, j'ai rarement entendu un train passer et ne pas souhaiter être à bord."(traduction perso pas parfaite)

Pas étonnant qu'on le trouve dévalant le continent américain du nord au sud (Patagonie Express) ou la Chine d'est en ouest. Cette fois, soyons fous, et suivons-le dans un périple d'environ quatre mois, de Londres à Londres par le train (rarement avion ou bateau, et si pas possible autrement), l'Orient-Express jusqu'à Istambul, puis jusqu'à Ceylan, remontant en passant par le Vietnam, le Japon et la Russie avec le mythique Trans-Sibérien. Mais les noms font rêver, The Radjani Express to Bombay, The Mandalay Express, The golden arrow to Kuala Lumpur ... Vitesses et conforts divers...

Il noue conversation ou évite des fâcheux, gagne un peu d'argent en donnant des conférences dans de grandes villes, explore un peu. Sur Babelio comme Goodreads, les avis sur l'auteur et ce livre sont tranchés ... et variés. A partir du moment où on considère que ce n'est pas un guide de voyage, que l'auteur a des points de vue personnels et souvent sarcastiques, on savoure son ironie (et même son autodérision). Comme voyager en train me ravit, ce genre de livres aussi.

Quelques passages (traduits à l'arrache, comme d'habitude)

La Suisse: "scènes de calendrier que vous admirez un moment avant de ressentir un besoin urgent de bouger vers un nouveau mois"

Le Vietnam et sa tragédie (en 1973 la guerre n'était pas terminée) "La tragédie était que nous étions venus et, dès le début, n'avions pas prévu de rester: Danang en était la preuve." Un des passages les plus troublants et tragiques du livre.

Différents trains

En Thaïlande, "il n'y a pas d'autre train dans le monde ayant un haut pot de pierre dans la salle de bains, où, avant dîner, on peut se tenir nu, se lavant à grande eau avec des mesures d'eau (difficile à traduire, je suppose que ça doit ressembler à la douche 'à la calebasse' africaine). Les trains de chaque pays contiennent les essentiels équipements de la culture : les trains thaïs ont le pot avec le dragon sur le côté, à Ceylan une voiture réservée aux moines bouddhistes, en Inde une cuisine végétarienne et six classes, en Iran des tapis de prière, en Malaisie un marchand de nouilles, au Vietnam une vitre à l'épreuve des balles pour la locomotive, et sur chaque voiture d'un train russe il y a un samovar (et ça je peux confirmer!).Le Railway bazaar, avec ses gadgets et passagers, représente si complètement la société qu'embarquer c'est être confronté au caractère national."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Paul Théroux nous raconte le périple qui le mènera d'Angleterre jusqu'au Japon et retour, presque exclusivement en train. le rythme du livre est lent, comme l'est le voyage en train, et c'est d'ailleurs pour cette raison que Théroux choisit ce mode de transport. Tout au long du voyage il décrit les paysages, les trains, les maisons, les gens qu'il rencontre ou qu'il côtoie.
A la fin du livre on s'aperçoit que la plupart de ses rencontres sont décevantes, et qu'il n'a que peu d'opinions positives sur les pays traversés.
En résumé c'est un livre avec des descriptions à rallonge, et des rencontres pour la plupart dénuées de sympathie, et pourtant on ne s'ennuie pas (sauf au Japon en ce qui me concerne).
Car Théroux raconte bien. C'est un Américain qui sait qu'il n'est pas chez lui, et il analyse les réactions de ses interlocuteurs pour essayer de comprendre la mentalité du pays plutôt que de la comparer avec celle des USA (chose rare de nos jours).
C'est moins dense que Safari Noir, mais ça reste une lecture intéressante
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- RAILWAY BAZAAR-

J'ai moyennement apprécier ce texte, moi qui aime les romans de voyage, je n'ai pas du tout aimée celui là. Déjà l'auteur n'arrive pas à nous faire transmettre les autres culture ou encore à nous décrire comment est le paysage. Il ne fait qu'un moyennement résumée et critique un pays alors qu'il reste que quelques jours. On est surtout dans ses pensées et ses souvenir ou des rencontre avec des personnes qui est parfois utile et parfois inutile. Aussi la transitions entre les pays sont très mal faites, on ne sait quand il a quittée ou quand il est arrivée. Aussi j'ai trouvée que c'était un récit plat et long qui n'arrivait pas à transmettre des émotions.
Je n'ai pas su m'attacher à Paul ou encore à ces rencontres.

Je vous conseil de passer le chemin et de trouver un autre auteur de roman de voyage.

Carlaines
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
A Rangoon, au coucher du soleil, les corneilles qui ont obscurci le ciel toute la journée s'envolent vers leurs nids, tandis que les chauves-souris aux cris stridents s'éveillent et battent des ailes en décrivant des cercles désordonnés le long des buis en forme de pagode de la gare. J'arrivai à cette heure-là : les chauves-souris se heurtaient aux corneilles, dont le profil noir striait d'encre de Chine le ciel jaune pâle, tels des traits au pinceau dans une peinture sur soie birmane.
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Jusqu'à présent, autre avantage des wagons-lits, j'avais réussi à éviter ces soirées dites culturelles au cours desquelles, prisonnier dans une salle surchauffée, on doit applaudir un spectacle décadent de danseurs et de chanteurs emplumés et emperlés exécutant des numéros dont on est censé excuser la médiocrité sous prétexte qu'ils sont traditionnels.
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"Ecoutez, l'Indien moyen connaît très mal sa religion, l'Inde ou, dans l'ensemble, quoi que ce soit. (...) Bien sûr, avec l'âge, l'Indien moyen commence à s'intéresser. Cela explique que certains vieillards sachent quelque chose sur l'hindouisme. Disons qu'ils s'inquiètent un peu de ce qui va leur arriver."
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J’étais pourtant trop déprimé pour me plonger dans ces rues encore plus mélancoliques…
Ce n’était pas seulement les immeubles gris et la vue d’une foule de gens portant des masques chirurgicaux et attendant sur le trottoir que les feux de circulation changent de couleur – fait inquiétant de par lui-même : une société où nul piéton ne traverse en infraction est une société sans fantaisie, où manquent les artistes ; c’était aussi à cause de l’air irrespirable d’Osaka : pour deux cinquièmes des gaz nocifs, dit-on…
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J’avais envie de lui parler de ces enfants que j’avais vus le matin même se précipiter pathétiquement sur les restes de mon petit déjeuner et de savoir s’il y avait, à son avis, une part de vérité sous-jacente à la remarque de Mark Twain au sujet des Indiens : « C’est un peuple curieux. Avec eux toute vie semble sacrée, sauf la vie humaine. »
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Video de Paul Theroux (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Theroux
Au sommaire de la Critique cette semaine, deux séries :
"Les Shtisel : une famille à Jérusalem" créée et écrite par Ori Elon et Yehonatan Indursky, dont la saison 3 est récemment sortie et est disponible sur Netflix "The Mosquito Coast", développée par Neil Cross et Tom Bissell sur la base du livre du même nom de Paul Theroux, qui est visible depuis le 30 avril sur Apple TV .
Pour en parler aux côtés de Lucile Commeaux : Laurent Nunez, écrivain et éditeur, et Sarah Ilher Meyer, critique d'art et commissaire d'exposition.
Dans la catégorie : Géographie de l' AsieVoir plus
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Géographie générale>Géographie de l' Asie (323)
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