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Ely Halpérine-Kaminsky (Traducteur)
EAN : 9782228935692
Payot et Rivages (03/04/2024)
4.29/5   12 notes
Résumé :
Edition intégrale de 7 contes :
1) D'où vient le mal
2) Le filleul ( légende populaire)
3) Les deux vieillards
4) ce qui fait vivre les hommes
5)Histoire vraie
6)Le moukik Pakhom
7)Feu qui flambe ne s'éteint pas
Que lire après À la recherche du bonheur (Ce qui fait vivre les hommes)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est un conte formidable écrit en 1879 avec du folklore, de l'humour, des rebondissements et du sens. A cette époque, Tolstoï veut se rapprocher du peuple et écrire pour lui. Il met alors tout son art au service d'une foi simple dénuée d'artifices.
Un pauvre cordonnier va réclamer aux moujiks les roubles qui lui sont dus pour pouvoir se confectionner une nouvelle chouka ( pelisse de mouton). En vain. Contre un ressemelage, Sémen touche à peine quelques kopeks qu'il boit aussitôt à la taverne. Bien échauffé, le voilà qui trotte comme un lapin en frappant le sol glacé. Il est furieux contre les moujiks et contre Dieu. Mais il est surtout inquiet à l'idée d'affronter le courroux de sa baba, qui n'est pas commode. Il passe près de la chapelle et voit quelque chose de blanc. Une vache ? Non, on dirait un homme. Un beau jeune homme tout nu assis contre le mur. le cordonnier prend peur, il ne veut pas s'attirer d'ennuis. Il poursuit sa route et puis il est pris de remords, s'en veut de sa lâcheté. "Serait-il devenu un richard ?" Sémen retourne alors sur ses pas et retrouve le beau jeune homme transi de froid...

Lu sur Wikisource dans la bonne traduction d'Helpérine-Kaminsky. ( 50 pages). Recueil : A la poursuite du bonheur (1886).

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Un merveilleux conte à la fois religieux et philosophique qui nous parle de l'importance de l'amour non seulement dans la vie des hommes et aussi pour l'équilibre dans le ciel. Qui c'est cet homme nu que le cordonnier va sauver dans la rue, tremblant dans le froid, alors que lui-même, il est en mauvaise posture de la misère, un homme qui va sourire en six année qu'il va rester chez le cordonnier, seulement trois fois. Oui, il ne sourira que trois fois à ces stricts moments parce que à ces trois moments, il a décelé l'amour dans le cœur de l'homme pour une première fois, ensuite ce qui n'est pas donné aux hommes, en ce sens que l'homme ne peut savoir l'heure de sa mort, enfin le pardon est toujours à la portée de l'homme. Et lui, l'homme recueilli, est un ange...
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Un cordonnier vivait dans un village avec sa femme et son enfant. Il demeurait chez un moujik, car il ne possédait ni maison, ni champ, et gagnait à peine de quoi nourrir les siens. le pain était cher, le travail mal rétribué ; ce qu'il gagnait , il le mangeait, et il n'avait pour lui et sa femme qu'une seule chouba; encore s'en allait-elle en loques..
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Vérité et bonheur peuvent se connaître et s'accommoder l'un à l'autre ?

Chemin à tracer ou à définir dans cette Russie d'un siècle aux lames aiguisés sur les terres d'un peuple de moujiks moribond.

Rencontre initiatique avec ce peuple en questionnement et attentes d'un autre lendemain.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce livre : A La recherche du bonheur réunit 7 contes écrits par l'auteur dans les années 1885. La traduction française a été réalisée par E. Halpérine-Kaminsky et publiée aux Editions Perrin en 1887. C'est le traducteur qui a eu l'idée de réunir ces contes populaires et de donner ce titre à cet ouvrage qui comprend :
1/ D'Où vient le mal
2/ Le Filleul
3/ Les Deux vieillards
4/ Ce qui fait vivre les hommes
5/ Histoire vraie
6/ Le Moukik Pakhom
7/ Feu qui flambe ne s'éteint pas.

A cette époque Tolstoï était pris par l'élaboration de textes didactiques et ouvrit une parenthèse pour écrire ces contes à l'attention du peuple russe dans un style épique, parabolique. Ces textes sublimes sont d'une égale valeur.
Voici un extrait de Histoire vraie :

Dans la ville de Vladimir vivait un jeune marchand du nom d'Aksénov. Il possédait deux boutiques et une maison.

D'un extérieur avenant, Akséniev était blond, frisé, ami de la liesse et des refrains. Dans sa jeunesse, il buvait beaucoup, et quand il avait bu il faisait du tapage. Mais une fois marié, il ne but plus que bien rarement.

Un jour d'été, Akséniev décida de se rendre à la foire de Nijni-Novogorod. Comme il faisait ses adieux aux siens, sa femme lui dit :
- Ivan Dmitriévitch, ne t'en va pas aujourd'hui. J'ai fait un mauvais rêve sur toi.
Akséniev se mit à rire :
-Tu as peur que je ne fasse quelque folie à la foire.
La femme répondit :
- Je ne sais pas au juste moi-même de quoi j'ai peur. Seulement j'ai fait un mauvais rêve. Je t'ai vu : tu venais de la ville, tu as ôté ton chapeau, et tout à coup j'ai vu ta tête toute blanche.
Akséniev se mit à rire de plus belle.
-Et bien ! c'est un bon signe. Va, je ferai de bonnes affaires et t'apporterai de beaux cadeaux.

Il prit congé des siens et partit.
A mi-chemin, il rencontra un marchand de sa connaissance et s'arrêta avec lui pour la couchée. Ils prirent le thé ensemble et allèrent se coucher dans deux chambres contiguës.

Akséniev n'était pas un grand dormeur. Il se réveilla au milieu de la nuit, et, pour voyager plus à son aise pendant la fraîcheur, il réveilla le yamschtschik (le postillon) et lui donna l'ordre d'atteler. Puis il entra dans l'isba toute noire, paya le patron et partit.

Après avoir fait une quarantaine de verstes, il s'arrêta de nouveau pour laisser manger les chevaux, se reposa lui-même dans l'auberge, sortit sur le perron vers l'heure du dîner et fit préparer le samovar. Il prit une guitare et se mit à jouer. Tout à coup arrive une troïka avec sa sonnette ; un tchinocnik (fonctionnaire de l'Etat) en descend avec deux soldats, s'approche d'Akséniev et lui demande qui il est et d'où il vient. Akséniev s'exécute et l'invite à prendre le thé avec lui. Mais le tchinocnik continue à le presser de questions :
- Où a-t-il dormi la nuit dernière ? Etait-il seul avec le marchand ? Pourquoi a-t-il quitté l'auberge si précipitamment ?
Akséniev, surpris de cet interrogatoire, raconta ce qui lui était arrivé ; puis il dit :
- Pourquoi m'en demandez-vous si long ? Je ne suis ni un voleur ni un brigand. Je voyage pour mes affaires et on n'a pas à m'interroger.
Alors le tchinovnik appela les soldats et dit :
- Je suis l'ispracnik (commissaire de police), et si je te questionne, c'est parce que le marchand avec lequel tu as passé la nuit dernière a été égorgé..
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Tu ne vois rien. La colère t’aveugle. Les péchés des autres sont devant toi, mais les tiens, derrière toi. Si l’autre était seul à faire le mal, il n’y aurait pas de mal : est-ce que le mal vient jamais d’un seul ? Non, c’est toujours de deux qu’il vient. Tu vois ses méfaits et tu ne vois pas les tiens. S’il n’y avait que lui de méchant, et que tu fusses bon, il n’y aurait pas de mal. Tu le charges de tout, sans vivre toi-même mieux que lui, et voilà d’où vient le mal. Songe donc un peu à ton âme… Est-ce ainsi qu’il faut agir ? Tu me dis une injure, moi je t’en dis deux ; tu me donnes un soufflet, moi je t’en donne deux. Qui te dit une mauvaise parole, ne lui réponds pas, et il en rougira lui-même. Ne soit pas orgueilleux.
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Histoire vraie ..
(En prison)
..Sa femme lui dit alors qu'elle avait adressé une supplique au tsar ; mais elle ne lui aura pas été transmise, " dit-elle
Aksénov ne répondit pas et resta accablé.
Et sa femme lui dit :
-Il n'était pas vain, le rêve que je fis, t'en souviens-tu, quand je te vis avec des cheveux blancs. Te voilà véritablement tout blanchi par le chagrin. Tu n'aurais pas dû partir alors :
-Vania, cher ami, dis la vérité à ta femme... N'est-ce-pas toi qui l'a tué ?
Et Aksénov dit :
-Et toi aussi, tu le penses !
Il cacha son visage dans ses mains et pleura.
Un soldat parut ; il annonça à la femme et aux enfants qu'il était temps de se retirer ..
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- Cet homme a l'air bon, pourquoi ne dit-il rien sur lui-même ?
- Sans doute que c'est défendu
-Sémen ?
- Quoi ?
-Nous donnons et personne ne nous donne
-Semen ne sut que répondre
-Assez causé, fit-il en se retournant
Et ils s'endormirent


-
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Devenu homme, je restai vivant non parce que je sus satisfaire mes besoins humains, mais parce qu’il se trouva un passant et sa femme, pénétrés d’amour, qui eurent pitié de moi et m’aimèrent. Les orphelines vécurent, non qu’on eût songé à elles, mais parce qu’une femme étrangère avait de l’amour dans son cœur et les plaignait et les aimait. Tous ceux qui vivent ne vivent pas parce qu’ils se suffisent à eux-mêmes, mais parce que l’amour est en l’homme.
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