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EAN : SIE172524_710
Stock (01/01/1994)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Deux générations traversent le XIXe siècle. La première est incarnée par Tourbine, noble officier de l'armée russe qui séjourne par hasard dans une petite ville de province. Âme fougueuse et incorrigible Don Juan, il profite de cet intermède pour séduire une jolie veuve romantique, passer une nuit de débauche et sauver un jeune-homme du déshonneur en lui restituant l'argent que celui-ci avait perdu au jeu.
Vingt ans plus tard,des circonstances similaires amèn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ecrite en 1856, inspirée de la vie dissolue que Tolstoï menait avant qu'il ne s'assagisse et recherche une vie plus spirituelle, cette longue nouvelle a failli s'appeler Père et fils.

Le premier héros de cette nouvelle, le comte Tourbine arrive dans la petite ville de K. qu'il traverse comme une tornade, déchaînant les passions et semant le désordre partout où il passe. En moins de 24 heures, il dilapide ses derniers roubles, séduit une jeune veuve et finit par se livrer à une nuit de débauche entre boissons, danses et chants tziganes, avant de repartir pour Moscou. le bel officier est russe en diable dans tous ses excès, noceur, aussi grand joueur que grand buveur, excellent danseur enclin aux passions sans lendemains.
20 ans plus tard, son fils, lui aussi hussard, s'arrête pour une nuit dans la même ville et le hasard l'amène chez Anna Fedorovna, cette veuve qui avait succombé aux yeux bleus de son père.
Le fils nous est présenté comme une version meilleure de son père : intelligent, calme, respectant les convenances et prudent. Mais le jeune comte va s'avérer finalement plus méprisable encore que son père.

Avec ces deux hussards, Tolstoï jette un regard sans complaisance sur ces jeunes nobles cavaliers dont la bravoure n'a d'égale qu'une furieuse envie de jouir de la vie par tous les moyens, dans un mépris total des conséquences de leurs actes.

C'est écrit avec beaucoup de fraîcheur et de verve et j'ai beaucoup aimé certaines scènes comme celle de l'orgie au champagne avec les tziganes, d'un réalisme frappant avec cette ambiance d'excitation et de franche gaîté, puis de mélancolie qui s'abat sur les fêtards quand l'alcool achève de les rendre tristes.

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Deux générations est une nouvelle, écrite en 1856 par Léon Tolstoï (donc une oeuvre de jeunesse du célèbre auteur russe d'Anna Karénine), riche de réflexions psychologiques, pédagogiques et morales. Tolstoï, qui, dégoûté du métier de militaire, a quitté l'armée en 1855, oppose ici passé (bon) et présent (mauvais) en décrivant pour ainsi dire la même situation à 20 ans d'intervalle mais à travers le comte Fedor Tourbine père, un "beau gars", "hussard duelliste" puis son fils lui aussi un bel hussard. le thème en est une rencontre amoureuse dans le même village d'une jolie veuve puis de sa fille.
Deux parties et deux portraits opposés. Autant le premier est fougueux, passionné, "tête brûlée" mais séducteur aux "manières agréables"; autant son fils est froid, calculateur et cynique. Deux parties de cartes et deux ambiances différentes: la première qui prête à rire et un comte impétueux mais bon vivant qui sauve un cavalier du déshonneur, la seconde impitoyable qui accule la naïve Anna Fedorovna à la banqueroute et manipule la non moins naïve Liza. Deux atmosphères antagonistes: l'une de fête avec danses tziganes, amour et champagne et l'autre de déception, fuite et mousseux. Deux souvenirs qui resteront gravés celui d'un merveilleux hussard puis celui d'un goujat.
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle (c'est vif, coloré et vivant, très suggestif aussi: on entend tinter les clochettes, on voit le traineau glisser sur la neige fondante et le beau comte Fedor Tourbine enveloppé dans sa "schouba") aux deux facettes et l'écriture limpide et fluide de Tolstoï.
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Je lis sous la plume d'un critique qui sévit sur un autre site la chose suivante : que la deuxième partie de Deux Hussardslui rappelle De Maupassant dans La Vie. Dois-je lui rappeler que De Maupassant avait 5 ans quand Tolstoï écrivit ce texte, et je trouve pour le moins cavalier de procéder à cette comparaison: c'est comme si vous disiez j'aime ce Sartre, ça me rappelle Houellebecq dans je ne sais quoi. La préséance doit être toujours de mise.
Vers la soixantaine, dans les années 1895, si je ne m'abuse, Tolstoï s'est mis à écrire sur De Maupassant et notamment sur La Vie qu'il aimait. Il a même attendu qu'il fût mort !

Par contre, ce même critique loue sans détour les scènes de vie des protagonistes qui lui apparaissent plus vraies que nature, comme si on y était : le comte Tourbine, le jeu, le champagne, les femmes (tziganes).. Je crois pouvoir ajouter je crois que jamais un écrivain n'a donné plus de corps, de relief à ses personnages, avec une forte sensibilité et une fine observation, car il s'inspirait de sa vie propre, ici de jeunesse, de sa famille, de son environnement. Je crois même que jamais il n'aurait pu écrire Guerre et Paix avec ses plus de deux-cents personnages sans ce souci éminemment scrupuleux de rendre la vie singulière à chacun à y sentir son souffle ; quand il a introduit cet accident de gare fort malheureux qui l'a touché au plus profond de lui-même, cette jeune et jolie femme trompée par son mari qui se jette sous un train, dans Anna Karénine, qui apparaît avec lancinance, sous les traits d'Anna en proie à ses tourments .. Il est allé voir sur place, c'était dans sa région pour s'enquérir d'informations péremptoires, pour lui-même et pour son art. Son réalisme était avant tout vraisemblable, il ne concevait pas écrire le sentiment sans lui-même l'avoir senti et par qui c'était porté, son imagination faisant le reste bien sûr..

Pour la somme, je pardonne à ce critique ..
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Un petit récit qui ne manque pas d'humour. Tourbine le fils a un peu honte de Tourbine le père mais ne lui arrive pas à la cheville. Et c'est ce que les habitants de K... pourront constater.
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Thème principal : alcoolisme et débauche des nobles dans l'armée.
Les personnages sont pathétiques. !

N'oublions pas que c'est une oeuvre de jeunesse.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Longue nouvelle de 125 pages écrite en 1856, fait partie de ses trente oeuvres écrites avant l'âge de 30 ans comme l'auteur estime être le seuil pour une vie d'après, une nouvelle période, meilleure que ses débauches, ses virées nocturnes, le champagne, le jeu, les femmes tziganes, les dettes de jeu. C'est Tolstoï qui l'exprime, ce qui veut dire que jusqu'à son mariage en 1862, il va réduire ses intempérances singulièrement, sauf que sa causticité légendaire va le trahir un peu en disant cela : peut-être les femmes tout de même vont passer à travers les mailles, et sûrement même, jusqu'à temps qu'il tombe sur un os : Sophie, son bonheur, l'élue de son coeur, la plaisanterie va durer près de 50 ans.

Il est vrai que jusqu'à trente ans, il se fout de tout, envoie tout balader, sa vie est dissolue. Mais Tolstoï est un écrivain, il sait sa force considérable, hors normes, il sait le succès qu'il en tire , il l'a vérifié avec Enfance, Adolescence, avec Les Récits de Sébastopol. Oui il va envoyer tout balader à la publication de son roman : le Bonheur conjugal -qui au passage est un petit chef d'oeuvre et qui sera un avant-goût d'Anna Karénine-, oui il peut se permettre d'arrêter ces petites distractions faites pour amuser les hommes dira-t-il et il va partir en Europe pour faire ses bienfaisances et en ayant en vue de fonder un foyer.
Tolstoï est un écrivain, disais-je, un artiste, ça lui colle à la peau malgré tout ce qu'il dit qui n'est d'ailleurs pas dénué de sincérité, il faut juste faire le tri, et pour cela il faut vraiment le connaître, même un de ses fils Iliya y renonçait souvent. Et l'avantage d'être écrivain, c'est qu'il prend des notes de tout ce qui lui semble utile pour son art. Sa vie de débauche, on la retrouve un peu dans toute son oeuvre par des références explicites. Mais de manière plus autobiographique on va dire, deux oeuvres de jeunesse en font état : dans Ainsi meurt l'amour et dans Deux Hussards.

Deux Hussards
On peut lire chez Payot édition 1931, page 152 ceci : "Les meilleures choses arrivent toujours sans qu'on s'y attende, tandis que, plus nous faisons d'efforts , plus le résultat est mauvais".

L'avantage de Payot avec sa traduction simultanée, on peut travailler son russe ou son français, ou le donner à lire à quelqu'un de sa famille qui débarque chez soi et qui ne pipe pas un mot de français ou inversement selon les circonstances !..
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« Les jeunes Tziganes, Tourbine les baisa toutes sur la bouche ; les vieilles et les hommes lui baisèrent l’épaule et la main ; les nobles se montrèrent très satisfaits de le voir, d’autant plus que la fête, ayant atteint son apogée, commençait à décliner. Une sorte de lassitude avait succédé à l’entrain. Le vin avait perdu son action excitante sur les nerfs et ne faisait plus qu’alourdir les estomacs. Tous avaient déjà jeté leur feu, et l’ennui venait à grands pas. Toutes les chansons étaient chantées ; elles s’entremêlaient dans les cerveaux et n’y laissaient qu’une impression de bruit. Quoi qu’on fît, on ne trouvait plus rien d’amusant. »
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« Deux chandelles étaient posées sur la table préparée pour le souper. Leur lumière tremblotait parfois sous les chaudes brises de cette nuit de mai. De la fenêtre on apercevait le jardin éclairé d’une lueur toute différente de celle qui venait de la maison. La pleine lune avait perdu ses teintes dorées ; elle ponctuait la cime des hauts tilleuls et projetait la clarté pâle sur les petits nuages blancs et ténus qui par instant la voilaient tout entière. Dans l’étang dont on apercevait la surface argentée à travers les allées, les grenouilles coassaient ; quelques oiseaux, voltigeant de branche en branche, balançaient doucement les fleurs humides et odorantes d’un lilas planté juste sous la fenêtre. — Quelle belle soirée ! dit le comte en s’approchant de Liza. »
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Les troïkas, au son des clochettes et des chansons, en repoussant sur les trottoirs les voitures qu'elles rencontraient, traversèrent la ville entière jusqu'aux remparts.
Les marchands et les passants, les inconnus et surtout les gens qui les connaissaient, s'étonnaient beaucoup en voyant de nobles gentilshommes passer dans les rues, au beau milieu du jour, accompagnés de tziganes, hommes et femmes, ivres. Quand elles eurent franchi les remparts, les troïkas s'arrêtèrent et tous firent leurs adieux au comte.
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Anna Fédorovna vivait encore, mais elle était si peu jeun qu'elle-même en convenait, ce qui signifie beaucoup pour une femme. Elle avait grossi beaucoup, ce qui, dit-on, rajeunit les femmes, mais sur cette chair blanche, empâtée, on apercevait de grosses rides molles. Maintenant elle n'allait jamais en ville, montait même difficilement en voiture, mais était toujours aussi naïve et aussi sotte ; ce qu'on peut bien dire maintenant qu'elle ne le rachète plus par sa beauté.
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