AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226243904
185 pages
Albin Michel (03/10/2012)
3.88/5   4 notes
Résumé :
« Pardonner à ses enfants ». La formule choque, comme si elle heurtait le fondement-même de la relation parentale. Toucherait-on à un tabou ? Serait-il interdit aux parents d'en vouloir à leurs enfants ?

Accepter de penser le pardon parental, celui qu'un parent peut accorder ou qu'un enfant peut espérer, c'est oser penser la faute filiale, bousculer la grande fiction de l'amour inconditionnel. C'est dessiner le chemin qui peut mener à la paix.
... >Voir plus
Que lire après Pardonner à ses enfantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A partir de témoignages recueillis par Sophie Carquain, Maryse Vaillant, psychologue clinicienne développe les difficultés que connaissent certains parents à accorder leur pardon à leurs enfants, pour des faits relativement insignifiants à des faits beaucoup plus graves.
Le pardon est abordé dans son aspect multidimensionnel, entre douleurs et ressentiments, difficulté de pardonner et besoin d'être pardonné.

J'ai trouvé le passage du pardon accordé ou obtenu après la mort particulièrement touchant.
"Après la mort et les funérailles, les traumatismes, les blessures et les souvenirs restent vivants. Celui qui survit poursuit sa route et garde entière sa capacité à rêver, oublier, créer, se souvenir, se reconstruire et enrichir sa vie. Faire la paix avec ses morts est toujours possible aux vivants restants."
Commenter  J’apprécie          191
La conclusion du livre reflète bien son contenu : « Ne pourrait-on pas dire qu'en pardonnant à ses enfants d'être eux-mêmes, ni parfaits ni idéaux, l'on se pardonne à soi-même de n'avoir pu être que des parents ordinaires, ni parfaits ni idéaux ? Pardonner à ses enfants le poids de leur humanité, ses failles et ses faiblesses, nous permet d'accepter en même temps notre propre charge d'humanité.». Cet ouvrage ne donne pas de recettes ou de solutions, mais il permet d'intellectualiser les souffrances traversées par les parents déçus ou blessés par leurs enfants, et donc de mieux les comprendre et mieux les affronter.
Commenter  J’apprécie          60
D'une lecture simple, contrairement à beaucoup de livre de ce genre, j'ai été peu déçue quand même , une impression de tourner en rond. Dommage que ne soit pas abordé dans ce livre la déception de l'enfant qui ne répond pas au rêves de ses parents.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Pour saisir la complexité de ce pardon familial, il faut revenir aux rapports que le pardon entretient avec le don. (Marcel Mauss, "Essai sur le don", in Sociologie et anthropologie, PUF, 1966). Dans son sens anthropologique, le don n'est pas gratuit. Il s'inscrit dans un système d'échanges non seulement complexe mais exigeant. Le don-sous sa triple forme : donner, recevoir, rendre-crée un tissu relationnel serré. Il porte en lui toute la gamme des dettes entre humains. Donner, c'est le plus souvent répondre à un don préalable, donner en retour ou attendre en retour. Donner n'est jamais un acte isolé. Ainsi, pris sous cette angle, le pardon peut être considéré dans ses intrications d'offre et de demande, dans le processus d'une relation d'apaisement, forte du désir de l'un de demander la paix et de l'autre de l'accorder. Le pardon est une étape, nécessaire, vers la restauration du tissu social. Il est la garantie d'une prolongation des liens-de droits et de devoirs-sans lesquels nul ne peut exister.
Commenter  J’apprécie          101
Dégager la notion de pardon de son aura judiciaire ou religieuse pour se concentrer sur la démarche psychique ne permet pas d'éviter de penser la faute filiale ainsi que la réprobation. Il s'agit donc de voir le parent juge de l'enfant qu'il a élevé, de lui attribuer un droit qu'il se donne souvent en secret et dans la souffrance, mais dont il ne se reconnaît pas la légitimité. C'est là que la démarche clinique va plus loin que l'analyse des processus mentaux conscients et moraux. Car personne ne peut reconnaître aisément qu'il a éprouvé des sentiments hostiles à l'encontre de ses enfants, qu'il les a souvent jugés, parfois condamnés, qu'il a tenté de leur pardonner, y est parvenu ou a échoué. Personne ne peut aisément le proclamer, ou même tout simplement le penser, l'énoncer. Car nul ne peut être à la fois le parent et le juge de ses enfants sans éprouver le sentiment d'être en position d'imposture. Juger son enfant, c'est toujours en partie se juger soi-même. Et le condamner, c'est toujours commettre une injustice.
Commenter  J’apprécie          91
La famille est le creuset dans lequel couvent, naissent et se déploient toutes les haines et les passions humaines. Le coeur des parents peut héberger des sentiments d'amour oblatifs et généreux d'une intensité rare. Peuvent également y émerger des émotions d'une extrême violence. Même ceux que retiennent les conventions ou qu'entrave la culpabilité peuvent exploser si l'occasion est donnée d'exprimer le chagrin que leur causent leurs enfants. L'aventure de la parentalité est parsemée d'émerveillements, mais aussi de déceptions et de renoncements. Le plus bienveillant des parents n'échappe ni au ressentiment ni à l'amertume.
Commenter  J’apprécie          110
Tout le monde porte de nombreuses marques de naissance issues de sa préhistoire, des désirs qui l'ont fait naître. Il est autant le descendant des parents qui l'ont mis au monde et élevé que celui de leurs pères et mères, frères et soeurs, aïeux, ancêtres. L'arbre généalogique peut être ébranché par les secrets, étêté par l'ignorance, déformé par les légendes, il est toutefois assez bavard pour envahir l'espace psychique de tout parent anxieux.
Quand bien même nous ne connaîtrions que notre père et notre mère, l'ensemble des vivants et des morts de nos parentèles accompagne nos pas et habite notre inconscient.
Commenter  J’apprécie          110
Il arrive que la vie propose des rendez-vous singuliers, avec la mort, le souvenir, la chance ou le destin, qui ouvrent des brèches dans les prisons psychiques, contraignent à réviser les positions les plus argumentées. On rouvre alors de vieux dossiers clos un peu prématurément. C'est ainsi que l'annonce d'une maladie, la survenue d'un accident, la mort d'un proche, la naissance d'un enfant, ou tout événement personnel fort, toute crise personnelle intense, toute transition assumée (Christophe Fauré, Maintenant ou jamais ! La transition du milieu de la vie, Albin Michel, 2011) peuvent conduire à reconsidérer des points de vue qui semblaient pourtant bien arrêtés. Certains décident de pardonner, d'autres de se faire pardonner. Deux démarches qui allient la fonction séparatrice du pardon, avec son potentiel d'ouverture sur le deuil, ainsi que sa fonction restauratrice et renarcissisante, et ses liens avec le don.
Commenter  J’apprécie          70

Video de Maryse Vaillant (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryse Vaillant
Maryse Vaillant, psychologue, présente son livre : "Les hommes, l'amour, la fidélité"
autres livres classés : psychologieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}