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3,97

sur 319 notes
Très belle découverte que ce gros roman de Vargas Llosa paru en 2003. Auteur péruvien, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 2010 "pour sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées de la résistance de l'individu, de sa révolte et de son échec".
Je l'avais découvert il y a plusieurs années, avec une histoire plus légère : "Tante Julia et le Scribouillard" (1980), mélange d'éléments autobiographiques et de radio-novelas.

Dans une parfaite alternance des chapitres, ce "Paradis" raconte les chemins de vie de Flora Tristan, féministe franco-péruvienne dans les années 1840, et du célèbre peintre Paul Gauguin vers 1895/1900. Ces 2 personnages bien réels ne se sont jamais rencontrés mais sont liés par les liens du sang, Flora étant la grand-mère de Paul, décédée (1844) avant sa naissance (1848).

L'auteur raconte les dernières années de la vie de Flora, où elle avait choisi de se consacrer exclusivement à la politique, à la défense et à l'amélioration des conditions de vie des ouvriers et des femmes. Même si ces chapitres m'ont paru quelque peu arides au début du livre, compte tenu de mon ignorance totale des courants de pensée de l'époque (Saint Simon, Charles Fourier), l'évocation de la vie de Flora par flash-back successifs m'a ensuite passionnée : condition de la femme à l'époque, son voyage au Pérou, sa prise de conscience politique et son implication totale pour faire évoluer les choses au détriment de sa propre santé.

Concernant Paul Gauguin, l'auteur s'attache aux années passées à Tahiti, puis aux Marquises jusqu'à sa mort, à la recherche d'une totale liberté et de l'étincelle créatrice nécessaire à sa peinture. Ces chapitres consacrés au peintre sont aussi le prétexte à raconter son parcours atypique : emploi lucratif à la Bourse et vie de famille bourgeoise avant de tout quitter pour la peinture, l'école de Pont-Aven, son amitié et ses projets utopiques à Arles avec le "Hollandais fou" (Van Gogh) avant son "exil" délibéré en Polynésie.
Chaque chapitre explique le contexte de la création d'un tableau, l'idée qui surgit et la folie impérieuse du geste de peindre. J'ai trouvé çà vraiment fabuleux et je n'avais qu'une hâte à chacun de ces chapitres : aller voir sur Internet le tableau en question !!

En conclusion, un livre parfaitement documenté sur 2 personnages aux multiples facettes, attachants et aux parcours incroyables dans leur quête d'idéal, où la politique et l'art sont finement entrelacés.
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Deux destins à un siècle d'intervalle : Flora Tristan féministe militante et Paul Gaughin peintre aujourd'hui reconnu. Deux êtres entiers, passionnés, prêt à tout pour défendre leurs convictions. Une alternance des chapitres qui leur sont consacrés, pour faire découvrir ses êtres d'exception qui ont marqué L Histoire avec un grand H. Mario Vargas Llosa est admirable dans sa peinture des faits, des tempéraments, des atmosphères, des obstacles et de leur quête d'absolu. Sa plume est riche, colorée, ombrageuse parfois, mais si poétique. C'est un livre qui mérite une bonne place dans une bibliothèque.
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Je découvre seulement cet auteur, et ma première impression est que sa présentation qui entrecroise ces deux destins exceptionnels, qui plus est,de grand-mère et petit-fils est originale. J'ai été davantage intéressée par l'histoire de Flora Tristan et de son combat que je ne connaissais que de très loin (j'ignorais même jusqu'à son « tour de France »).

Le titre de l'ouvrage colle parfaitement semble-t-il au dessein de l'auteur, le paradis ? Un peu plus loin…., car il rend bien compte de la quête éperdue de l'un et de l'autre et les déboires sous-jacents.

Concernant la forme, elle m'a semblé un tantinet fouillis avec ces retours (nécessaires j'en conviens) abrupts et intempestifs, dans leurs passés et passablement lourde avec ces suites de longs réquisitoires qui s'enchaînent sans vraie respiration.
On ne manquera pas de remarquer que la sexualité tient une grande place ici, et de part et d'autres, même si c'est pour des motifs diamétralement opposés… et, même si on ne s'en étonnera guère concernant Koké, il y avait tout de même matière à moudre dans sa vie, ne serait-ce que la passion artistique ou exotique, sans insister à ce point sur ce versant.

Concernant la véracité de tout ce qui est raconté ici, (les anecdotes et détails sont copieux), et comme notre homme (l'auteur), n'ayant aucunement été l'intime de Gauguin, les a forcément picoré ici et là pour les mettre en scène (normal). Ainsi j'ai retrouvé pas mal d'anecdotes similaires racontées sous la plume de Jean de Rotonchamp (Paul Gauguin 1848-1903) que j'ai ressorti pour l'occasion et relu en parallèle… mais bon.
Concernant Flora, dans l'ignorance où j'étais la concernant, je ne saurai me faire une opinion … (pour l'instant….)
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Deux personnages en contre-point, Flora Tristan, femme contestataire du XIXème siècle, en tournée politique, et son petit-fils Paul Gauguin, 50 ans plus tard... Deux personnages malmenés par la vie, que l'on suit au présent et au passé. Leur santé décline, ils sont incompris...
J'ai eu un gros problème avec ce roman : s'il m'a beaucoup plu au début (surtout les chapitres sur Gauguin, j'aime les romans qui parlent de peintres), néanmoins j'ai mis un temps infini à le lire, c'est long, long, long... Déroutée par une habitude stylistique inhabituelle (les personnages sont parfois désignés à la deuxième personne, "tu", puis de nouveau la 3ème personne...), puis ennuyée par des chapitres hyper répétitifs, j'ai attendu en vain le lien entre Flora et le petit-fils, entre Paul et la grand-mère.
Une amère déception pour ce roman qui bénéficie pourtant de belles critiques, je pense que j'aurais dû essayer de le lire plus vite, mais rien à faire, je le posais à chaque fois au bout d'un chapitre lu ! Loupé, donc !
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Le Paradis, un peu plus loin. Un livre assez agréable à lire, bien construit, bien écrit, intéressant aussi. La vie de Flora Tristan et la vie de Paul Gauguin sont mouvementées et bien remplies. La description de la déchéance physique de Paul Gauguin est assez longue et très détaillée. J'ai offert ce livre à une amie qui m'a dit l'avoir lu en parallèle avec un album des peintures de Gauguin.
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Très beau livre parfaitement construit.Chaque livre de cet auteur montre une facette différente de son talent.
J'ai lu plusieurs de ses ouvrages et je n'ai jamais été déçue, La fête au bouc, "La ville et les chiens" , "La tante Julia et le scribouillard, " "Le paradis, un peu plus loin" etc............;Une écriture ample et savoureuse !
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LE PARADIS, UN PEU PLUS LOIN de MARIO VARGAS LLOSA
En 1803, naît à Paris, Flora Tristan. En 1903, meurt aux Marquises Paul Gauguin. le rapport entre les deux? Flora est la grand-mère de Paul, militante féministe. Pourquoi Llosa a t il choisi cette féministe, pas la plus connue, pas la plus emblématique du mouvement ? le lien avec Llosa c'est Arequipa, sa ville natale et également les racines familiales de Flora et donc de Paul.
Llosa va renommer Flora, Florita l' Andalouse et Paul, Koké le Maori et va égrener leur histoire en alternant les chapitres. Deux êtres qui cherchent le Paradis mais qui trouveront une vie bien laborieuse. Deux biographies passionnantes qui nous font découvrir bien des aspects inconnus ( pour moi en tout cas) de la vie de Gauguin, de ses amitiés et bien sûr la totale découverte de cette femme courageuse féministe du début du 19 ème siècle qui sillonnera la France pour porter sa parole novatrice pour l'époque. Encore une réussite de Llosa.
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Paru en 2003, le Paradis - un peu loin relate la quête de Gauguin d'une société primitive idéale à Tahiti à partir de 1892, puis aux Marquises, avec des retours à l'époque de Pont-Aven et à Paris où naît tardivement la vocation de l'artiste alors agent de change à la Bourse.

Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien, prix Nobel de Littérature en 2010, nous fait découvrir la vie de Koké le Maori et le contexte de la conception de plusieurs de ses oeuvres comme Manao Tupapau, le Sorcier d'Hiva Oa, Vision après le Sermon ou Cavaliers sur la plage.

le Pérou n'est pas loin non plus, puisque dans le second roman enchâssé Mario Vargas Llosa nous raconte l'histoire d'une des premières féministes, Flora Tristan, la grand-mère de Gauguin, descendante d'une famille noble d'Arequipa et auteur notamment de Pérégrinations d'une paria en 1837 ou L'Union ouvrière en 1843. On suit Florita dans son Tour de France alors qu'elle part à la rencontre des ouvriers et organise des débats pour les convaincre de s'organiser et d'allier leur combat à celui des femmes.

Un beau double roman donc, très instructif.
Lien : http://partageonsnoslectures..
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Un roman fleuve avec deux récits entrecroisés : celui de Paul Gauguin qui déclarait "Je suis un sauvage" et qui après avoir recherché l'authenticité en Bretagne est parti (sans femme ni enfant) aux Iles Marquises à la recherche d'inspiration plus brute et originelle et l'histoire de Flora Tristan, sa grand-mère, au destin incroyable partie sur l'océan à la recherche d'une nouvelle vie, d'un nouveau destin.
Très bien écrit, captivant et replaçant un morceau d'histoire de l'art dans un contexte sociétal et familial! J'adore.
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J'ai été enthousiasmé, emballé, enchanté - tout ce que l'on veut - par ce livre. J'ai aimé comment Vargas Llosa transformait en roman épique l'histoire tourmentée de ces 2 personnages hors du commun que furent Flora Tristan, la pasionaria de l'Union Ouvrière, précurseur des féministes et son petit-fils (eh oui!) Paul Gauguin, ce peintre "sauvage". La forme du récit avec ces flash-back entremêlés au récit, ce tutoiement des personnages, tout cela m'a subjugué, tout autant que le sujet du livre et tout ce qu'il nous apprend sur ce XIXe siècle où la modernité s'installe mais au prix de souffrances et d'injustices terribles.
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