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Jean Pavans (Traducteur)Diane de Margerie (Préfacier, etc.)
EAN : 9782080684431
207 pages
Flammarion (15/01/2003)
3.58/5   24 notes
Résumé :

La jeune, belle et capricieuse Georgie renonce à son amour pour Guy Hastings afin d'épouser lord Breton, plus vieux d'une quarantaine d'années mais fort riche : tel est l'argument audacieux de ce premier court roman d'Edith Wharton écrit en 1877, à l'âge de quatorze ans.

Œuvre majeure entourée d'un parfum de soufre, Libre et légère surprend non seulement par sa maturité mais aussi parce qu'il contient en germe un grand nombre de thèmes wh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je connais très peu l'oeuvre d'Edith Wharton, n'ayant lu qu' « Ethan Frome » que j'avais beaucoup aimé.

Soucieuse de poursuivre ma découverte, j'ai choisi son premier roman.

L'auteure nous propose l'histoire de Georgie, une enfant gâtée capricieuse et frivole qui rompt ses fiançailles avec un jeune artiste désargentée pour jeter son dévolu sur un riche aristocrate en âge d'être son père.

Faisant fi de ses sentiments pour un confort de vie qui lui semble indispensable au bonheur, la jeune femme devra en payer le prix.

L'histoire, somme toute assez banale, prend toute sa saveur et sa force lorsque l'on sait qu'elle a été écrite par une toute jeune fille de 14 ans.

On ne peut qu'être admiratif devant la maturité d'Edith Wharton qui réussit à disséquer les sentiments des adultes dans ce qu'ils ont de plus mesquins.
Les caractères de ces personnages sont disséqués avec minutie.

L'écriture fluide, précise et imagée, laisse présager d'un talent qui n'a fait que se confirmer.

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Et dire que l'auteure n'avait que 14 ans quand elle a écrit ce roman. Chapeau.
Une belle écriture, une analyse des moeurs du mariage de cette époque implacable à travers le portrait de Georgie qui rompt ses fiançailles avec Guy, l'homme qu'elle aime, pour épouser un parti bien plus intéressant mais plus âgé. le plus important dans un mariage est ce l'amour ou le paraître (richesse, titre...).
L'auteure fait preuve d'une maturité et d'une réalité bien cruelle dans la description du milieu qu'elle fréquente.
Bien sûr, le côté adolescent se ressent de temps en temps, certaines réactions des personnages apparaissent puériles ou trop fortes. La méchante Georgie est punie de son comportement vénale et le gentil Guy, pauvre amoureux éconduit, retrouve goût à la vie.
Le roman est suivi d'une courte nouvelle écrite 30 ans plus tard sur l'attente des critiques du roman "libre et légère" : comment mieux vendre un livre grâce à des rumeurs portées par les bonnes personnes aux bons endroits concernant un livre "scandaleux".
Un roman à lire d'une auteure très intéressante avec une plume pleine de promesses. Je lirai sûrement d'autres romans d'elle.
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« Libre et légère » est un premier roman. Écrit par une jeune fille âgée de seulement quatorze ans, sous un pseudonyme masculin.

Ce roman raconte l'histoire de Georgie, une jeune fille capricieuse et vénale qui rompt avec son fiancé sans le sou pour accepter la demande en mariage d'un riche aristocrate beaucoup plus âgé qu'elle.

L'histoire est banale et même sans grand intérêt. L'intrigue ne vaut pas grand chose. C'est assez naïf, insipide, bourré de proverbes et empli de clichés. Tout est d'une platitude et d'une fadeur dignes... d'un roman écrit par une adolescente, sans surprise.

Le titre est trompeur, même, et j'ose dire: mensonger. Ce titre promet pour le moins du sulfureux, ce qui n'est absolument pas le cas. Décevant là encore.

Le me fait songer à celui de Georges Sand. Quelque chose de soigné certes, mais de très simple. Un vocabulaire courant la plupart du temps. Une fluidité sans effets notables mais pas désagréable pour autant. Ce serait assez médiocre, en somme, pour n'importe quel auteur. Cependant, il faut se souvenir que la jeune auteure avait alors quatorze ans. Ce qui est tout à fait inconcevable à notre époque. Lorsque, l'an dernier, ma fille a écrit un roman collectif, sous la direction de son cher professeur de français, il fallait voir comme il était laborieux pour elle de rendre ne serait-ce qu'un paragraphe de deux cents mots sans faute de syntaxe. Que ce même paragraphe était repris et corrigé par son professeur. Que si le roman final est bon, il n'est pas seulement la somme de toutes les volontés de la e mais surtout le fruit du travail du professeur. Je le sais, puisque j'ai assisté aux séances d'écriture de ma fille. J'ai vu.

Ce qu'il y a de meilleur dans ce livre est sans doute une série de trois critiques qui font suite à « libre et légère ». Critiques très justes et sans complaisance.

Ce premier roman, bien que rassemblant plusieurs défauts d'importance, est néanmoins très prometteur pour l'âge de Edith Wharton, et laisse supposer que la même personne, adulte, deviendra plutôt brillante.

Justement, l'occasion est donnée au lecteur de le vérifier, puisque ce premier roman est suivi de « Expiation ». Cette nouvelle, écrite plus tard, se donne pour but de montrer comme une mauvaise critique morale d'un livre fait son succès. Qu'en somme, rien ne vaut un bon scandale pour bien vendre. Si bien qu'un Évêque invente une esclandre au sujet du roman de sa nièce, qu'il attaque en prêche et déclare immoral en public, avec des arguments inventés, afin qu'il se vende mieux.

C'est drôle et frais, mais sans beaucoup d'efficacité dans la narration. C'est même assez impatientant au début et d'un plutôt plat.

Cette nouvelle se moque à la fois des journalistes et critiques littéraires, mais également des lecteurs, qui ne savent se fier à leur propre jugement mais sont sous l'emprise d'un évêque qui peut leur faire croire tout et n'importe quoi au sujet d'un livre qui leur est pourtant accessible.

J'ai aimé malgré tout dans cette nouvelle une bonne connaissance de la femme mariée, notamment de celle qui domine son époux intellectuellement, et de son exaspération face à un époux qui l'admire aveuglement, faute de pouvoir s'élever à son niveau et la comprendre. Cette femme, ainsi, écrit un livre qu'elle estime subversif - mais elle aurait tout aussi bien pu faire autre chose - dans l'espoir que, pour une fois il la désapprouve. Ce qui n'arrive pas, et qui l'exaspère hautement.

Heureusement, Edith Wharton ne semble pas avoir stagné depuis ses quatorze ans. Pour autant, si la nouvelle finale est trop courte pour porter un jugement affiné sur l'ampleur de cette évolution, elle n'est pas, de ce que j'en ai lu, un grand auteur.
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Difficile de concevoir qu'Edith Wharton entreprit l'écriture de « Libre et légère » alors qu'elle n'avait que 14 ans tant elle fait preuve d'une maîtrise de la langue aussi remarquable que déconcertante. le style éminemment raffiné rend la lecture de cette nouvelle des plus agréables.

Malgré la concision du texte (qui ne fait pas plus de 130 pages), elle parvient à créer un lien entre le lecteur et les personnages dont elle nous dépeint les états d'âme et les déboires avec une finesse et une justesse saisissantes. Car le point fort de cette oeuvre, c'est incontestablement l'écriture, bien plus que « l'intrigue » à proprement parler.

En effet, la trame n'est ni plus ni moins qu'une romance (disons-le franchement) dénuée de toute originalité à l'image de ses personnages. L'héroïne, Georgina Rivers, égoïste, capricieuse et butée (en tout cas au début) préfère faire un mariage d'argent que d'amour, et décide de rompre ses fiançailles avec Guy Hastings qui, éconduit, cherchera refuge dans sa passion, la peinture, à Rome aux côtés de son meilleur ami. Là-bas, il rencontrera la jeune Teresina à qui il tentera de venir en aide. Cette dernière étant sur le point d'être mariée à un jeune homme qu'elle n'aime pas, le secourable Guy mettra tout en oeuvre afin de permettre à la jeune fille d'épouser celui qu'elle aime et de sceller ainsi un mariage d'amour (et non d'argent). Il fait également la connaissance de Madeline Graham, l'incarnation même de l'innocence et de la pureté, aux antipodes de la jeune et « fougueuse » Georgina.

Cette intrigue, apparemment assez fade contraste avec l'écriture légère et raffinée qui se voit ainsi d'autant plus mise en valeur. Tout au long de ma lecture, je n'ai cessé d'être impressionnée et en admiration devant le talent incontestable de la jeune auteure. Ainsi, les tournures de phrases irréprochables, la sensibilité avec laquelle Edith Wharton saisit la psychologie de ses personnages, les intrusions du narrateur et ses apartés délicieusement railleuses relèvent l'apparente vacuité du contenu quoique l'intrigue soulève tout de même des questions intéressantes quant au mariage par intérêt ou par amour. Des questions auxquelles l'auteure semble apporter un point de vue relativement pessimiste. En effet, ni Georgina qui fit un mariage d'argent, ni Teresina qui avec l'aide Guy fit un mariage d'amour ne trouvèrent dans leur union respective le bonheur escompté. Seule Madeline, personnage prude et sans force de caractère trouvera satisfaction, se contentant d'une existence simple, sans surprise.

En dépit de son âge, Edith Wharton témoigne ici d'une certaine dérision à la fois quant aux attitudes de certains de ces protagonistes mais également vis à vis d'elle-même à travers notamment des trois parodies de critiques littéraires qu'elle glisse à la fin de son récit. Dans ces trois analyses, elle se place en véritable détractrice de son oeuvre qu'elle vilipende. Un volte-face inattendu pour le lecteur qui découvre une toute autre facette d'Edith Wharton à travers ces trois critiques cinglantes, sans concession.

* * * * *

La nouvelle qui suit « Libre et légère » s'intitule « Expiation ». Ecrite des années plus tard, elle suit les déboires de Mrs Fetherel, une jeune écrivaine qui vient tout juste de publier son premier roman, « Libre et légère », un livre qu'elle juge elle-même scabreux tant par le titre que par le contenu. Car comme elle le clame haut et fort, son livre n'est « pas un roman ordinaire » mais une oeuvre dans laquelle elle a eu « l'audace de dénoncer le vide des conventions sociales ».

Tout au long de la nouvelle, ses ambitions d'auteure à scandale vont pourtant s'écrouler. Son mari, faute de s'opposer avec virulence à sa volonté de publier son livre (comme elle l'aurait espéré), au risque de compromettre leur réputation, se montre on ne peut plus encourageant et fier ; les critiques, à défaut de voir dans son livre une oeuvre provocante et scabreuse, n'y voient rien de plus qu' « une jolie petite bluette ». Et même l'évêque n'est pas offensé !

Voulant nourrir de grandes ambitions, se rêvant en féministe et en femme qui bouscule les conventions, Mrs F. se révèle en fait aussi pathétique que froussarde. Car malgré ses desseins, son air arrogant par moment et son apparente ambition, elle n'en a en rien la carrure ou le courage et recule devant tout ce qu'elle entreprend (un pas en avant, deux pas en arrière). Beaucoup trop soucieuse du regard des autres, terrifiée par la critique, elle se révèle versatile déchirée entre sa volonté d'émancipation et la peur de choquer. Les dialogues sont délectables tant ils reflètent son indécision, et son esprit de contradiction.

Jusqu'à la fin, elle est incomprise, tous ses actes étant mal interprétés par le monde qui l'entoure. Et le lecteur passe par une palette de sentiments à son égard : entre agacement, pitié et amusement.
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Grinçant ? Provoquant ? Oui. Je pourrai qualifier l'intrigue de marivaudage si l'issue n'était pas aussi tragique. Libre ? Légère ? Oui, Georgie, l'héroïne, l'a été. Personne ne lui a dicté sa conduite. Aucun père pour la forcer à épouser un vieil homme riche et titré, aucune personne pour la forcer à rompre avec son cousin, qu'elle aime et qui l'aime en retour mais ne peut lui offrir ce dont elle rêve. Et quelle rêve ! Une vie mondaine, où les fêtes se succèdent aux fêtes, dans les robes les plus somptueuses, avec les bijoux les plus rutilants. Un vrai conte de fée, si ce n'est qu'à son retour dans sa demeure, magnifique, est seule comme jamais, seule avec le constat de la vacuité de son existence.
Georgie est mariée, cependant à aucun moment, avant qu'il ne soit trop tard, la jeune femme qui préfère son diminutif éminemment masculin à son véritable prénom ne se comporte comme une épouse. Lord Breton essaiera bien de la dresser – un fiancé se doit d'être galant, un homme marié peut tout se permettre – il échouera et mènera désormais sa vie à côté de son épouse, et non avec elle. Il n'est pas que Georgie à expérimenter la domination d'un mari, dans ce roman qui est une charge contre le mariage. Elle a simplement la chance d'occuper une position en vue, et enviée, que personne ne remet en cause, sauf Jack, meilleur ami de Guy, fiancé repoussé par Georgie. Lui seul ose briser les convenances et dire ce qu'il pense réellement, à Guy, bien sûr, mais aussi à Georgie, étoile inaccessible de la saison mondaine.
A Londres, on peut préférer le soleil de la Côte d'Azur ou de Rome, ville d'artiste. Loin des convenances, il montre un autre genre de vie où les contingences mondaines et matérielles sont moindres pour les anglais en villégiature mais il serait illusoire de croire que l'éloignement résout tout. Il maintient simplement à distance, tout comme Georgie évite soigneusement tout ce qui peut lui rappeler Guy.
Libre et légère est déjà une charge féroce contre les conventions. Trente ans plus tard, ce n'est pas un hasard si l'héroïne d'Expiation vient de publier un roman éponyme, et attend avec impatience les critiques scandalisées qui lui permettront enfin de s'affranchir de l'attention bienveillantes de son mari et d'accéder au statut d'auteur en vue, elle qui aura su débusquer les travers de la bonne société. Quand chacun se veut auteur, que ce soit de livres de sciences naturelles ou de récits édifiants, c'est la littérature qui souffre et la chronique mondaine qui se frotte les mains.
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critiques presse (1)
Lexpress
06 mars 2012
Un petit bijou écrit à 14 ans par une gamine qui semble n'avoir plus rien à apprendre sur la confusion des sentiments, sur les sournoises manigances des adultes et sur l'art de construire un récit qui glisse implacablement vers l'abîme.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Depuis le déboire amoureux de sa séparation avec Georgie Rivers, Guy Hastings avait, selon l'expression de Jack "filé un mauvais coton". Cependant, il y a plusieurs façons de se livrer à cette activité : la façon mélodramatique, où le sombre héros a des envies de meurtre, de révolte et d'enlèvement ; la façade banale, où la boisson, le jeu et les duels sont des passages obligés ; la façon expéditive du suicide ; et celle que choisit Guy. Nous l'avons vu, il ne se tua pas, n'enleva personne, ne se battit pas en duel et ne sombra pas dans la boisson ; mais il paraissait de plus en plus indifférent à la vie, à l'argent, à la santé et la foi et la tendresse qu'il avait pu éprouver semblaient s'être dissoutes dans une sorte d'infini scepticisme.
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Personne n'avance plus rapidement dans un cœur que celui qui a la chance de se montrer "un ami en cas de besoin".
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Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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