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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les biographies Stefan Zweig sont toujours passionnantes.
Pour Balzac, il arrive à nous communiquer son amour et sa connaissance de Balzac . Il décrit l'époque de Balzac , La biographie est pleine de renseignements facilement assimilables car Stefan Zweig présente la vie de Balzac comme un roman. et le personnage central vit au dessus de ses moyens qui sont pourtant très grands.

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Ce raidillon qui sépare le génie de la folie
OU
le roman vécu.

A peine né, le petit Honoré est mis en nourrice. Ce qui n'est pas une pratique inhabituelle en cette fin du 18 ième siècle. Mais souvent on laisse le nourrisson quelques jours avec sa mère- ici : non. Dehors. C'est à peine si la nourrice peut mener une ou deux fois le nourrisson chez sa mère. Qui ne lui montre aucun signe de tendresse.

Dès qu'il atteint l'age scolaire, Honoré est mis en pensionnat. le genre de pensionnat où l'on met les fils d'agriculteurs pour apprendre des rudiments de latin et de calcul. A la latte et à genoux. Petit garçon sensible et intelligent, Honoré se réfugie dans son imagination, dans ses rêves. Aidé en cela par le frère bibliothécaire qui le pourvoit en livres. de fait, il lit tant qu'il peut. Il essaye de lire dans son lit. Il a un livre sur ses genoux en classe. Alors quand on lui pose une question, il ne sait pas. Il n'a pas pris le temps d'apprendre sa leçon. Parfois il oublie de faire ses devoirs. Honoré est un petit cancre. Et la seule réponse que le système carcéral où il se trouve connaisse pour faire face à ce genre de situation, ce sont les coups, et les humiliations publiques. L'enfant se réfugie de plus en plus profondément dans son imaginaire...

Quelques années plus tard, c'est un garçon blême, maigrichon et très silencieux que les parents finissent quand même par mettre dans une institution plus humaine. Mais il est trop tard : Honoré a pris le plis. Toute sa vie, il vivra dans son monde intérieur, cet imaginaire sans limites...

Comment jeter un pont entre cet imaginaire et le monde extérieur ? C'est l'art qui sauve ce jeune homme de son enfermement. Est-il étonnant qu'il veuille devenir écrivain? le père, ouvrier agricole enrichi par toutes sortes de combines pendant la révolution ( il était devenu fournisseur aux armées), la mère, d'une petite noblesse provinciale trop récente pour avoir oublié combien il faut compter ses sous avant d'en arriver là, ne veulent rien savoir. Honoré sera notaire, et donc étudiera le droit , tout en travaillant comme clerc, car qui ne travaille pas ne mangera pas !

Après quelques mois à l'étude, Balzac prend son manteau et s'en va, laissant là plume, encrier et actes. S'en suit une scène épouvantable, dont il sort vainqueur. Ses parents lui donnent deux ans, et de quoi survivre de la façon la plus chiche pendant ce temps, deux ans donc, pour se prouver comme écrivain. Pas un jour, pas un centime de plus !

Bouillonnant d'idées, cherchant sa voie, ambitieux mais sans la moindre notion du métier d'écrivain, Balzac s'attaque à une tragédie en vers, puis à d'autres projets...avant d'écrire des romans alimentaires. En deux semaines tout au plus, il vous torche un bouquin qui lui permettra de survivre quelques mois. Toujours sous des noms d'emprunt, car il sait qu'il écrit des torchons. Et cela dure des années...

Un jour où il vend le enième bouquin à un éditeur, celui-ci lui dit lancer une affaire. Editer, chaque fois en un volume seulement, les grands auteurs des deux derniers siècles, avec quelques illustrations et une préface. Balzac écrirait -il les préfaces ? Mais, bien sûr ! Bien entendu que oui ! Dailleurs n'a t-il pas, au fil des années, économisé quelques milliers de francs, et ne pourrait-il pas participer au lancement de l'affaire ? Deux mille francs, c'est la mise qu'on lui propose d'investir. Les livres seront bon marché et mettront les classiques enfin à la portée du grand public.

Souvenons nous de ce que Balzac est, et restera toujours, un homme vivant dans son imaginaire. L'investissement qu'on lui propose est sensé, mais tout de suite, son imagination y voit la caverne d'Ali Baba. Balzac introduisant le public français à ses classiques. Car après La Fontaine, Molière, et puis ... On aurait son argent remboursé en un rien de temps, bientôt on ferait des bénéfices monstrueux, on deviendrait riche en quelques mois, quelques années...! La gloire, la richesse, la liberté, la jouissance, le pouvoir enfin... Voilà un monde externe tout aussi merveilleux que son monde intérieur, voilà le monde où il veut vivre !

Il y a six ou sept autres investisseurs dans l'affaire, et ceux-ci n'entendent pas partir comme des fusées. Qu'à cela ne tienne, Balzac rachète leurs parts. Lui qui avait peut-être sept ou huit mille francs d'économies réalisées à force de privations et de travail, il en a maintenant engagé quinze mille. On lance le Molière tout de suite ! Mais le La Fontaine sort, et ne se vend pas. Pas du tout. C'est que les tout petits caractères sont presqu'illisibles, les gravures médiocres, et personne n'a entendu parler de cet Honoré Balzac qui signe la préface. Manifestement un problème d'imprimerie. Donc... Balzac en achète une ! Et puis tant qu'à faire une entreprise de production de caractères d'imprimerie. Il se jette dans la bataille de toute sa force léonine. Et après deux ou trois années d'un combat féroce, doit déposer son bilan. Ou plutôt trois, trois bilans : comme éditeur, comme imprimeur et comme producteur de caractères d'imprimerie. Résultat : un trou de cent mille francs.

Balzac est un homme d'imagination et cette imagination, il la projette au dehors dans son oeuvre, bien entendu, mais aussi dans ses projets d'investissement et dans ses amours. C'est ce qui sabote tout ce qu'il fait dans ces domaines non artistiques de sa vie. En affaires, toute combine tant soit peu crédible lui parait une vraie mine d'or. En amours, une lectrice qui lui écrit une lettre un tant soit peu romantique devient l'amante idéale, la soeur, la mère, la confidente, la femme dans toutes ses dimensions et dans toute sa splendeur.

C'est ainsi que Balzac se dépensera, entièrement : au service de son oeuvre, oui, mais aussi au service du roman qu'il voulait que sa vie devienne. Car pour lui, imagination, littérature et vie n'étaient que trois domaines qui se rencontraient, se mêlaient, se pénetraient et finalement fusionnaient dans un même élan.

Zweig montre bien comment la vie et l'oeuvre d'un grand artiste peuvent interagir. Il m'a convaincu de ce qu'un homme très atypique, et loin d'être parfait, peut atteindre à l'universel dans son élan vers un bonheur très personnel. S'il arrive à gravir ce raidillon sinueux, sans tomber dans le précipice...
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Honoré de Balzac le roman de sa vie : que ce titre est approprié, sa vie fut un vrai roman !
Et Stefan Zweig nous la décrit en plus de cinq cent pages, pages qui se dévorent !

Il est bien aidé en cela par Balzac lui-même, personnage hors du commun, et par le choix de passages de ses écrits où manifestement, il se dépeint lui-même : les douleurs connues en famille, à l'école et au collège, il les fait relater par Félix de Vandenesse dans le Lys dans la vallée, la mansarde de misère de ses débuts est elle présentée dans La Peau de Chagrin, et ainsi de suite, de très nombreux passages de ce type émaillent le récit.

le portrait sans fard d'Honoré de Balzac est saisissant : bourreau de travail, rarement un écrivain n'a autant écrit, quand tous dorment, il écrit, et retouche sans cesse ses oeuvres, il a un grand souci de perfection, il rêve de gloire et de richesses, il a un aspect populaire qu'il s'efforce de dissimuler par des habits croyant par là se donner de grands airs mais sombrant dans le ridicule, un snobisme fou le poussant à ajouter une particule à son nom et à rechercher, durant toute sa vie la compagnie de la haute noblesse, une ambition qui lui fait dévier de son métier d'écrivain pour se lancer dans des opérations commerciales qu'il est incapable de mener à bien
« Toujours quand Balzac devient infidèle à sa sphère, son génie et son intelligence lucides sont en défaut »
Il voulut tout pour être célèbre : écrivain connu mais aussi imprimeur, député, académicien, boursicoteur, etc.

Stefan Zweig nous montre que plus il croule sous les dettes - elles l'accompagneront toute sa vie - qu'il veut le luxe et achète à prix d'or des objets coûteux

C'est d'autre part quand on le croit abattu que sa volonté se manifeste et que ses plus grandes oeuvres se créent.

Que dire encore de ses relations avec les femmes, il ne recherche pas une jeunesse ni une cocotte, il veut trouver une veuve, une aristocrate, très riche bien entendu.

Ce livre est passionnant, on constate que l'auteur s'est extrêmement bien documenté, qu'il a lu les oeuvres d'Honoré de Balzac. J'ai trouvé quelques pages d'un grand lyrisme .

Malgré le nombre de pages écrites en petits caractères, la tension de ma lecture ne s'est jamais relâchée !

Ajoutons que cette édition est agrementee de reproduction des portraits des femmes importantes de sa vie : sa mère, Laure de Bernt, Laure d'Abrantès, Zulmz Carraud,, la duchesse de Castries, sa soeur Laure Surville et bien entendu Éveline Hanska.
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Un livre remarquable : déjà par sa taille (508 pages dans l'édition de poche) et son ambition : il aura mis dix ans à naître, sans cesse retouché et agrandi, sa confection perfectionniste ayant été -- hélas ! -- interrompue par cet incroyable ou "incompréhensible" passage à l'acte autolytique du grand écrivain-conteur viennois à Petropolis (Brésil), pris dans l'impasse de sa dépression chronique et d'un monde devenu fou le 22 février 1942 ! [cf. "Les derniers jours de Stefan Zweig" de Guillaume Sorel, adapté d'un essai de Laurent Seksik].

Commen un fils de bourgeois et descendant des roturiers "Balssa" devient -- à la force du poignet -- "Balzac" puis "Monsieur de Balzac" (1799-1950)...

Energie de vie incroyable ! Tempérament fougueux et imprudent, 100.000 francs de dettes dès avant trente ans...

D'autres que l'imprudent jeune éditeur des intégrales de "La Fontaine" et "Molière" puis imprimeur puis fondeur de caractères (toutes "auto-entreprises" humaines successivement en faillite) auraient mis fin à leurs jours : pour notre bonheur, Balzac a préféré jouer à cache-cache tout le restant de son existence avec ses créanciers (qui furent parfois ses parents et Laure de Berny, l'Amie/amante fidèle...) et, après un pan de sa vie à torcher du (mauavais) roman-feuilleto sous pseudonyme [CF. la première période alimentaire de Georges Simenon...] commencer une carrière dans le roman historique "le dernier Chouan") puis psychologique "Physiologie du mariage").

Stefan ZWEIG reconnaît en "Honoré Balzac" un frère. Car cet empereur de l'Empathie juge avec une tendresse fraternelle cet homme malmené par l'existence (cette enfance désertée par l'amour...) et piégé par son propre caractère fantasque : un "bourreau de travail", aussi, autant attaché aux vertus de Sainte-Caféïne qu'aux signes extérieurs de réussite sociale...

Car Balzac voulait à la fois paraître et être.
Et nous savons aujourd'hui qu'il n'avait pas tort : sa "Comédie humaine" est bien un continent qui "tient debout tout seul" et traversera bien encore quelques siècles...

Sans doute comme l'univers atttachant du beaucoup plus modeste artisan/artiste Zweig...

Un portrait extrêmement attachant et un ultime roman biographique réellement prodigieux, à l'image de son "héros" de Littérature ! (*)

(*) Nous ajouterons ici ce POST-SCRIPTUM bien tardif après avoir clos (douloureusement) notre lecture de l'ample opus zweigien : nous garderons de cet ouvrage remarquable -- Oui, y compris dans la production si prolixe et qualitativement richissisme du "Grand Viennois" ! -- l'impression tenace d'un "calvaire d'existence"... d'un involontaire parcours christique du célèbre et immortel Tourangeau, dont la brûlante "carrière" est retracée depuis son enfance étouffée jusqu'à son décès à face violette et à odeur de gangrène insupportable (notée par son ami Victor Hugo) ! Aucun biographe, avant ou après Zweig, ne nous a fait ressentir -- comme de l'intérieur de la chair balzacienne si malmenée -- l'ampleur de ce drame intérieur ayant duré pas moins de 51 années...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Zweig aura consacré les dix dernières années de sa vie à la biographie De Balzac , avant de se donner la mort au Brésil où il a trouvé refuge pendant la seconde guerre mondiale. Il ne parviendra d'ailleurs pas à achever ce fascinant jeu de miroirs qu'il peaufine inlassablement et que son éditeur devra reconstituer à partir de documents épars. le travail et l'énergie qu'il met dans ce livre sont dignes de l'admiration qu'il voue à l'un des plus grands écrivains français, voire le plus grand à ses yeux.

Le livre est construit autour de l'antinomie entre la vie chaotique et infructueuse De Balzac sur tous les plans et la cohérence du monde imaginaire de la Comédie humaine qu'il a su bâtir.
Comme dans ses biographies précédentes, Zweig parvient, avec un talent rare, à saisir la personnalité du sujet de l'intérieur et à en comprendre les ressorts et le fonctionnement, ou tout du moins à en proposer des interprétations paraissant étayées.
L'existence de Balzac commence mal. Placé en nourrice dès son plus jeune âge, délaissé par ses parents, et notamment par une mère froide et peu aimante, cancre "surdoué" dans un pensionnat où il subit de mauvais traitements, il se réfugie à l'excès dans les livres et doit très rapidement entrer dans la vie active et multiplier les activités professionnelles, chez un notaire puis dans l'imprimerie.
Balzac, issu d'un milieu modeste ayant accédé à la bourgeoisie, n'aura de cesse de vouloir s'élever socialement, ajoutera une particule à son nom, montera, pour s'enrichir, des affaires systématiquement vouées à l'échec, et mènera grand train, alors qu'il est criblé de dettes.
Sa vie sentimentale est tout aussi tumultueuse ; les femmes, amies ou amantes, sont présentes et lui apportent leur appui, mais l'amour est souvent intéressé et triste, jusqu'à sa femme qui accepte de l'épouser quand elle apprend qu'il va mourir.
En contrepoint de cette débâcle matérielle et sentimentale dans une vie quotidienne où Balzac ne trouve pas de points d'équilibre, il y a, grâce à un travail de titan qui lui prend jusqu'à vingt heures par jour, la conception d'une oeuvre phénoménale, dans tous les sens du terme, par son ampleur, ses réalités sociologiques, son acuité psychologique.
Zweig souligne le génie, et ce terme est employé à maintes reprises dans le livre, du créateur hyper mnésique qui s'appuie sur ses expériences pour reconstituer, dans son oeuvre protéiforme, sociologue avant l'heure, l'ensemble des classes sociales.
Balzac qui ne se réalise que dans l'écriture est un monstre, d'avidité, d'ambition, de labeur, d'imagination et Zweig sait se montrer, dans cette biographie dense, à la hauteur du modèle.



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Au premier abord, le portrait n'est pas flatteur. Balzac, un homme trop gras, trop rouge, suant, soufflant et dont l'éducation laisse à désirer. Balzac, un homme qui n'assume pas son origine modeste et qui n'aura de cesse de vouloir accéder à l'aristocratie en cherchant une épouse noble et riche. Balzac, un homme naïf qui mille fois a cru faire fortune et mille fois échoué se retrouvant endetté jusqu'au cou et continuant cependant à vivre au-dessus de ses moyens. Bref, un homme en qui on ne pouvait faire confiance et dont le sens des affaires était en dessous de zéro.
En réalité, un génie de l'écriture avec une capacité de travail inégalé, un homme à l'intelligence hors du commun qui n'avait pas son pareil pour sonder l'âme humaine et particulièrement celle des femmes.
Et l'écriture précise et magnifique de Zweig qui nous emporte dans la vie passionnante mais trop brève de cette comédie humaine.
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Au moment où passe dans les salles de cinéma le film magnifique Les Illusions perdues, je me dois de faire part de cette saillie que nous livre le non moins magnifique chroniqueur que fut Stefan Zweig plus méconnu sous cette forme, à laquelle j'y vois un lien qui me vient en première pensée.

Il m'eût étonné que le grand écrivain autrichien ne vit pas chez ce Balzac hors normes, atypique un intérêt majeur. Habitué dans ses biographies qui n'en sont pas en vérité, plutôt du genre essai, à malaxer, voire à torturer les grands écrivains, les grands personnages historiques de prédilection, on a le sentiment avec lui qu'il va fouiner là où le commun des mortels ne prête même pas attention, même sur la piste des géants. Il me fait penser au professeur George Steiner qui me manque d'entendre tellement son expertise était sentencieuse. Mais voyons plutôt ce qu'en dit Stefan Zweig :

C'est la dernière maison de l'écrivain français qui fut laissée à sa veuve Madame Hanska :
"J'aime beaucoup cette petite maison, et je m'empressai d'aller la revoir avant qu'on ne transforme en un domicile banal ces lieux sanctifiés par le génie du travail... C'est ici, dans ces quatre pièces que, déclaré sous un faix nom, il travailla sept années durant, sans rien faire d'autre. Les oeuvres écrites entre 1840 et 1847 en témoignent, énorme série où figurent les principales : Les Illusions perdues, le Cousin Pons, La Cousine Bette, Béatrix, Les Paysans, Mercadet, La Rabouilleuse, pour ne citer qu'elles, et seule la frénésie de son travail forcené explique cette profusion .."

Je pourrai m'arrêter là tant la saveur de ces moments délicieux se suffit à elle-même, mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin, c'est comme si nous y étions dans cette maison qui fut l'antre du Maître, je poursuis :

"Il se levait à minuit, écrivait d'une traite pendant dix à douze heures, puis se rendait en ville pour affronter ses éditeurs avant de rentrer travailler, en s'octroyant à peine six heures de sommeil jusqu'à minuit ; mais c'est seulement ainsi, écrivait-il à Madame Hanska, qu'il est possible de boucler tous les quarante jours cinq volumes. Et c'est seulement dans ses livres, entre minuit et midi, que l'or ruisselle sans fin et que les milliers se changent en millions, alors que son existence à lui restait pauvre et monacale. C'était un symbole puissant que durant ces heures de travail il portât une bure (comme Rodin en sculptant)(*), car depuis sa vingtième année il s'était voué à la pauvreté et à la solitude."

(*) Ou comme Klimt en peignant
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Merci à la personne qui m'a transmis "Balzac - le roman de sa vie" de Stefan Zweig lors du pique-nique parisien de Babelio en août 2015. Ce fut un beau cadeau.
Je connaissais l'auteur pour ses romans, pas pour ses biographies. J'admirais sa plume, mais là je lui ai trouvé une autre dimension encore: sa capacité à rendre contemporain par bien des points un écrivain mort depuis près de deux siècles, à le faire revivre, à nous montrer l'homme derrière l'oeuvre. Comme tout Français moyen, je suppose, je ne connaissais que les textes De Balzac.
Cette biographie est bien documentée, passionnante, et m'a non seulement donné envie de relire toute la Comédie Humaine, mais également de découvrir les autres biographies rédigées par Stefan Zweig , notamment celles de ses amis Emile Verhaeren, Romain Rolland, et bien d'autres encore. Il nous ouvre des portes sur le coeur et l'esprit d'un écrivain. Ami de S. Freud, il avait en commun avec lui, semble-t-il, cette aptitude à la perception intime de l'autre.
Avec ce livre, vous aurez deux grands écrivains pour le prix d'un! n'hésitez pas.
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je viens de lire Balzac : le roman de sa vie : passionnant. L'écriture de Stephan Zweig est, comme toujours, claire, vivante, précise, sensible, un vrai bonheur de lecture. La personnalité, la vie incroyable De Balzac, m'ont époustouflée.
Heureusement, il me reste encore de beaux titres de sa Comèdie Humaine à lire. Je pense que l'humanité, les mentalités des hommes, le fond de leur caractères, si bien décrits n'ont pas beaucoup changé.
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Quand deux grands écrivains se rencontrent, cela donne une biographie hors du commun!

De Zweig je n'avais encore lu aucune biographie, celle de Marie-Antoinette étant en prévision mais lors de Masse Critique j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour lire cette biographie De Balzac. Et je ne le regrette absolument pas! Zweig est un conteur né. On n'a pas le sentiment de lire une biographie mais plus un roman avec un personnage principal haut en couleurs. Car Balzac a eu une vie de personnage de fiction, tellement celle-ci fut incroyable.

De Balzac, je ne garde pas un très bon souvenir. Je n'ai jamais réussi à accrocher à l'un de ses romans (je lui préfère largement Zola). Et bien cette biographie m'a presque donnée envie de lui redonner sa chance, tellement tout les éléments de la vie De Balzac ont été intégrés dans ses romans. A chaque fois qu'il était au plus bas, il a réussi à écrire des chef-d'oeuvres. C'est sûrement l'auteur le plus prolifique que la France est connue. Repoussant les limites de son corps, il s'astreignait à une discipline rigoureuse pour écrire. Par contre, dès qu'il s'intéressait à autres choses que l'écriture, cela finissait fatalement en catastrophe.

La vie De Balzac est rythmée par ses livres, ses succès, ses dettes (nombreuses et constantes), les femmes qui ont peuplé sa vie (en bien comme en mal).



Une très belle biographie. le seul détail qui m'a gêné au début c'est que Zweig intègre des extraits des oeuvres De Balzac dans son texte pour illustrer ses propos. Et au début du livre ces extraits sont longs et surtout je les trouve personnellement ennuyant à mourir. Et ils coupent le rythme de l'histoire. Mais au fil du texte ces extraits sont plus courts et moins gênant.

Je vous recommande chaudement cette biographie que vous aimiez Balzac ou non!!

Lien : http://mondedemara.canalblog..
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