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Citations de Boileau-Narcejac (307)


Il s’élança sur les premières marches. Renardeau montait derrière lui, multipliant des avertissements que Belliard n’entendait plus. Le palier. Un coup de pied dans la porte. Elle claque contre le mur. Devant Belliard, une seconde porte, celle de son propre bureau. Il hésite. Renardeau le rejoint. Il respire bruyamment.
« Je passe le premier », dit Belliard.
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Il entra dans la salle des dessinateurs sur les talons de Renardeau. L’immense pièce, éclairée par une série de larges baies, était vide, tous ses pupitres alignés, des blouses blanches pendant aux portemanteaux. L’escalier conduisant au premier s’amorçait au fond. Renardeau, plus corpulent que Belliard, se laissa dépasser, déjà essoufflé.
« Attention ! lança-t-il, le type est armé ! »
Et la phrase retentissait dans la tête de Belliard, tandis qu’il courait. « Le type est armé… Le type est armé… »
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Tout était précis et irréel. Le diesel battait au loin et, dans la grande cour, soudain, la sirène hurla. Trois coups brefs qui annonçaient la reprise. Le premier, Renardeau se mit en marche. La porte était à quelques mètres. Il l’atteignait quand claqua le coup de revolver, et l’air était tellement sec que la détonation fit écho sur le mur de l’usine, rebondit deux ou trois fois dans la distance.
« Vite », cria Belliard.
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Dans le bureau de Sorbier, aucun bruit. Les deux ingénieurs traversent la pièce. La moquette étouffe leurs pas. Presque craintivement, Renardeau se penche par-dessus le corps, jette un coup d’œil.
« Il n’y a personne », dit-il d’un air stupide.
Il enjambe Sorbier, se risque dans le bureau, tandis que Belliard s’agenouille près de son chef. Renardeau se précipite vers la fenêtre. En bas, Legivre, déséquilibré sur son pilon, le cou tendu, attend.
« Vous n’avez vu personne ? jette Renardeau.
— Personne. »
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Il se retourne et voit le coffre.
« Bon Dieu, le tube ! »
Au fond du bureau, le coffre-fort est entrouvert.
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Sur le seuil du second bureau, l’ingénieur en chef est couché, la face sur la moquette, à plat ventre, les bras repliés sous le corps. Le tapis se teinte de rouge. Belliard étend la main pour empêcher Renardeau d’avancer. Il regarde autour de lui. Des martinets rasent la fenêtre ouverte, criant à pleine gorge, et l’on entend siffler l’air autour de leurs ailes.
« Il est sûrement mort », répète Renardeau
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Les deux hommes se retournèrent, puis se rendirent compte que le cri venait de l’étage du pavillon.
« Qu’est-ce que…? »
Un second cri leur parvint.
« Au secours… À moi…
— Mais c’est Sorbier », dit Renardeau.
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C’était un jour comme tous les autres. Dans quelques minutes, les dessinateurs arriveraient. Là-bas, du côté de la grande porte, retentirait la sirène, et les ouvriers en retard pousseraient leur bicyclette en courant tandis que le père Ballu, le concierge, les surveillerait de sa loge vitrée comme une cabine d’aiguilleurs. Belliard tendit son briquet. Ce fut à ce moment précis que le cri retentit, comme s’il avait jailli en même temps que la flamme.
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Ils arrivaient à l’angle du pavillon. Devant eux s’étendait l’usine silencieuse. Le travail ne reprendrait que dans dix minutes. Ils avaient le temps.
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« On va crever là-dedans, dit Renardeau. Quand on pense qu’en Amérique, tout est conditionné. »

Toutes les fenêtres donnant sur le jardin étaient closes. Le mur blanc réverbérait une lumière brûlante dont on recevait le choc en plein visage.

« Vous partez bientôt en vacances ? demanda Belliard.

— Dans une quinzaine… Ma femme veut aller au Portugal. J’aurais préféré la côte basque.

— Veinard ! fit Belliard. Moi, je suis coincé ici. »
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Renardeau arrêta sa Dauphine derrière la Simca de Belliard.
« Comment la trouvez-vous ? » cria-t-il.
Belliard claqua la portière de sa voiture, hocha la tête.
« Compliments, mon vieux… Elle a vraiment de l’allure.
— J’ai hésité longtemps, dit Renardeau. Je trouve que le noir est plus chic. Surtout avec les flancs blancs. Ma femme aurait assez aimé la teinte bordeaux, mais c’est un peu excentrique. »
Il mouilla son doigt de salive et effaça une tache, sur le pare-brise, puis regarda la ruelle, écrasée de soleil.
« Avouez, grommela-t-il, qu’on pourrait avoir un garage dans l’usine. Un soleil comme ça, c’est mortel pour les peintures…
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La Griffe !… Le mot revenait souvent, sinistre, et chacun commençait à comprendre que les deux hommes étaient perdus. Ils allaient payer pour leur chef. Personne ne fut surpris quand le procureur demanda la peine de mort.
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La Griffe n’aime pas les bavards
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La police entra en campagne, établit des barrages, surveilla les gares et les frontières, sans résultat. Restait un espoir, qui n’osait encore se formuler. Lupin ne pouvait pas ne pas relever le défi de la Griffe. Il n’allait pas tarder à se manifester. Le public, de jour en jour, guettait l’une de ces lettres ouvertes, pleines de verve, de jeunesse, d’insolence, qui avaient tant de fois annoncé les offensives de Lupin. Et quand un journaliste de L’Écho de France écrivit un article intitulé « Qu’est-ce qu’Il attend » ?il se fît dans tout le pays comme un grand silence. La riposte allait venir, foudroyante, définitive !
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En outre, on pouvait raisonnablement supposer que le chef de la Griffe était lui aussi sur les lieux, dirigeant l’opération. Comment dès lors n’être pas frappé par le caractère militaire de ce raid hardi ? Il y avait bien là de quoi faire frémir !
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Certes, Lupin avait eu des complices et combien dévoués ! Mais jamais un effectif capable de conduire un assaut groupé. Or, la Griffe alignait, d’après les premières estimations, au moins sept hommes. Les trois qui étaient chargés du transport des objets volés et les quatre chauffeurs, car les traces laissées sur le sol friable, non loin du fort, montraient clairement que quatre voitures avaient stationné là.
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En outre, le mot semblait désigner une bande, pour ne pas dire une troupe disciplinée, entraînée, soumise aux ordres d’un chef qui voyait grand et possédait de puissants moyens d’action. La preuve : ces automobiles qui attendaient sur la falaise
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« La Griffe » ! Cela sonnait comme une menace. Cela sentait l’exploit brutal, la violence intelligente mais impitoyable.
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Les bandits avaient fait sans se hâter plusieurs voyages. Des automobiles étaient venues se ranger à l’entrée du fort et les gendarmes entendirent le bruit de leurs moteurs qui se perdirent dans la nuit. L’opération avait été menée avec un tel sang-froid et une telle audace qu’on aurait pu l’attribuer au gentleman cambrioleur lui-même si l’on n’avait découvert, sous l’inscription fameuse : Arsène Lupin lègue à la France…, une autre inscription, faite également à la craie rouge et d’une main aussi ferme :
« La Griffe » adresse ses excuses à la République et ses plus vifs remerciements à Arsène Lupin.
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Deux gendarmes montaient la garde, à l’entrée du souterrain. Deux autres veillaient sur les trésors qui n’avaient pas encore été transférés à Paris. Précaution insuffisante, qui fit brusquement rebondir l’affaire. En effet, trois hommes se présentèrent un soir au fort de Fréfossé. « Ils avaient un air d’honnêtes citoyens », comme devait le déclarer plus tard l’un des gendarmes. Ils produisirent des papiers en règle, se dirent mandatés par le ministère des Beaux-Arts qui leur avait délivré un laissez-passer, et expliquèrent qu’ils avaient attendu la tombée de la nuit pour échapper à la curiosité des promeneurs, car, du lever au coucher du soleil, il y avait encore beaucoup de flâneurs sur les falaises. Sans méfiance, les gendarmes les laissèrent entrer et furent aussitôt assaillis, réduits à l’impuissance, bâillonnés et ficelés. Les deux autres gendarmes, à l’intérieur de l’Aiguille, subirent le même sort. Et le déménagement commença.
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