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Citations de Boileau-Narcejac (307)


Quand l’avait-il vue détendue, souriante, confiante ? Elle vivait à longue échéance, à des semaines, des mois de distance. L’avenir était son refuge, comme, pour la plupart des autres, le passé.
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Quand on se marie, on croit épouser une femme, et on épouse une famille, toutes les histoires d’une famille. On épouse la captivité de Germain, les confidences de Germain, les bacilles de Germain. La vie est menteuse. Elle semble pleine de merveilles, quand on est petit, et puis…
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Le Gois, c'était la tentation de la mort autant que celle du bonheur.
(folio p. 45)
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La voiture amorce un mouvement de lacet. Véronique la redresse.

— Je crois que j’ai sommeil, dit-elle. C’est la mauvaise heure !

Des lumières surgissent. Une vaste station-service, illuminée comme une gare. Des rangées de pompes. Un long bâtiment bordant un parking où de nombreuses voitures attendent la fin de la nuit. Véronique ralentit, puis freine, pour prendre la route de dégagement. La Triumph chasse de l’arrière, flotte, d’une bordure de ciment à l’autre. Duval fait le gros dos, s’accroche. Il a déjà compris. C’est raté. La voiture n’allait pas assez vite.
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Il a songé, autrefois, à écrire un livre là-dessus : Psychologie et Physiologie de la caresse. Comme on devient frivole, au moment de mourir !
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Un craquement. Tout le sang qui emplit le cœur, qui l’étouffe. Tous les muscles qui se crispent et qui n’en finissent pas de se dénouer. Il pourrait nommer ceux qui restent en alerte, durs et douloureux. Il pourrait les calmer, d’un mouvement du pouce. Les muscles sont des bêtes qui prennent facilement peur, chacun avec son caractère et son humeur.
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l n’y a presque plus de voitures sur l’autoroute. L’accident n’aura pas de témoins. De temps en temps, une aire de stationnement s’ouvre sur leur droite. On aperçoit des caravanes, tous feux éteints. Des passerelles viennent à leur rencontre, portant d’énormes panneaux bleus : Avignon… Marseille… des chiffres, des flèches… Les signaux d’un autre monde, qui verra naître le matin. Où seront-ils, tous les deux ? Sur quel lit de douleur ? Non. Je ne dirai rien. Il a seulement de la peine pour ses mains. Il les regarde. Elles ne méritaient pas ça. Elles sont fortes, pleines de vie et de sagesse. Elles ont chassé tant de démons, comme les mains d’un exorciste. Voilà qu’elles se croisent, toutes seules, et qu’elles prient.
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Avant !… Ah ! avant, c’était autre chose… d’un peu sordide, peut-être… mais… Duval fait un grand effort d’honnêteté… Non, ce n’était pas mieux. Il vivait dans un chenil, dans un bouge. Le linge sale s’accumulait dans la penderie. Les bouquins traînaient partout. Un sauvage, voilà ce qu’il était. Mais avec un espoir au cœur ! On la ferait sauter, cette salope de société ! On lui ferait la peau ! Alors ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi, brusquement, ce reniement ? Pourquoi a-t-il trahi ? Voilà la vraie question. Inutile de rejeter les fautes sur Véronique. C’est lui qui a flanché.
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« Je la déteste, pense Duval… et même je la hais ! » C’est venu tout doucement, mais c’est bien de la haine. Il sait toucher les douleurs, les reconnaître, les apaiser. Celle-là, elle s’exaspère à mesure qu’il l’explore ; elle irradie de tous côtés ! elle se nourrit du moindre souvenir.
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Véronique ? Il l’a si souvent prise en flagrant délit de mensonge ! Pour les choses les plus anodines. Comme si elle essayait de tendre, entre elle et lui, une sorte d’écran. Heureusement, elle lui est indifférente. Il lui en veut, simplement, parce qu’elle l’a trompé en lui promettant de l’aider. Il a la tête faible. Qu’on fasse des projets devant lui, pour lui, et il se laisse éblouir : tout de suite entraîné, tout de suite persuadé que la vie va enfin changer, et qu’il va passer, à son tour, du côté de ceux qui décident.
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Duval se passa la main sur les yeux, sur les tempes. Du calme ! Surtout, du calme !
— Tu m’as bien permis de tirer sur ton compte ? dit-il.
— Je ne vois pas le rapport.
— Attends ! Au départ, tout ce qui était à toi était à moi, et tout ce qui était à moi était à toi ?
— Tu n’avais rien.
— Mettons ! dit Duval, patiemment. Il n’empêche que j’avais le droit de prendre de l’argent ? Oui ou non ?
Elle haussa les épaules.
— Et pourtant, reprit-il, tu me traites de voleur. Je ne vois pas pourquoi, moi, je ne te traiterais pas de…
— De ? …
— Écoute, Véronique. J’en ai assez !… Toute la journée de jeudi, j’ai essayé de t’avoir au téléphone. Je voulais justement te parler de ce chèque. Je t’ai appelée jusqu’à minuit… Pas de réponse. Alors ? Où étais-tu ?
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Cette fois, elle tourna la tête vers lui.
— Ça veut dire ?
— Ça veut dire que, dès que tu quittes Cannes, tu n’es plus nulle part.
— Je te trompe ? C’est bien ça ?
— Pourquoi pas ?
Elle freina sèchement et Duval se retint de toutes ses forces au tableau de bord.
— Qu’est-ce qui te prend ?
— Tu vas t’expliquer, mon bonhomme. Alors, je te trompe ?
La voiture roulait maintenant à 70. On entendait les bruits du soir. Il faisait soudain très chaud.
— Eh bien, vas-y ! Parle !
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— Je ne suis pas un voleur ! cria-t-il.
Elle rit et accéléra pour doubler une voiture qui traînait un énorme chriscraft. L’aiguille dépassa 140.
— Tu devais me prévenir, dit Véronique. C’était la moindre des choses.
— Mais enfin, bon Dieu, puisque je te répète que je n’avais pas le temps.
— On peut toujours téléphoner.
— Ah oui ? … Téléphoner ? … Et où, je te prie ? Est-ce qu’on sait où te prendre, quand tu es à Paris ?
Il ne put s’empêcher d’ajouter :
— Est-ce qu’on sait avec qui tu es !
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Le bruit, la vitesse l’abrutissaient. C’était comme un début d’ivresse. Les mots partaient tout seuls, les plus cruels, les plus cinglants. Qui les choisissait ? Pas lui. Il n’était pas si méchant. Et puis, même s’il était méchant, il en avait le droit.
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Véronique déclenchait le lave-glace ; la route devenait floue. Ils se taisaient. Ils sentaient leur fatigue mais la querelle n’était pas vidée. Elle ne le serait jamais. Pendant des mois, elle avait couvé…
— J’en fais une question de principe.
C’était elle qui parlait. Elle s’adressait à la route, à la nuit qui tombait lentement ; et les feux de position commençaient à s’allumer au flanc des camions. Elle avait raison, bien sûr ! Duval savait, douloureusement, que c’était sa faute, à lui seul. Il était doué pour le gâchis, comme d’autres pour le piano ou la peinture. Ah ! pourquoi, justement, avait-il choisi cette femme ? Pourquoi ? …
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Ils se disputaient depuis des heures. Avec prudence, car il y avait beaucoup de monde sur l’autoroute. Véronique s’arrêtait au milieu d’une phrase, quand elle doublait un poids lourd, puis, les yeux sur le rétroviseur, achevait ce qu’elle avait à dire. Un silence. Elle laissait à Duval le temps de répondre. Ils ne se regardaient jamais ; ils roulaient trop vite. Ils devaient crier leurs griefs parce que la Triumph, décapotée, s’enfonçait dans un tunnel de tumulte et de vent. Parfois, un insecte s’écrasait sur le pare-brise, comme un crachat sanguinolent. Véronique déclenchait le lave-glace ; la route devenait floue. Ils se taisaient. Ils sentaient leur fatigue mais la querelle n’était pas vidée. Elle ne le serait jamais. Pendant des mois, elle avait couvé…
— J’en fais une question de principe.
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Tout va bien, ma petite maman chérie…
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Le mensonge, dit-elle, ça me tue. [...] Le soir même où je suis devenue ta maitresse, je lui ai tout avoué. Mais vous, c'est la vérité qui vous détruit. Vous voulez que l'amour soit une belle histoire. L'histoire vous intéresse plus que la femme ! (chap. 1)
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Si Lucienne mourait, plus de problème. Si elle guérissait, il faudrait, après un temps convenable, l'amener à accepter le divorce, mais en s'y prenant autrement, d'une manière plus franche. Tout cela était un peu sordide, bien sûr. C'était des pensées de deux heures du matin, des bêtes de la nuit. (p.52 éd Folio)
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On peut nous imiter, murmure-t-il. Je ne suis pas seul à travailler sur ce ski. Je suis bien obligé d’avoir des collaborateurs, au laboratoire, à l’atelier d’assemblage, bref, tout le long de la chaîne de fabrication. C’est pourquoi je vous le répète : le temps joue contre nous. Qu’on commence à murmurer “Il y a du nouveau chez Combaz”, et vous verrez les concurrents pointer leur nez. Ce genre d’espionnage, ça existe. Et alors, ce sera, en moins de deux, non pas la contrefaçon mais une formule toute voisine… Enfin, quoi, je ne vais pas vous faire un dessin.
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