Citations de Euripide (364)
Ne prends la parole que si ce que tu vas dire est plus fort que silence,
[Thésée] Soit, je le ferai. J'irai chercher les morts : j'essaierai d'obtenir main-levée à l'amiable; sinon ce sera par la force des armes, et les dieux ne me refuseront pas leur aveu. Mais je tiens à ce que tous les citoyens (d'Athènes) m'approuvent. Ils approuveront puisque telle est ma volonté; mais en leur donnant voix au chapitre je m'attirerai mieux les sympathies du peuple. Car c'est lui que j'ai institué seul souverain de cet État auquel j'ai donné la liberté et un droit de vote égal pour tous.
ÉLECTRE : Celui qui corrompt la femme d'un autre en fait une adultère et puis est bien forcé de l'épouser, qu'il le sache : il s'imagine à tort qu'elle lui gardera la chasteté qu'elle a trahie ailleurs. Tu vivais misérable en croyant vivre heureux.
Quatrième épisode, (v. 921-925).
Je tremble à voir le sang d'un dieu versé pour un conflit humain.
La jeune femme va recevoir le bandeau d'or. Infortunée, c'est recevoir la mort. Sur ses cheveux blonds elle va poser de ses propres mains les joyaux de l'enfer.
Leur beauté, leur éclat surhumain vont la persuader de prendre robe et couronne d'or, de s'en vêtir, infortunée, déjà parée pour ses noces avec la mort.
TIRÉSIAS:
Ah! la pratique de la divination est bien décevante! Si l'on révèle des vérités qui blessent, on s'attire la rancune de ceux pour le compte de qui l'on tire des présages. Et si l'on ment aux consultants par pitié pour eux, c'est un péché contre les dieux
ÉLECTRE : Les gens sont malveillants, prompts à blâmer les femmes.
Quatrième épisode.
Les traditions héritées de nos pères, vieilles comme le monde, aucun raisonnement ne les renversera, quelque découverte que fassent les plus profonds esprits.
L'honneur compte plus que la vie pour qui a le coeur haut.
(Pièce : Les Héraclides)
POLYNICE:
Les hommes de garde ont déverrouillé la porte pour me faire entrer, j'ai eu toutes facilités pour m’introduire dans les murs... C'est justement ce qui me fait craindre de tomber dans un panneau d'où l'on ne me laissera pas sortir sans m'avoir entaillé la peau. Il me faut porter le regard de-ci de-là, loin et près: gare au guet-apens ! Mais je suis armé; avec cette lame au poing, j'ai de quoi rendre confiance à ma témérité. Hé ! Qui va là ?... Quoi ? je tremble pour un bruit ?... C'est que tout paraît effrayant, quand on s'aventure à aller mettre le pied en territoire ennemi.
[Hermione]
Voilà bien l'engeance des Barbares ! Chez eux tous, le père fraie avec sa fille, le fils avec la mère, le frère avec la soeur, l'assassinat est une pratique d'intimité familiale : tout cela, il n'y a point de loi pour l'interdire.
ORESTE : Apprendre les souffrances, même celles d'autrui, blesse le cœur qui les découvre.
Premier épisode.
Il s'en est allé, le respect des serments. La pudeur n'est plus.
Les choses divines ont bien des aspects. Souvent les dieux accomplissent ce qu'on n'attendait pas. Ce qu'on attendait demeure inachevé.
(N. B. : je me permets, une fois n'est pas coutume, un petit commentaire sur cette citation. Sachant que ceci a été écrit aux alentours de - 400 avant J-C., cela ne vous rappelle pas une formule du genre " Les voies du seigneurs sont impénétrables " ?)
Le Dieu de la guerre déteste celui qui hésite.
LE VIEILLARD : Nul, mon enfant, n'est plus l'ami de ta disgrâce.
C'est une chance rare que de trouver quelqu'un
qui veuille avec nous partager heur et malheur.
Tes amis t'ont connu ruiné de fond en comble,
à ne plus garder même espoir en ton retour.
Crois-moi : compte tout juste sur tes bras, sur la fortune,
pour recouvrer ta maison paternelle et ta patrie.
Second épisode.
LE LABOUREUR : Jamais un paresseux, eût-il les dieux sans cesse à la bouche,
sans se donner du mal ne pourra gagner de quoi vivre.
Prologue.
Qu'est-ce qu'un mortel ? Rien qu'une ombre. Je le sais depuis bien longtemps et je le dis sans crainte : les hommes qui paraissent sages, qui font sonner bien haut leurs grands calculs, ce sont ceux-là qui paieront le plus cher. Le bonheur n'est pas fait pour nous les mortels. La fortune a flux et reflux, favorisant celui-ci, celui-là. Mais qui est heureux ? Personne.
Ah ! si les mortels pouvaient procréer autrement, sans qu'il y eût de femmes !
Le choeur.
Ô toi qui des forêts touffues fais ta demeure harmonieuse, je vais t'invoquer, toi qui chantes les plus beaux chants, oiseau mélodieux, rossignol à la voix qui pleure ! Viens donc, que ton bec fauve, lançant ses trilles, accompagne mes plaintes : je chante les peines de la malheureuse Hélène, et la peine des femmes d'Ilion, source de tant de larmes, subie sous la lance achéenne, depuis que sur sa nef barbare, courant sur la plaine écumeuse, il apporta aux Priamides ton malheureux amour, Hélène, ramenée de Lacédémone, depuis qu'il est venu, Pâris à la funeste union, escorté d'Aphrodite. (1106-1121)
Xορός
Σὲ τὰν ἐναύλοις ὑπὸ δενδροκόμοις
μουσεῖα καὶ θάκους ἐνί-
ζουσαν ἀναβοάσω,
σὲ τὰν ἀοιδοτάταν ὄρνιθα μελῳδὸν
ἀηδόνα δακρυόεσσαν,
ἔλθ' ὦ διὰ ξουθᾶν
γενύων ἐλελιζομένα
θρήνων ἐμοὶ ξυνεργός,
Ἑλένας μελέας πόνους
τὸν Ἰλιάδων τ' ἀει
δούσᾳ δακρυόεντα πόvον
Ἀχαιῶν ὑπὸ λόγχαις·
ὅτ' ἔδραμε ῥόθια πεδία βαρβάρῳ πλάτᾳ
ὅτ' ἔμολεν ἔμολε, μέλεα Πριαμίδαις ἄγων
Λακεδαίμονος ἄπο λέχεα
σέθεν, ὦ Ἑλένα, Πάρις αἰνόγαμος
πομπαῖσιν Ἀφροδίτας.