♫Y en a qui naissent
Dans les plis du drapeau
Au son des hymnes militaires
Et quand la troupe défile sous leurs carreaux
Ils ont l'âme guerrière
Mais pas moi
Non pas moi
Je ne suis pas né militaire
Mais pas moi
Non pas moi
Je suis le fils de Personne♫
-Johnny Hallyday-1971-
---♪----♫----👍---👸---👎----♫----♪---
l'eau qu'on regarde jamais ne bout
trouve les feuilles de l'herbe du loup...
Serf, vagabond, mais avec des principes
armé d'un baton, voyage initiatique
Attention pas de prénom
S'appelait juste Aldobrando !?
L'était bâti comme un moineau
Qu'aurait été malade
On y filait plein d'noms d'oiseaux
"Patte de merle" roi de la cascade
L'était pas bien gros c't'asticot
Pourtant lui qui descend dans l'arêne
Fils de Personne, encore un gosse
MériteRait qu'on pense sa Reine
Je ne sais rien du monde en dehors de la cabane où j'ai grandi !?
Un grand merci au duo Critone et Gipi
A tout problème, une solution claire, simple
Et juste ment fosse...
Petit rappel : pour ceux qui aiment délivrer les princesses sans fosse modestie.
https://www.babelio.com/livres/Smullyan-Le-livre-qui-rend-fou/11867/citations
🤪
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♫C'est un p'tit oiseau qui prit sa volée
C'est un p'tit oiseau qui prit sa volée
Qui prit sa-, à la volette
Qui prit sa-, à la volette
Qui prit sa volée...♫
P'tite ritournelle du XVIIe interprétée par Lucienne Vernay, Henri Dès, Dorothée...
reprise ici p12, 71, un refrain, un couplet sans fin ...
------♪----♫----🌜----🌚----🌛----♫----♪-----
Suite d'idées qui a du mal à s'articuler
L'auteur conjugue au passé recomposé
Le drame c'est son ombre
Une ombre profonde comme la nuit
Lune qui brille l'autre qui luit nuit...
Dessins minimalistes ou aquarelles superbes
Portraits au stylo-bille et coucher de soleil sur l'herbe...
"Meme dans le noir de la nuit la plus obscure
le ciel possède une lumière à lui
Je me demande amour d'où vient cette lueur ?
Pas des étoiles qui sont trop éloignées
Pas de la lune absente.
Elle vient de nos désirs, peut-être ?
Peut-être sont-ce nos coeurs,
nos espérances, qui illuminent le ciel ?"
Qui trop s'élève, chute souvent / abruptement
Bituprozan, 120 mg on commence doucement
Maschinengewehr, les guerres sont ennuyeuses
Un inventeur, MG 08 la première mitrailleuse
Le départ des héros, la dernière nuit des amants
les premiers mois excitants mais après, si excès lents !
Une meilleure arme,
une veillée d'âmes
Un arbre mort, une station service la nuit
Tous les esprits sont retournés, géné au logis
Bituprozan, ta ka ta ta ka en prendre 300
Verre à moitié vide, rempli de mauvais sang
A toutes ces grandes questions traumatisantes
Qui est qui ? Qui est Quand !?
Réponses, éclaircies complexes si fientes !
Ces larmes qui ont creusées des sillages
dans le miroir, sur la peau tu l'envies âges !
Bituprozan, vite 500 mg serait plus sage !
♪Je vais te-, à la volette
Je vais te-, à la volette
Je vais te soigner
Et le p'tit oiseau reprit sa volée
Et le p'tit oiseau reprit sa volée
Reprit sa-, à la volette
Reprit sa-, à la volette♪
Youpi, Gipi c'est free, c'est tout frais
Quatre murs et volets clos
C'est aussi un titre d'H. Auffray
Un bonheur comme un P'tit oiseau !?
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Sous une pluie battante, un homme à cheval se tient face à un vieillard. Pour effacer sa dette, ce dernier n'aura qu'une parole à donner : s'occuper de son fils et en faire un homme. Un terrible combat l'attend dans la fosse et il sait déjà qu'il n'en reviendra pas. Le vieil homme n'a d'autre choix que d'accepter tandis qu'Aldobrando regarde partir son père...
Des années plus tard... Aldobrando n'a jamais quitté la demeure de son maître. En ce jour crucial, alors qu'il veut lui enseigner un secret, le maître est malheureusement blessé par un chat récalcitrant refusant de se faire ébouillanter. Griffé à l'œil, le maître lui somme d'aller lui chercher l'herbe du loup sans laquelle la plaie pourrait s'infecter et le rendre aveugle. Timide et un peu gauche, Aldobrando n'hésite pourtant pas à courir, courir dans la neige et le froid, se réfugier dans un abri pour la nuit … d'où il sera vite chassé par un jeune homme qu'il prend pour un messire. Devenu son écuyer, ils vont ensemble parcourir une longue route semée d'embûches...
Aldobrando, ce jeune homme naïf, parfois benêt, gringalet, ignore le monde qui l'entoure, ayant passé la plupart de son temps cloîtré chez son maître. Mais lorsque celui-ci lui demande, quitte à parcourir le monde, de lui ramener de l'herbe de loup, il n'a d'autre choix que de partir et, finalement, de se heurter à tout ce qu'il ne connaît pas. Si l'on devine que certains, à commencer par ce soi-disant sire Gennaro Montecapoleone de Deux Fontaines, oseront abuser de cette naïveté, l'on imagine sans mal que ce brave et, finalement, courageux Aldebrando sortira grandi de cette épopée. Les multiples personnages qui peuplent ce conte médiéval sont remarquables, riches et très expressifs. Que ce soit Gennaro et ses dents longues, ce roi obèse et paresseux, cette armoire à glace au grand cœur, la douce princesse Bianca ou cet insondable Gueulevice. Toute une galerie de personnages dont Gipi s'amuse, pour notre plus grand plaisir, à faire emprunter des chemins tortueux, n'hésitant pas sur les retournements de situation. Un album dense et original qui aborde, avec intelligence et finesse, le courage, la loyauté, l'amitié, l'amour, l'honneur, entre autres. Graphiquement, le trait, tantôt expressif, tantôt vaporeux ou esquissé de Luigi Critone est remarquable. De même que les couleurs riches et variées de Francesco Daniele et Claudia Palescandolo qui nous plongent dans des ambiances tour à tour sombres ou éclatantes de lumière.
Une belle réussite !
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Gipi et Luigi Critone, deux auteurs de bandes dessinées que je ne connaissais pas encore, nous invitent à découvrir une aventure initiatique fort affriolante. Dans un univers médiéval où la justice des dieux priment encore sur celle des hommes, nous faisons connaissance avec Aldobrando, jeune homme gringalet, orphelin élevé par un vieil homme qu'un chevalier lui a confié avant de mourir. Aldobrando, qui n'a jamais quitté le refuge de son père adoptif, se voit contraint d'en sortir pour trouver l'herbe du loup, seul remède efficace aux blessures du vieil homme. Se sentant coupable, Aldobrando se lance dans le monde extérieur sans n'y avoir vraiment jamais été préparé. Sur son chemin, il fait la rencontre d'un homme qu'il prend pour un seigneur et qui changera sa destinée. Sans jamais oublier sa mission première, il "visitera" les geôles du château royal avant de s'en échapper, il se liera d'amitié avec Lesemeurdesang, le tueur le plus terrible du royaume, et Viola, esclave et servante de la reine. À défaut d'une carrure impressionnante, Aldobrando fera preuve de courage, d'honneur et de loyauté durant toutes les épreuves qu'il traversera.
Par le biais de ce qu'on pourrait appeler un conte médiéval, les auteurs nous entraînent dans des aventures pleines de rebondissements, mettant en scène des personnages épiques. Je suis particulièrement friande de ce genre d'univers, et ce dernier m'a totalement conquise.
On aime les personnages, ou on aime à les détester. On les suit avec enthousiasme, et notamment et bien évidemment Aldobrando. Ce dernier évolue dans un monde qu'il apprend à connaître au fur et à mesure qu'il se voit impliquer dans des événements qui ne le concernaient pas à l'origine mais qu'il assume avec candeur, honnêteté, tout en restant fidèle aux principes qu'on lui a inculqués. Chétif, innocent, il paraît niais aux yeux de tout le monde, mais il n'en est pas moins brave et courageux. Un petit personnage qui ne paye pas de mine mais qu'on a tôt fait d'apprécier.
Quant aux contexte, lieux et décors (moyen-âgeux), les dessins sont là pour les y bien implanter. Sans trop de détails, avec des fonds souvent vaporeux (un peu comme certaines peintures impressionnistes), ils sont tout de même très beaux et représentatifs. Les jeux d'ombre et de lumière, dans les scènes se déroulant dans la nature, et notamment celles près du lac, sont joliment bien dépeints. Les visages sont plutôt réussis, très expressifs.
Des personnages (anti)héroïques aboutis. Un univers stimulant. Des aventures et des rebondissements. Des conspirations et des trahisons. Mais aussi du courage, de la bravoure, de l'honneur et de l'intégrité. Et bien évidemment de l'amitié, et une petite touche d'amour pour mettre un peu de douceur dans tout ça.
J'ai passé un très bon moment de lecture.
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Quand on a adoré un livre, on est irrésistiblement tenté de s’emballer sur sa critique, risquant ainsi de faire miroiter de divines oasis regorgeant d’outres plantureuses, gorgées de nectars infinis, pour d’autres sensibilités que la nôtre et donc d’autres attentes, d’où cruelles déceptions.
Je tenterais donc le braquet en-dessous pour vous parler de ce que j’ai : adoré, (ou "particulièrement apprécié", en se résignant à des précautions oratoires.)
Pour la somme profondément ridicule de 23 misérables euros (ou pour peau de balle dans toute bonne médiathèque) vous pourrez lire 200 pages fantastiques ("particulièrement intéressantes", en langage diminué, auquel je ne me résigne pas), orchestrées par un couple de génies ("très bons auteurs ") italiens, Gipi et Critone (oui, génies ! Maestro…).
Nous sommes il y a fort longtemps, mais les hommes y sont les jouets d’intemporels ballets, hélas bien connus, rythmés par la partition d’airain de la naissance et de la fortune ainsi que par les lois plus fantasques du hasard et de la bonne fortune. L’amour se réservant néanmoins la part du lion, au mépris du PIB personnel ou de toute autre prérogative gonflée à l’hélium du pouvoir.
Par son aspect poussinesque marqué, le jeune et frêle Aldobrando convoque des bouffées adoptives si vous êtes un brin mère poule ou père pélican ; on n’aura de cesse qu’il se sorte de toutes les situations où il va se fourrer, guidé par une loyauté et une candeur peu compatibles avec cet univers si banalement régi par les hyènes.
D’autres personnages magnifiques nous transportent dans la chaleur réconfortante du royaume du bien, les auteurs assumant pleinement un univers où le mal sous toutes ses formes finit en vermisseau courbaturé et anémique, en dépit de toutes nos craintes les plus légitimes. On en ressort huilé de bien-être, un sourire dalaïlamesque aux lèvres et le cerveau vidangé de tous ses miasmes prosaïques.
La subtilité est reine dans l’expression des visages et dans de nombreux retournements de situations et de caractères.
La beauté d’âme d’Aldobrando irradie doucement mais inexorablement et brise la coque des carnes les plus accomplies, dégelant en eux le ruisselet puis le fleuve de la conscience de l’autre.
Réussissant tranquillement à faire du neuf avec des vieilles lunes, les auteurs nous panent dans la chapelure du féerique (ayest je m’emballe encore, donc : "nous convainquent très sûrement") et nous font pâmer d’aise, pour une longue séance de béatitude.
"C’est très réussi" . Non, c’est génial ! :)
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Dans la voiture qui les conduit vers son ami d'enfance qui vient tout juste de sortir de prison, Giuliano, accompagné de son neveu Andrea, fait route le long de la côte. Ce dernier, avide de connaître le passé de son oncle, lui pose des questions sur son enfance, ses amis mais aussi sur les raisons de l'incarcération de Valerio. Le petit garçon lui demande alors si tous ses amis sont devenus délinquants. Giuliano confirme mais souligne que son copain était innocent. C'est alors qu'il lui raconte le destin de ce pauvre gamin... Lorsqu'ils étaient gosses, ils traînaient souvent dans les rues de la ville. Valerio était le plus calme d'entre eux. Alors qu'une politique anti-terroriste était mise en place, deux nouveaux policiers sont arrivés. Sans raison apparente, ils ont commencé à s'en prendre à la bande. Peut-être juste pour s'amuser ou faire passer le temps. Toujours est-il que depuis le jour où Valerio a passé une nuit en garde à vue, il n'a plus été le même. Un couteau au fond de son jean, l'esprit vengeur et bagarreur, il s'en prend à tout le monde...
Gipi signe un premier opus sombre dans une Italie corrompue et en proie au terrorisme. Le regard naïf et innocent que l'enfant porte sur les malheurs d'autrefois apporte une certaine légèreté mais n'enlève en rien le côté tragique et noir de cette histoire. Giuliano transpose les faits à son neveu tels qu'il se les rappelle et ne comprend peut-être qu'aujourd'hui ce qui a pu arriver à son ami. Le lien qui se noue entre l'oncle et le neveu n'en est que renforcé grâce à ces confidences. L'auteur suggère plus qu'il ne dévoile. Gipi réalise un travail remarquable en distinguant parfaitement les deux époques. D'un côté, l'on retrouve un trait fin, des planches épurées en noir et blanc lorsque Giuliano évoque son passé. De l'autre côté, le trait de Gipi est plus affirmé et les planches en bichromie sont de toute beauté. Le silence apaisant se veut empreint de liberté.
Baci dalla provincia, Les innocents...je plaide coupable...
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Comme une envie de prendre la voiture et de côtoyer la mer paresseuse tout en écoutant patiemment que votre gentil neveu ait terminé de vous matraquer le ciboulot sur votre passé de délinquant juvénile ? Vous, je sais pas, mais tonton Giuliano a validé le projet. Plutôt que d'aller faire les fou-fou au parc de loisirs Disnerix du coin, Giuliano et Andrea ont rendez-vous avec l'histoire. Celle d'une bande de jeunes qui se fendaient alors la gueule sans véritablement faire de mal à personne jusqu'à ce que deux cow-boys anti-terroristes de la capitale ne débarquent, déclenchant le début des hostilités. Si la chose semble entérinée pour Giuliano, le trauma reste profond pour son pote Valerio bien décidé à tourner la page à sa manière...
Si le trait apparaît grossier, l'aquarelle de cette BD dégage paradoxalement une impression de quiétude. Un charme apaisant contrastant pourtant avec le propos initial de l'auteur.
Gipi oppose astucieusement la candeur d'un enfant avec le récit dramatique de son oncle que l'on présage funeste.
Un récit évoquant une jeunesse insouciante jusqu'à ce que la vie ne vienne vous réserver une de ses saloperies dont elle a le secret, de celles qui vous flétrissent, vous marquent au fer rouge, signant par là-même la fin de la récré, l'heureux temps de l'innocence perverti à jamais.
Réflexion habile sur le temps qui passe et son cortège de désillusions.
Du grand art !
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Emballé ! Littéralement transporté !
ALDOBRANDO, j'adore !
C'est une merveilleuse histoire liée à une sorte de malédiction ou de machination : un chevalier veuf se sachant condamné par un suzerain bête et machiavélique remet son très jeune fils à un vieil homme en exigeant de lui la promesse de l'élever comme remboursement d'une dette que le vieillard lui devait.
Le chevalier part au combat, et meurt.
Le vieillard est un peu sorcier. le galopin, naïf et bien benêt…
Un jour que le vieil homme lui enseigne un certain sortilège, celui-ci échappe à tout contrôle. Voici donc notre jeune novice contraint par son maître à courir par tous les chemins de France et de Navarre pour chercher de cette curieuse herbe du loup qui permettra la rémission des torts.
Mais de cette herbe, il n'en trouvera jamais. En revanche, se rapprochant de la ville et des gens, il rencontrera veulerie, violence et duperie, injustice et raillerie, des luttes d'intérêts, de la perfidie, le mensonge et l'asservissement des uns par les autres… Désolations que tout cela.
Il trouvera aussi quelques bonnes gens au milieu d'une foule de maudits et de bourreaux.
Mais il parait que la vaillance d'un cœur pur peut renverser la tyrannie...
Les illustrations de Luigi Critone réalisées à l'encre et colorisées à l'aquarelle par Francesco Daniele et Claudia Palescandolo sont superbes et d'une beauté magique. La reconstitution des décors est soignée et confère au fabuleux scénario de Gipi un charme poétique.
Le duo d'amants maudits formé par Viola et Beniamino me rappelle un peu celui formé naguère par la rayonnante Michelle Pfeiffer qui incarnait Ladyhawke et Rutger Hauer en fier chevalier à la noblesse éclatante.
Et notre jeune novice dans tout ça ?
Vous le saurez en vous ruant - je n'en doute plus maintenant que vous me lisez toujours - en vous ruant, disais-je, sur ce bel album édité chez Casterman.
L'amour est bien le plus puissant et le plus beau sentiment que l'être humain puisse éprouver, non ?
(soupirs…)
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Ce récit post-apocalyptique , vaut surtout par son graphisme tendant vers une certaine épure. Le noir et blanc, avec emploi de traits sans a-plats, donne le tempo singulier à cet ouvrage.
Les protagonistes de cette histoires me sont parus, somme toute, assez convenus avec ses divers survivants de l'espèce humaine.
La quasi-disparition et confiscation de l'écrit, et le comportement dégénéré et innommable de certain groupe retourné au cannibalisme, reviennent aux poncifs de la S.F. du genre.
Il s'agit donc là, à mon sens, d'une honnête bande dessinée qui se lit agréablement sans vraiment bousculer les codes de l'anticipation.
Et, comme le dit l'adepte: "trokool!"
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Triste réalité de drames actuels que vivent les sans papiers. Des scénaristes de BD ont participé à ces témoignages bouleversants. Lorenzo Mattotti, Gipi, Frederik Peeters, Pierre Place, Brüno, Kokor, Jouvray, Cyril Pedrosa et bien sûr Alfred.
Neuf récits d'exils, de souffrances et de pertes de soi-même. Des textes de personnalités engagées, de politiques et un dossier complet à la fin. le lecteur se sent tellement impuissant !
Merci à Harioutz qui, de par sa critique, m'a fait découvrir cette BD et comme lui j'ai été fasciné par les dessins de Frederik Peeters qui sont imbriqués avec beaucoup de monde, un peu à la façon de Sempé.
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On a l’impression de lire un énième BD d’héroïc fantasy et puis non. Enfin pas vraiment. Plutôt un récit initiatique, mais pas seulement. Alors une sorte de conte médiéval. Aussi mais… Un délicieux mélange de tout ces genres, pluôt !
Aldobrando n’est pas un courageux chevalier, ni même un magicien ou un sorcier. Il est juste un jeune homme très timide, guère débrouillard que son maître a envoyé chercher l’herbe du loup pour le guérir d’une blessure à l’œil. Mais Aldobrando n’y connaît rien en botanique. Il ne s’y connaît pas beaucoup en pas grand-chose d’ailleurs. Commence alors une série d’aventures dans lesquels le jeune homme simplet et naïf va se trouver entraîner dans des aventures fantastico-héroïques en se faisant manipuler régulièrement par des personnages sans scrupules.
Il se retrouve dans une ville médiévale dirigée par un roi capricieux, enfermé dans un cachot où il fait la connaissance de parias de la société avec qui il va former une belle équipe d’anti-héros.
Gipi nous a mitonné un scénario aux petits oignons. L’histoire nous prend dès les premières pages et, sur un ton léger, avec un joli sens du suspense et du dialogue, l’auteur nous entraîne où il le souhaite en prenant son temps, 200 pages tout de même ! On est surpris à chaque fois par les retournements de situation et les changements de direction de l’histoire et chaque révélation est un vrai plaisir.
Le plaisir vient aussi du dessin de Critone, qui s’est adapté à cette histoire et qui nous rend des planches souvent magnifiques. Il faut observer le visage du héros, qui par touches successives, évolue de la naïveté à la maturité. Tous les visages sont expressifs et les décors, les atmosphères d’hiver ou de combat, rehaussés par ces couleurs à l’aquarelle permettent, une immersion dans la vie de ces personnages avec une sensibilité peu courante.
Un one-shot à mettre dans la main de tous, sans modération.
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Un ensemble gris, tout est réalisé au trait fin et lavis, l’ensemble est triste et morne. Le coup de crayon un peu fébrile qui met en valeur l’équilibre précaire de ce monde. Il y a une guerre, trois garçons de 17 ans errent dans ce monde désoeuvré. Ce n’est pas un récit post-apocalyptique, ça pourrait se passer chez nous, ce n’est pas sans rappeler ce qui c’est passé en Bosnie, au Kosovo, il y a quelques années. Ces trois garçons survivent comme ils peuvent, c’est l’entrée dans l’âge adulte avec les rencontres que l’on peut faire dans un pays en guerre, avec les caïds, les profiteurs, les milices... et il vont s’en sortir en choisissant une voie pas très reluisante. Le récit ne s’attarde jamais sur le sens de ce conflit, d’ailleurs, ces gars ne s’en soucient guère, leurs rêves restent les mêmes que s’il n’y avait pas de conflit, comme acheter une moto, ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes. Seule la conclusion nous en donnera un bref aperçu. Le récit se concentre sur leurs relations, cette amitié dans une situation anormale, leur évolution, leur naïveté. Ce ne sont pas des héros, juste trois gamins ordinaires qui se croient plus forts qu’ils ne le sont. Le tout est très réaliste, il faut seulement s’attacher aux personnages, à leurs sentiments, c’est tout en finesse et en pudeur, pas de grand spectacle, des petits moments de vie, dans un cadre de violence et de dangers. C’est d’une grande simplicité, ce qui le rend juste, fort et touchant. Une lecture marquante.
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Sinistre et angoissant.
Si vous n'avez pas trop le moral en ce moment, n'ouvrez surtout pas cette BD.
L'atmosphère est lourde, cafardeuse et déprimante.
Nous sommes dans un monde post-apocalyptique et la dystopie est rarement joyeuse me direz-vous.
Oui mais là avec des dessins minimalistes, très peu d'écrit, nous ressentons la désolation et la folie.
J'ai lu jusqu'au bout, un peu hypnotisée et accablée par ce monde à l'abandon et sans aucun espoir.
Ce n'est pas un lecture agrèable non, mais remuer le lecteur était certainement l'intention de l'auteur et bien, avec moi, il a réussi son objectif.
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Landi, la cinquantaine, se retrouve face à sa vie, comme une sorte de bilan, sa mère est en fin de vie, il ne pourra jamais avoir d’enfant, il est humoriste… Des scènes, sans rapport apparent s’intercalent dans le récit de cet homme, les réflexions d’un militaire, conseillé miliaire sur le film “Il faut sauver le soldat Ryan”, une expédition d’exploration sur une autre planète, une homme des caverne, et les scènes avec Landi semblent déconnectée de la réalité, les extraits de son spectacles ne sont absolument pas drôle, il parle parfois à lui-même enfant…
Le dessin est en aquarelle, brumeux, liquide, sauf pour les scènes de science fiction, réalisée au trait de stylo noir, tout aussi étrange que le récit.
C’est le genre de lecture qui nous perd, nous donne à réfléchir, à creuser, ça m’a fait penser au film de Luis Buñuel “Le charme discret de la bourgeoisie”, le titre lui-même est un clin d’œil au cinéma surréaliste, il ramène le futile au niveau du tragique, c’est d’ailleurs le véritable sujet de cette histoire, sa préoccupation de savoir si c’est bien une Fiat Punto qu’il vient de croiser est au même niveau que l’agonie de sa mère, ses moments de spectacles ressemblent plus au cauchemar classique, celui où on se retrouve face à une foule, et chaque phrase que l’on prononce provoque de grands éclats de rire, alors que l’on est très sérieux.
C’est perturbant, perturbé, plein de parasites comme ceux qui bloquent la communication des cosmonautes, c’est l’incompréhension qui nous submerge, un ode à la futilité de la vie, drôle et déprimant, un cri qu’on arrive pas à sortir, comme celui de l’homme des cavernes. Ce n’est pas le genre de lecture qu’on aime où qu’on aime pas, c’est juste une expérience de sensations, d’impressions, d’épiphanies fugaces. Oui, je crois que j’ai aimé, mais je ne pourrais vous le jurer.
Parfois, mettre les mots sur nos impressions nous ouvre les yeux, et les étoiles augmentent au fil des lignes.
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Dans un univers de conte médiéval, de quête initiatique, voici une belle fable, rafraîchissante et burlesque. Le royaume vit sous un régime d'oppression, Aldobrando, gringalet pas très dégourdis, parti cueillir l’herbe du loup, va se retrouver embarqué dans une aventure bien cruelle. Le graphisme est simple, clair et léger, avec beaucoup d’ocres jaunes. Notre héros n’est pas très beau, un peu naïf, mais beaucoup de bouleversements vont arriver dans sa vie. C’est une belle saga, aventureuse, chargée d’émotions, et un vrai bonheur de lecture.
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Neuf témoignages d'immigrés sans-papiers, illustrés par autant d'auteurs-dessinateurs différents. Quelques paroles, pas forcément tout un parcours. Ils sont venus de Tchétchénie, du Sénégal, du Congo, du Maroc, du Brésil, d'Algérie... pour fuir une guerre ou la misère. Ils étaient confiants : l'avenir dans un pays riche et démocratique serait forcément meilleur. La plupart ont voyagé clandestinement. Certains ont été refoulés violemment aux portes de l'Europe, d'autres ont dû se cacher une fois arrivés en France, l'une est devenue prostituée, l'autre esclave chez des membres de sa famille...
Très bel album, poignant sans jamais tomber dans le mélo. Des paroles qui semblent recueillies telles quelles, des adaptations en images très réussies. La postface est particulièrement intéressante pour situer le contexte politique, la législation et les événements des vingt dernières années. Et rappeler aussi quelques principes économiques : l'immigration n'appauvrit pas un pays, ne prive pas d'emploi les "de souche" (après combien de générations sur un territoire est-on "de souche" ?). Elle est au contraire un facteur d'essor économique et culturel.
Une BD importante et instructive sur un thème d'actualité.
--- Les différentes approches des illustrateurs donnent envie de les découvrir davantage via d'autres albums.
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Avis partagé. Un peu dépitée par les dessins très sombres, la violence, le langage, la dureté des rapports entre le père et ses deux fils. Un temps futur où les sentiments ne doivent pas être montrés au risque de perdre la vie pour cause de faiblesse. Cette BD de l’auteur italien a quelque chose que je n’arrive pas à exprimer. Je l’ai lu un soir et toute la journée du lendemain, elle n’a cessée de me trotter dans la tête. Est-ce dû aux relations parent/enfants qui remuent quelque chose en nous ? Donc, je dirai comme les petits j’aime et j’aime pas, mais comme je suis interpellée je mets 4 étoiles.
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Voici deux histoires de vengeance entre voyous, gangsters dans une ambiance feutrée, grise, superbement servies par le travail au lavis de Gipi, qui n'est pas sans rappeler le cinéma néoréaliste italien. L'ambiance est inquiétante, tendue, avec des personnages superbement dépeints dans leur doutes, leur acceptation ou non de la violence, c'est intimiste, on s'y attache. Gipi arrive à faire passer leur mal-être en quelques mots, quelques dialogues concis et qui semblent déconnectés de l'intrigue, incluant des détails qui n'apportent rien à l'action mais qui prennent tout leur poids pour créer une atmosphère, décrire des caractères. Avec un dialogue sur le café ou sur un gâteau industriel, on interprète le milieu dans lequel les personnages évoluent, leur passif, leur monde. C'est une description du monde social, de la culture de ces gens. Sur la violence, la mafia, et le côté aventureux, Gipi reste au contraire très pudique, on n'en saura pas beaucoup plus sur les actions qui les ont menés là où il sont aujourd'hui, le doute reste, surtout pour la deuxième histoire, ce n'est pas ce qui importe. Gipi à un talent indéniable pour dépeindre ces petites gens au parcours chaotiques, des gens simples qui vivent des choses graves, marquantes. Ces histoires qui pourraient presque paraître anecdotiques sont fortes et intenses.
J'avais abordé l'oeuvre de Gipi avec “Vois comme ton ombre s'allonge”, un récit plus fantastique, plus éthéré, ce n'était pas la bonne manière pour découvrir cet auteur. Je n'avais pas accroché, mais maintenant que je le connais mieux, et que j'apprécie vraiment son travail grâce à “Bons baisers de la Province”, “Le Local” ou “La terre des fils”, je pourrais peut-être le relire avec un oeil différent.
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Les options graphiques sont ici très audacieuses, c'est ce qui a attiré ma curiosité. Certaines pages sont traitées en aquarelle, d'autre au trait noir sans couleur, les pages en couleur se réfèrent à des moment plus anciens, les passages au trait semblent se passer pendant la cure en hôpital psychiatrique du personnage, il est question de folie, mais voilà, je n'ai pas réussi à trouver un fil conducteur, même si j'aime ce genre de prises de risques chez les auteurs, là, je suis resté sur le bas côté, pour être franc, je n'ai pas compris grand chose et j'en ai même pas eu l'envie. Il reste quelques belles planches, quelques belles vignettes, mais je suis resté totalement en dehors de l'histoire.
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