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Citations de Kochka (184)


Mon nom est Enoha et si j'écris aujourd'hui c'est pour accompagner Nani, ma petite-fille, car elle va bientôt partir. Pour elle je suis Ipa. C'est comme ça qu'on dit grand-père sur notre île. Elle a huit ans.
Ma Nani,
Tu sais toi qu'il est un peu bizarre ton Ipa, mais tu sais aussi qu'il ne raconte jamais n'importe quoi, et tu sais comme il t'aime !
Je t'ai déjà expliqué que ce qu'on voit ne dit pas toujours la vérité. Par exemple, quand les gens ne sont plus là, on croit qu'ils sont sont morts alors qu'ils sont seulement cachés. Les défunts sont dans nos coeurs et, si on se concentre, on les entend murmurer. Et c'est vrai aussi pour les arbres, les rivières, les montagnes et les fleurs...
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« Je veux te parler des mystères parce que le monde en est rempli. Il y a ce qu'on voit et tout ce qu'on ne voit pas... Par exemple, qui sait ce qui se passe à notre insu sous la terre ? Peut-être que, sans rien dire, les arbres mélangent leurs racines ? Peut-être se tiennent-ils tous par en-dessous ? Peut-être qu'en parlant avec un arbre qui se trouve d'un côté de la terre, on peut communiquer avec des arbres qui sont de l'autre côté ? Peut-être que ce qu'on fait à un arbre, on le fait à tous les arbres ? Peut-être que tout se tient... »
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Il est très tard quand Lalie lâche le film de Louna [autiste] et me reprend dans ses yeux :
- Tu sais, me dit-elle, c'est terrible d'être différent. Les hurlements c'est sa souffrance. C'est terrible la non-communication.
- Mais qu'est-ce qu'il faut faire, Lalie, quand elle est en colère ?
- Elle n'est jamais en colère, Michka, elle est en détresse. On dirait qu'elle saute dans le vide et c'est comme un suicide. Alors il faut se jeter derrière elle, à corps perdu dans la bataille, et avec des gestes tellement confiants et tellement pleins d'amour, qu'elle ne peut pas ne pas revenir.
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Parce qu’on les a toujours connus d’une certaine façon ou parce que ça nous convient, on croit que les choses et les gens qui nous entourent ne changeront pas. On croit qu’on aura toujours ses parents, que les murs de nos maisons tiendront toujours, et qu’on aura toujours un toit.
C’est un tort. Il y a des moments dans la vie où ce qu’on croyait solide s’effondre. Alors il faut faire son bagage.
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"Retiens cette leçon, Tina : c'est quand on croit que les choses nous appartiennent que souvent elles nous échappent. La patience, l'amour et l'humilité doivent s’entretenir tous les jours."
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"Dans des temps très anciens, jadis, sous le verre de cette lanterne, les ancêtres avaient gravé une courte phrase : La lumière ne vient pas seulement du ciel, alors entretenez-la... Mais, avec le temps, et par ce que les hommes ne l'avaient pas entretenue, cette inscription s'était presque effacée et tout le monde l'avait oubliée..."
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Les jours suivants s’égrènent doucement. Les îliens s’installent au mieux dans leurs campements et attendent. Si, pour l’instant, ils sont ensemble, ils savent que ça ne va pas durer. Il n’y a plus de grands espaces qui seraient encore inhabités sur la terre où on pourrait les loger. Ils ne pourront pas rester en communauté. Comme des grains semés au vent, leur peuple sera bientôt éparpillé.
Parfois des gens débarquent au milieu d’eux et les prennent en photo ou les filment avec des caméras.
Parfois un riverain ému par leur sort leur apporte des couvertures et pour les enfants des jouets. Des curieux s’arrêtent aussi pour les regarder.
Certains s’en méfient … Ceux qui n’ont plus rien effraient souvent les mieux lotis. Qui sait, ils pourraient avoir envie de les voler ? Et ce débordement de personnes complètement démunies fait désordre dans la ville. Alors, si les gens du continent conviennent qu’il faut les accueillir, ils ont hâte qu’ils soient partis.
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"Méfie-toi des combats : s'ils forgent le caractère de l'homme, à force, ils peuvent lui durcir le coeur aussi. Alors, n'oublie pas de chercher aussi l'amour : c'est de lui, au fond, que l'homme tire sa plus grande force. Autre chose : ce n'est par ce que tu as été courageux aujourd'hui que tu le seras demain. Dans la vie, on doit faire ses preuves tous les jours."
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"Te rends-tu compte, poursuit Mohamed, que ça va être difficile et que tu risques de pleurer... Le découragement et la solitude vont souvent t'accompagner...
- Je sais, papa.
- Tu sais aussi, reprend encore Mohamed, que celui qui désire le miel doit supporter la piqûre des abeilles ; ce qu'on veut, il faut le gagner...
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Quand on voyage sur la terre et qu'on croise d'autres personnes, en dépit de toutes les différences qui peuvent nous sauter au visage et qui peuvent nous séparer, on doit se dire qu'au fond, nous sommes tous sortis du ventre de la même maman, et que nos corps à tous fonctionnent suivant le même mécanisme.
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Selon ma mère, plus on est loin de chez soi, plus il faut respecter [les traditions].
Sinon, non seulement, on a perdu son pays, mais en plus on a perdu son histoire. Résultat : on est deux fois dépouillé.
(p. 95)
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Chaque jour nouveau qui commence, Marie [trois ans] ressent le besoin de tester l'amour de sa maman. A cette heure-là [...] Marie voudrait que Telma arrête tout pour venir la chercher. Telma l'a voulue et l'a créée, donc chaque matin, Telma doit la recréer.
Mais ça y est : Telma pousse la porte et entre ! Alors, le coeur de Marie se gonfle d'un seul coup, et propulse ses deux bras, ses deux mains et ses dix doigts.
Telma se penche et accroche Marie sur sa hanche comme un koala sur sa branche. Puis l'arbre-maman l'emporte.
(p. 21-22)
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De la même façon qu'il faut écouter les larmes parce que c'est le coeur qui se vide, il faut écouter les révoltes. (p. 110)
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[enfant autiste de 4 ans]
[...] il s'accroche à tes cheveux. Il se tient. En te caressant, il se caresse lui-même. C'est pour avoir moins peur. Mais il faut qu'il grandisse. Il faut qu'un jour, il soit un homme. En reproduisant les mêmes gestes à l'infini, il tourne en rond. C'est pour ne pas voir. C'est le contraire d'avancer !
(p. 51)
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Il se lamente :
- J'ai été méchant,
j'ai fait peur au petit Chaperon rouge,
j'ai croqué la grand-mère,
j'ai voulu piéger les biquets...
- Secoue-toi, le gronde son miroir qui a pitié. Sors de chez toi ! Va donc apprendre à aimer !
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- Tu sais Maël, tu es libre de juger ton père, mais tu ne peux pas décider du jugement des autres. Tu crois que tu es le seul à avoir souffert de son départ ? Moi aussi j'ai eu du mal à accepter les choses ! Mais je ne vais pas laisser mes relations avec lui déteindre sur vos relations à vous. Ce n'est pas parce qu'on ne vit plus ensemble, lui et moi, que je vais vous empêcher de le voir. Donc, libre à toi de le condamner : ok, il n'existe plus pour toi ! Mais, s'il te plaît, n'empêche pas les autres de l'aimer !
(p. 50)
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Telma revoit son enfance vide. Des parents à côté d'elle, aveuglés ou plutôt absorbés par une vie trop difficile. Pas un regard tourné vers elle ; pas un mot lancé afin de sonder ses pensées. En somme, une enfance désertée où elle s'accroche, comme un petit chat sans savoir, à des petites choses qui passent... (p. 20)
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Matthieu aime tellement les petit-beurre qu'il ne les mange pas. Quand on lui en donne un, il le promène, le respire, en fait le tour avec le doigt. Il s'en caresse la joue aussi et ne s'en sépare plus. Du coup il devient manchot car il n'a plus qu'une main - l'autre tient le gâteau - et tout est compliqué. S'il pleut, il protège le biscuit. S'il marche dans une flaque, il le tient à bout de bras. Ça peut durer la matinée, jusqu'au moment où quelque chose se passe et le gâteau se casse. Alors Matthieu tente de recoller les morceaux mais il n'y a rien à faire. Il pleure de désespoir et rien ne le console, même pas un gâteau neuf. Enfin il finit par manger les morceaux, au moins pour les faire disparaître. Puis ça va mieux parce que c'est bon quand même.
(p. 70)
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- Immortel ? s'insurgea la deuxième. Quand même faut pas exagérer !
- Tu as raison, fit la première. Alors, tant que tu nous feras des glaces, tu vivras, et si tu arrêtes, tu mourras !
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"La vie, c'est mystérieux ; on ne peut pas décider de tout."
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