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Critiques de Maël (234)
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L'encre du passé

♫L'erreur est humaine

Soyons zen

Du sang froid dans les veines

Soyons zen♫

-Zazie-1995-

----♪---♫----🙏---🉐---🙏---♫---♪----



Derrière une colline, y a toujours une autre colline

Puis une autre, et une autre encore

Et c'est ainsi qu'on avance

L'esprit tourné vers la colline suivante...

Aussi ne crains point de douter

Efforce -toi de croire que la dernière est enfin arrivée



Ptit pêle-Mael par chemin

habilement tôt part avant

A chaque pas lent, qu'un.

Pour qui mot "no" pressant

Y' hakama dorénavant.

♪Si je les emmêle, si je dérange

C'est que je suis un pêle-mêle, un mélange♪

Hakama l'a dit : le poids de l'âme

dans l'idéal c'est 21 grammes

Ramenez ça au kilo

Hakama l'a peint : les idéogrammes

alors Zizanie ou Kenji Calligraphie !?

Restons Zen

Ça vient du coeur, l'encre coule

donc ma plume saigne

puisée dans une flaque de fuel

l'encre en guise de larme...



Je connaissais Mael de part les rêves de Milton

chapeau bas à Bauza pour les estampes à la niponne.



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Notre Amérique, tome 1 : Quitter l'hiver

Magnifique album édité par Futuropolis ! Quand j’ai vu Notre Amérique, premier mouvement, de Kris (récit) et Maël (dessin et couleur), je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture et je remercie Simon pour cette belle découverte.



Quels visages tourmentés en couverture ! Max et Julien, laissent la guerre derrière eux, champs de batailles dévastés, désolation maximum… Quitter l’hiver, titre de la première partie de Notre Amérique, ce bateau qui fume pourrait bien le leur permettre.

Une narratrice me fait remonter à 1919, au Mexique, bien avant sa naissance, puis, subitement, au 12 novembre 1918, lendemain de l’Armistice. Des soldats allemands vaincus se traînent entre Nancy et Coblence et l’armée américaine est là aussi.

Les dessins de Martin Leclerc, dit Maël, réalistes, et pleins de fougue m’accrochent. J’ai envie de plonger avec ces personnages que je découvre petit à petit : Julien au volant d’une voiture d’état-major et un soldat allemand mais surtout Alsacien, Max, sympathisent et font route vers Paris. La guerre est finie mais notre pays doit se relever après tant de victimes, de familles endeuillées, de blessés graves, de jalousies, de rancœurs devant ceux qui en reviennent alors que tant d’hommes y sont restés.

L’histoire se complique vite et c’est un reproche que je fais à Christophe Goret, dit Kris, chargé du récit, il y a trop de changements d’époque et, je m’y suis perdu parfois ayant besoin, à chaque basculement, d’un peu de temps pour savoir à quel moment je me trouve.

L’histoire de chacun des protagonistes se révèle petit à petit avec des rencontres, des surprises, bonnes parfois, mauvaises souvent. La passion de Julien Varin pour la photographie permet de figer les principaux personnages.

Au Mexique qu’un ambassadeur d’Allemagne avait tenté de s’allier pour attaquer les États-Unis, les révolutionnaires ont besoin d’armes. Les traquenards se succèdent mais qu’importe : « Viva la Révolución ! » et, slogan essentiel pour le peuple mexicain qui tente de survivre face aux grands propriétaires : « Tierra y Libertad ! »
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Notre Amérique, tome 2 : Un printemps mexicain

La fougueuse Tina est en couverture de ce deuxième mouvement de Notre Amérique, une BD toujours aussi bien dessinée par Maël avec des visages énormément expressifs, souvent dans la douleur et la violence, c’est vrai, même si le titre, Un printemps mexicain, laisse espérer le meilleur…



Julien, Max et Tina sont bien au Mexique et la narratrice, Mina, qui ressemble beaucoup à la fougueuse Tina, porte un livre, Gravir le volcan, signé par un mystérieux J. Torsvan, un roman auquel il est souvent fait allusion.

Les batailles font rage. Les coups fourrés aussi. Un certain colonel Craven à l’orgueil démesuré surgit pour emmener ses troupes de révolutionnaires. Débarquent aussi des soldaderas super motivées et n’ayant pas froid aux yeux. Le sang coule abondamment mais Kris, aux textes toujours aussi soignés et percutants, me fait partager le quotidien de ces révolutionnaires qui ont déjà tout perdu et sont prêts à tout pour retrouver un peu de dignité.

Hélas, ce sont les armes qui parlent. D’ailleurs, l’approvisionnement des troupes en armes et en munitions, qu’elles soient dites régulières ou non, est la clé du succès. Comme je l’ai signalé pour le premier mouvement, les fréquents changements d’époque me perturbent encore, surtout qu’ils me semblent plus nombreux. Le scénariste a même ajouté le tournage d’un film d’après le fameux roman.

Apparaît aussi Clarence Norris, un étasunien noir qui fait la leçon à Julien et commence à orienter l’histoire vers son pays. Je souligne la scène magnifique où Tina fait danser Julien qui nous gratifie un peu plus tard d’un retour en arrière très utile, cette fois.

Noël 1916, Julien est chez ses parents, de riches industriels, dans les environs de Rouen, et je découvre comment lui est venue sa passion pour la photographie et je comprends surtout pourquoi, il hait tellement ses parents.



Toute la troupe des révolutionnaires avance vers la frontière des États-Unis. Vont-ils la franchir ? Mystère… Toujours grâce à Simon, je le saurai peut-être…
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Notre Amérique, tome 3 : L'été sera rouge

Essentiellement urbain, beaucoup moins romantique, ce troisième mouvement offre une couverture bien plus angoissante que les deux premiers. Deux hommes armés, Max et Clarence, au regard déterminé, sur fond d’immeubles d’une grande artère de Chicago… le Mexique est bien loin car nos héros se sont laissés entraîner dans la folie étasunienne.



Cette fois-ci, Kris sert un scénario loin des montagnes mexicaines avec toujours beaucoup de sang versé, des explosions, des coups de feu – L’été sera rouge - et une police efficace et déterminée à défendre les intérêts des puissants et des riches.

Martin Leclerc, dit Maël continue à dessiner avec toujours autant d’expression et garde les tons sépias qui vont si bien à l’histoire. Il y a aussi un naufrage afin de respirer l’air marin, quand même, et Mina, la narratrice est bien présente.

Clarence Norris, militant de la National Association For the Advancement of Colored People, est un ancien boxeur, engagé dans la Légion étrangère en 1914, blessé à la jambe en 1916 et devenu un excellent pilote d’avion pour l’armée française afin de continuer à se battre. Lorsqu’il se décide à rejoindre l’armée étasunienne, le choc est rude car il est aussitôt confronté au racisme. Lui, le pilote émérite, sera cantonné au rôle de mécanicien, comme ses frères de couleur… Sans coup férir, il fuit et rentre aux USA.

Ce terrible racisme contre lequel nous devons lutter encore et toujours au XXIe siècle, Clarence le subit encore dans le tramway, à Chicago (Illinois). Rêvant de renverser l’ordre établi, ils sont nombreux à se jeter dans la violence présente à tous les niveaux comme dans les immenses abattoirs de la ville où Christophe Goret, dit Kris, se demande si les bêtes qui hurlent avant de mourir, ne gueulent pas leur nom pour qu’on se souvienne d’elles…

C’est avec la jolie narratrice que je referme cette série de trois albums superbes que Simon m’a permis de lire et d’apprécier. Cela me donne envie de lire Notre Mère la guerre, précédente production en quatre volumes, chez Futuropolis, signée aussi Maël et Kris.



À suivre ? J’espère…


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Les rêves de Milton, tome 2

Tandis que Billy bat sans mesure

Pas sur, qu'il mesure son émoi.



Parmi les doryphores

Danse un ange tordu

Parmi les doryphores

Danse un rêve éperdu

Parmi les doryphores

Danse un enfant perdu



Milton a mis le temps pour lui mettre une danse

Billy se souviendra de la valse à Milton.



Misère et migration

Rythment la Grande Dépression.

Bravo encore pour cette illustration.

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Revenants

Février 2007. Olivier Morel habite depuis quelques années aux États-Unis. Bientôt en passe de devenir citoyen américain. En ce matin blême et nuageux, dans sa voiture, il entend un passage à la radio qui le fait trembler, l'empêche presque de respirer. L'animateur annonce dans son micro que trois vétérans de la guerre en Irak se suicident chaque semaine et que l'on dénombre pas moins de 100000 vétérans sans domicile fixe. Un nombre bien en deçà de la triste réalité, selon Irak Veterans Against War...

Décembre 2008, Costa Mesa, L.A., Californie. Alors qu'il voulait réaliser un film documentaire sur les soldats rentrés au pays après des années de guerre en Irak, Olivier Morel est convié à une petite fête chez Kévin, lui-même vétéran. Là où il pourra rencontrer des vétérans ainsi que des membres d'Irak Veterans Against War. Au milieu de ces jeunes qui ne doivent avoir qu'une vingtaine d'années, il se rend compte qu'il est le seul « civil » et un sentiment de malaise l'assaille. Au cours de la soirée, il fait la connaissance d'Éric, un dessinateur surdoué, rencontrera Wendy, médecin, avec qui il a conversé par mail et fixera un rendez-vous à Ryan, un jeune homme perdu, alcoolique et dépressif, l'arme jamais bien loin de sa tempe...



Le réalisateur Olivier Morel a consacré un documentaire, diffusé en 2011 sur Arte et intitulé "L'âme en sang", sur les vétérans de la guerre en Irak. En émoi et choqué après avoir entendu les chiffres concernant le nombre de suicides chez ces soldats (un chiffre aujourd'hui supérieur au nombre de soldats tués en Irak), caméra au poing, il décide d'aller à leur rencontre, de leur poser certaines questions sur hier et aujourd'hui, de constater les faits. Un reportage qui aura des conséquences non seulement chez ces hommes mais aussi sur lui. Afin de compléter ce reportage, il a eu le besoin de faire un album. Un album qui reprend les rouages du film et dans lequel l'on suit, pas à pas, l'auteur au cours de ces rencontres. L'on fait ainsi connaissance avec, notamment, Kévin, Ryan, Wendy ou encore Vince. Des soldats meurtris et, parfois, au bord du gouffre. Des soldats qui se livrent avec émotion et justesse. Des rencontres immanquablement inoubliables. Le dessin de Maël, tout en force et intensité, magnifie et bouleverse ces histoires hors du commun.
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Notre Mère la Guerre, tome 1

Je suis tombée par hasard sur cette bande dessinée et je ne suis pas déçue. La Première Guerre Mondiale n'est pas à proprement parler le sujet du scénario. Elle sert de fond. Le thème est le meurtre de trois jeunes filles. Un soldat a été fusillé pour la première. Il avait juré sa mort, un soir de beuverie, parce qu'il n'avait pas réussi à ... comment dire... vous avez bien compris, ne faites pas les innocents, hein !!! On n'était pas sûr que ce soit vraiment lui le meurtrier mais on a voulu marquer les esprits. Mais lorsque deux autres femmes subirent les mêmes atrocités, il fallut bien se résoudre à enquêter. Et c'est le lieutenant Vialatte qui en est chargé...



Les dessins sont admirables. Les couleurs ne sont pas choisies au hasard, elles accompagnent parfaitement l'histoire. Les décors nous plongent vraiment dans cette froide ambiance. Enquêter en pleine guerre... le sujet est original.



Allez, je vous laisse, je vais aller me plonger dans le deuxième tome (il y en a quatre) !
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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

Dans ce deuxième volet, on dira que l’enquête patauge, comme pataugent nos jeunes combattants dans ce bourbier immonde qu’est le front. Mais l’enquête est bien secondaire car ce tome semble plus destiné à souligner l’horreur et la noirceur de cette sale guerre durant laquelle on sacrifia des jeunes enrôlés comme chair à canon. Par deux fois on assistera à un macabre appel où les morts ne peuvent se signaler présents et les vivants commencent à se faire rare dans les rangs du caporal Peyrac.



On assistera tristement aux tentatives des soldats pour sauver Jolicoeur, en otage dans les lignes ennemies et qu’il sera difficile de sauver sans subir à son tour les tir de l’ennemi.



Le côté absurde de la guerre sera souligné par un échange entre Allemands et Français alors qu’ils sont en route pour les tranchées.



L’enquête semble se poursuivre plus assidûment par la suite, alors qu’un nouveau meurtre est commis, et que le lieutenant Vialatte découvre quelques maigres indices qui le mèneront peut-être vers le ou les coupables.



Le dessinateur, fidèle à lui-même nous offre des planches lugubres certes, par leur couleur, qui donnent cette impression de nuit perpétuelle, de crasse, de tristesse et d’effroi, mais elles traduisent si bien la situation de ces hommes qui vivent la faim, le froid, l’inconfort extrême au quotidien. De ces hommes parfois morts et restés dans l’oubli et n’ayant même pas pour dernier refuge, le moindre monument aux morts.
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Les rêves de Milton, tome 1

Loin de mes fesses !

y aura toujours un con pour cogner,

un con pour m'en vouloir à la place d'un autre !

p49



tout jeune, pour lui apprendre à tenir sa langue, on lui broie la main, son maître a mis le ton.

Il influence les rêves de son dégénéré de cadet, pour frêre il a Milton.....

Parmi les papillons

danse un ange tordu

Parmi les papillons

danse un rêve éperdu

Parmi les papillons

danse un enfant perdu....



Pas sans rappeler un certain Steinbeck

sombre destin à vous clouer le bec

comme dessein sortir de l'échec.

triste dessin à enrichir votre bibliothèque....





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Notre Mère la Guerre, tome 1

Je découvre avec bonheur, cette série qui me met en projet de lecture pour quatre tomes certainement captivants. Cette bande dessinée pourrait être classée dans les romans policiers avec pour cadre, la première guerre mondiale.



Un vieil homme, sur son lit de mort, raconte la guerre, les tranchées... et nous amène dans le village de Méricourt, entre Châlons sur Marne, Reims et Verdun, l’année n’est pas précisée mais j’imagine que nous sommes au début de la guerre (il est fait allusion au mois d’août précédent). Les soldats montent du front pour se retrouver à l’auberge. Une dispute éclate entre le soldat Choffard et la serveuse. Cette dernière sera retrouvée morte, égorgée et Choffart, accusé du meurtre, sera fusillé. Fin de l’affaire... croit-on... mais deux autres femmes sont retrouvées assassinées et on retrouve après chaque meurtre, un écrit de l’assassin près du corps...



Intervient alors le héros : le lieutenant Vialatte, gendarme à qui on confie l’enquête. Une enquête difficile, notre homme devra aller se renseigner sur le front, rencontrera l’hostilité des soldats, et dans ce premier tome, aura bien de la peine à trouver les indices lui permettant d’avancer.



Une magnifique Bande dessinée, sombre certes, mais nous sommes en plein front, et les auteurs semblent conscients de l’importance de mettre en évidence toute la noirceur et la laideur de cette guerre, et un roman qui vous happe quand vous constatez qu’il y a une enquête que l’on suivra au fil des tomes, qu’on démasquera certainement un coupable.



Je ne tarderai pas à découvrir les autres tomes !
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L'encre du passé

Après une longue marche, à travers les plaines et les collines, Môhitsu-San, calligraphe errant, s'arrête dans la petite ville d'Iromura afin d'échanger, à un marchand, quelques calligraphies contre une paire de sandales neuves et une petite somme d'argent. Il se rend ensuite dans une teinturerie, son hakama* ayant été terni et délavé par les pluies de ces derniers jours. Atsuko, la toute jeune employée, s'y chargera. Alors qu'il se déshabille derrière un paravent, Môhitsu remarque les belles peintures qui ornent ce dernier. Il apprend par la gérante que ce sont les œuvres d'Atsuko. Le lendemain, venu pour récupérer son hakama, devenu rouge, il invite la jeune fille à déjeuner et en profite pour la questionner à propos de ses peintures qu'ils trouvent admirables. Certain qu'elle pourrait devenir peintre, il lui propose de l'emmener avec lui à Edo afin qu'elle devienne l'apprentie d'un peintre renommé qu'il connaît...





Antoine Bauza s'approprie parfaitement l'art de la calligraphie, les us et coutumes ainsi que l'esprit japonais. L'on suit dans l'Edo japonais Môhitsu qui, après de nombreux drames, ne trouve plus l'inspiration. Sa rencontre avec la jeune Atsuko va bouleverser sa vie. L'auteur nous offre un album intimiste, contemplatif, presque apaisant sur les notions de savoir, de transmission, d'amitié. L'ambiance, zen, nous enveloppe. Les personnages, que ce soit Môhitsu, Atsuko ou encore le peintre Nishimura sont fouillés et d'une grande profondeur. Des personnages torturés. Cette invitation au voyage, qu'il soit artistique ou intérieur, est magnifiquement mise en image par Maël. Un trait irrégulier et torturé, des couleurs allant du beige au marron et une atmosphère japonisante.

Un récit contemplatif, émouvant et serein...



*large pantalon plissé porté par les samouraïs
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Notre Mère la Guerre, tome 1

Janvier 1935. Sur son lit de mort, Roland, un vieil homme, prie. Au loin, le son des cloches lui rappellent la mort..

Août 1914. La guerre fait rage. Dans les tranchées, les corps des hommes s'accumulent. Dans le village de Méricourd, en Champagne, à l'intersection de Reims, Verdun et Châlons-sur-Marne, la guerre avait pris ses quartiers non loin de là. Chez le cafetier du coin, la "Champagne heureuse", les soldats venaient s'y réfugier et chercher un peu de réconfort pour se donner du courage et tenter d'oublier les horreurs de la guerre. le corps de la jeune serveuse, Joséphine Taillandier, a été retrouvé. Egorgée et enterrée dans une tranchée, à la va-vite, une lettre d'adieu à la main écrite par son propre assassin. le coupable est de suite désigné: un soldat avec qui elle avait eu une altercation dans le café. Pas le temps de chercher plus loin, il y avait meurtre, il fallait un coupable. Que cela serve de leçon aux autres soldats, le jeune homme fut fusillé. Malheureusement, moins de deux semaines plus tard, ce furent deux corps que l'on retrouva, deux jeunes femmes égorgées sur la ligne de front, des lettres d'adieu à la main. le lieutenant Roland Vialatte est envoyé sur les lieux pour retrouver le vrai coupable...



Voilà un premier tome fort prometteur... Sur fond de guerre, Kris installe une enquête policière. En effet, des jeunes femmes sont retrouvées mortes sur le front. Et la gendarmerie envoie l'un de ses lieutenants pour résoudre cette sombre affaire. le pauvre homme n'aura d'autre choix que de se confronter aux horreurs de la guerre et aux hommes qui la font. L'enquête n'est finalement qu'un prétexte pour montrer les absurdités de ce conflit, la terreur et l'effroi dans les tranchées. Kris nous offre ici un premier tome riche et dense, un travail en aval sans nul doute conséquent, tant sur le fond que sur la forme. Car, les dialogues et les récits sont étoffés, et les expressions de l'époque ne manquent pas. Au dessin, Maël a su recréer parfaitement cette ambiance poisseuse et froide. Les aquarelles, en couleur directe, sur fond gris, siéent parfaitement à ce récit.



Notre mère la guerre, Première complainte au son des cloches...

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Notre mère la guerre - Intégrale

Tout d'abord, il y a livre-objet qui flatte, cette couverture couleur sépia qui titille les mirettes, et puis, un coup d’œil au nombre de pages 260 (j'espère que ça vaut le coup).

Et puis là, d'entrée l'intérêt est stimulé par la qualité des dessins, ça fourmille de détails c'est magnifique (du au talentueux Mael). Et puis ce scénario qui accroche, là aussi d'emblée, pas besoin d'être devin pour savoir qu'on va passer un sacré moment. « Notre mère la guerre » est une plongée effarante dans cette folie humaine que représente toute guerre. Celle là est aussi absurde que les autres, scandaleuse, révoltante. Une génération détruite pour des lopins de terre. Kris scénarise et dialogue tout ça avec une force dévastatrice. Comment ne pas être en empathie avec ces personnages même si l'un d'eux est un meurtrier de jeunes femmes ? Pas prêt d'oublier le lieutenant Vialatte et le commandant Janvier unis pour démasquer le coupable, le caporal Peyrac et sa bande de petits délinquants envoyée à la boucherie des canons allemands en échange d'une hypothétique liberté une fois la guerre finie, du soldat Desloches usé d'attendre une hypothèque paix. Ça vous prend aux tripes et ça ne vous lâche plus. Un immense coup de cœur.
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Les rêves de Milton

1923, Caroline du Nord. Dans une grange, le jeune Bill surprend une altercation entre deux hommes, Baker et son beau-frère, à propos de leurs terres. Baker finit par le tuer mais aperçoit bien vite ce jeune fouineur derrière son dos. Quelques coups de fouet dans le dos et une main broyée pour bien lui faire comprendre qu'il a plutôt intérêt à la boucler.

1930. Après la crise de l'année précédente, la sécheresse détruit toutes les récoltes, anéantissant les hommes de la terre qui n'ont pas d'autre choix que de la quitter. Henry Cry, le papa de Bill, est l'un d'eux. Criblé de dettes et obligé de vendre son terrain, il va devoir laisser sa maison et partir avec toute sa famille vers l'ouest, en rejoignant le convoi de fermiers, espérant une vie bien meilleure. Le lendemain, alors que Bill charge les affaires dans le camion, Baker vient le provoquer mais le jeune garçon ne répond pas à ses menaces et ne manque pas d'en parler à son grand frère, Milton, un simple d'esprit mais costaud. Celui-ci va même jusqu'à rêver qu'il le tue. Le lendemain, le convoi s'apprête à partir mais Baker manque à l'appel. Les fermiers soupçonnent le canadien avec qui il s'était disputé et qu'il avait publiquement menacé. La tension est à son comble lorsque le convoi prend la route...



Sylvain Ricard et Frédéric Féjard nous plonge au cœur de ce convoi de fermiers rugueux. On les suit au cours de leur voyage mouvementé où d'aucuns risquent d'y laisser leur peau. Ce scénario sombre, où la violence mais aussi la souffrance sont omniprésentes, fait un portrait rude et aigre de ces fermiers confrontés à une vie dure et sans espoir. Ce voyage qui se voulait porteur d'une vie meilleure, sera bercé d'illusions, de détresse et de déceptions. Le dessin de Maël, nerveux et anguleux, ne laisse guère de répit. Les tons ternes et terreux, bruns et ocres, sont en parfaite adéquation avec cette ambiance poussiéreuse et poisseuse. Seul le rouge sombre du sang se démarque. Un album étonnant et captivant...



Les rêves de Milton pourraient bien se réaliser...
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Notre Mère la Guerre, tome 3 : Troisième compla..

Mai 1917. Nous retrouvons le commandant Vialatte. Mais cette fois, il n'est pas là en tant que policier. Il fait partie de l'armée. Après la disparition des fameux gars qui étaient soupçonnés du meurtre des femmes, l'enquête était close. Vialatte s'était alors porté volontaire pour servir d'une autre façon sa patrie. Il appartient désormais à une unité spécialisée dans les chars, en première ligne. Blessé, il effectue sa convalescence dans un hôpital militaire. Mais voilà qu'il va devoir reprendre du service. Le capitaine Janvier - pardon, commandant, à présent - vient lui rendre une petite visite qui, on le devine, ne sera pas une simple visite de courtoisie. Il demande à Vialatte de reprendre l'enquête à zéro, d'autant plus que celui-ci est soupçonné...



Cet album privilégie, cette fois, non plus l'enquête mais les pensées et sentiments des soldats dont on ne parle jamais assez. Il nous montre comment sont perçus ces braves dans la société, notamment lorsqu'ils reviennent blessés ou pour une permission mais également comment ils ressentent, de leur côté, ce monde qui n'est plus le leur.



Encore un album très intéressant avec un message qui évolue au fil des pages.
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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

En Champagne pouilleuse, le lieutenant de gendarmerie Roland Vialatte est toujours sur le front à la recherche de l'assassin des jeunes femmes que l'on retrouve égorgées, une lettre d'adieu écrite de la main du tueur sur elle. En première ligne, il retrouve une vieille connaissance, la caporal Gaston Peyrac. A la tête de jeunes recrues, des repris de justice à peine sortis de l'enfance, il a bien du mal à croire que l'un d'eux pourrait être le meurtrier comme le suppose Vialatte. Tandis que les ripostes ne cessent de part et d'autre, que le sang coule, que les hommes doivent affronter toutes ces horreurs et que l'un d'eux, Jolicoeur, blessé et coincé entre les deux lignes de front, sert d'appât aux boches, Vialatte doit continuer à mener son enquête...



L'enquête, ici dans ce deuxième volet, est reléguée au second plan tant la Guerre est omniprésente. L'on est en première ligne, et ce, dès les premières pages, criantes de vérité, dans lesquelles Maël réussit un rendu magnifique de ces combats. Les investigations de Vialatte pour débusquer le coupable des meurtres paraissent bien absurdes tant la violence règne, les compatriotes tombent les uns après les autres et que le sang coule à flot. Le scénario est toujours aussi captivant et bien ficelé. Les scènes se suivent avec un intérêt grandissant et l'on se prend d'affection pour ces soldats. Le coup de crayon réaliste de Maël est magnifique, les couleurs tristes créent une atmosphère plus que jamais oppressante et il nous offre de très belles aquarelles.



Notre Mère la guerre, Deuxième complainte au son des canons...
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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

Doit-on considérer cette série comme historique ou policière ? C'est bien le genre policier qui prédomine, la Première Guerre Mondiale servant toujours de fond au scénario. Le lieutenant Vialatte, devenu vieux et sentant qu'il va mourir, raconte cet épisode particulier : les meurtres de plusieurs femmes et son enquête en plein combat. Dans ce deuxième tome, il est au cœur des tranchées, au cœur des attaques et des ripostes. Il l'était déjà à la fin du premier mais les choses se corsent. Une autre femme est tuée, Mathilde. Des noms se précisent...



On observera ici le nombre impressionnant de vignettes consacrées à la dureté des combats, aux corps se faisant faucher... Une fausse histoire, certes, mais une réalité dans le climat, dans l'horreur...



Bref, une excellente BD
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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

Janvier 1915, la guerre assure toujours avec autant d'éclat - d'obus - et d'entrain son statut de VRP gold pour la grande faucheuse.



S'il est une section sous le feu des projecteurs allemands et français, c'est bien celle du caporal Gaston Peyrac, essentiellement constituée de repris de justice soupçonnés d'avoir commis l'irréparable en massacrant trois femmes entre deux assauts sanglants.

Et là, on se dit qu'il faut bien que jeunesse se passe. Oui mais non, faut pas déconner tout d'même.

L'état-major diligente le lieutenant Vialatte sur zone pour confronter les possibles responsables à l'horreur de leurs éventuels actes, ce qui ne saurait lui attirer quelques inimitiés, allez donc savoir pourquoi.



Toujours aussi graphiquement irréprochable, ce second volet parvient à distiller quelques grammes d'humanité dans ce monde de brutes.

Oubliez bouteille d'oxygène et paliers de décompression, cette nouvelle plongée en plein chaos guerrier se dévore en apnée, le souffle court et la nausée au bord des lèvres. Ce que ne manquera pas de corroborer un certain Sartre qui en connaissait un rayon sur le sujet.

Un album aussi magistral que sinistre, la connerie insondable des hommes prêtant rarement à sourire...
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Notre Mère la Guerre, tome 1

Attention, chef d'oeuvre !



La " der des Ders ", comme si vous y étiez, mâtinée d'une enquête portant sur les meurtres de jeunes femmes supposément commis par un poilu un poil polisson.



Pari risqué que ce nouveau récit sur la Grande Guerre mais relevé haut la main, les trois mains oserais-je même.

Prendre en toile de fonds ce conflit majeur et y accoler une enquête policière, l'approche est insolite et fonctionne à plein.



Un coup de maître indéniable légitimé par le travail fusionnel de Kris (scénario) et Mael (dessin et encrage).

Des aquarelles somptueuses amalgamées à un scénario original et solide, Notre Mère La Guerre a déjà tout du classique et ce n'est que justice !



A noter l'adaptation cinématographique par Olivier Marchal incessamment sous peu. Souhaitons-lui de tutoyer tout autant la perfection...





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Notre mère la guerre - Intégrale

Première Guerre mondiale.

Quelque part dans la Champagne pouilleuse.

Enquête policière sur le meurtre de trois femmes dont les corps ont été retrouvés sur le champ de bataille.



Très beau roman graphique.

Dessins et textes de qualité. L’émotion est au rendez-vous, tant dans les dessins que dans le récit.
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