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Critiques de Maël (234)
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Notre Mère la Guerre, tome 2 : Deuxième complai..

Sur le premier tome, j'ai dû m'adapter au dessin, et finalement sur ce second opus, je le trouve extraordinaire. Ca ressemble un peu à des croquis de carnet de voyage, ce qui me donne l'impression que le dessinateur était là, au milieu des tranchées pour raconter l'histoire de ces hommes (parfois très jeunes).

Cette fois, j'ai eu l'impression de ne pas sortir de la tranchée, la boue me collait aux pieds, aux épaules, j'avais froid, j'avais peur.

Mais, en finissant cette lecture, je me demande où va l'histoire.
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L'encre du passé

Môhitsu, calligraphe voyageur, arrive dans un nouveau village et y rencontre une petite fille dont il remarque les talents en peinture. Il lui propose alors de l'emmener avec lui chez un ami peintre afin qu'elle puisse apprendre l'art de la peinture auprès d'un maître reconnu.



On suit le cheminement, parsemé de doutes, de ces deux personnages attachants au gré de leurs marches et de l'exercice de leur art. On plonge entièrement dans ce Japon de l'époque Edo, notamment grâce aux magnifiques illustrations de Mael et aux calligraphies de Pascal Krieger.



Une très belle bande dessinée qui met en valeur poésie, sensibilité, art et apprentissage, et que l'on peut proposer à de jeunes lecteurs (à partir de 12, 13 ans).
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L'encre du passé

Ce one-shot de la collection Aire Libre de Dupuis invite à suivre le voyage artistique et sentimental de trois personnages extrêmement attachants : Môhitsu Hideo, calligraphe errant fuyant son passé, Nishimura, vieux peintre de renom, et la petite Atsuko, dont le talent artistique ne demande qu’à être cultivé. Tous les trois vont tenter de trouver l’harmonie entre le parchemin, l’encre et le pinceau, mais seuls les grand-maîtres parviennent à inscrire le reflet de l’âme dans leurs œuvres.



Au fil des pages de ce voyage initiatique, le lecteur découvre l’histoire de ces différents personnages liés par l’art et se retrouve plongé au sein des traditions et de l’ambiance de ce Japon sous l’ère d’Edo. Bien loin des combats de samouraïs, c’est sur un ton lent et contemplatif que ce récit dévoile toutes ses richesses humaines et artistiques.



Que ce soit Maël (« Les rêves de Milton », « Dans la colonie pénitentiaire ») aux pinceaux ou Bauza (« Les Mille Origamis du seigneur Kimotama ») au scénario, tous deux respectent l’atmosphère de l’époque et la culture nippone et livrent une histoire d’apprentissage digne des meilleurs mangaka, tout en respectant un découpage européen.



Manga au formatage franco-belge ou bande dessinée au parfum asiatique ? La réponse n’a que peu d’importance tant cette ode au Japon traditionnel et à l’art est d’une justesse quasi irréprochable.
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Notre Amérique, tome 4 : Les révolutions meuren..

Tome 4 plus épais que les autres. Brunner est censé passé sur la chaise électrique mais il est envoyer en Allemagne pour infiltré le camp nazi. Moro est lui photographe dans l'Oklahoma. Tina est en prison. Elle en sort et retrouve son parrain pour retrouver l'assassin de son père. Les flash-backs s'enchaînent. De l'action , des morts, on ne s'ennui pas avec cette saga. Belle fin. Bon travail de Mael et Kris.
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Notre Amérique, tome 3 : L'été sera rouge

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que ce troisième tome déménage. Toute la misère et la haine du monde se déchaîne à travers les pages de cet album d’une violence incroyable et sans concession. Après sa lecture nous pouvons nous poser des questions sur l’humanité et sa déshumanisation qu’elle traîne comme un boulet depuis la nuit des temps.



Quelle cause en point d’orgue ? Il y en a de multiples mais avec l’actualité des derniers jours, celle du racisme se détache. Elle côtoie celle de la pauvreté et du terrorisme comme pour nous montrer que nous sommes embourbés dans un merdier sans nom pour des siècles et des siècles.



Les dix premières pages sont empruntées à la fameuse scène des escaliers du film de Brian de Palma « Les Incorruptibles ». Un clin d’œil au film où un honteux plagiat ? Un clin d’œil, certainement…



Cette Série scénarisée par Kriss et mise en images pas Maël peut dérouter les âmes sensibles. L’histoire est puissante et ne peut laisser insensible celle ou celui qui se lance dans sa lecture. Nous n’y trouvons pas des réponses mais nous pouvons essayer d’y trouver ses réponses. Cette histoire se pose peut-être plus comme le chantre des divisions qu’elle tente de dénoncer.



Ce troisième volet supplante les deux premiers qui sont pourtant très bons.
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Revenants

Revenants n’est pas le titre d’une série sur les morts-vivants mais celle de la difficulté de réinsertion des soldats vétérans de la guerre en Irak. Oui, ce sont bien des morts-vivants mais à leur manière. Absence de joie de vivre, alcoolisme et dépression, souvent ancrés dans des souvenirs de leurs exactions dans l’enfer du désert irakien où la confusion semait le trouble dans leur esprit.



Comme le dit le chercheur en philosophie du CNRS dans la préface, toute guerre est abominable et fait des dégâts collatéraux. On ne peut plus parler de guerre juste. Tout cela est bien beau. Je me sens pacifiste dans l’âme. Cependant, comment réagir si un Hitler envahit le pays qu’il estime germanophone au même titre qu’un Poutine envahit la Crimée russophone ? Ne plus faire la guerre reviendrait à laisser libre court à tous les dictateurs de la planète en mal de puissance. Il n’y a certainement pas de justice dans la guerre mais une nécessité dans certains cas.



Dernièrement, j’ai lu la bd USA (Uriel Samuel Andrew) qui traitait exactement du même sujet et sur le même mode de distribution de la parole aux vétérans. Les mêmes thèmes sont abordés : marginalisation des anciens soldats qui deviennent des SDF et surtout le suicide qui sévit massivement et qui fait plus de victimes que pendant les combats sur place, 22 morts chaque jour par rapport à un total de 70000 vétérans sur le sol américain). C’est malheureux et on ne peut que compatir par rapport à ce sort peu enviable. L’administration Obama ne sera pas épargnée par l’auteur qui la juge complice de ces malheurs.



Pour en revenir à la bd, elle est souvent brouillonne pour passer d’un protagoniste à l’autre sans véritable fil rouge. On se laissera finalement prendre au jeu car certains témoignages sont émouvants. Cependant, pour moi, il me manque une certaine clarté dans la mise en scène. J’ai trouvé également curieux que l’auteur qui était français nous parle de sa naturalisation américaine avec son examen de passage minutieusement décrit tout en critiquant cette société pas assez attentive à ce qui se passe (voir la scène d’énervement devant des étudiants). On ne pourra pas dire que c’est un véritable patriote. Je me pose quand même des questions sur les critères de sélection de la nationalité américaine. Si on dénonce un système, c’est antinomique de vouloir l’intégrer…



Cette bd fait suite à un documentaire filmé intitulé « l’âme en sang » sur les marines atteint de syndrome post-traumatique diffusé sur Arte en 2011. La bd est le prolongement de cette démarche. A voir pour se faire une idée tout en prenant ses distances.
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L'encre du passé

Très rares sont les lectures de bd qui me subjuguent littéralement. Il faut les compter véritablement sur les bouts des doigts. Ici, on est totalement pris par la poésie de ce graphisme qui nous transporte dans le Japon médiéval. J'ai beaucoup aimé cette histoire faite de tendresse, de regret et d'apprentissage d'un art.



C'est un récit à la fois initiatique et intimiste comme je les aime. C'est certainement lié à la force et à la beauté des images. Cela rend vivants les personnages et bien entendu, l'émotion passe beaucoup mieux. Le trait comme un pinceau donne un effet calligraphique et accentue l'aspect estampes japonaises qui colle idéalement aux lieux où se déroule l'histoire.



On passe non seulement un agréable moment de lecture mais on se dit également que la bd est un véritable art lorsqu'elle atteint un tel niveau de maîtrise. Bravo aux auteurs !
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Notre mère la guerre, tome 4 : Requiem

Ce dernier album clôt l’enquête de Vialatte, qui, pour le moment, patauge toujours dans la boue et n’a pas réussi à prouver l’implication de l’unité du caporal Peyrac dans les meurtres des 4 jeunes filles dont on avait retrouvé les corps non loin des premières lignes du front.



Petit retour en arrière pour nous présenter un peu plus en détail le fameux caporal Peyrac, celui qui devait diriger une unité de jeunes gamins pré-pubères qui venait d’une maison de redressement.



Alternant les passages se déroulant sur le front à ceux se déroulant ailleurs, les auteurs nous livrent enfin le QUI et surtout, le POURQUOI de ces quatre crimes. J’avais eu beau chercher, je n’avais pas trouvé.



Il règne, dans ce dernier album, des sentiments de colère et d’incompréhension chez les soldats. Tout le monde en a marre de cette guerre, de ces morts et de cette France, qui, au travers des lettres des épouses, dit à ses soldats qu’il faut lui faire honneur, qu’il faut avoir du courage et se battre. Facile lorsqu’on n’est pas au front…



Les dessins, dans des tons camaïeux de gris et de sépia collent à l’ambiance sombre et terne du front et de la série. La guerre de tranchée est bien représentée, on voit la boue, elle colle aux godillots, elle pénètre dans les vêtements et génère le froid.



Mon seul bémol sera pour les dialogues en allemand qui ne sont pas traduits. Ce n’est sans doute rien d’important, mais une petite traduction dans la case ou en fin de page n’aurait pas nuit à la chose.



Un dernier album qui termine, magistralement, une enquête longue et laborieuse, où les indices n’étaient pas légions, où les scènes de crimes se détérioraient très vite, rendant la tâche du lieutenant Vialatte plus difficile.



Une belle saga consacrée à la Première Guerre Mondiale, qui a exploré les tranchés, l’âme et les pensées des soldats, mais aussi celle des Français moyens, ceux qui se trouvaient à l’arrière (pour des raisons X) et qui regardaient les soldats avec regard où se mélangeait l’admiration mais aussi la peur de se faire salir par eux.



PS : ceci est ma 2000ème chronique...
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Notre Amérique, tome 1 : Quitter l'hiver

C'est une nouvelle série qui commence par une fin. Original ! À la fin de la Première Guerre mondiale, à l'heure où se trament d'autres conflits pour d'autres causes, les deux protagonistes, Max et Julien survivants du désastre des tranchées, s'embarquent à bord d'un vieux navire afin d'acheminer les armes qui serviront à la révolte allemande. Or, c'est une toute autre histoire qui s'annonce pour ces deux jeunes personnages. Tout autre histoire, tout autre combat, tout autre continent, tout autre monde.

Ce premier album annonce une série ambitieuse. L'histoire nous est narrée par un intervenant extérieur, celle d'une jeune fille en quête de ses origines. Et c'est l'histoire de ses parents que tout oppose à l'origine, sauf cette révolte qui les anime, l'une externe, celle de la révolution mexicaine et l'autre interne, celle d'un monde désenchanté, qui nous est compté. Vivement le deuxième mouvement.
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Notre Mère la Guerre, tome 1

Atmosphère qui me fait penser au livre "Les âmes grises" ! intrigues au milieu des morts "civils" ou des morts "de métiers" enquêtes qui se côtoient et s'imbriquent dans un même tourbillon...
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L'encre du passé

J'ai beaucoup apprécié, le graphisme et le coloriage sont parfois vraiment très fin et très beau.

Cette histoire d'un calligraphe errant d'un village à l'autre dans le Japon à la culture ancestrale encore très vivante à la fin du XIXe, et d'une jeune fille est très émouvante. Il y a là aussi une grande délicatesse et beauté dans la sensibilité de l'un et de l'autre, de ce qui transcende la douleur de l'un, et la "filiation" artistique de l'autre, dans une relation de grande dignité humaine.

La fin, sur une note de l'absurdité que l'on peut avoir lorsque l'on se laisse berner par nos interprétations émotionnelles, au lieu d'être dans la réalité rationnelle de l'instant, est très poignante.

C'est de la belle B.D., cela m'a ému (peut être aussi en rapport avec un vécu personnel, je le confesse ...), cela confirme l'Art à part entière de la "bande dessinée", enfin pour ce qui me concerne du moins !
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Notre Mère la Guerre, tome 1

1935, un viel homme alité dans le village de Soulac, dans le Tarn et Garonne, confesse son histoire à un prêtre. En 1915, près de Méricourd, un gros village de Champagne situé non loin des tranchées qui faisaient face aux allemands, un lieutenant de gendarmerie, Roland Vialatte, vient mener une enquête sur l'assassinat de trois jeunes femmes. Toutes retrouvées en première ligne, portant sur elle une lettre d'adieu écrite par leur assassin. L'enquête s'avère délicate car se heurtant à l'hostilité des soldats bien plus préoccupés de leur survie et de celle de leurs frères de tranchée ...



Quel émotions à la lecture de ce livre ! Je me suis dit que j'avais déjà maintes fois lu et vu des histoires sur la première guerre mondiale et que j'allais peut être restée en dehors d'une l'histoire mainte fois revisitée mais pas du tout ! L'enquête n'est qu'un prétexte pour nous faire pénétrer dans l’horreur qu'a été cette guerre. J'ai été touchée par le sort de ces hommes alors que je connaissais les principaux faits. C'est ça l'art de Kris et Maël d'avoir su ne pas nous laisser dans l'événement historique pour toucher et faire réfléchir. Un album comme je les aime qui m'apprend tout en jouant avec ma corde sensible.



Le scénario est particulièrement bien écrit et se déploie tel un roman. Les passages poétiques établissant un contraste saisissant face à l'horreur se déroulant sous les yeux des soldats et le langage plus coloré de ceux-ci donnant une véracité au récit.



Le personnage principal est passionnant car profondément humaniste dans un décor où nombres de soldats perdent leurs repères et leurs valeurs. Cependant, il n'est pas sans faille car on perçoit bien que le fait de rester autant attaché à ses principes l'empêche parfois de percevoir certaines vérités tels ces enfants délinquants que l'on envoyait au front sous prétexte de les réhabiliter alors que l'on n'en faisait ni ^plus ni moins que des assassins !



Le graphisme de Maël fait d'aquarelles suscitent parfaitement bien l'atmosphère qui soutient le récit. Des tons froids pour dévoiler la peur, le froid, l'humidité partout présente et la représentation de personnages plus vrais que nature.


Lien : http://depuislecadredemafene..
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Notre mère la guerre, tome 4 : Requiem

Retour au front dans l’horreur de la guerre, au creux des tranchées.



Nous sommes en septembre 1917 et l’enquête du Lieutenant Vialatte (sur les meurtres de plusieurs femmes perpétrés en janvier 1915) stagne toujours. Pourtant, un fait nouveau survient et pousse Vialatte à reprendre son enquête à zéro, espérant cette fois parvenir à comprendre l’événement déclencheur qui explique « pourquoi » ces victimes ont été visées. La réponse à cette question devant ensuite le conduire au(x) meurtrier(s)…



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Il m’aura fallu quelques temps pour digérer la frustration générée par le dénouement du tome 3. En effet, Notre mère la guerre était initialement annoncé en triptyque. Je m’attendais donc à découvrir la résolution de l’enquête dans le tome précédent, un ouvrage qui avait balayé tout le scepticisme que j’avais jusque-là à l’égard de cette série.



Pourtant, il m’est difficile de parler de ce tome. J’ai depuis longtemps perdu l’habitude de présenter les séries de manière morcelée, préférant de loin rendre compte d’une vue d’ensemble. En revanche, s’il est bien une chose que permet le partage d’un ressenti par à-coups, c’est de mesurer le cheminement progressif du lecteur d’un tome à l’autre : appropriation des personnages et de l’ambiance, réactions suscitées par une orientation narrative. Cela permet aussi, longtemps après lecture, de comprendre comment le laps de temps qui sépare la parution entre deux tomes a été mis à profit pour prendre du recul, intégrer les éléments narratifs… voire donner du sens à l’ensemble ?



Car dans cette série, il est bien question de cela. Sans relire mes précédents articles, j’ai souvenir d’une accroche ténue avec le premier tome et de scepticisme après le second tome. Ce n’est que dans le troisième tome que l’histoire a – pour moi – pris du sens et que j’ai enfin accepté qu’un événement historique de cette ampleur serve de « décor » à une enquête policière fictive.



Je chasse rapidement les bémols rencontrés durant la lecture de Requiem : 1/ une difficulté ponctuelle à me situer dans le temps lors des passages oniriques qui sont mal délimités au niveau narratif (est-ce réel ? est-ce avant ou après la guerre ?). Le traitement graphique nous met certes la puce à l’oreille mais l’effet déstabilise le lecteur au moins autant que le personnage qui fait ces rêves. 2/ Les quelques interventions de soldats allemands ne sont pas traduites. Certes, aucun des soldats français que nous côtoyions dans cette histoire ne semble maitriser l’allemand mais… quelques discrètes traductions auraient pu, me semble-t-il, profiter au lecteur sans que la tension palpable de ces scènes n’en soit altérée.



Ce dernier tome, intitulé Requiem, conforte pourtant mon ressenti du tome précédent. Est-ce parce que je maîtrise mieux la personnalité des protagonistes ? Est-ce parce que je parviens à les situer les uns par rapport aux autres malgré leur multitude ? Est-ce parce que je suis enfin parvenue à accepter que la guerre puisse aussi… me divertir ??? Il est vrai que je préfère généralement des auteurs comme Igort, Sacco, Squarzoni, Le Roy… qui transmettent une vision très réaliste des conflits. Sauf rares exceptions, les escapades qui tracent des destins fictifs sur trame de fond historique réel ont du mal à me convaincre voire m’agacent. Notre mère la guerre fait partie de ces « rares exceptions ».



La qualité du scénario et des dialogues de Kris ont eu raison de mes réticences, le travail graphique de Maël a fait le reste. Dans le tome 1, Maël avait développé une ambiance graphique assez terne pour décrire le quotidien de la guerre. Nous évoluions alors au milieu de gris, de marrons et de blanc face auxquels j’étais restée spectatrice. Peu à peu, cette ambiance a glissé vers quelque chose de plus chaud. La couleur terre est restée le fil conducteur des illustrations mais peu à peu, les bruns ternes se sont transformés en ocres, en rouille. A l’instar des quatre couvertures des tomes de la série, les ambiances graphiques intérieures se sont peu à peu détournées des gris et des bleus délavés pour devenir plus toniques. On finit cette épopée sur une note moins crue, moins factuelle dans sa description de la vie dans les tranchées. Ces couleurs chaudes donnent une autre dimension au récit.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Notre mère la guerre, tome 4 : Requiem

Janvier 1915. Des cadavres de femmes sont déposés sur la ligne de front. Sur chaque corps, l’assassin a laissé un mot d’adieu. Les crimes ont lieu dans un secteur où est cantonnée une brigade d’adolescents délinquants envoyés dans les tranchées contre une remise de peine. Ils ont entre 15 et 17 ans, l’administration a dû changer leurs dates de naissance pour qu’ils puissent s’engager. A leur tête, le caporal Gaston Peyrac. Ces gamins font office de coupables tout désignés lorsque le gendarme Roland Vialatte arrive sur place pour mener l’enquête. Vingt après, sur son lit de mort, il raconte…



A quoi bon faire une BD sur la première guerre mondiale après Tardi ? Une telle entreprise a un sens si l'on aborde la question avec un point de vue différent. Chez Tardi, les hommes sont des victimes, ils ont été forcés de partir au combat. Kris ne voit pas les choses de façon aussi réductrice. Il veut comprendre pourquoi beaucoup ont agi de leur plein gré, par patriotisme. Surtout, il cherche à savoir comment ces hommes venus d’horizons différents ont tenu des années dans les tranchées et ont pu s’étriper comme des chiens enragés avec des gars qui ne leur avaient rien fait. Son propos insiste également sur la solidarité qui leur a permis de supporter l’enfer, qui les a poussés à risquer leur peau pour des types qu’ils connaissaient à peine, à faire pour eux des choses qu’ils ne feraient pas pour leur propre famille.





Notre mère la guerre vous prend aux tripes. La crudité du conflit est montrée dans toute son horreur. Kris gratte jusqu’à l’os pour démontrer que chacun possède en temps de guerre un potentiel de cruauté et de destruction absolument sans limite. Une sorte d’inhumanité qui reste envers et contre tout le propre de l’homme… On pourra sans doute reprocher à cette série son coté trop bavard. Personnellement, je pense au contraire que cette abondance de mots donne à l’ensemble un aspect littéraire remarquable.



Niveau dessin, on est dans le haut de gamme. Maël parvient à dessiner l’indicible. Son trait puissant restitue la laideur et l’étrange beauté de la guerre. Il joue des cadrages plus ou moins serrés pour décrire la souffrance sans sombrer dans le romantisme ou le film d’horreur. Les planches, réalisées en couleurs directes, sont tout simplement magnifiques. Toutes sont traversées par différents tons de gris. Cette absence de luminosité renforce le coté crépusculaire de l’ensemble.



Point de salut, point d’espoir, point de lumière. Après trois complaintes, il est temps de conclure le récit par une dernière prière, un requiem pour le repos des âmes. Tout simplement sublime.






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Notre Mère la Guerre, tome 3 : Troisième compla..

(...)

Comme par magie, le trait de Maël parvient à nous replonger sans transition dans l’ambiance du tome précédent et, non content de cette prouesse, il nous fait en plus ressentir l’émulation qui les anime et leur permet de s’extirper in extremis de la mort. Puis soudain, au détour d’une page, on est extrait des horreurs de la guerre le temps d’une courte convalescence, avant d’y replonger sous un autre angle : celui de l’Occupation vue sous le regard des Civils. Ainsi, les illustrations de Maël rendent compte des ravages que la guerre laisse derrière elle : campagnes dévastées, fosses communes pour éviter les épidémies…

(...)
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Notre Mère la Guerre, tome 1

En 1915, au milieu des nombreux cadavres recrachés par les tranchées, c’est surtout celui de Joséphine Taillandier qui suscite l’indignation. La jeune serveuse de bar est retrouvée la gorge tranchée et portant sur elle une lettre rédigée par son assassin. Tout désigne le seconde classe Albert Choffard, qui sera d’ailleurs fusillé en toute hâte et sans aucune sommation. Malheureusement, les meurtres ne s’arrêtent pas pour autant car une infirmière de la Croix Rouge et une journaliste canadienne sont également retrouvées parmi les victimes de la ligne de front. Le lieutenant de gendarmerie Roland Vialatte est alors envoyé sur place pour élucider ces crimes scandaleux.



Après le « Mattéo » de Jean-Pierre Gibrat, Futuropolis lance donc une seconde saga se déroulant pendant «La Der des Ders». Malgré l’abondance de ce genre de récits ces derniers temps, Kris et Maël optent pour une approche originale en faisant découvrir les méandres de la Première Guerre mondiale à travers une enquête policière à l’avant des combats, là où l’ennemi se trouve à portée de voix.



Si le scénario s’articule autour d’une série d’homicides au sein d’un environnement donnant une fausse impression d’impunité, la recherche du meurtrier ne s’avère finalement qu’un prétexte pour faire découvrir toute l’horreur et l’aberration de ce conflit. C’est en suivant les pas d’un «planqué» qui n’a pas sa place au milieu des soldats, que le lecteur se retrouve au cœur des hostilités, partageant le quotidien de jeunes gens transformés en chair à canon. L’utilisation d’un héros narrateur, lettré et cultivé, permet à l’auteur de coller les mots justes sur des événements qui ne le sont que rarement. Des textes dont la poésie tranche fortement avec la barbarie qui anime cet enfer, mais dont la précision dépasse largement celle des tirs adverses. Dans le silence qui succède au bruit des salves ennemies, telle une ultime rengaine à un tableau des plus misérables, une longue complainte agonisante résonne ainsi au loin : «Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau … »



Le même contraste se retrouve au niveau des dessins de Maël, qui combinent légèreté, sensibilité et élégance à une retranscription extrêmement réaliste de l’ambiance brumeuse et froide de ces avant-postes boueux et sanglants de la guerre 14-18. A l’instar du récent « L’Encre du passé », le dessinateur livre un travail graphique splendide. Usant d’aquarelles en couleurs directes et jouant sur les nuances de quelques tons savamment choisis, l’artiste propose des planches de toute beauté qui dépeignent avec beaucoup de brio cette fresque violente.



Livré sous forme d’intrigue policière, cette « Première Complainte » inaugure de manière fort convaincante ce nouveau triptyque dédié à la Grande Guerre.



Retrouvez cet album dans le Top BD de mon blog !
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L'encre du passé

Dans le Japon d'Edo, un calligraphe ayant perdu l'inspiration prend sous son aile une jeune fille pour qu'elle fasse son apprentissage auprès d'un ami peintre. C'est une histoire tout en sensibilité, sur la transmission, le doute artistique, l'amitié. Le Japon est bien décrit aussi bien au niveau des paysages que de la vie sociale avec de magnifiques planches. Mon seul regret concerne le dessin des visages, peu à mon goût.
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L'encre du passé

La BD convient parfaitement au traitement de cette histoire de calligraphie, de peinture et de poésie. L'auteur Antoine Bauza s'est complètement approprié la culture japonaise pour nous entrainer dans un scénario riche, au rythme du cheminement du maitre calligraphe et de sa jeune disciple. C'est donc une histoire de transmission et d'apprentissage, de l'art et de la vie. On est avec eux dans la contemplation et dans l'épure, comme un haïku où trois vers et dix-sept syllabes suffisent pour situer le temps et nommer l'émotion. L'illustrateur Maël sert le récit avec des planches d'aquarelle, simples et détaillées, dans des tons neutres et peu contrastés, parfois presque des estampes. Pour finir, les calligraphies de Pascal Krieger ajoutent une touche d'authenticité à l'ensemble d'artiste.



Une très bonne BD que j'ai appréciée de lire, avec lenteur et délicatesse.
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Notre Amérique, tome 1 : Quitter l'hiver

Très bonne BD, au scénario assez original avec des flash back, on suis un personnage qui en renconrre d'autres et ce laisse bercé par la vie et l'aventure et du coup on part à l'aventure avec eux. on est en France puis on part pour les États-Unis Unis ou pas encore...Tome 1 à lire.
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Notre Amérique, tome 3 : L'été sera rouge

J'ai bien fait d'emprunter les tomes 1 et 2, pour "réviser" avant de lire celui ci : sans ça j'aurais été totalement perdue.

D'autant plus que c'est un complet changement de décor, il n'est plus question du Mexique mais des USA, plus de guérilla dans des zones semi désertiques, mais d'activisme anarchiste en zone urbaine.

J'ai bien aimé ce récit : l'anarchisme juste après la première guerre mondiale. Certains avaient de grands idéaux à cette époque.

Vivement la suite.
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