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Citations de Albert Londres (376)


"Donne-moi ta ceinture, me dit-il ; avec elle, tu t'es sauvé du naufrage, tu as réussi la deuxième évasion et maintenant tu sors de la Cadeïa. Donne-la au frère qui n'a jamais eu de chance."
Je la lui donnai.
Ceci vous explique pourquoi un quart d'heure plus tard, ahuri, égaré, je me trouvais dans la rue, au milieu d'une capitale inconnue, tenant mon pantalon à deux mains !
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Un assaut n'est plus une course, c'est un système ; ils avanceront dans une certaine ligne d'où ils ne s'écarteront pas, car les mitrailleuses les flanquent. Puis se démasquera l'homme de feu, l'homme qui porte sur son dos un petit réservoir comme s'il allait sulfater les vignes, mais en fait de sulfate, c'est une flamme dévorante qu'il cache et ses vignes à lui sont les gueules des Boches. Ne criez pas, c'est nous qui avons reçu les premiers du feu dans les yeux : et ce n'est pas cesser d'être humains que de cesser d'être poires.
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Un libéré, coupable d'avoir volé des légumes dans le jardin d'un concessionnaire et de les avoir mangés sur place, est amené chez un surveillant.
– Quoi, fait le surveillant, toi qui, au bagne pendant 10 ans, fus si honnête ! Va t'en, mais ne recommence plus.
– Mettez-moi en prison, supplie le malheureux.
– Je ne pourrai te garder qu'un jour.
Le lendemain, après la ration, le surveillant veut renvoyer son homme.
– Par pitié, conservez-moi encore un jour.
– Tu promets de ne plus voler ?
– Promis, chef !
Quand, le lendemain, le surveillant ouvrit la case, son protégé était pendu. Le testament, écrit sur le mur, disait : "Je vous avais promis de ne plus voler, chef ! C'est ma seule façon de tenir parole."
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Trotski ne nage pas dans tant d'idéologie. Son but n'est pas de démontrer que, s'il est au pouvoir, c'est que l'heure du marxisme, à l'horloge sociale, a sonné, mais que, puisqu'il y est, il est de taille à s'y maintenir.

Pour réaliser son règne, il ne reculera devant rien. Il ne sait pas toujours ce que le peuple russe désire, mais il sait ce qu'il désire du peuple russe, et ça lui suffit.
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Au début, il [un "persécuté] n'accuse personne nominalement. Puis, le fantôme prend une forme. C'est un individu qui lui est inconnu, ou c'est une secte, une société secrète, une association, un consortium ; ce sont les jésuites, les francs-maçons, l'Armée du Salut, une compagnie d'assurances. Ce sont les physiciens. C'est Edison, c'est Marconi, c'est Branly.
Jadis, c’était le diable. Le diable est détrôné. IlL n'opère plus que pour les paysans arriérés. Les inventions modernes l'ont rejeté dans son enfer, le persécuteur d'aujourd'hui est le cinématographe, le phonographe, le sans-fil, l'avion, la radiographie, le haut-parleur.
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Propos d'un père blanc défroqué qui fait un bref retour en France: "J'étais complètement dépaysé. Je ne me sentais plus de ce pays blanc. Je vous le dis, mon âme jusqu'au fond est nègre. Je suis heureusement décivilisé".
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Si je suis dénoncé comme fou, je demande que l'on m'interne chez le docteur Maurice Dide (...) Ce savant professe que la folie est un état qui en vaut un autre et que les maisons de fous étant autorisées par des lois dûment votées et enregistrées, les fous doivent pouvoir, dans ces maisons, vivre tranquillement leur vie de fou. (p36)
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Capitonné de nacre, couronné d'Orient, le golfe Persique règne sur vous tous et, dans le golfe, posée sur l'eau turquoise comme une corbeille princière, abritée par un dais de nuages roses, là-bas, de trouve Bahrein, la fameuse Bahrein, l'île magique où, chaque matin, les dames blanches, sortant du bain, apparaissent sur le sable, les mains chargées de perles !
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La France tâta d'une solution [contre l'esclavage]. Vers 1910, elle fonda, au Soudan, des villages de liberté. [...] La France fit mieux: elle posta des sentinelles autour des villages de liberté pour empêcher les libérés de retourner à l'esclavage!
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D'abord, l'individu est économe. On ne devient pas émigrant par coup de tête. Ce n'est pas non plus une vocation. C'est une décision arrêtée depuis longtemps. Il a fallu entasser l'argent des voyages. Étrange impression ! Le plus pauvre des habitants de cet invraisemblable hôtel de pauvres a, pour le moins, deux mille francs dans sa ceinture.
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C'est la seule caste de la société qui ait eu confiance dans l'avenir de la fainéantise ...
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Ah ! pensais-je, dans notre milieu, plus un homme a de femmes, plus il est pauvre et dans le leur, plus il est riche ! ...
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Ce n’étaient pas des israélites, mais des Juifs. Je répète cela parce qu’il faut bien comprendre. Les assimilés français, anglais, allemands, hollandais, hongrois, etc., ont renoncé depuis plus ou moins de temps à la vie purement juive. Chez eux, beaucoup plus d’Occident que d’Orient. Les pays qu’ils ont adoptés et loyalement servis les ont baignés de leur génie. Et maintenant, ils sont Français israélites, à peu près comme on est protestant ou catholique français. À notre génie ils ajoutent le leur. C’est tout ce que l’on peut dire.

Ceux de Moravie, de Pologne, de Russie, nos Juifs des Carpathes ne sont pas des israélites, mais des Hébreux. Ils sont Hébreux plus que Déroulède ne fut Français. Et c’est leur vie d’Hébreux qu’ils sont venus cacher dans ces montagnes, la même – la même avec des amendements en accentuant encore le caractère – que leurs ancêtres menèrent dès leur sortie d’Égypte, l’an 1500 avant Jésus-Christ.

Où donc se sont-ils préservés de la contagion européenne ? Dans le ghetto.

C’était leur refuge. Là, ils oubliaient les injures, là se calmaient les brûlures des coups de cravache. Là, ils n’essuyaient plus d’affronts, de moqueries, de crachats. Les rois du jour n’avaient fait que les barricader chez eux. Depuis le XVIe siècle ils n’en sont pas sortis. Ainsi reconstituèrent-ils en milliers de fragments la patrie perdue au temps où notre ère n’avait pas cent ans.

De quoi et comment vécurent-ils dans ces ghettos ? Ils vécurent de rêves. Vous n’avez qu’à les regarder si vous croyez que je vous trompe. Ils ne sont pas maigres, ils sont creux. Joues pâles, estomacs défoncés. Sous un coup de doigt, ils résonneraient comme la caisse d’un violon. C’est que leurs rêves ne sont guère entourés que de maïs, de fruits sauvages, de légumes séchés et de débris d’abattoirs, des poumons aux tripailles.

Leurs métiers ? Ils n’en avaient pas. Vous savez que le moyen âge conduit par l’Église ne leur en avait permis aucun, sauf celui que les chrétiens n’auraient pu exercer sans déchéance : trafiquants d’or.
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– On croit, communément, que le plus difficile dans des carrières comme la mienne c'est de devenir ministre, hélas ! monsieur, c'est de cesser de l'être.
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Jean-Pierre d' Aigues-Mortes n’avait pas de profession ; il était envoyé spécial de journaux. Depuis des années il arpentait la terre d'un point cardinal à un autre. Aussi, pouvait-il jurer que la géographie se trompe en n’avouant que quatre points cardinaux. Certainement il y en a davantage...
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Albert Londres
Messieurs, a-t-il déclaré, vous apprendrez à vos dépens qu'un reporter ne connaît qu'une seule ligne : celle du chemin de fer (A des dirigeants d'un quotidien qui ont refusé de le publier trouvant son reportage pas assez "militant").
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On me conduisit dans les locaux.
D'abord, je fis un pas en arrière. C'est la nouveauté du fait qui me suffoquait. Je n'avais encore jamais vu d'homme en cage par cinquantaine. Nus du torse pour la plupart (car j'ai oublié de dire que s'il ne fait pas tout à fait aussi chaud qu'en enfer, à la Guyane, il y fait plus lourd), torses et bras étaient illustrés. Les "zéphirs", ceux qui proviennent des bat'd'Af', méritaient d'être mis sous vitrine. L'un était tatoué de la tête aux doigts de pieds. Tout le vocabulaire de la canaille malheureuse s'étalait sur ces peaux: "Enfant de misère." "Pas de chance." "Ni Dieu ni maître. "Innocents", cela sur le front. "Vaincu non dompté." Et des inscriptions obscènes à se croire dans une vespasienne. Celui-là, chauve, s'était fait tatouer une perruque avec une impeccable raie au milieu. Chez un autre, c'étaient des lunettes. C'est le premier à qui je trouvai quelque chose à dire ;
- Vous étiez myope ?
- Non ! louftingue.

(Au Bagne)
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Des éclairs de foudre humaine vous rayaient la vue, vous déroulaient, dans l'estomac, une infernale toupie. Ca tapait. Les Allemands avaient descendu leurs hommes de Nieuport. C'est ici qu'il fallait foncer. Ils y allaient le front bas, en vrais bœufs. Ils foncent comme ça, jamais l'œil au ciel. Ce qu'ils font, ce n'est pas parce qu'ils voient l'étoile, c'est parce qu'ils ont du jarret. Dans Dixmude, à coups de feu, à coups de crosse, à coups de gueule s'arrachait la partie. A coups de gouttes de sang, elle se marquait.
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Cinquante jours d'eau, de feu, de canons, de navires, cinquante jours de gestes immenses, de cris sublimes, d'âmes qui montent, cinquante jours d'une des plus grandes batailles de 1914 : on a gagné un kilomètre.
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Une demi-femme. Cinquante pour cent pour le collègue et cinquante pour cent pour moi. C'est comme pour la grande loterie, quand on n'est pas riche, on se divise. C'était la Rita, une des seins à mettre à genoux devant, une allure d'écuyère à cheval. On n'en voit plus comme celle-la ! Elle était trop chère pour un seul. Il fallait la loger selon son rang, l'habiller d'après ses mérites.
La Rita ? Vous vous souvenez d'elle, vous autres, elle a fait la fortune de quatre ; Gaston, Bob, le petit Lou-Lou et un peu la mienne. Un peu la mienne parce que Lou-Lou un an plus tard m'a racheté mes cinquante pour cent !
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