On pourrait croire que je regroupe mes lectures par thème, le hasard est toutefois le seul fautif de cette coïncidence. Par ailleurs, si on retrouve ici une femme ayant perdu un être cher (de sa chair), qui lui a été enlevé par un assassin (présumé) sur le point d'être libéré, et qui cherche à se venger de ce dernier (la femme, je précise, même si « dernier » était en bon indice), toutes autres ressemblances avec le roman lu précédemment sont purement fortuites.
Dès les premières pages l'auteur nous plonge directement dans l'action : une arme à la main, cette mère éprouvée (on le serait à moins) tente en vain de réanimer cet homme dont le corps criblé de trois balles (si ma mémoire est bonne mais, quoi qu'il en soit, il ne respire plus, ça j'en suis certaine) gît sur le plancher d'un voilier de plaisance. Si elle n'en a que faire de moisir en prison (de toute façon, à quoi bon vivre désormais, se dit-elle), il lui faut cependant faire vite pour découvrir ce que ce monstre a fait du corps de sa fille Océane.
La narration qui s'ensuit dérive alors entre les écueils du présent, théâtre de l'enquête menée tambour battant par Morgane, et les vagues du passé, surface lisse, néanmoins ondulée par la rencontre entre Morgane et Glenn Bennec, professeur de sport d'Océane, qui sera à l'origine de la tempête qui a déchaîné les vagues de l'océan qui séparait déjà cette mère et sa fille adolescente.
Accrochez-vous bien pour ne pas avoir le mal de mer, et ce n'est pas Nina Kaminski, jeune capitaine de police débarquée à Rennes qui dira le contraire, secouée par les nausées. Remisée au placard en raison de sa grossesse, Nina n'est pourtant pas femme à taire son intuition : l'affaire Bennec sent mauvais (et rien à voir avec les étals de poisson) !
Ces deux femmes que tout rapproche (l'une rongée par la culpabilité de n'avoir pas su protéger sa fille, l'autre qui se découvre responsable de la vie qu'elle porte en elle) plongent la tête la première et sans bouée dans les eaux troubles. Mais sont-elles vraiment prêtes à se confronter aux découvertes qu'elles s'apprêtent à faire ? Et si Glenn Bennec était innocent ? Et si les bourreaux ne sont pas forcément ceux que l'on pense ?
Pas de temps mort dans ce thriller qui nous tient constamment la tête hors de l'eau, nous faisant boire la tasse à chaque déferlante. Et si j'ai découvert assez tôt le phare qui éclaire la voie à suivre au milieu des ténèbres, ce n'est pas cela qui m'a presque donné envie de sauter dans un bateau de sauvetage, mais les fautes, et je ne parle pas de coquilles. Bon, une faute, c'est tout à fait acceptable (errare humanum est), deux fautes, on ne va pas en faire tout un plat (sauf s'il s'agit d'un restaurant en bord de mer, mais je m'égare – note à moi-même : ne pas rédiger d'avis lecture avant de passer à table), trois, bon, vous savez ce qu'on dit (non ? mais si ! jamais deux sans trois), mais… Voilà, mais. Pourquoi ? Parce que ! Certaines personnes diront en râlant « déformation professionnelle » mais, pour ma part (et parce que j'ai vraiment faim), je dirai juste « pfff » !
Ceci dit, si on jette celles-ci (les fautes, pas les personnes, quoique) dans un filet, on peut dire que ce roman est une bonne pêche, même si, une fois sur la terre ferme, je me dis que la psychologie des personnages aurait mérité d'être davantage exploitée (bah, les personnages, c'est comme les poissons, après les avoir conservés dans la glace, histoire de bien faire tomber la température jusqu'à ce que celle-ci devienne glaciale, il faut les éviscérer, montrer ce qu'ils ont dans le ventre avant de les servir sous forme de thriller en croûte de sel, faisant rappeler le goût des larmes).
Alors, prêt(e)s pour une virée en barque ?
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