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Critiques de Alexandre Page (172)
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Une vie d'artistes

En plein dégrisement après un succès qui lui avait tourné la tête au point de lui faire délaisser ses pinceaux pour mieux courir les salons, le peintre Philéas Chasselat en est à pleurer les caprices d’une gloire éphémère quand il rencontre la toute jeune Clémence Soyer, impatiente de faire valoir son talent dans le monde artistique du Paris de la Belle Epoque. Séduits l’un par l’autre, ils vont se retrouver liés aussi bien sentimentalement que professionnellement, jusqu’à tenter une bien audacieuse association pour faire triompher leur art...





C’est Philéas qui nous relate au passé, dans une langue délicieusement ressuscitée de la fin du XIXe siècle, les affres de la création artistique, entre délicate éclosion du talent et de l’inspiration, et impitoyables lois du marché de l’art. Quand la critique juge davantage l’artiste que son œuvre, se fiant d‘abord au plumage plutôt qu’au ramage et n’élisant qu’un entre-soi sacrifiant aux codes de son temps, la valeur artistique se retrouve battue en brèche par des critères de conformisme, de mode et de politiquement correct, pesant sur la liberté et l’indépendance de création au profit d’un mercantilisme sclérosant. Alors sans la reconnaissance de ses pairs, aujourd’hui sans appui marketing, il est bien difficile, si ce n’est impossible, de percer. Et lorsque le succès est au rendez-vous, l’artiste se retrouve emporté dans un tourbillon d’obligations représentatives à des années-lumière de l’ascèse créative.





En cette fin du XIXe siècle, les femmes-peintres font particulièrement les frais des préjugés. Alors qu’exclues de l’Ecole des Beaux-Arts, elles peinent à se former dans des cercles privés, on les renvoie aux genres considérés mineurs – comme l’aquarelle, « art frivole et superficiel » adapté à leur nature –, attendant qu’elles se cantonnent aux quelques sujets jugés à leur portée : « bouffées florales » ou « merveilles de nos provinces rurales ». En gros, les femmes peuvent peindre les vaches ; les hommes, eux, se doivent de choisir des sujets sérieux, le hussard en étant l’archétype puisque la peinture militaire, extrêmement codifiée bien sûr, reçoit alors tous les honneurs.





Jouant des heurs et des malheurs de ses deux personnages dans une intrigue, qui, pour être prévisible, n’en tient pas moins agréablement le lecteur en haleine et pourra, d’une certaine façon, trouver un prolongement dans le domaine de la création littéraire avec Quelque chose à te dire de Carole Fives, Alexandre Page suscite une réflexion aux extensions très actuelles sur la primauté de l’oeuvre sur l’artiste, trop souvent mise à mal par le goût du lucre et par le culte de la célébrité, le souci de plaire laissant alors libre champ à la médiocrité normative. Dommage toutefois que ce livre aussi intéressant que plaisant n’ait pas bénéficié de la relecture de correcteurs plus attentifs : ses coquilles par dizaines finissent par discréditer une écriture par ailleurs d’une qualité indéniable.





Merci à l’auteur pour sa confiance et pour son service presse.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Une vie d'artistes

Un roman intéressant, qui nous plonge dans le Paris de le fin du XIXeme siècle, et plus particulièrement dans le monde artistique.



Phileas, jeune peintre, reconnu mais qui a brûlé la chandelle par les deux bouts, fait la rencontre d'une jeune aristocrate qui rêve de se faire un nom dans le monde de la peinture militaire.

Mais c'est sans compter sur l'époque où la femme doit garder sa place. La peinture militaire reste l'apanage de la gente masculine.



L'auteur a réussi à retranscrire l'époque et les conditions pour les artistes.

Un véritable voyage dans l'espace et dans le temps.



Je suis admirative du travail très détaillé et précis de l'auteur.



Si l'histoire d'amour ne m'a pas tellement touchée, j'ai par contre apprécié l'approche par la misogynie et l'hypocrisie de l'époque.



Un auteur a découvrir et très certainement a suivre.

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Partir, c'est mourir un peu

Ils n'ont pas été jugés, ils n'ont pas été exécutés, ils ont été livrés à des monstres sanguinaires.

C'est une histoire bouleversante et émouvante car je me suis facilement retrouvée à la place d'Igor Kleinenberg, le narrateur. De 1910 à 1918, il enseignera l'allemand aux archiduchesses : Olga, Tatiana, Maria et Anastasia. Ce poste lui permettra de partager l'intimité de la famille impériale russe et de ses proches. Nous découvrons des anecdotes très amusantes, les suivons dans les déplacements officiels, les oeuvres de charité et réalisons les problèmes qui assaillent Nicolas II quant à gouverner cet immense pays. Ce sont des personnes profondément humaines, trop humaines pour le siècle à venir et son changement de mentalité.

L'impératrice Alexandra est au prise à la germanophobie ambiante, on lui reproche son amitié pour Raspoutine, en fait elle est bien plus lucide et pragmatique que le tsar ce qui lui vaut quelques inimitiés. le tsar se débat avec les étudiants, l'intelligentsia, les bourgeois, sa famille, tous veulent le pouvoir. Satisfaire l'un c'est se faire un ennemi de l'autre. La presse fera courir des rumeurs, des ragots, des témoignages fallacieux Mais le peuple leur est fidèle.

À l'arrivée de la guerre, la famille se sépare. Nicolas II et le tsétsarévitch Alexeï s'occupent de l'armée. L'impératrice et ses filles soigneront les blessés, tous se dévoueront pour leur patrie et son peuple jusqu'à l'abdication du tsar et leur emprisonnement.

Une oeuvre aussi dense que la Russie est immense. Alexandre Page nous livre une fresque historique touchante sur la Sainte Russie, la Grande Guerre, la révolution. Un auteur doté d'une jolie plume et de beaucoup d'empathie.

Beaucoup de photographies des protagonistes nous permettent de leur donner un visage.

Un livre à lire pour en savoir plus et se forger une opinion.

"Lorsque les mensonges auront été dissipés, que les impostures auront été démasquées, que le chagrin aura passé, l'humanité se souviendra".

Un grand merci à Alexandre Page pour ce SP ainsi que la confiance qu'il m'a accordée.
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François Flameng : Un artiste peintre dans la..

Ce fut pour moi une triple chance : recevoir la biographie d'un peintre peu connu, François Flameng, ayant couvert la guerre de 1914/ 1918, et son auteur, un lettré : Alexandre Page, dans un livre farci des plus belles aquarelles qui soient.

Le père de François Flameng est lui-même peintre et graveur, et fait partie de la fédération des artistes nommés par Courbet après la Commune de Paris. Son fils est élève de Cabanel, puis peintre de la Révolution française (avec l'appel des Girondins, puis le déjeuner de Camille Desmoulins.) enfin, notre peintre dont Alexandre Page s'attache à raconter la carrière, devient peintre de la « chose militaire », cela, avant que n'éclate la guerre de 1914.

Tout naturellement, il appartient à la Société des peintres militaires dont il fut le président d'honneur, ceci dès 1890. Flameng s'attela à proposer une peinture militaire virile, cocardière, reprenant largement les schémas classiques de la peinture de bataille, mais, en plus, la vie quotidienne des militaires en caserne, les jeux, et même des scènes de permission. Vu son âge, il ne peut s'engager, mais il part au front comme témoin. D'autres peintres parfois inattendus furent envoyés sur le front. Ce fut le cas D Édouard Vuillard, ou de Félix Vallotton qui laissa avec son fameux Verdun une de ses oeuvres majeures et des plus originales.

Il écrit d'ailleurs au général Niox, voulant bien entendu toucher l'opinion publique par ses peintures :

“Si vous saviez combien mon coeur est ému, attendri et pitoyable quand je pense à ceux qui meurent derrière les collines qui s'étagent en face de moi, quand je vois les obus formidables tomber, furieux, sur nos lignes, j'ai envie de me mettre à genoux et de prier. “

Et il s'investira dans la reconstruction, que ce soit à l'église d'Albert, et l'auteur Alexandre Page note qu'en fait le peintre n'a pas vraiment reproduit les combats. La guerre est loin, et elle n'est pas esthétique. Les soldats sont camouflés dans les tranchées de Verdun ou ailleurs, rien n'est «  pittoresque », des cadavres défigurés, démembrés, l'horreur à l'état pur, ne valent pas d'être figurés.

Comme se lâchant en nous montrant la gamme étendue de François Flameng, Alexandre Page nous livre, après les « ruines » (comment mieux communiquer l'horreur de la guerre qu'en en montrant les ruines ?) des aquarelles de la bataille de la Somme (hindou fumant, ravitaillement, Chasseur d'Afrique conduisant son dromadaire, église de Dompierre,) dans un essai exhaustif de nous montrer les hommes tels qu'ils se préparent avant le combat. La première guerre mondiale voit l'arrivée des chars d'assaut, avions de combat, canons et François Flameng, au lieu de peindre les éclopés, peint ces nouvelles technologies, dont les soldats allemands recouverts de masques à gaz, tanks, toujours avec un art consommé de l'aquarelle.

La peinture de François Flameng, dont Alexandre Page nous donne un généreux aperçu, constitue une oeuvre aboutie, avec le rendu des ambiances, l'atmosphère donnée par les couleurs, l'exact rendu météorologique :

« Si la quasi-monochromie faite de gris blafard et de bleu acier s'adapte très bien aux cieux laiteux de l'hiver, aux arbres dépouillés, à la neige, en revanche, le front prend un tout autre visage au printemps et en été, et le Four de Paris (fig. 50), peint le 4 septembre 1915, en témoigne.

Minutieux dans les détails et pourtant rapide comme le veut l'art de l'aquarelle, adepte des techniques mixtes ( rehauts de gouache, graphite, craie, encre de chine), le peintre ne cherche pas à exacerber les violences de la guerre, mais ne veut pas non plus se cantonner dans une neutralité informative. Il restitue, c'est tout, et avec un art consommé, un peu comme Victor Hugo son prédécesseur.

Une analyse extrêmement bien fouillée retrace l'histoire de ce peintre trop peu connu, sur la composition de ces oeuvres très élaborée, la proximité instaurée par le peintre avec son public, la nécessaire distance et même la volonté de s'estomper, pour ne laisser place qu'au sujet : les combattants, dont les prisonniers allemands dans la Somme, tableaux pour la plupart visibles au Musée de l'Armée.

“Flameng est probablement l'artiste qui échappa le plus à la partialité, à la subjectivité, conférant à son oeuvre, sans le désirer à priori, une identité propre et un style qui en font aujourd'hui, plus qu'un ensemble documentaire, un regard unique sur le premier conflit mondial. “, conclut l'auteur.

La critique fut cependant ambivalente.

Et moi, lectrice, je suis loin d'être ambivalente quant à l'oeuvre d'Alexandre Page, que je remercie. Non seulement j'ai pu visionner des oeuvres originales et de facture tout à fait unique du peintre aquarelliste François Flameng, mais aussi j'ai pu m'extasier sur la culture de l'auteur, ses recherches sur un presque inconnu, et la réussite de cet ouvrage entre explications, histoire et reproductions.

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Roussalki

Je suis entrée dans ce roman comme on pénètre dans une forêt inconnue, à petits pas prudents, en respirant l’odeur de l’humus, en caressant les écorces des arbres du bout des doigts, en écoutant le chant des oiseaux, en faisant attention à ne pas me prendre les pieds dans des racines, en observant les rayons du soleil jouer avec les feuilles, en me détendant à chaque pas et en savourant cette balade dépaysante.

Avec “Roussalki”, nous sommes plongés dans une ambiance bien particulière, celle de la campagne russe du XIXème siècle, où l’on se déplace à cheval, où l’on mange des morceaux de pain durs trempés dans de la soupe aux choux, où l’on porte sa chemise sur ou sous son pantalon selon que l’on soit originaire de la ville ou de la campagne, où la venue d’un étranger est une chose exceptionnelle, où l’on travaille dur et où l’on craint de s’approcher du lac des environs, car des sortes de sirènes y entraînent les hommes pour les noyer et en faire leurs fiancés éternels.

J’ai pris énormément de plaisir avec ce roman qui est merveilleusement écrit, dans une langue riche et travaillée mais pas prétentieuse pour autant.

J’ai été happée par cette histoire, qui nous attrape doucement mais sûrement, comme on se sentirait lentement aspiré par la boue d’un marais.

J’ai beaucoup aimé le style gothique de ce roman, où l’on retrouve tous les éléments habituels : un manoir à l’abandon, des marais putrides, des personnages emblématiques comme une sorcière, un simple d’esprit ou une jeune femme gravement malade, un lac maudit, des légendes, et des mystères à foison.

Je remercie chaleureusement l’auteur qui m’a proposé et envoyé son livre, lequel m’a beaucoup plu, tant par la qualité de l’écriture que par son intrigue palpitante et son ambiance gothique à souhait.



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Une vie d'artistes

Toute fin du 19e. Phileas est un jeune peintre plein de promesses, il a été primé au fameux Salon, dans la catégorie difficile des peintures dites de guerre. Mais depuis son succès, il dilapide son talent, son temps et surtout son argent. Sa rencontre avec Clémence va tout changer. Elle aussi est peintre. De talent. Elle se rêve faire des oeuvres militaires réservées à la gente masculine.

On devine assez vite l'histoire d'amour, racontée du côté du jeune homme. Un régal mais mon manque de romantisme fait que ce ne sont pas les pages que j'ai préférées. Et oui j'ai préféré la suite : l'oeuvre de Clémence présentée au salon et ses conséquences. La misogynie exacerbée du 19e dans toute sa splendeur ! On va juger l'artiste en tant que femme et non sa peinture. J'ai découvert que le Conservatoire était interdit aux femmes à l'époque.

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Les pages sur le Salon donnent envie d'accompagner les personnages et d'aller voir les tableaux exposés...

Un livre qui entremêle amour, peinture, vérité et mensonge. Un livre qui souligne la misogynie de l'époque, l'hypocrisie de tout ce beau monde. Un livre qui commence par une histoire d'amour et qui finit par prôner l'égalité.

Un très joli roman qui vous transporte en 1880 dans le monde de la peinture. On a l'impression d'y être : l'auteur a reproduit, à mon grand plaisir, la langue de cette époque.

En un mot j'ai aimé ce voyage !

Merci à l'auteur, Alexandre Page, qui a eu la gentillesse de me proposer la lecture de son roman qui m'a bien plu !
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Une vie d'artistes

J'ai découvert Une vie d'artistes signé Alexandre Page en service de presse, merci à l'auteur pour sa confiance.

1880, Paris. Philéas Chasselat déprime. Peintre reconnu, médaillé 2 fois au Salon pour ses tableaux d'histoire des batailles, il s'est noyé dans la vie parisienne, le jeu, les femmes. L'argent acquis grâce à son talent s'est volatilisé, les portes se sont fermées et l'envie de peindre s'est envolée...

Seul son ami Nicolas Dignimont, financier averti, lui reste fidèle. C'est lui qui va lui présenter Clémence Soyer, sa cousine, une jeune femme bien décidée à faire carrière comme peintre de batailles et lui demander d'être son mentor. En cette fin du XIXè, imaginer une femme pouvoir s'immiscer dans ce monde masculin semble relever de l'utopie.. Condescendance et misogynie sont de rigueur. C'est sans compter sur l'imagination de nos deux héros...

Seul Philéas Chasselat s'exprime, ses ressentis sont ceux d'un homme amoureux bien sur mais aussi ceux d'un homme de son temps friand de gloire et de reconnaissance. Nous découvrons donc Clémence uniquement à travers les yeux de Philéas, vision un brin tronquée à mon grand regret.

Alexandre Page est historien de coeur et de formation, spécialiste entre autre de l'estampe et de la peinture du XIXè. Passer du registre de l'historien à celui du romancier est plus difficile qu'il n'y parait. Alexandre Page s'en sort ma foi fort bien même si quelques digressions ici où là ralentissent le rythme du récit.

Le contexte historique est fort intéressant et instructif.

Quel dommage: la version reçue, à priori pas la version définitive, est truffée de coquilles et de fautes de français. ..
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La petite dame sans et autres récits

Simplement, Alexandre Page m'a demandé si j'acceptais de lire son recueil de nouvelles. Je pense qu'il avait repéré dans mes chroniques que c'était un genre littéraire que j'appréciais. Je me suis donc trouvé devant en compagnie de la petite dame sans et autres récits.

Pour entrer dans le monde de l'auteur, du moins dans ce recueil, il faut accepter de laisser au vestiaire son GSM, son laptop, sa montre surtout si elle est programmée pour nous rappeler sans cesse à la course folle de notre présent. Il est bon, aussi, d'y laisser nos certitudes et nos préjugés sur ce que doivent être des ‘nouvelles fraîches'. Car l'auteur nous emporte au temps De Maupassant et tel un journaliste croquant les faits divers et les scandales, il nous passe les nouvelles.

L'écriture épouse le rythme de la vie d'alors. Les descriptions des personnages (le plus souvent inspirés par ceux-là même qui, à l'époque, ont défrayé la chronique) est subtile, les lieux correctement plantés, le lecteur sait où il se trouve même s'il découvre un monde qu'il avait oublié, voire totalement méconnu. ET, cerise, tout est inspiré de faits réels et prouve un très sérieux travail de recherche de la part d'Alexandre Page.

La dame sans, l'amant jaloux, tous, hommes, femmes sont ciselés en peu de mots mais avec une telle justesse. Les caricaturistes d'aujourd'hui éprouveraient un réel plaisir à illustrer ce recueil.

Et, sans aucun doute, on se trouve, avec ces nouvelles devant toutes les bassesses et quelques fois les beaux côtés de l'âme humaine. Les découvrir à partir de nouvelles à la manière De Maupassant nous donne la liberté de transposer nous-mêmes ces intrigues et ces violences dans notre société actuelle, la nôtre, celle dans laquelle nous jouons aussi un rôle. Quel est-il ? Je pense que c'est la réponse à cette question que l'auteur nous invite à construire et si nous n'en avons pas le courage, il restera au moins un recueil de belles histoires, témoin du Temps, merveilleusement contées par un Alexandre Page qui tient très bien sa plume également. A découvrir. Merci à l'auteur pour sa confiance.


Lien : https://frconstant.com/
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Les Grues blanches

Tout d’abord un grand merci à l'auteur de m’avoir envoyé son livre au format numérique.



J’ai lu qu’il est Docteur en Histoire de l’Art et a consacré une Thèse au peintre de guerre Léopold Flameng qui, portraitiste du monde aristocratique parisien du début du 20ème siècle, va devenir un de ces peintres témoins de la vie de « La grande Guerre » en faisant, sur le terrain, le « portrait » de ses combattants, les « poilus ».

Peut-être aussi, me suis-je dit, dans les livres qu’il a publiés, cherche-t-il à peindre de façon romanesque des morceaux oubliés de la grande Histoire.



C’est le cas ici, dans un roman qui a, bien sûr, une résonance bien spéciale, au vu des événements qui se passent actuellement dans la même région, et où l’agressé d’autrefois par un ennemi insensé est devenu l’agresseur insensé.



En effet, en qualifiant les Ukrainiens de « Nazis », Poutine a cru faire appel à la mémoire des exactions commises sur la population soviétique par les soldats allemands et leurs alliés roumains, mais pas me semble-t-il par les ukrainiens! Et notamment à Simferopol, ville martyre de Crimée, qui connut des violences inouïes mais aussi une résistance courageuse et acharnée d’une partie des habitants et de l’armée russe.



C’est le sujet de ce roman qui couvre la période 1941-1944 de l’occupation allemande de Simferopol, jusqu’à ce que les « Partisans » et l’armée soviétique sauvent cette ville et toute la Crimée.



Une occupation, au départ, pour apporter soi-disant les « bienfaits » de la civilisation allemande mais qui devient très vite d’une violence inouïe, d’une cruauté inimaginable.

Et pour s’opposer au joug allemand et roumain, une résistance où beaucoup de jeunes filles et jeunes gens laissèrent leur vie dans des conditions souvent abominables. Résistance à la fois dans la ville, et résistance extérieure composée de femmes et d’hommes souvent inexpérimentés, regroupés dans des bataillons de Partisans, n’ayant au début que peu d’armes et de munitions.



L’auteur a choisi de nous raconter ce morceau de l’histoire de la seconde guerre mondiale, par les yeux de Felia, personnage dont il nous précise qu’il est fictif, ainsi que celles et ceux de sa famille.

Mais tous les autres acteurs de cette période dramatique sont bien réels, quelques émouvantes photos nous montrent d’ailleurs à quoi ressemblent certains d’entre eux.

L’auteur nous indique que l’intrigue repose en grande partie sur les faits qui se sont déroulés. Et ces faits sont nombreux, dont certains terribles. j’y ai appris, entre autres choses, l’existence d’un camp d’extermination voisin de la ville. Il y a beaucoup de protagonistes, peut-être un peu trop, car j’ai eu assez souvent bien des difficultés à m’y retrouver dans ces multiples noms, avec en plus leurs diminutifs!



Il y a tout d’abord la résistance au sein de Semfiropol dans laquelle Felia va participer aux actions d’anciens membres de son Komsomol, puis à celle d’une troupe de Théâtre qui fabrique clandestinement des tracts puis plus tard collecter nourritures, vêtements et médicaments destinés aux groupes de résistants.

Et puis notre héros va rejoindre l’armée des Partisans, et participer à leurs engagements.

Les conditions de vie terribles, l’âpreté des combats, tout cela est décrit avec précision et beaucoup de détails. La bataille qui se déroule sur le mont Yamantash est racontée de façon absolument saisissante.



Et enfin, l’entrée victorieuse de l’armée soviétique et des Partisans dans la ville de Semfiropol, fera découvrir les actes inhumains perpétrés par l’ennemi allemand et roumain, dont des personnes qui furent probablement dépecées vivantes. Et notre narrateur Felia découvre que tous les jeunes résistants du Théâtre de la ville ont été exterminés. La recherche des corps au sein du cimetière permettra d’en retrouver certaines et certains d’entre eux.



Ce livre, focalisé sur l’histoire d’une ville, est un des exemples, on pense tous à Stalingrad, qui montre à quel point la Russie Soviétique a payé le prix fort durant la seconde guerre mondiale. Et le courage de tant de gens pour défendre leur patrie. Et celles et ceux-là n’ont pas à répondre de la politique d’expansion territoriale et de terreur menée par le Dictateur Staline.



L’auteur utilise un style très foisonnant, très lyrique, on pourrait dire presque hagiographique, ça fait, par moments, fresque héroïque, et cela m’a un peu gêné.

Et puis, (je crois que c’est l’un des problèmes de l’auto-édition), il y a un certain nombre de coquilles, fautes d’orthographe ou de syntaxe, et comme je suis de la vieille école, vous savez, celle des années 1950, ça m’a fait dresser les quelques cheveux qui me restent sur la tête.



Malgré ces critiques de forme, ce roman m’a fait toucher du doigt qu’à l’Est de l’Europe aussi, autrefois comme maintenant, l’amour de son pays peut se payer par le sacrifice de sa personne.



« Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur

Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri

……Il n’y a pas d’amour heureux. »

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Une vie d'artistes

Phileas Chasselat, peintre batailliste, deux fois primé au Salon, s’est laissé séduire par sa gloire, par la facilité.

Il a dès lors délaissé ses pinceaux pour courir fêtes, bals, tripots. Alors qu’il se retrouve démuni de tout ou en passe de l’être, son ami Nicolas lui présente Clémence Soyer qui rêve d’exposer au Salon. Le hic, c’est qu’elle ne peint pas des paysages, des fleurs comme il sied à son sexe, elle peint des scènes de bataille.

Phileas devient son professeur, puis son amoureux, puis son mari.

Confrontés aux préjugés de l’époque sur ce qu’il faut peindre, sur la manière de mettre en scène,d e mettre en avant certains éléments dans un tableau, le couple conclut un arrangement destiné à révéler l’hypocrisie du milieu de l’Art.

Cela fonctionne un temps, le temps pour Phileas de se laisser à nouveau attirer par le chant des sirènes de la vie mondaine.

Dans une langue soignée visant à restituer le langage fin XIXème, le narrateur, Phileas évoque avec justesse le milieu de l’Art officiel, présente les difficultés auxquelles sont confrontés les artistes en général et les artistes femmes en particulier.

Si ma curiosité a été piquée à cette lecture je dois avouer que le personnage de Phileas m’a tout de suite agacé, son caractère versatile, superficiel, sa faiblesse et sa mauvaise foi sous couvert d’une honnêteté garantie par cette confession m’ont pesé.

Je remercie Alexandre Page de la confiance qu’il m’a accordée en me permettant de découvrir l’un de ses romans.

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Une vie d'artistes

Après avoir connu la renommée avec ses peintures militaires et brillé dans les salons par sa popularité d'artiste en vogue, Philéas Chasselat se retrouve dans le creux de la vague. Sa bourse se vide aussi vite que son inspiration et son carnet d'adresses. Dans le Paris de la fin du 19ème siècle, un artiste déchu se retrouve très vite à la rue et Phileas redoute de sombrer dans la misère. Un seul ami ne lui a pas encore fermé sa porte, Nicolas Dignimont, un financier prospère aussi avisé que Philéas est inconséquent.

Lorsque ce dernier l'invite à la pendaison de crémaillère qui suit son mariage, le peintre qui est au bout du rouleau va découvrir que la vie peut parfois vous réserver d'heureuses surprises. Il tombe immédiatement sous le charme de Clémence, une cousine de son ami banquier avec qui il partage le goût pour la peinture de batailles. C'est avec joie qu'il accepte de dispenser son art à la jeune femme. La complicité qui naît entre eux va vite se transformer en sentiments plus tendres. Son mariage avec Clémence lui apportera la stabilité financière qui lui manquait et lui permettra d'exercer son art sans redouter les fins de mois difficiles.

Des rêves de gloire plein la tête et des papillons dans le coeur, les jeunes amoureux vont malheureusement vite déchanter, confrontés aux carcans de la Belle Époque. Ils vont apprendre à leurs dépens que le talent et le courage ne suffisent pas pour réussir dans le domaine des arts et qu'il ne fait pas bon braver les conventions et vouloir changer les règles de l'ordre établi…



Remarquablement documenté, ce roman sentimental et historique embarque habilement son lecteur dans le milieu artistique de la fin du 19ème siècle.

De Paris à Deauville, des clubs élitistes aux tripots de jeux clandestins, Alexandre Page nous entraîne dans un univers délicieusement suranné.

Avec de jolies formulations et une écriture élégante, l'auteur nous narre les succès et les déboires d'un couple de peintres cherchant à apaiser leur soif de reconnaissance. Rêvant de triompher au Salon, l'incontournable manifestation artistique de l'époque qui légitimise le statut d'un peintre, ces derniers vont redoubler de ruse pour essayer d'y parvenir, prenant le risque de voir leur univers se fracasser sur l'autel de la gloire.

Ce récit est également une peinture au vitriol de la misogynie, de la tartuferie et de l'étroitesse d'esprit d'une époque où la femme était considérée comme un être frivole assujetti et vivant dans l'ombre de son seigneur et maître d'époux.

Enfin, ce roman alliant légèreté et réflexion est un excellent réquisitoire en faveur de la liberté de création !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Une vie d'artistes

Je tiens tout d'abord à remercier l'auteur de m'avoir contacté pour me proposer de lire son livre.

Comme à mon habitude et pour ne pas me laisser "parasiter", je n'ai pas lu les avis concernant ce roman et ne connaissais du résumé que les grandes lignes.

C'est donc l'esprit libre que j'ai entamé ma lecture... et que dire??

Énorme coup de cœur.

Ce livre, c'est tout simplement une immersion dans le Paris de la Belle Époque. On suit Philéas peintre de talent et Clémence jeune artiste mais qui va faire les frais d'être une femme artiste dans une époque où la misogynie fait loi.

J'ai tellement aimé l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, le respect de Philéas envers le talent de Clémence, sans pour autant tomber dans un roman trop sentimental.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression de vivre, de "voir" l'histoire.

Un livre fascinant, très bien documenté avec une qualité d'écriture remarquable. À la fois fluide, élégante sans être pompeuse, elle colle à la perfection aux années 1880. En arrivant à l'épilogue, j'ai trouvé le qualificatif idéal... écriture passion, j'ai ressenti la passion de l'auteur pour l'histoire, le thème. En cherchant par après sa biographie et en voyant qu'il était docteur en histoire de l'art, je pense encore moins me tromper.

Malheureusement encore un auteur au talent immense trop peu mis en avant. J'espère avoir pu lui apporter un peu de lumière et avoir donné envie à au moins une personne de le découvrir.

Encore merci @Alexandre Page
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Une vie d'artistes

Préparez-vous à plonger dans le Paris de 1800 ! Capitale qui fait battre le cœur des mondains, des aristocrates et des artistes au sommet de leur carrière.



Philéas est un jeune artiste, mais sa gloire est déjà passée. Couronné à deux reprises pour sa peinture militaire, il a profité de son succès. Femmes, clubs, soirées mondaines, jeux. Jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus un sou en poche et qu'il rencontre Clémence, une jeune aristocrate, passionnée, elle aussi, de peinture militaire. C'est là que commence ce roman et sa véritable vie d'artiste...



Le sujet du Paris du XIXème siècle n'est que trop peu traité de nos jours. C'est pourquoi j'ai accepté avec grand plaisir de participer à la découverte de ce roman auto-édité.



Ce fut une aventure intéressante, ne serait-ce que du point de vue de la culture. Qui peut se targuer de connaître les grands salons de peinture en ce début de siècle ? l'investissement de l'état dans les peintures militaires ?les sujets à la mode ? Et surtout, le rapport à l'artiste dans ce monde purement masculin ?



L'auteur mêle ainsi un ancien sujet à la mode, le Paris du XIXème siècle, et un sujet très contemporain : la place de la femme dans le monde de la peinture et la réception de ses œuvres.



Le sujet m'a conquise donc. J'attendais toutefois un personnage principal avec un peu plus de mordant, d'épaisseur.

Phileas a tout pour plaire au demeurant : une carrière passée, une addiction au jeu et un besoin cruel d'argent.

Pourtant, lorsqu'il narre son histoire, on ne sent pas assez cette personnalité : ses défauts comme ses addictions. J'aurais aimé pouvoir le détester un peu plus, mais la façon dont il raconte son histoire nous en empêche. Or, la littérature, c'est aussi ça : un exutoire d'émotions !

Rien ne prédisposait ce personnage à la mièvrerie, et pourtant il l'est quelque fois.



Ce n'est qu'un ressenti personnel néanmoins car malgré ce point, mon plaisir n'a pas été feint. J'ai apprécié la culture de l'auteur, son souci du détail et surtout cette volonté de présenter une image fidèle du milieu artistique de 1800 qui peut, aujourd'hui encore, servir à réveiller les consciences quant à la place des femmes dans les milieux jugés purement masculins.



Je finirai donc cette critique en remerciant l'auteur pour ce voyage temporel, trop rare encore pour un auteur contemporain !



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Roussalki

Roman d’inspiration gothique, Roussalki nous entraine dans la Russie du 19ème siècle, à la poursuite de redoutables sirènes issues de la mythologie slave. Un récit d’un autre temps, terriblement envoûtant!



Vassili Vassilievitch Saltikov est folkloriste, son métier consiste à collecter les récits et traditions populaires pour les transmettre aux futures générations. Originaire de Saint-Petersbourg, il se rend dans la province de Tcherepitsa où, selon une vieille légende mongole, un lac maudit serait peuplé de sirènes qui piègent les jeunes gens. On dit que ce sont à l’origine des jeunes filles devenues folles de ne pas avoir trouvé l’amour qui se sont suicidées en se jetant dans le lac et serait réapparues sous la forme de sirènes, les roussalki… Prétextant vouloir recueillir le témoignage des habitants du village à propos des sirènes, Saltikov cache une personnalité plus ténébreuse, dissimule un lourd secret et un projet plus effrayant encore… Joue t-il franc jeu avec les habitants qu’il rencontre? Quel secret est-il venu percer à Tcherepitsa ?



Je me suis laissée emportée avec plaisir par ce récit d’une autre époque, que l’on croirait écrit par un auteur romantique du 19ème. J’ai songé durant ma lecture au Château des Carpathes de Jules Vernes, à Dracula de Bram Stoker, entre autres, pour le style littéraire fait de longues descriptions soignées et méticuleuses des paysages, des coutumes locales, des habitations… Je n’ai eu aucun mal à visualiser cette Russie du 19ème siècle. Les lieux scrupuleusement dépeints créent l’atmosphère sombre de ce récit: un manoir gothique décrépi habité par une comtesse recluse, la mystérieuse maison d’une sorcière sur les bords d’un lac maudit, entouré de marécages sinistres. Oh comme ça m’a plu!



Les personnages ont également les caractéristiques des héros romantiques. La comtesse Zoubrovski est une jeune femme à la santé fragile, que seul un amour inattendu pourrait sauver d’une longue dépression car elle pleure sa sœur mélancolique dont le suicide serait imputé aux sirènes… Le personnage principal Saltikov, a entrepris ce long voyage par amour pour sa fiancée restée en Crimée. Dépassé par ses émotions, il est capable de tout pour elle, du pire surtout… La quête de Saltikov est double : prouver la vérité des fondements d’une légende et mener à bien un projet personnel dont je ne révélerai rien… L’esprit cartésien de cet homme est contredit par le souhait justement de rencontrer l’irrationnel. L’obscurantisme qui régnait à cette époque au fin fond des campagnes est bien retranscrit: le manque de culture emprisonne les habitants dans leurs superstitions, les croyances enracinées prédominent sur l’éducation. Je n’ose imaginer les recherches nécessaires à la construction de ce récit parfaitement maitrisé, au vocabulaire précis et recherché utilisé pour dépeindre l’habitat et les coutumes prussiennes. Alexandre Page est docteur en histoire de l’art, et partage au travers de ses romans sa passion pour la Russie, je le remercie infiniment pour cette excellente découverte !!!!!!!!!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Partir, c'est mourir un peu

Ceci n'est pas un romance historique par laquelle beaucoup d'auteurs trouvent moyen de nous cultiver de manière ludique autour d'une d'une histoire d'amour ; non ici Alexandre Page donne la voix à Igor Kleinenberg professeur d’allemand des enfants Romanov. C'est ce quotidien que nous allons découvrir.

Tout le monde connait l'histoire du dernier tsar, supposé être un tyran et les conséquences sur son destin dans lequel sa famille fut sacrifiée au nom de la révolution Bolchevique. Qui n'a pas été intrigué par les débats sans fin sur les supposés rescapées de cet assassinat ?

Alexandre Page nous offre un envers du décor par la voix d'Igor qui n'existe que par la plume de l'auteur, pour autant les autres précepteurs des grandes duchesses ont réellement existé et l'on peut supposer que c'est sur leurs différentes œuvres que c'est appuyé l'auteur tant on entre ici dans l'intimité de la famille régnante.

Personnellement, hormis le mystère qui a longtemps plané sur la survie de deux des filles de la fratrie, je ne ne savais pas grand chose de l'histoire russe juste les grandes lignes.

Alexandre Page a donc titillé ma curiosité et m'a incité à en apprendre davantage sur le divers personnages et lieux cités dans ce roman. C'est pourquoi, ma lecture a été un peu entre coupé à force de consulter le net pour me repérer géographique ou pour trouver des infos complémentaires afin de mieux comprendre les liens entre divers personnages.

L'approche de l'auteur nous rend bien sympathique la famille Romanov que l'on côtoie en dehors des enjeux politiques de l'époque. Même si ceux ci sont abordés, c'est plus l'aspect vie de famille que le récit est centré sur centré sur les interactions entre Nicolas, ses enfants et sa femme.

Au fil des chapitres on prend conscience de l'importance des enjeux géopolitiques, toujours d'actualité, et des effets rebonds dévastateurs.

L'auteur, par l’intermédiaire d'Igor nous attache à cette impératrice qui, quoi qu'elle fasse, est jugée critiquée. Son statut n'est guère enviable. Il nous fait éprouver de l'empathie pour cette famille outrageusement maltraitée, alors que le tsar avait abdiqué, (quelque soit nos avis politiques, on ne peut décemment le nier) aujourd’hui réhabilitée, leurs corps ayant trouvé une sépulture décente.

Le tsar connut de nombreux surnoms suivant les époques : « Nicolas le Pacifique », pendant son règne, puis les soviétiques le baptisent « Nicolas le Sanguinaire », de nos jours, la tradition orthodoxe le décrit comme « un saint digne de la passion du Christ ». Le personnage reste donc encore a ce jour énigmatique et on ne saura pas totalement qui était cet homme présenté ici sous un certain regard celui d'Alexandre Page.

Quoiqu'il en soit, j'ai aimé cet aspect de l'histoire Russe, néanmoins un peu complexe à lire, de part ses descriptions, mais surtout par le nombre de personnages, de filiations, de princes russes, et autres protagonistes aux noms russes imprononçables.

Un roman historique enrichissant qui nous enseigne les us et coutumes religieuses et autres , nous fait visiter quelques lieux qu'il m 'a fallu localiser pour me situer (d'ou mes petites recherches).

Une belle fresque historique passionnante, qu'il faut prendre le temps de découvrir et qui incite à la réflexion sur le fait que les liens familiaux passent souvent après les enjeux politique, enfin c'est ce l'impression que j'ai eu, tant je me suis demandé pourquoi la famille n'avait pu être libérée par les pays alliés.

Personnellement je trouve que la version epub ne se prête pas pour ce roman. On en apprécie pas suffisamment les photographies jointes à l'ouvrage.

J'admire l'auteur pour le travail en amont effectué, et sa capacité à transcrire toute une foule d'informations passionnantes. La plume est plaisante, je note cependant quelques fautes qui sont passées à la trappe.

Je remercie l'auteur qui grâce à ce partenariat m'a permis d'enrichir ma culture personnelle en m'ouvrant la porte du palais impérial russe.

Un très bel ouvrage qui ravira les passionnés de l' Histoire en général, et apprécieront cette manière choisie par l'auteur pour l'appréhender. Personnellement je conseille vivement, en rappelant tout fois qu'il s'adresse à un certain lectorat.


Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Roussalki

Dans la Russie du XIXe siècle, alors que le folklore domine encore le monde rural, Vassili Vassilievitch Saltikov parcoure le pays afin de recueillir les différentes légendes populaires et les retranscrire dans un ouvrage. C'est ainsi qu'il se rend dans le village de Tcherepitsa, dont le lac aux reflets d'argent hébergerait des roussalki, sortes de créatures maudites, entre sirènes et succubes.

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La légende raconte que les femmes en mal d'amour viennent se noyer dans le lac, devenant à leur tour des roussalki. Elles hanteraient les eaux, emmenant dans ses tréfonds tout homme imprudent qui passerait à proximité. Des sirènes qui inspirent la terreur aux habitants, aucun d'entre eux ne s'aventurant de son plein gré dans les parages.

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Dès les premières lignes, j'ai été enveloppée par l'atmosphère presque onirique de ce roman. le froid glacial, les coutumes et les croyances rythment le quotidien de ce petit village de campagne. J'ai aimé la simplicité de la vie, l'hospitalité des habitants, ces paysages d'un autre temps. Mais Tcherepitsa est loin d'être un lieu si paisible, et dès lors qu'il s'agit d'aborder des sujets plus étranges, les habitants deviennent taiseux. Aussi, pour en apprendre davantage sur ces créatures redoutables que sont les roussalki, Saltikov se rend chez la comtesse Ekaterina Zoubrovski, dont la soeur pourrait être devenue l'une d'entre elles.

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La rencontre avec la jeune comtesse, dont le manoir abrite bien des secrets, nous plonge dans une histoire familiale passionnante et dramatique. Sa santé fragile nous émeut, alors que la vie semble l'avoir quittée il y a longtemps. Elle m'a fait penser à la Bête (de la Belle et la Bête) qui, touchée par une terrible malédiction, vit recluse dans son manoir, avec pour seule compagnie ses domestiques. La mélancolie qui l'habite est palpable et émouvante.

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Originaire de Saint-Pétersbourg et issu d'une famille noble, Saltikov semble relativement raisonnable et réfléchi. Son attitude et ses manières polies inspirent facilement confiance. Par ailleurs, son étude des roussalki de Tcherepitsa lui permettrait d'être enfin intronisé par la Société russe de géographie, dont il est membre. Pourtant, il apparaît rapidement que ce “gospodine” cache un tout autre dessein, laissant présager une intrigue plus complexe.

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J'ai beaucoup apprécié l'orientation de l'histoire, la tension croissante au fil des pages, la noirceur qui s'invite, inexorablement. Comme dirait Rumplestiltskin, il y a toujours un prix à payer… A un certain moment toutefois, j'ai trouvé que le récit manquait un peu de rythme. Alors que j'étais prise dans l'histoire, centrée sur la tournure pour le moins inattendue des évènements, le récit m'a semblé ralentir, à l'instar de Saltikov, qui subit physiquement son tourment. Mais cette sensation est éphémère et la suite du récit m'a de nouveau captivée.

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La plume d'Alexandre Page est belle, poétique, riche, mais également très fluide. J'ai visualisé sans peine les personnages et le décor, vécu les scènes et les dialogues.

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Roussalki est un roman qui rappelle les oeuvres gothiques et romantiques, avec ses personnages mystérieux et emblématiques, son manoir en décrépitude, sa “sorcière”, et l'Amour avec un grand A, celui dont la passion engendre les plus effroyables tragédies. Un roman à l'image de la littérature et de la peinture du XIXe siècle, qui m'a transportée.

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Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman, d'autant plus que je suis particulièrement friande de l'époque à laquelle il se déroule et que la plume de l'auteur m'a totalement séduite.

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Service Presse - Je remercie l'auteur pour l'envoi de ce roman.

Ma chronique complète est sur le blog.

Caroline - le murmure des âmes livres

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Roussalki

J'aurais aimé lorsque j'ai commencé ce roman,m'isoler,et ne plus le reposer,mais d'autres obligations font que .....

Et c'est avec beaucoup de plaisir que je me replongeais dedans le soir dans mon lit.

C'est à un envoûtant voyage qu'Alexandre Page nous convie au travers cette histoire.

Nous sommes au fin fond de la Russie du 19ème siècle, un homme se présentant comme un folkloriste, voyage beaucoup au travers ce pays pour laisser des écrits sur les mythes et les légendes russes.

Vassili Vassilievitch Saltikov ,tel est son nom ,a entendu parler de la légende des sirènes : Les ROUSSALKI, qui vivent dans le lac aux abords du petit village de Tcherepitsa,et c'est dans ces lieux que notre histoire se déroule

Mais qui est vraiment ce voyageur?Car sous ses recherches qui à première vue semblent bien innocentes ,se cache bien autre chose ,qui va nous entraîner dans un pauvre manoir où vit une comtesse déchue,chétive et maladive ,dans une pauvre Isba où règne une sorcière que beaucoup craignent,et qui cache un lourd secret, au coté d'un simple d'esprit accompagnant toujours le pope.

Dans les eaux sombres du lac de lourds secrets sont engloutis.

Entre mythe et légendes où l'on suit pas à pas la quête de Saltikov,sur ces redoutables sirènes ,nous sommes happés par cette mythologie slave et n'avons qu'une hâte : vite,vite,tourne la page,car nous sentons qu'il y a autre chose de bien plus glauque derrière ces personnages.

Une écriture imagée et poétique, une histoire sur fond de légende en font un roman incontournable ,inutile de vous dire que j'ai savouré et recommandations sans bémol.

Critique écrite sur la musique de l'opéra : Rusalka d'anton Dvorak.⭐⭐⭐⭐⭐
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Les Grues blanches

Une œuvre romanesque passionnante et très prenante qui mérite le détour !



Sans la proposition de son auteur et l'envoi de son livre, je ne me serai jamais lancer dans une telle lecture et cela aurait été dommage



J'avais quelques réticences au départ;

A savoir, le sujet même du livre : une ville sous occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale;

une ville de surcroît ukrainienne, Simferopol en Crimée. Je dois dire que la ressente actualité courait dans un coin de ma tête et que ce thème ne m'enthousiasmait guère.

De plus, l'auteur est un historien. Je ne craignais pas tant la véracité de ses propos que le manque de romanesque. J'avais peur de m'ennuyer et de me perdre dans trop de détails et de faits historiques.

Enfin, évidemment un ouvrage édité en auto édition est toujours un peu suspect.

Voilà, partant de ce constat, je me suis lancée dans la lecture de ce roman.



Construction du roman



Simferopol, ville de Crimée, occupée par les allemands, hiver 1941.

Felia et son frère Kazia, partagent un appartement au coeur de la ville.

L'un veut rejoindre les troupes de l'armée rouge et combattre l'occupant ; l'autre, beaucoup plus tempéré, plus diplomate, redoute les bains de sang et préfère faire profil bas.





Cet incipit est tout à fait intéressant car il nous offre d'emblée une vision assez réaliste des sentiments qu'ont pu éprouver les habitants face à l'occupant. Les deux frères incarnent à eux seuls l'ensemble de la population.



J'ai commencé doucement cette lecture, un peu sur la réserve, puis tout s'est accéléré.

Le début du roman est agréable. On rentre vite dans l'histoire. Tout s'installe tranquillement. Puis, la narration se concentre sur Felia, le plus jeune et le rythme s'accélère.

Au fil des pages, je me suis prise d'une réelle affection pour Felia et ses compagnons et sans fausse modestie, ai tourné les pages de plus en plus vite pour connaître l'issue de leur périple.

C'est prenant, haletant même vers la fin.



Écriture



Vibrer avec les personnages, dans un roman à la troisième personne, je dis bravo et merci. Une écriture très belle, travaillée, avec de belles tournures de phrases. Bref, très agréable à lire même si effectivement quelques coquilles sont à déplorer mais le récit l'emporte.

Mes premiers doutes ont vite été balayés. L'auteur fait preuve d'un réel talent de conteur, une vraie oeuvre romanesque et pourtant pas de romance ici. Je dois dire que j'ai été assez bluffée d'être ainsi transportée par le récit.





Histoire



Ma plus grosse crainte était d'être submergée d'informations et de me lasser. Et bien, aucune crainte à avoir.

En suivant Félia, nous entrons progressivement dans l'histoire. D'abord le constat, l'occupation, les nazis de plus en plus oppressants; Le sentiment de révolte qui couve; Et on comprend grâce à Félia, le cheminement intellectuel qui pousse à prendre une part active dans la résistance. En suivant ce personnage, nous entrons par la petite porte dans la grande histoire.

Nous avons ici une description de l'intérieur du quotidien d'un résistant sous l'occupation, au coeur même d'un réseau. C'est passionnant et très émouvant qu'en nous apprenons qu'ils ont tous pour la plupart existé. Des photos figurent à la fin de l'ouvrage, et rendent l'œuvre encore plus émouvante.

Pour ne rien vous cacher , je me suis souvent arrêtée dans ma lecture pour vérifier un nom, un lieu, un fait. et je suis très admirative du travail de documentation effectué par l'auteur.

Enfin, les récits de guerre ne font pas souvent partis de mes lectures car l'atrocité et la barbarie me font horreur. Ici, l'auteur n'abuse pas de détails sordides mais n'occulte pas non plus les horreurs de la guerre. Cela est juste utile au récit.



Je remercie chaleureusement Alexandre Page pour cet envoi. Une lecture que je recommande à tous, et pas seulement aux férus d'histoire.

Une page d'histoire méconnue qui néanmoins fait écho avec les heures les plus sombres de la France. Et plus généralement à tous les conflits et à tous les combattants qui ont ou qui résistent à l'oppresseur, la folie de la guerre malheureusement.

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Une vie d'artistes

Nous sommes en 1880; Phileas Chasselat, jeune peintre plein de promesses, spécialisé dans la peinture militaire, qui a connu son heure de gloire quelques années auparavant et était promis à un bel avenir a dilapidé son argent et son talent dans les futilités et les mirages d'une vie mondaine dissolue. Alors qu'il est au fond du trou, il rencontre la jeune Clémence, qui souhaite être reconnue comme peintre batailliste, qui le subjugue par son enthousiasme, sa pétulance et son talent. Mais le milieu artistique ne peut concevoir qu'une femme peigne des scènes de guerre et les confine aux fleurs et aux vaches dans les prés. Alors Phileas et Constance décident de tricher. Seront-ils démasqués?

Ce roman, proposé, en SP, par l'auteur que je remercie, est arrivé au bon moment après que j'ai lu deux essais sur la place ou plutôt l'absence de femmes dans l'art au 19èsiècle en particulier : "Les femmes artistes vues par une ado (et par sa sœur" d'Alice Brière-Haquet et Appoline Haquet et "Femmes d'art" de Marie-Stéphanie Servos. A travers l'histoire fictionnelle de Clémence et de Phileas, l'auteur dépeint la société artistique française de la fin du 19ème siècle et souligne à quel point le combat des femmes artistes pour être reconnues était terrible et inégal malgré l'exemple de Rosa Bonheur, spécialisée dans la représentation animalière. Les femmes n'était pas admises à l’École des Beaux-Arts et ne pouvaient se faire un nom propre : elles étaient souvent filles de, femmes de. Elles étaient cantonnées à la peinture mineure (fleurs, animaux...) et les sujets militaires, religieux étaient chasse gardée des hommes.

L'auteur décrit, avec brio, la façon dont les femmes, de façon générale, étaient perçues par les hommes et j'ai dû, en permanence, remettre en contexte historique le texte pour ne pas bondir face à la misogynie exacerbée de cette époque. Jugez par vous-même avec deux exemples parmi tant d'autres : "J'étais venu avec la quasi-certitude de voir une mignonnerie pleine d'émotions, de palpitations et de convulsions ainsi que le sont d'ordinaire les femmes" ou "Les femmes sont si inconstantes".

Dans ce roman, les critiques en prennent pour leur grade; Alexandre Page décrit leur toute-puissance qui font et défont, à leur gré, une réputation, qui vilipendent une œuvre en fonction du peintre et non de son travail et qui, parfois, ne connaissent pas grand-chose à ce qu'ils jugent. Est-ce que ceci pourrait s'appliquer de nos jours? Je vous laisse seul juge.

L'auteur manie les imparfaits du subjonctif et les passés simples avec art et dextérité. L'écriture est belle, recherchée, sans être pédante, rappelant le phrasé de la littérature de la fin du 19ème siècle.

Cependant, une relecture attentive de l'ouvrage aurait probablement évité les trop nombreuses coquilles et fautes de français, qui finissent par être agaçantes pour la lectrice que je suis, amoureuse des mots et de la langue française.

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Abyssinia, tome 1

Une nouvelle fois, je ne connaissais pas cette partie de l'histoire.

Alexandre nous emmène cette fois en Afrique où les Russes viennent aider les Éthiopiens (Abyssiens) dans la conquête de leur nouveau territoire.

De très belles descriptions qui nous permet de nous imaginer le déplacement de ses soldats et vivre avec eux la traversée en mer, du désert, etc...

Il y a aussi beaucoup d'images, de photos qui nous aident à voyager.

Plus d'une fois, je me suis demandé si mes parents avaient ressenti la même chose en se rendant au Congo Belge surtout pour la traversée en bateau, ils nous ont tellement peu parler de cette période.

Des moments aussi de colère quand on découvre la mentalité des Abyssiens et les massacre qu'ils font sur leur passage. Leur façon de tout détruire même leur forêt.

Bientôt je serai la suite de ce périple.
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