AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anaïs Nin (535)


Ces résonances prenaient leur source dans les profondeurs des sens, mystérieux ensemble orchestral qui garde longuement le souvenir d'une sensation, comme les instruments de musique gardent le souvenir du son qu'ils viennent d'émettre. Le corps reste vulnérable à certains retours du passé longtemps après que l'esprit croit avoir tout oublié...
Commenter  J’apprécie          210
[janvier 1946]

Je découvre sans cesse que le -Journal- est un effort pour ne pas perdre, pour me garantir contre l'éphémère, les morts, les déracinements, les dessèchements, les irréalités. Je sens que lorsque j'enferme, je sauvegarde tout. Cela vit ici. Lorsqu'un partait, je me disais qu'il était présent dans ces pages (Stock, 1975, p.156)
Commenter  J’apprécie          200
Ne cherche pas les "parce que" - en amour il n'y a pas de "parce que" , de raison, d'explication, de solutions.
Commenter  J’apprécie          200
Vous me rendez terriblement heureux en me permettant de ne pas me couper en deux – en laissant vivre en moi l'artiste, si l'on peut dire, sans pour autant le faire passer avant l'homme, l'animal, l'amant affamé, insatiable. Aucune femme ne m'a jamais accordé tous les privilèges dont j'ai besoin – et vous, vous m'appelez si gaiement, si fièrement, en riant presque ; oui, vous m'invitez à aller de l'avant, à tout oser, à être moi-même. Je vous adore pour cela. C'est en cela que vous êtes un vrai régal, une femme extraordinaire. Quelle femme vous êtes ! Quand je pense à vous maintenant, le sourire me monte aux lèvres.

[Henry. Hôtel Central. 1 h 30 du matin. Le 10 mars 1932]
Commenter  J’apprécie          200
Artistes et modèles (p. 55)
Quelqu'un me raconta la délicieuse histoire de ce croisé qui avait confié la clef de la ceinture de chasteté de sa femme à son meilleur ami au cas où il serait tué. Il avait à peine fait quelques kilomètres qu'il vit son ami galoper frénétiquement pour essayer de le rattraper en criant : " Tu t'es trompé de clef !".
Commenter  J’apprécie          192
Je me présenterai comme la "madame" d'une maison de prostitution littéraire, la "madame" de ce groupe d'écrivains faméliques qui vendaient de l'érotisme à un "collectionneur". Je fus la première à écrire et, chaque jour, je donnais mes textes à dactylographier à une jeune femme.
Cette jeune femme, Marianne, était peintre, et se faisait quelque argent en tapant des textes à la machine, le soir, chez elle.
Commenter  J’apprécie          190
Je me souviens de certaines de ses phrases, que je vais savourer pendant la nuit. J'ai encore le goût de son sexe dans ma bouche. Mes oreilles brûlent encore de ses morsures. Je veux remplir mon univers de Henry, de ses mots diaboliques, de ses plagiats, distorsions, caricatures, non-sens, mensonges, vérités profondes. Le journal, lui aussi, sera plein de Henry.
Commenter  J’apprécie          190
Si l'on peut se perdre dans le labyrinthe des émotions, on peut aussi se perdre dans le labyrinthe de l'analyse.
Commenter  J’apprécie          190
Que de pouvoir a un livre simple et beau ! Il me semble que j'avais soif et que tout à coup j'ai trouvé un petit ruisseau délicieusement frais et joyeux pour me rafraîchir.
Commenter  J’apprécie          190
Hiver 1956 - 1957

Lorsque j'avais onze, douze, treize ans et que ma famille cubaine fortunée m'offrait des bijoux, je m'arrangeais toujours pour les perdre ou pour les donner.C'était un symbole de leur monde où l'artiste était dénigré.(...)
Ceci a duré toute ma vie.Je déteste les perles, les bijoux, les fourrures. Tous les symboles de la société bourgeoise.Il y a une différence entre le luxe et la beauté. On peut créer la beauté sans aucun luxe.


( Stock, 1977, p.101)
Commenter  J’apprécie          180
[Octobre 1945]

Mon plus grand problème ici, dans une Amérique éprise de polémique, c'est mon peu de goût pour la polémique, la guerre, le combat. Même intellectuellement je n'aime pas les joutes. Je n'aime pas les marathons oratoires, je n'aime pas les discussions ni les luttes pour convertir les autres. Je cherche l'harmonie. Si elle n'est pas là, je m'en vais ailleurs. (...) Comment se fait-il que je n'aie pas de crocs ? J'ai laissé passer toutes ces années sans m'équiper de défenses. (Stock, 1975, p.115)
Commenter  J’apprécie          180
Le journal m'a appris que c'est dans les moments de crise émotionnelle que les êtres humains se révèlent avec la plus grande vérité. J'ai appris à choisir ces points culminants parce que ce sont les instants de révélation.

Introduction - extrait d'un essai On Writing paru en 1947
Commenter  J’apprécie          181
Un homme qui domine une femme est un homme qui n’aime pas. Il possède une extraordinaire vitalité animale, une force qui lui permet de conquérir. Il conquiert, il subjugue, mais jamais il n’aime ni ne comprend. Il n’est qu’une force, il n’est plein que de sa propre énergie. S’il lui arrive d’aimer, l’objet de son amour sera d’une force égale à la sienne et, de nouveau, le voilà amoureux de sa propre personne et non de l’autre – ce qui est une forme d’infiltration.

[Anaïs. Louveciennes. Le 12 février 1932]
Commenter  J’apprécie          180
J'ai introduit June dans mon univers. June ne m'a pas entraînée dans son univers dur et violent parce que ce n'est pas le sien. Elle est venue à moi parce qu'elle aime rêver.
Commenter  J’apprécie          170
Les carillons sonnaient comme à minuit, annonçant la métamorphose. Ils ne sonnaient pas l'heure, ils sonnaient l'hallali du rêve.
Le rêve courait toujours bien en avant de soi. Le rattraper, vivre un instant en étroite unisson, là était le miracle.
La vie-théâtre, la vie-légende, se raccordait alors intimement au jour, et de leur union jaillissaient en gerbes d'étincelles de grands oiseaux divins, les minutes d'éternité.
Commenter  J’apprécie          170
[Avril 1945]

(...) jamais compris jusqu'à maintenant pourquoi j'avais dû m'appauvrir suffisamment à paris pour aller au Mont-de-Piété. C'est parce que tous mes amis y allaient et que je voulais atteindre le même niveau de pauvreté et de dénuement, connaître avec eux l'épreuve que représente la séparation d'objets aimés, tout perdre. je n'étais jamais unie avec eux tout aussi émotionnellement que lorsque moi aussi j'attendais sur le banc de bois et que je regardais le visage éloquent des personnes, l'histoire des objets, l'atmosphère de dépossession et de sacrifice. (Stock, 1975, p.73)
Commenter  J’apprécie          170
Vous, par exemple, avec votre air de vierge, (…) je suis sûr que même votre voix change - j’ai déjà observé de telles transformations. Il y a des voix de femmes, qui résonnent comme des poèmes, comme des échos venus d’ailleurs. Puis elles changent. Les yeux changent aussi. Je crois que toutes ces légendes sur ces gens qui, la nuit, se transforment en animaux - comme les histoires du loup-garou, par exemple - ont été inventées par des hommes qui ont vu les femmes se transformer la nuit, qui ont vu ces créatures idéalisées, objets de toutes les vénérations, devenir de véritables bêtes - et ils ont dû croire qu’elles étaient possédées.
Commenter  J’apprécie          170
Le monstre que je dois tuer chaque jour, c'est le réalisme. Le monstre qui m'attaque chaque jour, c'est la destruction. De ces duels sortent des transformations. Je dois transformer sans cesse la destruction en création.
Commenter  J’apprécie          170
Cette nuit-là, elle fit une nouvelle tentative pour le séduire. Elle se rendit dans sa chambre. Il l'accueillit avec une telle répulsion qu'elle demanda une explication, le força à avouer, et il finit par lui lancer au visage la scène dont il avait été témoin. Il ne pouvait pas croire qu'elle aimait Pierre. Il pensait que c'était l'animal qui agissait en elle. Et lorsqu'elle vit sa réaction, elle se rendit compte qu'elle ne pourrait plus jamais le posséder.
Avant de sortir, elle lui dit :
- John, tu es persuadé que je suis bestiale. Eh bien, je peux très bien te prouver que je ne le suis pas. Je t'ai dit que je t'aimais. Je te le prouverai. Non seulement je vais cesser mes relations avec Pierre, mais je viendrai tous les soirs te voir et nous dormirons ensemble comme des enfants, ce qui sera la preuve que je peux être chaste, libérée du désir.
Commenter  J’apprécie          160
Nous avons discuté à perdre haleine pour savoir comment vous êtes. Si vous avez fermé vos sens à la soie, à la lumière, à la couleur, à l'odeur, au caractère, au tempérament, vous devez être à l'heure qu'il est tout à fait racorni. Il y a tant de sens mineurs qui se jettent tous comme des affluents dans le fleuve du sexe. Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase.
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anaïs Nin (1833)Voir plus

Quiz Voir plus

L’étranger, d'Albert Camus

Où Meursault rencontre-t-il Marie Cardona le lendemain de l’enterrement de sa mère ?

dans une salle de cinéma
à l’établissement de bain du port
sur une plage aux environs d’Alger

10 questions
1343 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}