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Critiques de Angélique Villeneuve (278)
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Les Fleurs d'hiver

Jeanne, ouvrière fleuriste, travaille chez elle pour la faire vivre elle et sa petite Léonie.



Nous sommes en Octobre 1918 et la guerre s'achève.



Toussaint, son mari, rentre enfin chez lui mais ils vont devoir réapprendre à vivre ensemble.



Cela est d'autant plus difficile que Toussaint a été gravement blessé à la face, et est devenu comme on les appelle "une gueule cassée".



Cette redécouverte de l'être aimé est décrite d'une façon extraordinairement pudique, lente.

C'est pur, c'est effleuré, c'est doux et cruel à la fois, c'est repoussant et magnifié.

C'est très beau et tellement touchant.

Sublime.



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Les Fleurs d'hiver

Sensible et délicate interprétation du retour au foyer d’un poilu blessé à la face. Triste aussi, bien sûr.



Fin octobre 1918. Jeanne, les doigts engourdis, le dos fourbu, commence à ressentir le froid. Après s’être occupée de sa petite Léonie, elle se remet à l’ouvrage, entortille du papier vert autour des tiges, pioche les pétales pour confectionner dahlias, jacinthes, renoncules, de jolies fleurs pour parer des chapeaux de femmes.

Elle partage la misère, le manque de chaleur et de nourriture, avec sa voisine Sidonie. Une relation nécessaire, vitale et qui touche dans sa simplicité.



Jeanne n’a pas entendu le retour du soldat, contracté, hésitant, saisi de peur sur le palier.



Dans la boîte en fer, les mots de Toussaint envoyés de la guerre. Des mots qui passent sous silence les souffrances, les réalités du front. Et ceux de Jeanne, en retour, taisaient la misère matérielle, les difficultés de la situation à l’arrière.

Mais entre les lignes, on sent tout l’amour qui unit ces deux êtres meurtris par cette séparation.

Avec ce retour, Jeanne a besoin de mots, de beaucoup de mots mais elle se heurte au silence de Toussaint.



Les mots d’Angélique Villeneuve racontent, et ils racontent si bien cette douleur, cette misère, que le cœur se serre plusieurs fois, que les yeux picotent inévitablement.

On ressent le froid physique et moral qui plane dans ce minuscule logement parisien.

Il faut lire lentement cette narration à la structure inégale. Certaines tournures de phrases étonnent, certains mots ou verbes utilisés surprennent pour définir une pensée, un état. Tout ceci donne une puissance supplémentaire aux émotions déjà présentes avec l’histoire elle-même.



Le personnage que j’ai trouvé le plus beau c’est Léonie, la petite Léo, dont la présence, calme et posée, apporte la douceur au milieu de cette misère. Sagement assise, entourée de ses petits trésors, elle se raconte des petites histoires et fascine son père muré dans son silence.



Tout au long de ces 155 pages, l’auteure a su me toucher, par ses mots, par ses personnages, par la tendresse et la force dégagées par ce magnifique trio, par cet amour qui perdure au-delà de toute cette souffrance et du physique saccagé. Un bel hommage, aussi aux soldats brisés.

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Maria

Tout commence par une nuit de naissance.

Un moment de bonheur attendu et partagé. Le bébé est parfait. Et c’est juste un bébé. Il s’appelle Noun. Ni fille, ni garçon. Il choisira plus tard...



Maria, jeune grand-mère, va devoir s’en arranger, se plier aux règles établies par des parents radicaux dans leurs approches éducatives, être mise à l’index en dépit de sa complicité avec son premier petit-fils Marcus. Elle y perd même son compagnon, exaspérée par la situation. Sa solitude désemparée est un calvaire à lire, son quotidien réduit à une quête silencieuse de miettes d’amour, sans rébellion ni jugement.



La théorie du genre a soulevé bien des débats, avec son cortège de propos enflammés et péremptoires face à des réactions septiques voire goguenardes.



Mais comment gérer en famille une querelle sémantique sur la négation de la réalité biologique ?



Il est aisé de se projeter dans le dilemme de grands parents, déstabilisées par les méthodes éducatives et lubies de leurs propres enfants. S’impliquer ou se taire?



L’auteure a le talent d’une plume pleine de sensibilité et de poésie. Elle façonne un contexte d’une tristesse infinie par un sujet de société réduit à sa simple brutalité au sein de la famille.

Un livre tout en délicatesse qui soulève le débat sans prendre position, si ce n’est de l’amour envers et contre tout

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Grand paradis

Un grand merci au site Blog-O-Book (BoB) ainsi qu'aux éditions Phébus pour ce partenariat.



Voici un petit roman qui se lit vite et ne peut laisser indifférent. La narratrice, Dominique, s'inquiète pour sa soeur, Marie, alcoolique notoire. Cette dernière, prise d'une énième crise, entasse quelques affaires dont elle veut se débarrasser, dans une carriole. A charge pour "Do" de prendre ce qu'elle veut. C'est à ce moment là que tout commence. La narratrice va alors trouver des photos, dont celui d'une soit-disant aïeule, Léontine, atteinte de blépharospasme hystérique, maladie neurologique grave. S'ensuit alors une recherche de la part de la narratrice afin de déterminer l'étendue du mal sur les descendants de Léontine. Et si les crises de Marie s'expliquaient ainsi ? N'était-elle pas elle-même touchée par cette maladie insidieuse ? Après tout, sa soeur lui avait bien dit que son père était parti à cause d'elle, à cause de sa santé... Une véritable quête s'ensuit.



Je disais que ce livre ne pouvait pas laisser indifférent le lecteur. En effet, l'écriture, claire, simple, est cependant mimétique de cette recherche. Dominique ressasse les choses. On entre dans ses pensées, on devient quasiment le personnage qui ne peut se calmer tant qu'elle ne saura pas. L'histoire est ponctuée, comme la vie de la protagoniste principale, par Grand Paradis, ce lieu de son enfance qui, seul, l'apaise. le lecteur ne peut qu'être actif. Tous ses sens sont en éveil et il ne pourra se reposer qu'en refermant ce roman. Se reposer ? Pas si sûr finalement...
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Age mental

Le voilà l'Homme.

Depuis que je lis Angélique Villeneuve je n'avais vu sa plume que l'effleurer, l'égratigner, l'écorcher parfois.

Homme invisible, fantôme,  ombre.

Absent, loin, évoqué.

Aimé,  ignoré,  haï.

Il fallait donc le chercher dans les toutes premières lignes de l'auteure, dans son premier roman, Âge mental.

Homme pas tout à fait homme.

Jeune homme.

Il s'appelle Ratos, oui, même lui s'en amuse de ce nom.

La vingtaine, moitié français par son père, moitié suédois par celle qui l'abandonne à peine adolescent.

Ratos est amoureux. Ratos fantasque. Ratos fantasme.

L'objet de son délire s'appelle Kerstin, blonde et jolie comme les filles de son pays...lalalala lala...

Angélique et son écriture déjà si poétique nous invite au voyage dans Stockholm.

Goûter ces tisanes aux parfums divers et variés parfois inattendus.

Apprendre à compter en suédois (bon courage...)

Découvrir la route 66, euh ! Non, pas la célèbre Sixty six qui traverse les États-Unis. Ici c'est la ligne de bus 66, juste pour passer le temps.

Et puis visiter la ville au travers d'un prénom,  tracé sur une carte.

La magie des mots opère.

Les prémices des écrits à suivre se devinent.

Le destin de ce jeune mâle  déroutant était-il d'être la dernière trace de l'Homme visible dans l'oeuvre d'Angélique ?

A-t-il éteint la flamme ?

Ou bien est-il enfermé à double tour dans le tiroir d'un vieux bureau d'où elle le sortira un jour ?

Et, de sous la poussière, naîtra le plus beau spécimen que son imagination puisse créer.

Qui sait, en tout cas le lecteur que je suis veut y croire....





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Maria

J'ai été très touchée par le personnage de Maria, grand-mère complètement folle de son petit-fils Marcus, nouant avec lui des liens très forts : ensemble ils jouent, se font mille câlins, observent les oiseaux, collectionnent les plumes, respirent l'odeur des plantes et admirent les couleurs des arbres et du ciel… Tout est bonheur de vivre, explosion de joie, de tendresse, d'amour.

Pourtant, une ombre vient mettre un bémol à ce tableau idyllique : Marcus arrive parfois chez ses grands-parents les cheveux un peu longs, les ongles vernis, une robe roulée dans son petit sac à dos. Maria observe sans rien dire mais William, le grand-père (compagnon de Maria depuis qu'elle est veuve) supporte mal. Il ne comprend pas pourquoi, dorénavant, Marcus a le droit de s 'appeler Pomme s'il le désire ni pourquoi Céline et Thomas, les parents de Marcus-Pomme, à la naissance de leur deuxième enfant, refusent de révéler au monde le sexe du petit frère ou de la petite sœur. Un bébé est né, point barre. Il s'appelle Noun. Les grands-parents, Maria et William, n'en sauront pas davantage.

Pourquoi me direz-vous ? Parce que Céline et Thomas refusent d'enfermer leurs enfants dans un genre, dans une « éducation fille » ou une « éducation garçon ». Mais ça va plus loin : c'est l'enfant qui décidera plus tard de son sexe, s'il se sent plutôt fille ou plutôt garçon. Il ne sera pas contraint, la société ne lui imposera aucun schéma. Il sera libre.

« On est autorisé à dire le bébé, comme au premier soir, mais à aucun moment ne seront risqués ni accord ni pronom. Le pronom ne se prononce pas, fanfaronne Thomas. Vers cinq, six ans ou plus tard encore, Noun choisira le plus adapté. Il ou elle. Celui qui lui plaira. Il sera même envisageable que Noun en change de temps en temps. Elle ou il. Marcus suivra le pas s'il le souhaite. On verra bien. L'aventure s'annonce passionnante, prévoit Céline… Un enfant, une enfant, le mot lui-même n'est pas genré, poursuit Thomas. Les gens ont tendance à l'oublier. Noun est libre et attendra le plus longtemps possible avant d'être genré(e). Genré. Maria n'arrive pas à se faire à cet adjectif.»

Pour William, le grand-père, toute cette histoire est difficile à avaler. Quant à Maria, ce qu'elle comprend tout de suite, c'est qu'elle ne gardera jamais le bébé. Le garder reviendrait à connaître la vérité, avoir la possibilité de découvrir le sexe de l'enfant. Les parents refusent. Maria devra donc s'éloigner de ses petits-enfants. A peine pensable pour elle...

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur s'empare de ce sujet d'actualité : le genre. Sujet épineux à ne pas aborder lors d'un repas de famille transgénérationnel...

Le couple évoqué dans Maria est assez radical dans ses choix puisqu'il va jusqu'à refuser de révéler le sexe de l' enfant. Le roman d'Angélique Villeneuve nous pousse à nous interroger, à nous poser des questions essentielles auxquelles il est bien difficile de répondre…

Dans tous les cas, son roman n'impose aucun point de vue mais plutôt apparaît comme une invitation à considérer l'autre quelles que soient nos convictions de départ et notre sensibilité, à tenter de comprendre sa façon de concevoir la vie, la liberté, le bonheur… On échappe ici à toute vision manichéenne qui serait très réductrice : il n'y a pas, dans cette histoire, ceux qui ont tort ou ceux qui ont raison ou alors, ceux qui ont tort sont les êtres qui se ferment comme des huîtres et se révèlent incapables de s'ouvrir à l'autre (risque encouru aussi bien par les enfants que par les parents.)

L'écriture poétique et sensuelle d'Angélique Villeneuve exprime magnifiquement la relation fascinante entre Maria et ses petits-enfants, relation qui a quelque chose d'animal. Elle les sent, les caresse, les cajole, les étreint, les couvre, les nourrit, se donne complètement à eux et cette complicité est vraiment très touchante et m'a beaucoup émue. Maria est une vraie grand-mère poule et l'on imagine aisément son désarroi lorsqu'elle se sent coupée, écartée de ses petits…

Un texte magnifique tout en délicatesse et en retenue, un superbe portrait d'une femme qui, malgré l'hostilité de son ami, la raideur de sa fille et de son gendre et les critiques de la société, poursuit coûte que coûte son chemin vers ceux qu'elle aime, quels que soient leur sexe, leur genre, leur nom et leur tenue vestimentaire, comprenant qu'au fond, tout cela est loin d'être l'essentiel...

Parce qu'au fond, ce qui compte, c'est bien l'amour, n'est-ce pas ?
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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La belle lumière

On ne dira jamais trop la force du lien qui peut unir un parent avec son enfant, en l’occurrence ici une mère à sa fille aveugle et sourde. Ce roman d’ANGELIQUE VILLENEUVE porte cette voix indispensable avec une écriture extrêmement fine et sensible.

Alors, un flot d'émotions m'aura parcouru à cette lecture, sans doute lié à mon "expérience" de vie mais surtout au grand talent d’écriture de l'auteure.

Voilà une mère d'une grande intelligence relationnelle et émotionnelle qui, avec tout son cœur et ses justes tourments, porta sa fille handicapée au plus haut, réussira à l'amener à une vie épanouie et qui recevra en échange, toutes les beautés inattendues des paysages intérieurs de sa fille, ceux qu’au quotidien "elle sent, elle touche et qui, au plus profond, font vibrer son squelette".

A vous donc, lecteurs férus de textes forts et bien écrits, ce roman LA BELLE LUMIERE a tout pour vous éblouir.

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Les Fleurs d'hiver

Jeanne, fleuriste à domicile s'occupe de sa file Léonie en cette fin d'année 1918. Elle entretient auprès de sa fille le souvenir du père parti à la guerre et soigné au Val de grâce; gueule cassée, Toussaint, après de nombreux mois à l'hôpital, doit rentrer : cette blessure, ainsi que l'autonomie de Jeanne pendant quatre ans ont transformé le couple et la petite fille qui n'a pratiquement pas connu son père sauf par photo interposée va devoir s'adapter et adopter ce père meurtri.

Malgré le thème que j'affectionne (la guerre de 14-18), je n'ai pas été sensible à l'écriture d'Angélique Villeneuve, de nombreuses virgules émaillant ses phrases ralentissaient le rythme, des réflexions que j'ai trouvé trop alambiquées ou trop intello, une construction peu fluide, Les Fleurs d'hiver ne m'ont pas procuré le plaisir que j'avais ressenti en lisant La chambre des officiers de Marc Dugain.
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La belle lumière

Angélique VILLENEUVE. La belle lumière.



J’ai lu ce récit en une journée. C’est un ouvrage en gros caractères. Il narre l’enfance et l’adolescence de Helen Keller, une américaine née en 1880 et qui, à l’âge de 19 mois , suite à une congestion cérébrale perd la vue, l’audition et ne peut donc apprendre le vocabulaire. Sourde, aveugle et muette ! Cette petite fille devient très tactile au contact de sa mère. Cette dernière va tout faire pour assurer à son enfant une vie normale, semblable à celle que connaissent tous les enfants, ne souffrant d’aucune infirmité. Grâce à une assistante personnelle qui a elle-même bénéficié d’une éducation particulière, adaptée aux personnes très handicapées elle va apprendre le langage des signes, le braille. A l’âge de neuf ans elle quittera sa famille pour intégrer une institution, Helen deviendra la première femme au monde diplômée de l’enseignement supérieur….



Une belle biographie romancée que le petite enfance de cette femme. L’amour inconditionnel de sa mère lui ouvre le monde, la nature, le contact avec les autres. N’oublions pas que nous sommes aux États-Unis. La guerre de Sécession reste encore présente dans les esprits et la ségrégation est encore forte, même si l’esclavagisme est aboli. Les rapports de force entre la population blanche, dirigeante et la population noire, les employés demeurent tendus. Les paysages sont très bien décrits, la plume alerte et l’histoire fluide. Une belle présentation de la mère de l’héroïne. Je recommande la lecture de ce livre. Bonne journée et belle lecture. (24/01/2022)


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Maria

Quand j'ai vu que Maria de Angélique Villeneuve était disponible sur net galley, je l'ai demandé aux éditions Grasset et j'ai été ravie de le recevoir.

Je n'avais jamais lu l'auteure, mais le résumé me tentait beaucoup, et j'aime beaucoup la photo sur la couverture.

Je l'ai lu d'une traite lundi soir, et j'ai adorée ma lecture. J'ai eu un vrai coup de cœur pour Maria.

Maria est une femme d'une bonne cinquantaine d'années. Elle est veuve, sa fille Cécile était petite quand c'est arrivé. Maria a refait sa vie depuis vingt ans avec William.

Cécile quand à elle est mariée à Thomas, ils ont un fils de trois ans : Marcus et un nouveau bébé est en route. C'est un couple d'aujourd'hui, ils n'ont pas scolarisé Marcus et lui font l'école à la maison. Ils respectent les animaux et sont devenus végétaliens. Ils ont une éducation très libre vis à vis de leur fils. Celui-ci s'habille comme il veut, même avec une robe. Ils ne souhaitent pas "genré" leur enfant. S'il veut garder les cheveux longs, faire des tresses et mettre une robe, jouer à la poupée, où est le problème ?

Maria accepte tout ça, enfin accepte, je dirais plutôt qu'elle tolère car elle adore son petit fils et ne veut pas interféré avec les principes de sa fille et Thomas.

C'est plus compliqué pour William, le grand-père d'adoption, qui voudrait que l'enfant ressemble à un petit mec, un "vrai".

Et puis, le bébé arrive et c'est la goutte de trop. Thomas annonce à sa belle mère la naissance du bébé, un beau bébé, qui n'est ni un garçon ni une fille mais... un bébé ! Ils seront les seuls à savoir ce que c'est et l'enfant lui même décidera en grandissant de ce qu'il veut être.

Joli projet qui va bouleverser la vie de Maria. William se fâche, ne comprend pas le comportement du couple et quitte leurs vies ! Et hop vas y que je tire un trait sur les vingt dernières années.

Maria est brisée, le cherche et une question lui trotte dans la tête : ce bébé est un garçon ou une fille ? Que se cache t'il sous le prénom Noun ?

J'ai adorée ce roman, totalement dans l'ère du temps !

J'étais curieuse de le lire car je ne voyais pas comment un truc aussi banal pouvait bouleverser ainsi la vie de Maria.

Banal me direz vous ? Ben oui, de nos jours certains parents ne savent plus quoi inventer ! Il ne faut plus genré les enfants, ça je l'entends de plus en plus. Les enfants ont le droit de se faire appeler comme ils veulent, de jouer avec ce qu'ils veulent, de s'habiller comme ils veulent, le droit aussi de rester à la maison avec les parents au lieu d'aller à l'école. Un jour les enfants commanderont les parents.

C'est un livre tellement d'actualité ! Et à ma grande surprise, il n'y a pas de clichés dedans, je m'attendais à ce qu'il y en ai, mais non.

L'écriture est très sensible, les personnages très attachants. Maria est touchante, elle essaye de comprendre tout ça mais ce n'est pas évident, elle n'a pas été éduquée ainsi et je dois avouer que je me suis demandée comment je réagirais si un jour mon fils et sa compagne me faisaient un coup pareil ! Ils sont très jeunes, ils ont le temps de me faire un petit fils ou une petite fille mais comment réagirions nous à la place de Maria ??

Maria est un livre que je vous recommande chaudement. je l'ai terminé il y a quatre jours mais je ne suis pas prête de l'oublier.

Je mets avec un immense plaisir cinq étoiles :)
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Nuit de septembre

Ce livre est une grande découverte pour moi puisque je ne connaissais pas du tout Angélique Villeneuve, je suis donc ravie de faire connaissance avec sa plume poétique, malgré un thème très fort.



La mort d'un enfant est une perte indéfinissable et choquante pour des parents, elle est encore plus violente lorsque l'enfant décide de mettre fin à ses jours, ne laissant derrière lui que des questions sans réponses et des traces de son existence. La perte d'un enfant, c'est ce qu'a vécu Angélique Villeneuve, une nuit de septembre lorsque son fils s'est donné la mort. L'auteure témoigne du choc engendrer par un telle tragédie, le sentiment d'hébétude qui s'en est suivit, l'annonce, l'enterrement, les premiers jours, les premiers mois, les premières fois, l'après tragédie, la vie qui doit continuer malgré tout.



Angélique Villeneuve a une écriture poétique et concise, les chapitres sont courts et transpirant d'amour. C'est un témoignage courageux et remarquable qui aidera sûrement d'autres parents victimes de ce genre de situation. Comment surmonter la perte d'un enfant lorsque aucun mot n'existe ? Peut-être justement n'y a t'il aucun mot assez puissant pouvant qualifier et apporter un sens à ce malheur. Une ode à la vie qui continue, une ode à l'amour d'une mère pour son fils. Loin de patauger dans le pathos ou dans la plainte, Angélique Villeneuve inaugure un récit tragique et beau à la fois, je vous le conseille 1000 fois.


Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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Les Fleurs d'hiver

On se souvient de l'histoire poignante des Gueules cassées du roman La chambre des officiers de Marc Dugain mais je n'avais pas imaginé ce que pouvait être le retour de ces hommes mutilés dans leur foyer.



Il avait bien fallu que Jeanne s'habitue à vivre sans son homme, Toussaint, parti combattre en 1914 puis blessé et envoyé au Val de Grace , et à accepter le message laconique qu'il lui envoie: "Je veux que tu viennes pas ".



Une survie avec sa fille Léonie en confectionnant des fleurs pour des modistes, s'entraidant et se soutenant avec les voisines, elles aussi sans leurs maris ou leurs fils , une société de femmes , de débrouillardise et de solidarité.



Puis à la fin des combats, il faut réapprendre à vivre : parfois avec la perte des êtres chers ou comme Jeanne avec un homme différent, qui ne parle plus et dont le visage est en partie recouvert d'un masque de tissu.



Comment ces hommes ont-ils réintégré leurs vies ordinaires, pas celles d'avant, car rien ne sera pareil, ni le regard des autres, d'abord celui de son aimée quand on ne peut supporte plus d'être regardé en face et aussi celui de ses jeunes enfants qui n'ont pas le souvenir de leur père et sont relégués à leur place de progéniture et non plus de face à face unique avec sa mère .



Apprivoiser de nouveau la relation du couple en dépassant les souvenirs, et les répulsions premières c'est le pari de ce livre sensible d'Angélique Villeneuve ,un hymne à la vie et à l'amour en espérant que tous les Toussaint aient retrouvé leur Jeanne ...
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Les ciels furieux

Il n'y a que l'écriture douce et patiente d'Angélique Villeneuve pour m'entraîner dans la peau d'une gamine de huit ans et m'obliger à y rester. Pas n'importe quelle gamine. Henni pourrait avoir été chantée par J.J. Goldman à quelques décennies près, "une petite fille sans histoire et très sage" dans un petit village d'Europe centrale au début du 20ème siècle. Une vie rude et simple rythmée par les tâches à accomplir dans le foyer, jamais bien loin de sa grande sœur de onze ans, Zelda ni du dernier bébé, ce petit frère dont elle est assez grande à présent pour être chargée. L'univers de Henni c'est la maison, ceux qui l'habitent et auxquels elle a attribué chacun un de ses doigts pour les avoir toujours avec elle, l'apprentissage de la couture, les jeux dans la forêt et le long de la rivière. Pourtant, cet univers vole soudainement en éclats lorsque des hommes déchaînés surgissent un soir et laissent libre cours à un déferlement de violence. Henni et Zelda parviennent à fuir et trouvent refuge dans une grange avant d'être séparées. Dans l'esprit de la petite se mêlent peur, incompréhension et l'espoir farouche de parvenir à retrouver Zelda dans un environnement devenu hostile. Un environnement que nous découvrons à sa hauteur, par ses yeux et tous ses sens, par les sentiments qui la traversent et traduisent le plus profond désarroi autant que le courage décuplé par le processus de protection que met en place son cerveau pour l'aider à avancer. La violence est latente, palpable mais comme filtrée par l'esprit de Henni, consciente et déterminée à chasser l'horreur. C'est la grande réussite de l'autrice, dire l'indicible sans gros plan ni surenchère, tout en suggestion et images qui font sens. L'instinct prend le dessus et maintient le lecteur à fleur de peau au cours de ces quelques heures dans la vie d'une petite fille projetée dans l'inconnu. La sensibilité et la pudeur d'Angélique Villeneuve, la grâce de son écriture s'y expriment majestueusement jusqu'à une fin de toute beauté. Difficile de ne pas être bouleversé. Impossible d'oublier Zelda, les bébés ni surtout la lumineuse Henni, "sa vie c'était douceur, rêves et nuages blancs / mais d'autres gens en avaient décidé autrement"*.



* je sais bien que dans la chanson "Comme toi" la petite fille s'appelait Sarah, qu'il s'agit d'une autre époque et d'un autre destin mais on parle bien de la même chose.
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Les Fleurs d'hiver

Découvert cette auteure avec un précédent roman, j'avais vraiment aimé cette plume si délicate, poétique, sensible, une plume comme je les aime.

Ici, le sujet est plus grave, nous sommes durant la grande guerre, et le retour des blessés, des gueules cassées, et puis les absents.

L'histoire se déroule au début entre deux femmes Jeanne et sa voisine, on peut constater la difficulté des femmes restées seules, à devoir travailler de plus en plus pour de moins en moins d'argent, se battre jour après jour pour trouver de quoi se nourrir, se chauffer, puis la douleur pour certaines de la perte d'un enfant ou d'un mari au combat.

Jeanne est remarquable soutenant sa voisine du mieux qu'elle peut, et puis son mari revient Toussaint, une gueule cassée. Cette blessure béante en plein le visage, met une barrière entre les époux retrouvés, par pudeur, par peur, par douleur d'un passé à jamais perdu.

Entre les deux, il y a leur fille qui dit qu'elle a deux papas, un sur la photo et l'autre avec son bandeau et son silence.

Et petit à petit la vie reprend le dessus, petit à petit les écarts s'amenuisent, les silences deviennent moins pesants, les corps se redécouvrent.



Un très beau récit, des beaux personnages, sur un moment difficile de notre histoire, la guerre restera toujours une grande absurdité, fracassant des vies, des destins, ravageant des pays pourquoi ?



Une très belle plume, une histoire toute en délicatesse, un livre à découvrir sans contexte.

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Le doudou des bois

Un joli album accessible aux touts-petits sur la nature, les sens et cette fameuse perte du doudou tant redoutée ! Amelie Vidélo, l'illustratrice a su sublimer le texte par de belles planches colorées qui nous amènent en voyage initiatique dans un bois fantastique.
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Les ciels furieux

Dès la première page du roman, on sait d’emblée que le monde de Henni vole en éclats. Cet effet de prolepse nous plonge dans l’innommable : un pogrom dans un shetl quelque part à l’Est, sans doute fin 19è début du 20è siècle. Angélique Villeneuve, que j’ai eu le bonheur de rencontrer le vendredi 13 octobre à la librairie Au Temps Lire de Lambersart (un nouvel antre de perdition), explique s’être inspirée du récit (non publié, rédigé en un anglais enfantin) de Sarah Mandelbaum, une femme émigrée aux Etats-Unis, la mère de l’Américain « le plus intelligent du monde ». Cette femme était rescapée d’un pogrom en Ukraine . De ce texte lui est resté une image obsédante, celle de deux pas en fuite dans la neige. C’est le début de l’écriture de ce roman.



La famille de Henni, les Sapojnik, est une famille nombreuse. Les enfants sont six : Lev, l’aîné, 14 ans, ado qui traîne à droite et à gauche, méprisant envers les filles ; Zelda, 12 ans, le modèle de Henni, celle qui lui a tout appris sur la tenue de la maison, le soin des bébés, savoir qu’elle tenait elle-même de la grand-mère morte un an plus tôt et qu’elle dispense avec tendresse ; Henni, 8 ans, petite fille très intelligente ; et enfin les bébés, trois petits garçons, les deux premiers confiés à Zelda et le dernier à Henni, à sa grande fierté. La mère est à la fois présente et absente : elle fait les enfants, elle trône sur sa chaise cirée mais ne parle pas, elle n’apprend rien à ses enfants, elle se contente de nourrir les bébés et de se plaindre quand ceux-ci font trop de bruit. Le père est la figure protectrice : contrairement à ce que prône le rabbin, il n’use pas de violence envers ses enfants, « ce n’est pas son système », au contraire il encourage, permet d’apprendre en faisant des erreurs et en recommençant patiemment. Henni est sans doute sa préférée et elle est enveloppée de l’amour de ce père si rassurant.



Quand leur vie vole en éclats et que les trois aînés réussissent à fuir, c’est cet amour et celui de Zelda qui maintiennent Henni en marche. Même si Zelda ne semble plus être elle-même, Henni la suit aveuglément. Elles seront séparées quand d’autres hommes menaçants les forcent de nouveau à s’enfuir. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle est trop petite, elle est dans doute en état de stupeur aussi. Nous la suivons pendant vingt-quatre heures, en mode survie. Angélique Villeneuve nous fait ressentir sa peur, son désarroi, sa faim, sa soif, son besoin d’uriner, sa fatigue : comme l’a expliqué la romancière, tout passe par le corps, « c’est le corps qui ressent », elle voulait incarner ce corps de petite fille dans ce dernier roman.



Dans ce chaos, Henni va faire preuve d’un courage incroyable. Elle se remémore sa vie d’avant, la chaleur de son foyer, les souvenirs heureux ou moins heureux de sa vie avec ses frères et soeurs. Elle va se créer son propre « système » sur les doigts de la main : chaque doigt figurera un membre de sa famille, cela lui permettra de restituer la voix du père, celle de Zelda, pour trouver le chemin de la survie d’abord, puis de renouer avec la vie. Elle devra prendre des décisions, à l’instinct, et elle va faire un choix extraordinaire qui la mènera résolument vers la lumière.



Angélique Villeneuve dit ne pas avoir eu de plan préétabli pour écrire ce roman, elle voulait simplement vivre avec cette petite fille. Pourtant, il me semble qu’il y a un magnifique (en terme de construction romanesque) parallèle entre un épisode de la vie « d’avant » et, sans pouvoir le révéler, ce choix de Henni. L’écriture sensorielle de la romancière contribue à la puissance d’évocation des Ciels furieux dont le personnage principal est inoubliable.
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Les Fleurs d'hiver

Octobre 1918. Jeanne ouvrière fleuriste se débrouille seule avec sa fille Léonie entre les privations, le manque de nourriture, les heures à assembler les fleurs pour gagner un maigre salaire. Elle pense souvent à Toussant son mari parti au front en 1914, à l'injustice qu'elle avait ressentie. Toussaint blessé en 1916 qui hospitalisé au Val-de-Grâce lui enverra par courrier régulièrement quelques mots sur sa santé et un "je veux que tu viennes pas". Blessée dans son âme par le refus de son époux de la voir, elle attend et brave les angoisses. Et ce soir d'octobre 1918, Toussaint est là sur le palier de la porte d'entrée de l'appartement.



Si Jeanne a envie de prévenir sa voisine Sidonie dont le seul fils âgée de dix-sept s'est engagé au moment de la déclaration de guerre, elle se ravise. Jeanne découvre un autre Toussaint qui porte un bandeau blanc sur une partie de son visage et qui est tranché dans son silence. Toussaint est une Gueule cassée à la chair mutilée. Au fil des jours, elle essaie de deviner ce que cache la bande de tissu, n'ose pas demander à Toussaint s'il ira bientôt chercher du travail. Dans ses lettres, elle avait enjolivé le quotidien se taisant sur la pénurie de charbon, sur Léonie qui avait été malade, sur les soupes claires en guise de seuls repas. Jeanne doit réapprivoiser Toussaint alors que Sidonie apprend que son Fils Eugène est mort.



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La belle lumière

écriture agréable mais histoire déprimante.

un bébé devient aveugle et sourd

comment soigner cette enfant ?

cela va t il s'arranger ?

les esclaves africains seront-ils respectés ?

nous l'attendons d'urgence.

que de questions qui rendent tristes !
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La belle lumière

On connait le miracle d'Alabama: Helen Keller et Annie Sullivan; vers 1880... mais la plume délicate et sensible de Angélique Villeneuve nous fait connaître la famille d'Helen mais surtout sa maman Kate, jeune femme inexpérimentée qui va vivre une relation fusionnelle avec le bébé de 19 mois jusqu'à l'horreur des fièvres qui laissera l'enfant aveugle, sourde et muette. Kate va protéger cette enfant terrible qui griffe, mord, ne tient pas en place; elle lui passera tout au point de la rendre insupportable. Tous les ophtalmos sont consultés mais ils sont impuissants. Kate accepte difficilement de l'aide, elle craint sans arrêt pour sa fille.

Après ses 6 ans Helen est confiée à Annie Sullivan qui, après plusieurs opérations y voit assez bien. Elle vient d'une école où on pratique une langue des signes pour aveugles. Kate est sur le qui-vive: elle défend sa fille face à la sévérité de la maîtresse; mais Annie s'impose et réclame de pouvoir utiliser ses méthodes: elle va éloigner la fillette de ses parents; le miracle se produit: Helen fait le lien entre le mot et la chose. Elle ira se perfectionner à Boston.

Je n'avais jamais réalisé qu'Annie était Yankee et a débarqué dans le sud où règne l'apartheid.

Un coup de coeur pour la forme et le fond.
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La belle lumière

Comme toute une génération, j’ai lu dans ma jeunesse et été impressionnée par le récit autobiographique de Hellen Keller, Sourde, muette, aveugle… Ici, Angélique Villeneuve a choisi de raconter l’histoire d’Hellen Keller via le personnage de Kate Keller, sa mère, et de remplir les creux de son autobiographie à elle par sa propre sensibilité et son imagination. Le résultat est très beau. J’ai retrouvé immédiatement ce qui me plaît généralement dans l’écriture de l’auteure, sa voix d’écriture, et cette manière d’être mère, semblable à celle qui transparaît dans ses autres romans, qui prend tout le corps et les cellules, la vigilance, le trop plein, le désir de rejeter parfois, puis la lumière. Comme dans Les fleurs d’hiver, Kate accueille le malheur avec souffrance, douceur et acceptation. On perçoit aussi dans Kate l’attente remplie d’amour de Maria, son abnégation. Nous sommes à la fin du XIXème siècle en Alabama. Le bébé Hellen Keller a réussi à guérir d’une étrange et forte fièvre mais elle est devenue sourde, aveugle et muette. Sa guérison est donc un miracle mitigé et on ne sait que faire de cette petite fille au comportement de sauvageonne, ce tourbillon qui picore dans les assiettes, ne tient pas en place, touche les visages de tout le monde et met ses doigts dans leur bouche. Puis, Kate tombe sur le récit de Dickens, Voyage en Amérique, où il est question d’une institution de Boston, habituée à prendre en charge ce genre de cas. Après avoir tout essayé, vu divers spécialistes, Kate entrevoit encore un espoir pour sa fille. Une jeune femme, Annie Sullivan, leur est envoyée… Angélique Villeneuve a su dans ce texte, et au-delà du cas Hellen Keller, brosser tout une époque, cette petite ville du Sud encore très imprégnée de l’esclavage, le statut de cette mère mariée très jeune à un veuf plus âgé et déjà père, ignorante de tout, vite usée. J’ai dévoré ce très beau récit où la plume d’Angélique Villeneuve s’est encore une fois largement déployée, pour mon plus grand bonheur, malgré les contraintes du genre biographique. Un lumineux coup de coeur !
Lien : https://leslecturesdantigone..
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