Citations de Anne Fine (262)
"OK, OK, sanglotez encore et encore, mais non, je n'ai pas fait exprès de tuer cette mite. Ce n'est pas ma faute. J'admets que j'ai tendu la patte une fois ou deux pour l'assommer, mais aussi elle m'ennuyait à battre des ailes juste sous mon museau. Et puis, je ne suis même pas sûr qu'elle soit morte. Quand je l'ai revue, elle battait encore des ailes, certes un peu de travers."
Mais elle devrait savoir - il est temps qu'elle sache - qu'on peut donner des ordres à quelqu'un sans être forcément le gagnant. On peut contrôler quelqu'un et le perdre quand-même. Si seulement elle s'arrêtait pour réfléchir un peu, elle s'en apercevrait.
C'est quand même curieux, la vie. À cinq mille kilomètres de là, au Canada, il y a trente ans, un charmant vieux bonhomme en gilet de laine répondant au nom de Mr Perkins réalise une série télévisée pour les enfants. Quelqu'un d'autre a l'idée d'enregistrer les épisodes mais ne les jettes pas. Et Edward James Taylor est sauvé. Si ce genre de chose arrivait plus souvent, je finirais peut-être par croire en Dieu.
C'est plus une poule mouillée qu'un scotch-terrier, si vous voulez savoir ce que j'en pense.
- Tu le connaissais, toi, Grand-Oncle Percy? demande Ruppert. Pourquoi tu n'y vas pas à l'enterrement?
- Hors de question! A mon âge, un enterrement, sous la pluie, c'est plutôt contagieux...
Ce n'est peut-être pas l'oint du Seigneur, mais sa mère et moi tenons beaucoup à lui. Alors pas de folies. (Il s'est tourné vers moi et a ajouté :) Au moindre doute, si tu sens que tu as envie de vomir sur la banquette de ton oncle, saute de la voiture dès qu'il donne un coup de frein et appelle à la maison.
J'ai toujours eu une drôle de vie. Depuis le tout début. Moi, je ne la trouvais pas bizarre, bien sûr. Je suis convaincu que chaque individu, sur cette terre, est persuadé de mener une vie normale et croit que c'est celle des autres qui ne l'est pas.
Sans aucun doute, vous serez tous assez faibles d'esprit pour m'accueillir parmi vous, a-t-il dit (en russe). Vos cerveaux minuscules imbéciles comme des bulbes sont tout simplement incapables de voir que j'ai des pouvoirs secrets que j'ai l'intention d'utiliser pour faire de vous tous mes esclaves.
C'est ça, c'est ça. Allez-y, pendez-moi. J'ai tué un oiseau. C'est que je suis un chat, moi. En fait, c'est mon boulot de roder dans le jardin à la recherche de ces petites créatures qui peuvent à peine voleter d'une haie à l'autre. Dites moi, qu'est-ce que je suis censé faire quand une petite boule de plumes se jette dans ma gueule ? Enfin, quand elle se pose entre mes pattes. Elle aurait pu me blesser.
Mais vous m'expliquerez pourquoi je suis coupable une fois de plus. Ce n'est pas ma faute si ma queue donne des petits coups d'un côté et de l'autre. Je suis un chat, et c'est ce qui arrive à nos queues quand, nous autres chats, nous sommes fâchés. Ma queue fait partie de moi, c'est le prolongement de mon derrière. Et je ne passe pas mes journées à regarder ce qui se passe dans le prolongement de mon derrière! Vous non plus, je suppose? Alors comment remarquer que mes petits coups de queue arrachent les étiquettes des paquets et les poussent sous le tapis?
Est-ce que je suis du genre à faire ce que tu veux, mon bonhomme ?
Est-ce que j'accours quand tu m'appelles ?
Non. Car je suis un CHAT.
"C'est ta façon de vivre qui fait de toi ce que tu es."
J'ai bien aimé le petit enterrement.
Je pense que je n'y étais pas convié, mais après tout, c'est autant mon jardin que le leur.
Il y a écrivain et écrivain, expliqua-t-elle, mais on ne peut être bon écrivain que si l'on est bon lecteur. C'est primordial. Vous écrivez pour le lecteur qui est en vous. Il faut que vous sachiez si cela fonctionne. Si vous ne lisez pas, si vous n'êtes pas capable de savoir quand quelque chose sonne juste, comment voulez-vous écrire vous-même ?
Joyeux à un moment, odieux l'instant d'après. On aurait dit qu'un ange et un démon se disputait constamment son âme. C'était tantôt l'un, tantôt l'autre qui lui soufflait ses conseils. Je me souviens d'avoir entendu un jour un garçon d'écurie dire à Edmond : "Quand on donne un bâton à votre frère Jack, on ne peut jamais savoir s'il va s'en servir pour faucher des mauvaises herbes ou tuer son meilleur ami".
En trottant vers la rivière, je tombe sur M. Johnson.
- Bonjour, Tiffou, tu vas à la pêche ? me dit-il.
Comme je sais qu'il va tout raconter à ma maîtresse dès qu'il sera rentré chez lui, je file en sens inverse et je fais le tour du parc.
Lundi, j'ai tué un oiseau. C'est vrai. Ellie, ma maîtressse, a sangloté si fort en me serrant contre elle que j'ai cru me noyer. Mais dites-moi, qu'est-ce que je suis censé faire quand une petite boule de plumes m'arrive entre les pattes? Je suis un chat, tout de même. Mercredi, j'ai rapporté une souris morte à la maison. Je ne l'avais même pas tuée mais Ellie a encore beaucoup pleuré.
C'est ça, c'est ça. Allez-y, pendez-moi. J'ai tué un oiseau. C'est que je suis un chat, moi. En fait, c'est mon boulot de rôder dans le jardin à la recherche de ces petites créatures qui peuvent à peine voleter...
Des reproches, des reproches, des reproches. Je ne vois pas pourquoi ils se cassent la tête à garder un chat si c'est pour se plaindre en permanence.
Je déteste avoir des invités. Ils s'installent sur les fauteuils les plus confortables. Ils laissent leurs bagages dans tous mes coins préférés. Ils suspendent leurs vêtements dans les placards où j'aime faire la sieste. Et ils trébuchent sur mon écuelle.
“Lundi, j’ai tué un oiseau. C’est vrai. Ellie, ma maîtressse, a sangloté si fort en me serrant contre elle que j’ai cru me noyer. Mais dites-moi, qu’est-ce que je suis censé faire quand une petite boule de plumes m’arrive entre les pattes? Je suis un chat, tout de même. Mercredi, j’ai rapporté une souris morte à la maison. Je ne l’avais même pas tuée mais Ellie a encore beaucoup pleuré.”
Que m'étais-je donc imaginé ? Qu'elle allait vaguement déplorer que son projet fou de m'élever comme un infirme échoue à cause d'un stratagème de ses voisins, et qu'aussitôt après elle sècherait ses larmes et admettrait qu'il était plus raisonnable de me laisser m'ouvrir au monde ?
Avais-je donc cru que notre problème serait balayé par cette courte séparation ? Quel imbécile ! (p.46)