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Citations de Anne Tyler (274)


À sa connaissance, elle était la seule femme dont le principal objectif était qu'on ne se soucie pas d'elle.
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Il se demandait parfois ce qui se passerait si son père revenait à la maison lorsqu'il serait un homme. "Regarde ce que je suis devenu, lui dirait Cody. Regarde où je suis parvenu, regarde ce que j'ai accompli sans toi".
Est-ce quelque chose que j'ai dit ? Est-ce quelque chose que j'ai fait ?
Est-ce quelque chose que je n'ai pas fait qui t'a poussé à partir ?
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"Écoute-moi, Macon, dit-il, j'aurais besoin de retirer mon passeport du coffre pour le 12 juin. Je m'embarque pour Lassaque.
- Lassaque, grand-père ?
- Si ça me plaît, je peux tout aussi bien rester là-bas.
- Mais où se trouve Lassaque ?
- C'est une île au large des côtes de Bolivie.
- Ah, fit Macon, puis il ajouta : Mais, dis moi...
- Cet endroit a retenu mon intérêt parce que les Lassaquiens n'ont pas de langage écrit. En fait, si l'on apporte avec soi des textes, ils vous les confisquent immédiatement. Ils disent que c'est de la magie noire.
- Mais je ne crois pas que la Bolivie soit au bord de la mer, dit Macon.
- Ils ne vous permettent même pas d'avoir un carnet de chèques avec votre nom dessus. Avant d'accoster, il faut prendre soin d'enlever l'étiquette de son flacon de déodorant. Tu dois changer ta monnaie contre des petits trucs colorés.
- Est-ce que tu plaisantes, grand-père ?
- Si je plaisante ! Vérifie, si tu ne me crois pas", dit le grand-père en remontant sa montre de gousset en acier, avec un mouvement de va-et-vient assuré. "Un des effets intéressants de l'analphabétisme régnant est le respect qu'on porte aux anciens. C'est très probablement parce que les connaissances des Lassaquiens ne viennent pas des livres mais de la vie. Aussi, sont-ils suspendus aux lèvres de ceux qui ont vécu longtemps."
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"N'est-il pas fréquent que vos parents âgés meurent au moment même ou les autres, votre mari, vos enfants adolescents, ont cessé de s'émouvoir en vous voyant arriver ? Mais les parents sont toujours émus de vous voir, ils vous regardent parler en s'attarant avec tant d'amour sur votre visage. Une des innombrables ironies de la vie."
p.175
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Lui revint en mémoire une époque, juste après la naissance de Sean, où sa propre mortalité l'avait obsédée. durant quelques temps, Sean avait souffert d'une éruption cutanée - de minuscules boutons rouges sur une joue restée trop longtemps appuyée contre une serviette humide. Il faisait peine à voir et cela avait poussé Willa à l'aimer encore plus que lorsqu'il avait été parfait. Qui d'autre qu'une mère pouvait ressentir cela ? s'était-elle demandé. Personne. Pas même le père de Sean. Et l'idée de pouvoir mourir du jour au lendemain et de le laisser sans défense l'avait terrifiée.
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Elle avait toujours cru, que dans ses vieux jours, elle serait enfin totalement sûre d'elle. Mais regardez-la : toujours assaillie par le doute. A bien des égards, elle avait aujourd'hui moins de certitudes que lorsqu'elle était jeune. Et souvent, quand elle s'entendait parler, elle était consternée par le ton niais qu'elle prenait - elle paraissait écervelée et superficielle, comme si, d'une certaine manière, elle avait endossé le rôle de la mère dans une sitcom stupide.
Qu'avait-il bien pu lui arriver ?
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Elle avait tant travailler a ne pas devenir sa mère qu'elle était devenue son père.
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Pense aux photos... Ne t'es-tu jamais posé de question en voyant de vieilles photos ? C'est fou ce qu'on se sent nostalgique en les regardant. Des gens d'une autre époque qui vous sourient, une petite fille qui, en ce moment même, doit être une vieille dame, un chat qui est mort, une plante verte en fleur, fanée depuis longtemps, dont le pot est probablement cassé, perdu... N'est-ce pas précisément parce que pour une fois le temps est arrêté qu'on se sent nostalgique ? Si seulement ces moments-là pouvaient revenir, se dit-on. Si seulement on pouvait changer ceci ou cela, défaire ce qu'on a fait, si seulement pour une fois on pouvait parvenir à ce que le temps tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre."
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Pourquoi faut-il que ça finisse toujours ainsi ? Comment se fait-il que nous nous disputions à chaque fois ? Est-ce que nous ne nous aimons pas les uns les autres ? Ne voulons-nous pas en dépit de tout, le bien de chacun de nous ? lui demanda Pearl.
- Bien sûr que si, lui répondit Ezra.
C'était une affirmation si calme, si péremptoire que Pearl se sentit réconfortée. Un jour, les choses pourraient s'arranger. Elle se laissa reconduire à la table et ils mangèrent tristement, en tête à tête, de la dinde sur une immense nappe blanche amidonnée.
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Les hommes croient qu'ils doivent cacher tout ce qui les préoccupe. Ils croient qu'ils doivent avoir l'air responsablenet tout maitriser; ils n'osent pas montrer leurs vrais sentiments. Peu importe qu'ils soient blessés, désespérés ou abattus, qu'ils aient le coeur brisé ou le mal du pays, qu'ils soient rongés par une énorme culpabilité ou sur le point de d'essuyer un échec cuisant... Ils disent; "Oh, ça va. Tout va très bien." Ils sont beaucoup moins libres que les femmes quand on y pense. Les femmes étudient ce que ressentent les gens depuis qu'elles sont toutes petites; elles perfectionnent leurs radars - leur intuition, ou leur empathie, ou leurs je ne sais quoi relationnelles. Elles savent comment les choses fonctionnent sous la surface, alors que pour les hommes ça a toujours été les compétitions sportives, la guerre, la réussite et la notoriété. C'est comme si hommes et femmes vivaient dans deux pays différents!
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- Ça force à se demander pourquoi on se donne la peine d'accumuler des choses, quand on sait depuis notre plus tendre enfance que tout a une fin.
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- Tu te demandes pourquoi il est devenu gay ? Je ne dis pas que c'est vraiment le cas, mais si ça l'était, si ça lui avait traversé l'esprit rien que pour nous embêter, tu veux savoir pourquoi ? Je vais te dire pourquoi : c'est la mère. C'est toujours la mère qui surprotège .
- Oh, c'est un discours tellement dépassé et réducteur et tellement. ..faux que je ne vais même pas m'abaisser à répondre.
- Ta non-réponse t'a pourtant demandé pas mal de mots.
- Et qu'est-ce que tu fais du père, puisque tu veux remonter à des théories moyenâgeuses ? Qu'est-ce que tu fais du macho du bâtiment qui dit à son fils de se secouer, d'avoir plus de cran, d'arrêter de pleurnicher pour des broutilles, de grimper sur ce foutu toit et de clouer les ardoises ?
- Nous, on fixe les ardoises avec des crochets, Abby.
-Qu'est-ce que tu fais de ce père ?
- D'accord, très bien ! J'étais comme ça. J'ai été le pire des pères. Ce qui est fait est fait.
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Mais si vous étiez malade vous pouviez compter sur elle pour vous apporter des boissons chaudes. Du thé bouillant qu'elle faisait merveilleusement. Des consommés en boîte. Tout ce qui était fluide, liquide. Elle restait les bras croisés dans l'encadrement de la porte en attendant que vous ayez fini de boire. Cody se rappelait l'expression de léger dégoût que prenait son visage lorsqu'elle regardait quelqu'un en train de manger ou de boire. Elle mangeait elle-même extrêmement peu, elle chipotait. Cela impliquait une sorte de critique à l'égard de ceux qui avaient le malheur d'avoir faim ou qui s'intéressaient à ce qu'il y avait dans leur assiette. Elle détestait toute nécessité, elle ne supportait pas que les gens aient des besoins. Elle s'arrangeait presque toujours pour que les disputes familiales surviennent au beau milieu des repas.
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- Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à avoir de contacts avec les gens.
- Hum ?
- Si je m'approche trop près d'eux, ils pensent que j'attige, que je suis collant...sentimental, tu vois. Mais si je fais un pas en arrière, ils pensent que je suis indifférent. Franchement, il y a une règle que tout le monde connaît et qui m'a échappé ; je devais être absent de l'école ce jour-là. Une ligne de démarcation que je n'arrive pas à localiser.
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Je n'ai jamais été aussi perspicace, sérieuse et réfléchie que quand j'avais sept ans. Après cela, je n'ai malheureusement fait que régresser dans ce domaine. A sept ans, j'ai abouti à la triste conclusion que j'étais fondamentalement incapable de croire à l'existence d'un dieu. A sept ans, je me suis regardée dans le miroir de la salle de bains et j'ai compris avec étonnement qu'un jour je mourrais pour de bon.
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Oh toujours, toujours ce clivage. Que ce soit avec les jeunes de la ville au lycée, ou les riches de Roland Park, il y avait toujours quelqu'un pour lui rappeler qu'il n'était pas tout à fait à la hauteur, qu'il n'arrivait pas à se hisser à leur niveau. Et, naturellement, on considérait que c'était sa faute, parce qu'il vivait dans un pays où, en principe, il pouvait se hisser dans la société. Rien ne l'en empêchait. Sauf que si, quelque chose l'en empêchait ; mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il y avait toujours un infime détail dans sa tenue vestimentaire ou dans sa façon de s'exprimer qui le maintenait malgré lui à la marge.
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ça y est le jeu se corsait. Il avait passé le stade superficiel et débutant, où tous les coups semblent possibles. C'est maintenant qu'il fallait montrer du jugement et de l'habileté, quand les choix étaient plus restreints.
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- Elle est sur Facebook ?
- Pas si elle a un peu de bon sens.
- Je ne sais pas comment tu peux dire ça. Si je n’étais pas sur Facebook, je n’aurais aucune idée de ce que deviennent mes amis du lycée.
- Parce que tu en as quelque chose à faire ?
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S'il y avait bien une chose que Micah avait appris de toutes ses précédentes relations, c'était que vivre à deux en permanence était tout simplement source de complications.
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Ce n'était pas vraiment sa faute s'il se trouvait dans cette situation compliquée. Et, l'espace d'un instant, elle s'efforça d'imaginer ce qu'elle-même éprouverait si elle se retrouvait seule dans un pays étranger, avec son visa sur le point d'expirer, sans savoir clairement où aller ni comment gagner sa vie une fois qu'il ne serait plus valide. Sans parler de la barrière de la langue !
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