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Citations de Anne Tyler (274)


On dirait qu’il me manque un talent qui va de soi pour tout le monde.
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Le vœu d’être digne, un point c’est tout.
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Il était une fois une femme qui s’aperçut un beau jour qu’elle était devenue étrangère à elle-même.
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De minuscules images lui traversaient l'esprit. Elle vit Michael tirer sur les pans de sa veste écossaise l'après-midi où ils s'étaient rencontrés. Elle le vit se raser dans leur chambre d'hôtel le lendemain de leur mariage : sa méthode consistait à assister le bout de son nez et à le tourner de coté tandis qu'il rasait le dessus de sa lèvre, ce qui avait fait rire Pauline aux éclats. Elle le vit entrer dans sa chambre à la maternité les bras chargés de fleurs pour fêter la naissance de Lindy. Il portait plus de fleurs qu'elle n'en avait jamais vu et sans doute plus qu'ils ne pouvaient se permettre d'en acheter : une montagne entière de fleurs qui dissimulait presque son visage juvénile et impatient.
Dans sa mémoire, un soleil radieux éclairait ces scènes qui lui fendaient le cœur. Mais elle ne pleura pas. Pour une fois, les larmes ne voulurent pas jaillir. Elle comprit que Michael avait peut-être eu raison, parfois il faisait vraiment trop froid pour neiger.
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Pauline était vraiment quelqu'un de bien. Michael songeait qu'on aurait pu en dire autant de lui. Seulement, ensemble ils n'étaient plus aussi bon qu'ils en avaient l'air. Ou plutôt... comment dire, plus très gentils. Ils n'étaient pas toujours gentils l'un envers l'autre, sans qu'il sût trop expliquer pourquoi.
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C'est la vie en commun qui nous tue. Il ne faut jamais être trop proche des gens-est-ce que je t'ai déjà dit ça quand tu étais jeune ? Quand ta mère et moi nous nous sommes mariés, tout était parfait. Apparemment je n'avais aucun défaut. Puis peu à peu elle les a découverts. Je ne les avais jamais cachés mais maintenant ils semblaient prendre une autre importance. Je faisais sans arrêt des erreurs et elle s'en apercevait. Elle voyait bien que j'étais rarement à la maison, que je n'étais pas un véritable soutien, que je ne réussissais pas bien dans mon travail, que je me mettais à grossir, à boire trop, que je faisais des fautes de grammaire, me tenais mal à table, m'habillais mal, conduisais mal. Quels que soient mes efforts, il semblait que tout était pourri à la base. Véritablement pourri. Tout se transformait en catastrophe. Par exemple si je ramenais un jouet à la maison pour vous faire plaisir, à un moment ou à un autre, une dispute éclatait-ta mère disait que c'était trop cher, trop dangereux, trop compliqué pour des enfants de votre âge.
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Tu penses que nous sommes une famille, dit Cody en revenant vers son père. Tu penses que nous sommes une de ces familles unies qu'on rencontre dans les feuilletons télévisés. Eh bien, tu te trompes, nous sommes une cellule éclatée, déchirée de part en part, éparpillée partout. Et notre mère était une sorcière.
- Je t'en prie, Cody, fit Ezra.
- Une sorcière déchaînée, lança Cody à Beck. Elle nous jetait contre les murs, nous traitait de voyous, de vauriens, de monstres. Elle disait qu'elle aurait aimé nous voir morts, nous secouait jusqu'à ce que nous claquions des dents, beuglait dans nos oreilles. D'un jour à l'autre, nous ne savions jamais ce qui allait se passer. Serait-elle dans un état normal, ou non ? La plus petite chose la mettait hors d'elle. "Je vais te jeter par la fenêtre, me criait-elle. Et je rirai en voyant ton crâne écrabouillé sur le trottoir."
- "Ce n'était pas du tout comme ça", dit finalement Ezra.
- "Tu oses nier ce que j'avance ?" lui demanda Cody.
- "Non, mais ce n'était pas, tout le temps, comme ça. A vrai dire, elle était assez rarement en rage, ça ne lui arrivait que de temps en temps avec, entre chaque crise, de longs moments de tranquillité. Tu ne te souviens que des mauvais jours."
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"Je vous en prie ! dit Ezra. Je vous en prie. J'aimerais qu'une fois au moins nous puissions partager un repas en famille. Pourquoi quelque chose de désagréable doit-il survenir à chaque fois que nous mangeons ensemble ? Il y a toujours quelqu'un qui part fâché ou en larmes. Tout se termine en eau de boudin.
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Durant le service funèbre le pasteur, qui n'avait jamais rencontré leur mère, fit un prêche si inconsistant, si vague, si impersonnel, que Cody pensa à ce jeu de société où les gens portent des phrases, au hasard, sur une feuille de papier et se tordent de rire ensuite en entendant l'histoire née de leur assemblage.
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"En fin de compte, tout est une question de temps-le temps qui passe, le temps qui change. As-tu déjà pensé à ça? Tout ce qui te rend heureux ou triste repose, en définitive, sur des minutes fugitives. Le bonheur, n'est-ce pas d'attendre quelque chose que le temps va nous apporter ? Et la tristesse, le regret des moments passés ? Même la peine qu'on ressent à la perte d'un être cher, n'est-ce pas, en réalité, le désir de retrouver les jours où cette personne était vivante ?
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A ce moment de l'année-au beau milieu de novembre-rien ne poussait dans la région et Mr Purdy devait se rabattre sur des légumes venant d'ailleurs : des carottes toutes molles, des concombres cireux, poussés on ne sait où. Et les tomates ! Une honte ! "Regardez-moi ça, disait Mr Purdy en en brandissant une. "Poussées sur le pied", m'a dit le vendeur. Poussées sur le pied évidemment. J'aimerais savoir sur quoi d'autre elles auraient pousser. "Et mûries sur quoi ? ai-je demandé. Sur quoi ont-elles mûri ?-Sur le pied aussi", m'a répondu le vendeur. C'est peut-être vrai. Mais de nos jours, on n'y comprend rien, on a l'impression que tous les légumes passent six mois sur un appui de fenêtre. On croirait qu'ils sont faits en celluloïd, en caoutchouc ou peut-être même en pierre.
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...il avait le sentiment d'avoir contracté un mariage en prime, une union pas tout à fait authentique - peut-être une réaction extrême et prolongée à l'une de ses disputes avec Pauline.
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Lire un livre, seule dans une pièce, sans que personne ne vienne m'interrompre. Consciemment, je n'ai jamais espéré autre chose de la vie.
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Lui arrive-t-il de prendre le temps de réfléchir à sa vie ? À son sens, son but ? Est-ce qu'il s'inquiète à l'idée que les trente ou quarante prochaines années seront probablement semblables aux précédentes ? Personne ne le sait. Et sans doute que personne ne lui a posé la question.
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Mais qui pouvait dire ce qui, chez lui, avait attiré Mercy ? Il s'émerveillait encore, après toutes ces années, qu'elle lui ait prêté attention. Il était conscient qu'il n'était pas particulièrement beau, qu'il était court sur pattes et maladroit en société - il commettait toujours des faux pas avant de grogner en constatant son erreur, furieux après lui-même et secouant la tête durant des heures en y repensant. Par exemple, voyant un voisin adresser un salut, Robin s'écriait : « Oh, bonjour ! » en agitant le bras comme un dément, pour s'apercevoir une seconde après que le voisin saluait en réalite une personne qui se trouvait plus loin dans la rue.
Ou bien une caissière du magasin lui disait :
«Bon déjeuner », quand il prenait sa pause de midi, et il répondait : « Vous aussi » avant de grimacer en se donnant une tape sur le front une fois dehors, parce qu'elle-même n'allait pas déjeuner. Quel idiot, elle venait de rentrer de sa pause-déjeuner !
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«Laisse-moi te dire une chose, avait-il déclaré. Si tu imagines ne serait-ce qu'un instant qu'on peut divor-cer, alors je ne veux pas que tu acceptes. » Et elle l'avait évidemment pris au sérieux. Elle avait redressé les épaules et planté son regard dans le sien. « Je te le promets, Robin, avait-elle dit. Ça n'arrivera jamais. »
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Les femmes faisaient tourner le monde, indéniablement. (Il y avait une différence entre "diriger le monde" et "le faire tourner").
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Quelque chose dans son salon parut trop révélateur à Micah. Le désœuvrement et l'ennui qu'il avait ressentis plus tôt flottaient dans l'air comme une odeur de cuisine résiduelle.
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- C'est comme une bombe à neutrons, dit Micah en pensant tout haut.
- Une quoi ?
- Une bombe qui anéantit tous les humains, mais garde les bâtiments intacts. Parfois, j'imagine ce que ça ferait. D'entrer dans une maison et de se dire : " Ben, ça alors, quelqu'un a laissé sa sono professionnelle. Et sa collection de vinyles. Et son écran de télé plasma ou je ne sais quoi." Ce serait une assez bonne surprise, mais, petit à petit, on se rendrait compte qu'il n' y a plus personne pour en profiter avec nous. On serait complètement seul, et ce ne serait pas si sympa, finalement.
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"Je me demande si nos enfants sont choisis spécialement pour nous, ďéclara Lorna, pensive. Je me demande si le bon Dieu nous assortit de façon à ce qu'ils nous apprennent des choses.
- Et qu'est-ce que Brink aurait à t'apprendre, au juste ?
- Eh bien, on est extrêmement différents, lui et moi.
- ça, c'est évident."
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