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Critiques de Anthony Doerr (587)
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La cité des nuages et des oiseaux

Traduit de l'américain par Marina Boraso



L'auteur m'a entraînée dans l'espace et le temps et j'ai été captivée.

A bord de l'Argos, en route vers Beta Oph2 depuis 65 ans ; à Constantinople, en Bulgarie, à Lakeport, Hidaho, en Corée, à Londres, à Boise, Idaho et enfin, à Quaanaaq.

Les années, les siècles ont défilés : de 1439 à 2146.

Les personnages principaux, Konstance, Zeno, Seymour, Anna, Omeir, sont entourés de personnages secondaires tout aussi attachants qu'eux.

Mais qu'est-ce qui relie l'espace, le temps et les personnages ?

* « Les merveilles d'au-delà de Thulé » de Antoine Diogène, un écrivain grec de l'époque romaine ( source Wikipédia ). L'auteur l'a rebaptisé « La cité des nuages et des oiseaux ».

*Une chouette "Ami-Fidèle" ainsi appelée par Seymour.

A remarquer au passage la magnifique couverture bleu et blanc qui illustre parfaitement l'histoire.

Un merveilleux moment de lecture, en hommage aux livres et aux bibliothèques sans lesquels nous ne serions pas grand-chose.
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La cité des nuages et des oiseaux

Ils possèdent les mêmes initiales, ont un prénom similaire et sûrement une passion commune pour la fiction. L'un a vécu dans la Grêce Antique et a découvert un manuscrit : Antoine Diogène. L'autre est Anthony Doerr en personne, qui s'est appuyé sur l'histoire réelle de la découverte d'Antoine Diogène, rapportée dans son roman. Le contenu mythique du codex deviendra ici « La Cité des nuages et des oiseaux », inventée par Antoine Doerr (le véritable codex est indéchiffrable), qui servira de voûte et d'entrée aux 24 parties. Mais si les deux auteurs se mettent ainsi en lien à travers les siècles, ils ne seront pas seuls. Ça sera aussi le cas pour les cinq personnages principaux du roman, avec le fameux manuscrit comme objet de relais entre leurs mains, leurs esprits ou leurs destinées.



Parmi les 5, il y a Konstance que l'on découvre dans un espace-temps inconnu pour nos repères habituels, à bord de la capsule numéro 1 de l'Argos, An 65 de la mission. Elle et d'autres humains sans doute triés sur ce qui restait sont en partance pour Béta Oph2, située à 42399 années-lumière. Autant dire qu'elle et ses compères ne sont pas prêts d'arriver, ils n'en verront pas même la couleur de cette planète rêvée. C'est la descendance qui en profitera. Mais ce qui importe, c'est la transmission et la régénération de l'espèce, quelque part où cela sera possible. Et ils peuvent y croire, les moyens sont là : Sybil le robot leur dicte la vie, la bibliothèque numérisée est une source abyssale où même l'ouverture de l'Atlas permet, grâce au Pérambulateur, de se déplacer virtuellement dans les mondes terrestres disparus.

Puis Anna et Omeir tout droit sortis du XVè. L'une orpheline à Constantinople travaille dans un atelier de broderie et s'évade dans les récits de Licinius, rêve de raconter des histoires comme lui en décodant les mystérieux symboles. Omeir quant à lui naît à 300 km de Constantinople avec une bouche fendue, échappe de peu à l'effroi qu'il suscite et à l'abandon par le grand-père dans la campagne enneigée.

Enfin Zéno, à 80 ans passés, se rend à la bibliothèque de Lakeport en ce 20 février 2020. Il a rendez-vous avec cinq élèves de CM2 pour peaufiner avec eux les derniers détails de « La Cité des nuages et des oiseaux », dont la représentation publique aura lieu le lendemain. Mais sans le savoir, il a aussi un autre rendez-vous. À 17 ans, Seymour se rend lui aussi à la bibliothèque, mais pas avec l'intention d'y découvrir des livres, ni d'y reposer son hyperacousie incessante depuis toujours. Même s'il est déjà venu ici, à la section Non Fiction notamment, pour en apprendre plus sur les chouettes quand il avait huit ou neuf ans. Non, en ce 20 février à 16h54, Seymour est attifé de son casque antibruit et d'un énorme sac vert foncé, et il a une simple mission : «  Entrer tranquillement, cacher le sac, ressortir l'air de rien. Puis rouler plein nord, attendre la fermeture de la bibliothèque, composer les deux premiers numéros. Laisser sonner cinq fois. Boum. »



Cinq personnages dans des espaces-temps éloignés, autant de bios révélées peu à peu, toutes sujettes à questionnements et intrigues, rendues passionnantes sous la plume féconde et multi-genre d'Antoine Doerr. Mais peu à peu se dessinera aussi les contours d'un ensemble beaucoup plus vaste, cohérent et unique, à l'instar des souvenirs d'Anna à la fin de sa vie : « … ces souvenirs-là se mélangent à ceux des histoires qu'elle a le plus aimées : Ulysse malade de nostalgie qui abandonne son radeau dans la tempête pour nager vers l'Île des Phéaciens, Aethon-devenu-âne enfournant des orties piquantes dans sa bouche délicate, et pour finir, toutes les époques et toutes les histoires n'en font plus qu'une».

Ici il restera l'histoire d'un roman vertigineux à la fin inattendue, dans une ode à la littérature et l'imaginaire, au monde des livres et des bibliothèques. Il questionne la disparition des époques avec en filigrane la fin supposée de l'humanité et ses restes, tous reliés par le codex Diogène à la résonance constante tel un relais de transmission entre les personnages. Comme si les histoires étaient essentiels à l'humanité, et leur transmission sa caractéristique principale.


Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

J’avais hâte de lire ce livre d’Anthony Doerr, auteur que je ne connaissais pas et que j’ai découvert dans l’émission de François Busnel : « La Grande Librairie ». En quelques mots : Saint Malo sous les yeux d’un auteur américain qui situe son action durant la seconde guerre mondiale, attire notre attention sur la destruction massive de cette cité fortifiée, et en plus, un prix Pulitzer à la clef... Pourquoi pas ?

Je ne suis pas déçue. J’ai apprécié cette lecture qui est construite sur de courts chapitres, alternant le début des années de conflit et de guerre (enfance des deux personnages récurrents, Marie Laure et Werner) et l’année 1944, dénouement de la guerre, avec ces sauts de géant dans le temps, sur les dernières pages, nous menant jusqu’en 2014.



Cela se lit vite et bien, on suit les péripéties de nos deux « héros », Marie-Laure, jeune fille aveugle, qui va suivre son père à Saint Malo, et découvrir ce qui a réellement motivé leur départ de Paris. Et Werner, jeune surdoué des transmissions radio, qui va se laisser embarquer dans cette guerre, sans réelle motivation autre que sa passion pour les télécommunications.



Que dire de plus ? C’est bien écrit, attrayant, on passe un très bon moment de lecture durant cette période estivale. Voilà, c’est exactement cela ! Je l’ai vu comme un intermède plaisant qui m’a accompagné entre deux plongeons dans un lac jurassien sous une chaleur de plomb ! Je suis ravie de l’avoir lu, mais cela ne restera pas pour moi, une lecture qui m’accompagnera une fois la dernière page tournée.
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La cité des nuages et des oiseaux

« La cité des nuages et des oiseaux est un manuscrit » qui traverse les siècles. Il a été copié à plusieurs reprises, est arrivé abîmé, incomplet et avec des passages illisibles dans les mains de six personnages, que l’on va suivre à différentes époques et pays. Ce manuscrit va changer la vie de ces personnes.



A chaque chapitre, un passage nous est dévoilé, ainsi que la vie de Konstance, Omeir, Anna, Zeno Nikis et Seymour. Et le sixième étant le berger, personnage du manuscrit.



Ce livre est conçu comme une toile d’araignée. On tire sur un fil, d’autres fils se croisent et s’entrecoisent. A chaque fil tiré, un bout de l’histoire nous est dévoilé.



Je ne vais pas m’étendre plus, vu le nombre de critiques sur Babelio concernant ce livre. D’autres que moi vous en parleront bien mieux que je ne saurais le faire. Sachez simplement que j’ai aimé suivre le parcours de ce manuscrit à travers le temps, et aller à la rencontre des différents personnages et suivre leur vie. Passé, présent, futur…



Malgré les guerres, les révolutions, les ravages du temps, le livre d’une façon ou d’une autre survit quelquefois. Bien sûr, grâce à l’écriture, mais également grâce à l’oralité, comme on le découvrira avec Konstance et les autres, qui combleront les trous et les passages manquants, réinventerons l’histoire.



Finalement, un livre peut disparaître, il en restera toujours quelque chose ! la mémoire traverse les époques grâce à l’oralité. Une histoire racontée, rapportée, transmise, donne de multiples autres histoires, non ? Ce livre n’en n’est-il pas la preuve ?



Je n’avais pas envie d’arriver à la fin, j’aurais voulu que l’histoire continue encore et encore…



Magistral !

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La cité des nuages et des oiseaux

Un enchevêtrement de lieux et d’époques, du 15e siècle au futur de la fin du 21e, de conte merveilleux, de science-fiction et de préoccupations contemporaines.



Une brochette de personnages : une famille enfermée dans une capsule spatiale, un héros d’un conte grec ancien, un enfant hypersensible en Idaho aux États-Unis, un soldat lors de la Guerre de Corée, deux jeunes brodeuses à Constantinople au 15e siècle et à la même époque, un jeune paysan affligé d’un bec de lièvre enrôlé dans l’armée du sultan qui ira assiéger la ville fortifiée.



Le roman est divisé en courts chapitres qui passent rapidement d’une époque à l’autre. Au début ça m’agaçait vraiment, ça me semblait un procédé littéraire calqué sur un scénario filmique enchaînant les images pour créer le mystère et le suspense. Ça m’a pris aussi un certain temps avant d’entrer vraiment dans le roman, de m’attacher aux différents protagonistes qui ne font que de courtes apparitions à tour de rôle.



Mais à la longue, la magie a joué et j’ai beaucoup aimé la richesse historique ainsi que la variété et la profondeur des thèmes abordés. Il sera beaucoup question des livres, de leur valeur et de ce qu’ils représentent pour l’humanité. Mais on parlera aussi d’enfance et de familles, d’écologie et de péril climatique, d’acceptation du handicap ou de la différence entre les personnes, de courage, de bonté et de résilience.



Au final, oui, un très bon roman et pas si long que ses 692 pages pourraient le laisser croire, car plusieurs pages blanches sont intercalées entre les chapitres.

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La cité des nuages et des oiseaux

J’avais eu un énorme coup de cœur pour le roman Toute la lumière que nous ne pouvons voir d’Anthony Doerr. Il a réussi à réitérer la même émotion avec La cité des nuages et des oiseaux.



Dans ce roman il augmente la difficulté en ayant cinq personnages principaux à trois époques différentes. Chacun d’entre eux sont attachants, tantôt tourmentés, tantôt heureux. Leurs destins se retrouvent intimement liés au fur et à mesure que l’on progresse dans la lecture.



Anthony Doerr est un magicien, un poète de l’écriture. La sienne est fluide, rapide, parfois dur mais tellement belle. On se laisse bercer par l’histoire de chacun des individus. Je me demande comment arrive-t-il à maitriser l’entrelacement avec autant de brio sans perdre le lecteur.



Anthony Doerr à réalisé une œuvre qui est un hymne à l’amour des livres, des écrits, des bibliothèques. Je ne peux que le recommander.

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La cité des nuages et des oiseaux

J'ai à peine survolé Homère, je n'ai jamais lu Sophocle ni Aristophane, encore moins Antoine Diogène.

Je sais tout juste que huit cents ans séparent la période mycénienne de la période hellénistique, il m'arrive de confondre Ulysse et Achille, je ne sais plus quand ni comment Byzance devint Constantinople.

En quatre mots : je suis un ignare.



Et pourtant tout n'est pas perdu, puisqu'il me reste Anthony Doerr !

Avec son étourdissant roman aux allures de puzzle un peu fou, il ose un grand écart ambitieux entre la chute de l'empire byzantin (milieu du 15ème siècle) et le 22ème siècle à venir, pour nous conter la transmission d'un mythe grec antique, celui du berger Aethon et de sa quête d'une mystérieuse cité céleste.

Ce texte fictif, attribué à Antoine Diogène, et l'auteur s'attarde - dans un complet désordre un peu déstabilisant mais finalement savamment étudié ! - sur différents personnages, liés à travers le temps par leur passion des mots, leur goût pour la fiction et l'imaginaire, et leur désir de sauvegarder une oeuvre dont ils s'estiment redevables.



Il y eut jadis Anna la petite brodeuse de Constantinople et Omeir le paysan turc enrôlé dans l'armée du sultan, puis cinq cents ans plus tard Zeno le vieil américain passionné de langues mortes, et quelques temps plus tard, dans un vaisseau en route vers d'autres galaxies, la jeune Konstance à l'esprit si vif, elle qui fait preuve d'une grande curiosité pour cette planète Terre qu'elle n'a pas connu, pour l'étrange aventure du fameux Aethon et de sa mystérieuse cité que lui a racontée son père.

Aidés par de nombreux anonymes, ils sont les gardiens du mythe, les passeurs d'histoire. C'est par eux que l'auteur a choisi de célébrer le caractère sacré de la littérature et de nous rappeler, s'il en était besoin, que les grandes oeuvres vivent bien plus longtemps que leur créateur, qu'elles peuvent même prétendre à l'immortalité pour peu qu'on en prenne soin et qu'on les préserve de l'oubli.



Et quelle étonnante construction que celle imaginée par Anthony Doerr pour traiter son sujet ! A la manière d'un habile prestidigitateur, il ne cesse de mélanger les lieux, les époques et les personnages, comme les cartes d'un jeu battues et rebattues sans que le spectateur ne puisse véritablement deviner quelle pourrait être l'issue du tour.

Le procédé n'est pas nouveau, mais l'auteur y ajoute un étonnant mélange des genres, puisqu'il passe sans transition du roman d'aventure historique au récit de science-fiction, en passant par le manifeste écologiste ou le journal de guerre d'un soldat américain envoyé combattre en Corée. le risque était donc grand d'aboutir à un texte fourre-tout et trop éparpillé, mais en dépit de quelques longueurs, Anthony Doerr évite avec brio cet écueil ! Il tient son lecteur en haleine grâce à des chapitres brefs, vivants et bien équilibrés (aucun des trois brins de sa trame narrative ne m'a semblé plus faible que les autres), entrecoupés par des extraits (parfois un peu nébuleux) du fameux conte mythologique.

Ainsi le lecteur n'a-t-il pas le temps de s'ennuyer ! Il aura même toutes les chances de faire sienne la réflexion de Zeno, celle que nous inspire à tous la lecture d'un bon livre : "je suis toujours dans ce monde, mais il en existe un autre et il n'est pas bien loin". Il est même juste là, à portée de main, niché au coeur de ce roman atypique au style plaisant et enlevé.



Un bel hommage à l'univers des livres, trois histoires croisées pleines d'inventivité, de jolis vers grecs franchissant les siècles et d'épatants coups du destins ("ainsi font les dieux, ils tissent les fils du désastre à l'étoffe de nos vies, afin d'inspirer un chant pour les générations à venir") : voilà donc entre autres choses ce que nous réserve cette étonnante Cité des nuages et des oiseaux.

Peut-être pas un chef d'oeuvre absolu, comme annoncé en gros sur la couverture, mais en tous cas un bien beau voyage !
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La cité des nuages et des oiseaux

Ce livre est extraordinaire. Un chef-d'oeuvre , je sais pas....Pas loin en tout cas. Mon ultra-méga coup de coeur de cette rentrée, à coup sur.

Je ne connaissais pas l'auteur. Anthony Doerr a pourtant déjà eu le Pulitzer (que je viens de commander)

Son propos est limpide : la littérature sauve et sauvera le monde.

Encore fallait-il que notre lascar soit à la hauteur de son éloge de la narration . C'est chose faite : la forme est sublimement à la hauteur du fond.

Je m'explique , encore sous le coup de la puissance du récit.

Nous allons suivre 5 personnages:

Konstance vit une bonne centaine d'années après nous . Elle est enfermée ,avec une cinquantaine de personnes triées sur le volet (dont ses parents), dans l'Argos , vaisseaux spatial qui devra mettre 450 ans pour rejoindre Beta Oph2 , exoplanète où la vie semble possible. Car sur terre c'est devenu tout pourri ...

Anna est une brodeuse, adolescente et pauvre, vivant au milieu du XVI siècle à Constantinople. Les armées du sultan approchent . La chute de la Cité des Cités, protégée depuis 1000 ans par ses remparts , est proche.

Omeir , bouvier bulgare au bec de lièvre , est son contemporain. Il est enrôlé par les troupes sultanes. Il est fort, humble , doux et malin.

Zeno vit à notre époque à Lakeport (Oregon) . Ce vieillard étonnant à une histoire singulière . Elle nous sera habilement dévoilée. Pour l'heure, il prépare un spectacle avec 5 enfants à la bibliothèque défraichie de cette ville touristique.

Seymour vit à la même époque et au même endroit que Zeno.

Il est autiste Asperger, a 17 ans et est hypersensible à l'environnement . Il vit seul avec sa mère célibataire.

Un manuscrit grec antique "La cité des nuages et des oiseaux" va faire le lien entre tous ces personnages.

"Tant que le récit durera , la vie continuera."

Le travail narratologique d'Anthony Doerr est alors absolument inouï . Il bouleverse les codes chronologiques , façon puzzle, mais sans jamais nous perdre . Il nous entraine dans un écheveau fluide dont nous ( le lecteur, le citoyen, le bibliothécaire etc...) faisons partie intégrante.

L'histoire ( les histoires ) est passionnante de bout en bout , jusqu'à la toute fin , page 690 tout de même....

Quelle inventivité , quelle érudition, quel engagement. .

L'écriture est fine, onctueuse, ciselée, minutieuse et délicate ( bravo à Marina Boraso, la traductrice ).

L'auteur sert ainsi majestueusement la cause écologique , dénonce le désastre climatique pour en désigner les auteurs et ose (propose ?) un remède radicale.

Je vous le révèle sans spoiler , bien sur : la Lecture du manuscrit La cité des nuages et des oiseaux ( dans son édition originale , évidemment )



Bon , il faut que je m'en remette doucement . Quel bouquin quand même !!
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce livre annoncé comme magnifique et rare en 4eme page de couverture m'a passablement ennuyée, manifestement frustrée et vraiment énervée.



Peut-être certains ont perçu ce livre comme un chef d’œuvre, mais pour ma part, ce fut loin d'être le cas. Dès le début, je m'y suis fourvoyée, survolant même certains passages, tellement mon esprit fuyait.

Il faut dire aussi que la structure du roman ne m'a pas facilité la lecture. Les chapitres sont très courts et évoquent tour à tour la vie de Marie-Laure, une jeune aveugle réfugiée à Saint-Malo avec son père pendant la deuxième guerre mondiale et celle d'un jeune allemand, Werner, enrôlé dans les Jeunesses hitlériennes. On passe de l'un à l'autre très rapidement, sans avoir même le temps de s'imprégner de l'atmosphère des lieux , de ressentir les émotions des personnages. D'où une désagréable impression de lecture hachée d'autant plus que les parties du roman suivent tour à tour deux lignes de temps différentes. Pour couronner le tout, l'auteur emploie le présent et cela m'a également dérangée.



Pourtant, les deux protagonistes et même les personnages secondaires sont fort intéressants et attachants. Mais, c'est un peu comme s'ils avaient enfilé un manteau bien trop étriqué pour eux. Et c'est en cela que je suis frustrée. L'histoire en elle-même foisonne de riches idées mais malheureusement mal exploitées et tout juste effleurées du bout des doigts...



Déçue ? Oui.

J'imaginais trouver la lumière en lisant ce livre mais c'est raté !
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Avec ce roman, Anthony Doerr nous entraîne de l'Occupation vers la libération de la France, à travers deux jeunes adolescents, que tout semble opposer en ce temps de guerre.

Deux vies bouleversées, deux existences transformées.

Une jeune aveugle se réfugiant avec son père à St Malo et un jeune allemand, orphelin, génie des transmissions électromagnétiques.

Une histoire qui me change de mes lectures habituelles.

J'ai pris le temps avec ce livre... Me plongeant dans d'autres histoires entre trois ou quatre chapitres.

J'ai apprécié découvrir ces deux destins croisés. Lentement, savourant chaque mot, chaque moment.

Je me suis laissée porter par la poésie de l'auteur.

Une jolie histoire, brillamment écrite.

Un grand merci et un petit bisou, à la personne qui se reconnaîtra.
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La cité des nuages et des oiseaux

Dans le futur : Konstance est isolée dans la capsule no 1 du vaisseau spatial Argos, en route pour la planète Beta Oph2, elle a pour seule compagnie une intelligence artificielle Sybil. Elle se passionne pour des écrits relatifs à « La cité des nuages et des oiseaux, un récit en prose partiellement disparu » d’un auteur grec, Antoine Diogène.



2020 à Lakeport : Zeno, quatre-vingt-six ans emmènent 5 élèves de CM2 à la bibliothèque. Ils vont répéter une pièce de théâtre La cité des nuages et des oiseaux.

À quelques pâtés de maisons, Seymour attend dans sa voiture, son sac à dos contre lui.



1439 à Constantinople : Anna (huit ans) et Maria (quatorze ans) sont orphelines. Elles ont été recueillies par le propriétaire d’un atelier de broderie. Si Maria est une brodeuse consciencieuse, Anna n’apprend rien et se sauve quand elle en a envie.

À quelques kilomètres de là, un enfant naît avec un bec de lièvre. Le village le considère comme un démon, il doit mourir. Son grand-père l’emmène dans la montagne pour l’abandonner.



Le document, La cité des nuages et des oiseaux, rattache les histoires des différentes époques, tout d’abord d’une façon évidente en tombant dans les mains de certains personnages. L’épopée d’Aethon est racontée de manière judicieuse tout au long du livre, soit par un personnage, soit par la traduction que Zeno en a faite. Mais ce n’est pas tout, d’autres liens émergent à la fin du récit, je vous laisse les découvrir.



Les thèmes sont innombrables : écologie et terrorisme, humains et intelligence artificielle, histoire (la chute de Constantinople en 1453), sort des animaux pendant une guerre, et bien d’autres encore.

Et les livres : Zeno emmène les enfants dans une bibliothèque. C’est grâce à une merveilleuse bibliothèque que Konstance trouvera les réponses à ses questions. Anna pille des livres dans un prieuré abandonné.


Lien : https://dequoilire.com/la-ci..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Anthony Doerr nous raconte la seconde guerre mondiale à travers les yeux d'une jeune aveugle française et d'un jeune allemand enrôlé dans l'armée. J'ai vraiment appréciée la plume de l'auteur mais aucun lien de se crée avec ces personnages. C'est un roman ou le lecteur est spectateur de l'histoire, il suit avec plus ou moins d'intérêt le parcours de ces deux héros. On a du mal à s'attacher vraiment aux personnages et quand on y arrive enfin il est trop tard. Pourtant quand on referme le livre tout nous paraît si vrai. On comprend alors que ce livre dépeint juste la réalité de la guerre sans grande romance au milieu ou grand drame juste avec la vie de ces deux jeunes adolescents qui font face à la l'horreur comme ils peuvent.
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La cité des nuages et des oiseaux

La Cité des nuages et des oiseaux est un conte grec écrit par Antoine Diogène pour réconforter sa nièce mourante, il a traversé toutes les époques en subissant des ravages mais à chaque ré-apparition : il a sauvé des vies, redonné l'espoir à ceux qui l'ont eu entre les mains !

C'est Aethon ( brillant en grec ) qui tente de rejoindre une cité utopique, et au cours de ce voyage, il va se transformer en âne, en poisson et en corbeau....

Ce sont des récits en 24 chapitres organisés sous forme de chant choral, qui s'imbriquent les uns dans les autres en associant l'imaginaire d'Antony Doerr et des références savantes !

XXII ° siècle : Konstance est une jeune fille qui vit à bord de l'Argos : un engin guidé par Sybil, une intelligence artificielle qui a rassemblé tout le savoir d'une humanité et, qui se dirige vers Beta Oph2, Konstance observe attentivement la terre avec son "Atlas" : en effet, elle est née à bord et, ne la connait pas comme ses parents..mais l'engin va se détériorer et elle sera obligée de mettre un pied à terre..

Au XV ° : devant les remparts de Constantinople :

Maria et Anna sont brodeuses dans un couvent abandonné et, pour guérir sa soeur aveugle, Anna va chercher des documents anciens et trouver le manuscrit.

Omeir est né en Bulgarie avec un bec de lièvre et il est rejeté par tous mais il se console avec l'amour qu'il porte à ses 2 boeufs, hélas il va être réquisitionné avec eux par les troupes du sultan Mehmed II qui veut prendre la ville de Constantinople avec ses canons et sa flotte armée ! C'est le siège de 1453 qui va acter la défaite des Byzantins, de leurs alliés génois, vénitiens venus en renfort .

Au XX° siècle :

Zeno est un vétéran de la guerre de Corée, un ex- émigré qui avait découvert la littérature, les bibliothèques avec son ami Rex dont il était secrètement amoureux, il a 86 ans et monte actuellement une pièce ( celle du titre ) avec des ados aux U.S dans l'Idaho...

Seymour est élevé par sa mère Bunny dans la misère et les dettes, il est hypersensible, passionné d'écologie et révolté contre la société qui aurait tué sa chouette Ami-Fidèle, et quand, sur des terrains sauvages à coté de sa maison, il constate la construction frénétique d'immeubles..il veut tout détruire !

La Cité des nuages et des oiseaux est le voyage dans le temps d'un manuscrit, l'Odyssée d'un texte qui glorifie les bibliothèques, les livres et leur message intemporel !

L.C thématique d'avril 2023 : un roman historique.
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La cité des nuages et des oiseaux

Ce roman ne m'a ni ensorcelée, ni bouleversée, ni questionnée mais je n'ai que peu de choses à lui reprocher.

La construction est parfaitement maîtrisée et on ne se perd jamais dans l'évocation successive des différents personnages aux differentes époques. Les inserts incomplets du texte d'Antoine Diogène sont judicieusement placés dans la narration et toujours pertinents. La plume de l'auteur est alerte, fluide et ne présente aucune difficulté.



Le sujet du roman est tout aussi prometteur : la quête d'un livre ancien et mystérieux, maintes fois perdu et diversement recopié.

« Le conte grec aujourd’hui disparu La Cité des nuages et des oiseaux d’Antoine Diogène, qui relate le voyage d’un berger vers une ville céleste, date probablement de la fin du premier siècle de notre ère. Un résumé byzantin du IXe siècle nous apprend que le récit débutait par un bref prologue dans lequel Diogène s’adressait à sa nièce souffrante […] Mêlant les ingrédients du conte merveilleux, de la quête insensée, de la science-fiction et de l’utopie satirique, la version abrégée de Photios nous laisse penser qu’il s’agissait d’un des récits les plus fascinant de l’Antiquité. »

La lectrice que je suis ne peut être qu'enthousiasmée par cette épopée d'un livre qui fascine d'autant plus qu'on lui attribue de singuliers pouvoirs. L'hommage sincère d'Anthony Doerr aux gardiens des livres est également touchant.



Mais il manque à cette quête d'un manuscrit ancien cette touche de complexité ou d'intensité  qu' Umberto Eco, ou plus récemment Mohamed Mbougar Sarr, ont réussi à saisir. La fluidité du roman ne laisse aucune place à l'éblouissement devant la virtuosité de l'auteur, au point que j'ai souvent eu l'impression de lire un bon roman dans la catégorie "jeune adulte".

Un peu trop lisse, un peu trop consensuel !

Alors oui, Anthony Doerr aborde avec une conscience citoyenne de nombreuses thématiques contemporaines : l' écologie et la destruction de l'environnement, la violence sociale et le travail précaire, le racisme, le sexisme, l'homophobie, l'acceptation de la différence, la guerre, la société de consommation, l'individualisme mais il le fait de manière simplificatrice, avec une naïveté parfois réductrice.



Il reste un roman plaisant dont le mérite est de rendre hommage à la littérature et à sa valeur rédemptrice.

« Un texte — un livre — est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage. […] Mais les livres meurent, de la même manière que les humains, ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Auréolé du prestigieux prix Pulitzer (et non Sulitzer), choix des libraires, des critiques élogieuses… Oulà, n’en jetez plus ! Vu les récompenses, ce roman pouvait faire pchiiittt ou m’emporter. C’est toujours ma crainte avant de commencer un tel livre.



La construction du récit est faite d’alternances entre les personnages de Marie-Laure Leblanc, française, et de Werner Pfening, jeune orphelin allemand. Deux jeunes enfants, deux destins différents, diamétralement.



L’auteur a aussi choisi de déconstruire son récit et de faire des bons dans le temps et l’espace, ce qui donne aussi une alternance entre ce qu’il se passe en août 44, à Saint-Malo (rangez votre maillot, il pleut des bombes) et des retours dans le passé, avec les années 30 et le début des années 40, expliquant le destin de ces deux jeunes, ainsi que ceux d’autres personnes.



La partie la plus haletante se déroulera à Saint-Malo, deux mois après le Débarquement. Cela ne sous-entend pas que les autres moments sont dénués d’intérêt, que du contraire, car l’auteur réussi à nous plonger, comme si nous y étions, dans ces années noires de montée du nazisme, des jeunes hitlériennes, de l’exode et de la vie dans une France occupée, avec tickets de rationnements et délations comprises.



Les personnages de Marie-Laure et de Werner sont lumineux, profonds, travaillés. Werner, comme dans la chanson de Cabrel, voulait vivre d’autres manières dans un autre milieu, notamment celui des radios. Il voulait trouver mieux que descendre dans la mine. Trouver mieux que la douce lumière du soir près du feu…



Il ne savait pas… Il pensait que son incorporation dans une école pour former de parfaits petits Allemands serait une chance… Il y a appris à fermer les yeux, à être lâche, à suivre la meute, à faire ce qu’on lui ordonnait de faire. Ne le jugeons pas trop vite, ni trop durement, nous-mêmes avons tendance à suivre des meutes sur les Rézo Sossio…



C’est un roman de guerre, oui, mais sans pour autant que le récit soit violent, remplis de tripes ou autre. L’auteur est resté assez sobre dans ses descriptions, que ce soit de l’antisémitisme en Allemagne, sur l’exode des Français, sur les camps de prisonniers… Le récit reste soft (malgré un passage plus violent avec un pauvre prisonnier dans le cadre de l’endoctrinement des jeunes nazillons).



Quant à sa plume, sans être exceptionnelle, elle est très agréable à lire. Une fois la première phrase entrée dans mon cerveau, mes yeux ont couru tous seuls sur les pages et j’en avais dévoré 200 sans même m’en rendre compte. Les chapitres sont courts, cela donne du rythme au récit.



Mon seul bémol ira au fait que la rencontre entre Marie-Laure et Werner ait été trop brève, bien trop rapide. J’aurais aimé qu’ils fassent plus qu’un bout de chemin ensemble, j’aurais aimé un autre destin pour ce gamin aux cheveux blancs, enrôlé dans une machine de guerre. Ah, s’il avait écouté Jutta, sa petite sœur…



C’est un beau roman, c’est une belle histoire, c’est flamboyant, c’est beau, doux et violent par moment (c’est la guerre tout de même). Il est facile, de nos jours, de juger les actes de celles et ceux qui était présents dans ces moments sombres, mais à leur place, qu’aurions-nous fait (mon éternelle question) ?



Il est agréable de rire aux dépens des Allemands, de jouer des petits tours, mais lorsque les punitions arrivent, sous forme d’assassinats ou de tortures, là, plus personne ne rigole. Aurions-nous eu le cran de résister ? De risquer notre vie sans savoir si ce que nous faisions servait à quelque chose ? Je me le demande, encore et toujours…



Anybref, ce roman a été une belle découverte pour moi. Sans posséder un rythme trépident ou de l’action à gogo, il a su me charmer de par sa lenteur, de par ses deux personnages d’enfants que tout sépare, de par sa thématique et ces alternances entre les deux personnages et le temps.


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La cité des nuages et des oiseaux

Ce roman, foisonnant et surprenant, m’a transportée dans plusieurs époques et lieux différents autour de cinq personnages principaux. Je l’ai vu comme une grande fresque épique et métaphorique.

Constantinople au XVème siècle, l’Idaho dans les années 1950 et de nos jours, et un vaisseau spatial dans un certain futur.



Les époques s’entrelacent au fil du récit qui s’articule autour d’un texte antique imaginaire – manuscrit d’un écrivain de l’époque grécoromaine ayant réellement existé, Antoine Diogène.

« Un récit qui contient la totalité du monde. Et même les mystères qui se trouvent au-delà ».



Cette lecture c’est une odyssée universelle aux allures de fable fabuleuse mêlant merveilleux et symbolisme, hommage vibrant aux bibliothécaires et aux livres.

Car il s’agit bien de louer la puissance de l’imaginaire grâce à la littérature, l’éveil aux mots procuré par les manuscrits et parchemins, et sublimer le pouvoir des livres ; l’envol qu’ils nous procurent, à s’échapper, s’y perdre parfois pour mieux retrouver un chez-soi.



L’ambiance est antique, mystérieuse, mythique, empreinte d’espoir.

Une ode aux livres – éloge de leur formidable et enchanté creuset de mystères et d’histoires.

On sent l’attachement de l’auteur aux lettres classiques, aux textes fondateurs, au grec ancien notamment ; et une curiosité sans fond pour tous les manuscrits perdus ou encore jamais retrouvés…



J’ai aimé la pertinence de l’auteur à réussir ses messages de plaidoyer pour la préservation de notre planète, entre autres la protection des forêts, et de fait des espèces animales, aux côtés des recherches incessantes de l’homme en quête de technologies nouvelles.



L’auteur a confié vouloir son roman comme un projet humaniste et de nombreuses références et symboliques peuvent y être vues, transposées à chacune des époques et des personnages.



C’est le pouvoir des mots et réaffirmer qu’un livre est une fenêtre sur le monde, un portail vers l’extérieur, un moyen de prolonger la lumière en chacun de nous, une espérance.



J’ai craint de décrocher, appréhendant les chapitres se déroulant dans le futur, mais on réussit à tisser des liens, et je me suis laissée emporter par l’érudition qui s’en dégage, poussée par la curiosité au sujet de l’œuvre et des antiques en parallèle. Mais j’ai aussi accepté de m’y perdre parfois.



D’une belle originalité, assez exigeant pour ma part, un roman dense que je n’aurais pas lu sans le conseil avisé de ma libraire. Un périple étrange et merveilleux par lequel je découvre l’auteur et le talent de conteur. .

Et sa dédicace très à propos : « A tous les bibliothécaires passés, présents et à venir ».



« Etranger, qui que tu sois, ouvre ceci et tu apprendras des choses stupéfiantes ».

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La cité des nuages et des oiseaux

Ecrit pendant l’Antiquité par Antoine Diogène pour réconforter sa nièce mourante, La Cité des nuages et des oiseaux est un conte en grec ancien qui a traversé toutes les époques, subissant les ravages du temps et des voyages. Mais chaque fois qu’il a réapparu au fil des siècles, il a sauvé des vies et redonné l’espoir à ceux qui n’en avait plus.



Il raconte l’histoire d’Aethon qui sillonna le monde sous la forme de divers animaux, cherchant aux confins de la Terre, une Cité utopique merveilleuse.



On le retrouve au XVème siècle dans la ville chrétienne de Constantinople attaquée par les Ottomans, dans les mains d’Anna, une jeune fileuse qui le sauve de la destruction.



Il reprend vie en 2020 dans l’Idaho, sous la forme d’une pièce de théâtre traduite par Zeno, un vétéran de la guerre Corée passionné de grec ancien, et jouée par des enfants.



Dernier Grand Prix de littérature américaine, ce roman de 700 pages se distingue par ses qualités littéraires de premier plan.



Une odyssée chorale à travers le temps et le monde, empreinte à la fois de magie ancestrale et de problématiques actuelles et même futuristes.



Anthony Doerr nous conte l'histoire d'un mystérieux manuscrit, intitulé "La cité des nuages et des oiseaux", à travers les âges et les yeux des personnes qui le découvrent.



Un roman mêlant aventure médiévale, inspiration de récit antique, campagne américaine et anxiétés écologique et sociale, bien ancrées dans le présent.



Une belle épopée à la fois historique et aux limites du fantastique.
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La cité des nuages et des oiseaux

Il vaut mieux être bien concentré sur sa lecture, lorsque l’on commence à lire ce gros pavé de 690 pages car l’auteur nous présente plusieurs personnage, le tout étalé sur des époques différentes.



Qu’est-ce qui pourrait relier Zeno (1940, 1950, 2020), Seymour (2014, 2020), Konstance (2156), Anna, et Omeir (1450), alors qu’ils ne se connaissent pas ?



Sans oublier qu’ils ne sont pas sur les mêmes lignes du temps…



Est-ce que les récit allaient se croiser ? Bonne question, j’en étais à la moitié du roman et je n’en savais pas plus. Il faut ajouter à ces différents récits, des extraits d’un manuscrit, celui d’Antoine Diogène, narrant les aventures (fictives) du berger Aethon à la recherche d’une utopique cité céleste.



L’inconvénient, c’est qu’au début, tout semble décousu, on saute les époques, on passe d’un personnage à l’autre, les chapitres sont courts, ce qui fait qu’à peine remis dans le bain de l’histoire, on resaute déjà dans le temps (ou d’un personnage). L’avantage, c’est que chaque arc narratif est très riche et que les personnages sont travaillés, ne manquant pas de profondeur.



La littérature est au centre de ce récit, que ce soit avec la bibliothèque municipale, avec des textes anciens datant d’avant l’imprimerie ou dans le futur, avec des livres qui sortent de leurs étagères pour s’ouvrir là où se trouve le renseignement que vous avez demandé. Est-ce que la littérature peut aider des gens ? Les sauver ? C’est à ça que le livre va répondre et entre vous et moi, je le pense, oui.



Le bandeau-titre disait "Un chef-d'œuvre"… Heu, c’est peut-être abusé. Bien que des copinautes aient noté, dans leurs chroniques, que cette lecture faisait partie de leurs meilleures.



Non, ce roman ne fera pas partie de mes coups de cœur, et ce, malgré que je n’ai pas grand-chose à lui reprocher, si ce n’est 100 pages en trop, ce qui n’est pas grand-chose lorsqu’on en a 690… Lu en trois jours, ce qui en fait un roman addictif.



Mais… Il ne m’a pas fait vibrer. Le récit me semblait plus écrit pour des jeunes adultes que pour des adultes tout court. L’écriture de l’auteur est agréable, sa plume n’utilise pas des mots compliqués, ses décors étaient bien décrits, les personnages aussi, mais il manquait les émotions pour me faire vibrer réellement.



Beaucoup de sujets de société sont abordés dans ce récit (écologie, les guerres, l’homophobie, la survie, société de consommation,…), hélas, c’est trop lisse, consensuel, sans peps. Limite réducteur…



Il paraît que la critique est facile, ce qui est réducteur, car si l’on reste honnête, la critique n’est pas un art aisé, la preuve en est avec ce roman qui me laisse le cul entre deux chaises : il est lisse, mais j’ai aimé ses atmosphères, son histoire, ses personnages, sa construction. Il ne m’a pas emporté, mais il ne m’a pas déplu non plus.



C’est un sacré pavé et je n’ai pas perçu son épaisseur, je ne me suis pas ennuyée dans son récit, même si je lui reproche une petite centaine de pages en trop. Quant à son final, il m’a bien plu, il était inattendu pour un personnage.



Alors non, ceci n’est pas un chef-d'œuvre, mais ce n’est pas non plus un mauvais roman et il vaut la peine d’être découvert. Aux lecteurs et lectrices ensuite de se faire leur propre avis.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Titre : Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Auteur ; Anthony Doerr

Année : 2015

Editeur ; Albin Michel

Résumé : St Malo, 1945. La ville est pilonnée par les bombes. Werner, orphelin et génie des transmissions électromagnétiques, tente de repérer les émissions clandestines et ainsi, briser la résistance qui subsiste dans les ruines de la ville. De son côté, Marie-Laure la jeune française, survit dans l'un des seul immeuble encore épargné par la guerre. Aveugle, elle attend le retour de son père désespérément. Ces deux destins sont liés. Des prémisses du conflit jusqu'à la libération, les deux adolescents vont traverser le conflit et tenter de survivre à la folie des hommes.

Mon humble avis : Je ne pouvais entamer cette chronique sans vous donner quelques avis glanés ça et là au sujet de ce roman d'Anthony Doerr. Commençons par la presse écrite : sublime et captivant selon le San Francisco Chronicle, Magnifique, émouvant et prodigieux selon The Seattle time. Ambitieux, magnifique et majestueux d'après The Los Angeles Times. Je vous épargnerais les critiques dithyrambiques de l'express ou des échos pour ne pas faire trop long, mais ajoutez à cela des blogueurs unanimes et cela vous donnera une idée de la façon dont j'appréhendais la lecture de ce pavé américain. J'allais oublié le Pulitzer...Il était donc plus qu'improbable d'être déçu par la fresque de Doerr. A ma grande surprise ce fut pourtant le cas, et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. D'abord la construction du texte, des chapitres courts, un rythme censé être percutant mais qui se révèlent rapidement irritant tant le lecteur a l'impression de passer du coq à l'âne. Deux histoires distinctes, celle de la jeune française aveugle et celle de ce jeune orphelin enrôlé dans la Wehrmacht. L'une est répétitive et ennuyeuse, l'autre est plus aboutie mais le déséquilibre est criant et cela pèse sur la lecture malgré les efforts de l'auteur pour tenter artificiellement de nous intéresser au destin de Marie-Laure - l'histoire du diamant notamment, pour ceux qui l'ont lu - Ensuite le style : des métaphores hasardeuses, des comparaisons qui tombent à plat, des phrases alambiquées et surtout des personnages creux, auxquels j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher. Clairement, les critiques de Babelio et autres sites spécialisés me donnent tort, je suis peut-être passé à côté d'un grand roman, peut-être n'ai-je pas compris la dimension 'lumière' en opposition aux 'ténèbres' du conflit, etc,etc. En tout cas je m'y suis ennuyé comme rarement et j'oubliais cette histoire au moment même où je finissais les dernières phrases de cet ouvrage. Une grande déception donc, à se demander si les jurés du Pulitzer 2015 étaient bien les mêmes qui ont accordé leur prix prestigieux à Donna Tartt, Cormac Mac Carthy, Richard Russo ou Philipp Meyer.

J'achète ? : Franchement non, mais encore une fois ce n'est que mon humble avis. Quitte à lire un Pulitzer je te recommanderais le magnifique fils de P.Meyer, le brillant déclin de l'empire Whiting de Russo ou l'inoubliable route de Mac Carthy.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un roman lumineux et tendre malgré la violence de son cadre. La guerre à travers le destin de deux enfants ou comment expliquer que tout n'est pas noir ou blanc. Tout en nuances, on y découvre l'enfer que traversent des humains innocents, quelles que soient leur nationalité ou leur religion, durant la seconde guerre mondiale. Le récit de la destruction de la ville de Saint Malo est d'un intérêt historique incontestable. le tout saupoudré d'une jolie énigme qui rythme le roman et nous transporte du début à la fin. Une perfection à ne pas manquer.
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