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Critiques de Anthony Doerr (587)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Des regards d’enfants sur la Seconde Guerre mondiale, un roman de plus sur cette période troublée du vingtième siècle.



Il s’agit d’un récit discontinu, avec des sections alternant les années et de courts chapitres où on retrouve tantôt l’histoire d’un jeune Allemand orphelin, tantôt celle d’une jeune Française devenue aveugle qui vit avec son père. En Allemagne, c’est l’école d’élite pour les jeunes nazis que Werner peut suivre grâce à ses talents en électronique et en France, c’est Paris occupée, puis la fuite vers Saint-Malo et le bombardement de la ville.



En plus des héros, on retrouve une pléthore de personnages secondaires, par exemple : le serrurier, brillant artisan qui construit pour sa fille des maquettes de la ville afin qu’elle puisse apprendre à s’y retrouver malgré la cécité, les savants du Muséum d’histoire naturelle, l’infatigable Frau Elena qui s’occupe des orphelins et leur donne confiance en la vie, le courageux Frederick qui refuse de contribuer à la torture ou celui d’une petite fille qui ne croit pas à la propagande, la bonne madame Manec qui prend soin de Marie-Laure et fait sa part pour la résistance avec l’oncle Étienne, un vétéran éprouvé par l’autre Grande Guerre.



Même si toutes les aventures ne sont pas toujours tout à fait crédibles, on se laisse facilement emporter, on craint pour les enfants dans l’adversité et on se réjouit des bons moments. Les sections finales de 1974 et 2014 ne m’ont cependant pas séduite et c’est bien dommage, car la chute est importante pour l’appréciation globale du roman.



Au final, c’est une brique de plus de 600 pages qui coulent facilement malgré le sujet peu réjouissant.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Que dire de plus que toutes les critiques dithyrambiques mise à par BRAVO!!!



Voilà un joli roman plaisant à lire malgré le fait que les événements se passe pendant la seconde guerre mondiale.



Ici nous suivons le quotidien de deux jeunes. Marie Laure, française aveugle, contrainte de fuir Paris avec son père pour Saint Malo et de Werner, Allemand orphelin enrôlé par la wehrmacht grâce (ou à cause) de son génie pour les ondes électromagnétiques.





Malgré le contexte historique, Anthony Doerr arrive à captiviter le lecteur dans le destin des jeunes protagonistes. J'ai eu l'impression de lire une poésie de 600 pages tellement l'écriture est agréable et fastueuse.



Je ne peux que recommander ce qui pour moi est un sans faute digne d'un chef-d'œuvre.
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La cité des nuages et des oiseaux

Absolument grandiose ce livre! le fond est magique, la forme extraordinaire! Un vrai labyrinthe de récits, un puzzle littéraire comme jamais lu auparavant. Effectivement il faut mettre toute sa confiance dans A.Doerr pour découvrir les 100 premières pages, mais ensuite on est happé comme jamais. Je ne décroche plus mes yeux et l'aventure file file, et tout ce temps devient pleinement le mien.

Chaque personnage vit plus ou moins consciemment avec le fil rouge du roman, ce récit antique initiatique qui se dévoile au fur et à mesure et à bon escient. le rythme est captivant parce qu'on s'attache à chacun, un peu comme si on lisait trois ou quatre romans en parallèle avec un plaisir toujours plus grand de retrouver leur époque et avancés respectives. Chacun avance à son rythme, presque philosophiquement à ses dépends, pour grossir une histoire commune qui les forge tous et qui les dépasse tous peut être même. L'auteur réussit à tous les lier subtilement peut être en ponctuant des détails, en jouant avec les temporalités, il est magique ce livre je ne sais pas comment il s'y est pris mais incontestablement c'est un chef d'oeuvre oui!



Cette histoire c'est la notre même. Elle vient de loin et va loin, prend toutes sortes de formes pour s'envoler et revenir se poser là où elle a toujours était au fond de chacun.



Fabuleux!

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La cité des nuages et des oiseaux

Je manifeste toujours une certaine méfiance pour ces bandeaux rouges qui attirent l'oeil. C'est un peu comme ces restaurants dans les quartiers touristiques qui haranguent le chaland. Les bons établissements n'ont pas besoin de ça. le bouche à oreille suffit. Les livres c'est pareil. A moins éventuellement de signaler un prix littéraire, sinon laissez tomber les bandeaux rouges. C'est vulgaire et ça n'a pas de sens. Là l'éditeur s'est foulé pour le texte : "un chef-d'oeuvre". Je suis émue par l'inventivité de cette auto promo. Vous imaginez des bandeaux sur tous les livres ? "C'est moyen, mais on l'édite quand même" ou "c'est pas son meilleur roman, mais on l'aime bien" ou encore "peut mieux faire", et même "bon courage". Albin, si vous permettez que je vous appelle par votre prénom (blague), contactez-moi en message privé sur Babelio si vous cherchez des plumes.

Voilà, je ferme la parenthèse bandeau et je reviens à ce roman qui malgré son bandeau, est véritablement un coup de coeur.

C'est un kaléidoscope enchanté sur le pouvoir des livres, leur fragilité, et le lien qui se tisse au travers des âges, entre les lecteurs. J'aurais adoré lire ce roman pendant le confinement pour la perspective qu'il offre entre les époques les lieux, les personnages. C'est envoutant, coloré, un peu magique. L'écriture de Anthony Doerr est limpide, et vous embarque en quelques phrases. Et ce fut un bonheur de se laisser porter, bercer, envoler, enfermer, excéder, aimer, enfuir, voyager, protéger, imaginer, comprendre, apprendre : lire.

Car ce roman est une déclaration d'amour aux livres, aux bibliothèques, à ceux qui les protègent.

Les sauts entre les différentes époques s'enchainent bien, et aucune ne vole la vedette à une autre. On se régale du déroulé et de passer de la vie d'un personnage à celle d'un autre.

C'est une lecture addictive, réconfortante, qui met des étoiles dans le coeur.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Arrêtez de lire ce commentaire et foncez le lire. Et si votre médiathèque préférée ne l'a pas encore, vous pouvez leur recommander de l'acheter...

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir



Saint-Malo, août 1944. Marie-Laure et Werner attendent le cessez-le-feu pour quitter les décombres qui les entourent.

C’est ainsi que débute cette grande fresque qui va prendre son apogée dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale.

Beaux personnages, belles descriptions, rythme apparemment tranquille mais inexorable, le roman nous promène au son d’une certaine poésie et surtout d’une grande humanité à travers cette période de douleur et de mort.

On y écoute de la musique, on relit Jules Vernes et on se prend d’affection pour ces deux enfants qui se débrouillent comme ils peuvent à travers les circonstances.

Un beau roman.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Voici un roman facile à lire, facile à comprendre avec des personnages faciles à cerner (et à aimer).

Au début, j'ai été emballée et j'ai vraiment pensé que j'allais être transportée : les personnages ballottés par l'Histoire, la description des lieux où se situe principalement l'action (Saint Malo), l'intrigue qui se dévoile peu à peu... je le sentais bien.



Le livre est découpé en plusieurs parties correspondant à des périodes différentes. Le récit n'est pas linéaire, il s'organise dans un désordre chronologique légèrement déroutant mais néanmoins assez bien conçu. Le lecteur se pose des questions, les éléments constituant l'histoire ne se mettent en place que progressivement, l'intérêt est donc bien maintenu.



Mais... les parties sont elles-mêmes divisées (ou plutôt saucissonnées) en chapitres très courts (d'à peine une page parfois).

Et là, je me demande pourquoi (?!)

Peut-être pour dynamiser le récit, lui donner du rythme, renforcer le suspense... Sauf que c'est un peu trop. On passe très vite d'un contexte à un autre et du coup, l'ensemble manque d'ampleur. Exit le souffle romanesque sur lequel on comptait.

Face à l'océan, fouetté par l'air du large, le lecteur ne respire jamais à plein poumon, il halète comme un petit chien et s'essouffle.



Il reste tout de même que le roman est prenant et agréable à lire.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Etre américain et choisir de raconter de manière intimiste, avec en point de focale la destruction de la ville de Saint Malo, les destins croisés de deux enfants, l’une française, l’autre Allemand, est assurément un point de vue assez original sur la deuxième guerre mondiale en Europe.

Les relier, elle l’aveugle, lui l’orphelin féru de science et de technique, par des ondes radio transmettant des mots qui font partie de leur histoire à chacun est assurément l’une des belles images de cette histoire, au même titre que celle de la maquette réalisée par le père de Marie-Laure pour l’aider à se repérer dans la ville.



Malheureusement tout cela ne m’a pas suffi pour pleinement adhérer à ce roman, que j’ai eu tout du long le sentiment de survoler. Est-ce la construction en très courts chapitres allant d’un personnage à l’autre et mêlant sans arrêt les périodes ? Est-ce parce que le sens du propos de l’auteur autour de « la lumière que nous ne pouvons voir » ne m’a pas parlé, malgré les infra-lumières qu’il fait naître dans le regard de la jeune aveugle et dans la quête de sens du jeune Werner ? Malgré le plaisir d’un texte très fluide et l’empathie perceptible dont il fait preuve pour ses personnages, une sensation d’artificialité a gênée ma lecture, dont je ne garderai pas le souvenir inoubliable d’un grand Pulitzer.

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La cité des nuages et des oiseaux



Quel roman foisonnant !



Foisonnant à travers les nombreux personnages dont les destins sont si distants et pourtant si entremêlés.

Foisonnant car il nous transporte à travers l'espace et le temps, du Moyen Age jusqu'au 22e siècle, des plaines de Mésopotamie à l'intérieur d'un vaisseau naviguant dans l'espace.

Foisonnant par les nombreux thèmes qui sont abordés à travers l'histoire de chacun.



Et malgré cette abondance d'informations qui parviennent au lecteur dès la première page et même si parfois on se laisse un peu dériver d'un chapitre à l'autre, toujours, on reprend pied. L'ensemble repose sur un récit antique, attribué à Antoine Diogène, et dont le déroulé s'insère entre les chapitres. Chacun des personnages est lié, d'une manière ou d'une autre, à ce conte mystérieux qui met en scène un berger.

Au fur et à mesure de la lecture, on découvrira, avec beaucoup d'enchantement pour ma part, les fils qui relient les personnages et le livre. A la manière d'un puzzle, dont on ne connait rien en ouvrant le roman, les pièces vont peu à peu se rapprocher pour finir par s'emboîter de façon assez magistrale.



Ce roman recèle une part de magie... Une ode aux livres et à la lecture qui peuvent mener à la rédemption. Une vraie œuvre littéraire, qui ne ressemble à aucune autre. Un coup de maître !

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Marie-Laure, une jeune adolescente aveugle, vit à Paris avec son père, serrurier dans un musée. Celui-ci est un véritable artiste avec ses mains puisqu'il confectionne pour sa fille d'admirables reconstitutions de villes. Mais ils doivent fuir Paris et trouvent refuge chez le grand-oncle de Marie-Laure, Etienne, à Saint Malo. En Allemagne, à la même période, Werner Pfennig, un jeune adolescent, est remarqué car il sait réparer avec brio les postes de radios. Il est recruté par la Wehrmacht pour localiser les radios clandestines qui aident la Résistance. Von Rumpel, un dirigeant nazi, est à la recherche d'un diamant qui apporterait l'immortalité à son propriétaire et ses pas le conduisent au père de Marie-Laure. Werner lui, croise la route de la jeune fille mais pourront-ils se comprendre malgré leurs différences ?



Il y a quelque temps que ce roman attendait sur les étagères de ma bibliothèque. Je l'avais acheté car je lis beaucoup d'ouvrages sur la Seconde Guerre Mondiale et j'avais lu de bonnes critiques de celui-ci sur Internet. J'ai apprécié ce livre même si j'ai été moins séduite que prévu vu les avis de lecteurs trouvés.

La construction du roman qui alterne les voix des deux personnages principaux est habile, même si elle étonne un peu au début.

Il y a parfois un lexique très recherché concernant la nature et les animaux et des connaissances érudites qui peuvent surprendre le lecteur.

La partie que j'ai préféré dans ce roman se trouve dans les derniers chapitres, quand Marie-Laure et Werner se rencontrent après avoir vécu des aventures parallèles pendant de nombreuses années et les années suivantes, après la guerre. J'ai aussi été émue et j'ai frémi en lisant l'arrivée des Russes en Allemagne et les horreurs commises par ces derniers.

Si j'en ai l'occasion, je visionnerai le film tiré du livre avec plaisir, quand il sortira.
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La cité des nuages et des oiseaux

Voici un roman inclassable, intelligent, émouvant.

6 personnages principaux et sur un espace temps allant de l'Antiquité à notre futur dans les années 2150.

D'abord il y a Zeno Ninis, vieillard de 86 ans vivant aux Etats Unis , dans l'

idaho à Lakeport . Quand on le découvre , il aide dans une médiathèque. Actuellement il travaille à la mise en scène d'une pièce de théâtre avec des enfants. La pièce de théâtre a été écrite il y a plus de 2 000 ans.

Dans cette même médiathèque , le 20 Février 2020, se tient un jeune homme avec un sac à dos. Il s'appelle Seymour Stuhlman. Il est fragile, hypersensible. Il va commettre un attentat à la bombe.

Dans un autre plan, à Constantinople en 1453, nous faisons la connaissance d'Anna et Omeir. Anna, brodeuse vit avec sa sœur Maria dans la chrétienté de Constantinople. Un vieux professeur lui enseigne le grec ancien.

Omeir lui vit dans la campagne à une centaine de kilomètres de Constantinople. Il est tenu un peu à l'écart en ces temps de démons et de sorcellerie. Il est porteur d'un bec de lièvre. A l'écart de tous , il garde ses bœufs au fond d'un ravin, jusqu'au jour où l'armée du sultan Mehmet le réquisitionne ainsi que ces bœufs pour participer au siége de Constantinople la chrétienne.

Konstance, elle, vit en 2150. C'est une jeune fille qui à la vitesse de 7 million de kilomètre s à la seconde traverse l'espace. Elle vit avec une communauté de terriens dans le vaisseau Argos en route pour Béta Oph 2. Toute cette communauté est managée par Sybil et son Intelligence artificielle.

Tous ces personnages, toutes ces époques, vont avoir en commun un livre ,un codex : La cité des nuages et des oiseaux. Texte écrit il y a fort longtemps et qui conte le voyage et les aventures d'un berger , Athéon, dont les transformations physiques sont le fil directeur de son aventure. C'est notre sixième personnage principal.

Ce texte ancien est attribué à Antoine Diogène.

Le puzzle est en place. Il ne reste plus qu'à se lancer à cœur perdu dans ce labyrinthe.

Anthony Doerr nous aide bien , en fragmentant ces chapitres par personnage et époque. Jamais on est perdu dans cette histoire entre espace temps.

Peu à peu les pièces se mettent en place et les inter actions entre personnages et époques prennent forme.

Ce roman fête le livre, la littérature, la transmission. Le temps est passeur de livres, de texte.

"Un texte, un livre, est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage... Et quand un livre disparait la mémoire connait une deuxième mort " ( p.65)

Ces livres qui unissent entre les époques et qui font reculer l'ignorance.

Anthony Doerr nous livre un roman ample, aux différentes atmosphères et dans lesquelles des personnages tellement humains vivent une odyssée.

En fermant ce livre j'ai fait le parallèle avec les personnages d'un autre livre. Il s'agit de " Les passeurs de livres de Daraya " de Delphine MInoui.

Des jeunes hommes en Syrie, qui sous les bombes à Alep vont sauver des livres et mettre en place une bibliothèque souterraine pour garder la mémoire d'une culture et pour transmettre.

Ces jeunes hommes ne dépareraient pas dans La Cité des nuages et des oiseaux.



"A tous les bibliothécaires passés, présents et à venir." Il n'y a pas de plus belle épigraphe pour ce roman.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

St-Malo, août 1944. La ville fortifiée, dernier bastion tenu par les allemands après la libération de l’ouest de la France, est sur le point de rendre les armes. Tandis que les bombes pleuvent sur les toits, Werner Pfenning et Marie-Laure Leblanc sont sur le point de se rencontrer pour la première fois. Lui est un soldat spécialisé dans la traque des transmissions radio de la résistance. Elle, aveugle, a été recueillie par son oncle après avoir fui Paris avec son père en juin 40. Le roman suit le destin de ces deux êtres que tout sépare, emportés par le tourbillon de la seconde guerre mondiale. Au fil des chapitres, à l’aide de flash-backs remontant jusqu’en 1934, le lecteur découvre comment, chacun de leur coté, ils sont arrivés dans la cité malouine…



Alors oui, ce roman phénomène vendu à 1,5 million d’exemplaires et couronné « livre de l’année » par l’Association des libraires américains est un best-seller en puissance. Un rouleau compresseur à la mécanique parfaitement huilée qui se dévore comme un feuilleton impossible à lâcher. La construction en micro-chapitres rend le récit addictif, comme le fait de suivre sans temps morts les trajectoires parallèles de ses deux personnages qui finiront par se croiser avant de s’éloigner à nouveau. C’est diablement efficace et il est évident que quiconque met le nez dans ce texte sera happé dès les premières lignes.



Après, qu’il ait décroché le Pulitzer 2015 avec un enthousiasme unanime de la presse et des professionnels du livre, j’avoue que cela m’interpelle un peu. Disons que j’attends plus de « littérature » d’un Pulitzer, plus de complexité (comme par exemple avec « Les foudroyés », récompensé en 2010). L’écriture est fluide mais simple, extrêmement simple. Certains passages frôlent le mélo (pour ceux qui l’ont lu, j’ai trouvé l’épisode de la petite Autrichienne assassinée vraiment « too much ») et le coté mécanique de la narration finit par devenir aussi répétitif que prévisible.



Finalement, c’est un grand roman tout public (et il n’y a rien de péjoratif là-dedans) et un formidable page turner. Mais je m’attendais à autre chose. J’avais apprécié la puissance et la maîtrise d’Anthony Doerr dans ses nouvelles (Le mur de mémoire), et le retrouver ici jouer dans un registre efficace mais un peu « facile » m’a dérouté.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La cité des nuages et des oiseaux

Ce n’est pas une machine à explorer le temps mais bien « La Cité des nuages et des oiseaux » d’Anthony Doerr qui réussit remarquablement à nous faire voyager à travers les époques et parcourir les continents, de Lakeport, Idaho, de nos jours, à la chute de Constantinople en 1453 à un futur imprécis à l’intérieur d’une capsule spatiale, en passant brièvement par la guerre de Corée.



Entre fiction historique et science-fiction, ce roman intelligemment construit nous emmène à la rencontre de Konstance, Zeno, Seymour, Omeir et Anna, cinq personnages d’époques et d’horizons différents dont le destin est lié par les 24 feuillets du manuscrit antique en grec ancien d’Antoine Diogène. Un petit codex en cuir, objet de transmission et symbole de la littérature, source de savoir, de réconfort et d’apaisement.



Une ode à la littérature et à l’imaginaire mais aussi une sensibilisation à notre responsabilité sur l’avenir de notre planète et de l’humanité.



Un roman difficile à lâcher dont nous redoutons de voir arriver la fin.



J’ai trouvé qu’il y avait une similitude entre les noms d’Antoine Diogène et d’Anthony Doerr. Reste à savoir si « La Cité des nuages et des oiseaux » pourra lui aussi résister au temps. C’est tout ce que je lui souhaite.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Il est des mensonges qu'il faut tenir aux enfants. Quand l'adulte a compris que la folie des hommes allait les engloutir une fois de plus dans la guerre, ce n'est pas mentir que de les rassurer, même si l'on n'y croit plus trop soi-même.



Mais il est difficile de mentir à une jeune fille aveugle. Mieux que personne elle perçoit les vibrations de la peur qui modulent la voix. Marie-Laure montre pourtant dans l'épreuve plus de courage que les jeunes filles de son âge. Mais lorsqu'en août 1944 des tracts largués par avion enjoignent aux Malouins de quitter la ville, c'est dans le silence qui précède qu'elle comprend le cataclysme qui s’annonce. La libération de la ville commencera par son anéantissement.



Aussi, lorsque la protection de ses parents lui aura été retirée, c'est avec l'égarement et l’énergie du désespoir qu'elle diffusera sur le vieil émetteur de son oncle des messages dont le caractère ordinairement anodin ne l'est plus en ces temps de suspicion et de traque. Dans sa nuit perpétuelle, ils ne sont qu'appels de détresse.



Werner est tout aussi jeune. Petit génie de la radio, il a été repéré par les limiers du Reich. Envoyé en formation à l'école des jeunesses hitlériennes puis expédié sur tous les fronts il participe à la chasse aux émissions pirates des résistants de tous bords. Lorsque parvenu sur le front de l'ouest face à la déferlante des alliés, il capte et localise les émissions de Marie-Laure. Elle devient une cible de plus dans la marche à la victoire promise par le führer.



Construit en patchwork spatial et temporel, ce roman nous fait faire des incursions dans la vie d'adolescents rattrapés par la guerre. Ils en deviennent acteurs à leur corps défendant. La construction est habile et originale, dénuée de la mièvrerie que l'on peut craindre lorsque des enfants sont mis en scène dans un scénario meurtrier.



Il y a certes une chasse au trésor dont on ne comprend pas trop ce qu'elle apporte à l'intrigue. Un diamant exceptionnel a été mis à l'abri des pilleurs de patrimoine. Un officier allemand averti s’y intéresse et le recherche. Sans doute ce surplus d’intrigue s'est-il imposé pour rendre le suspens plus évident à ceux que la modération dans l'épanchement émotif aurait pu décevoir. Mais est-il besoin de rajouter au fantastique lorsqu’on évoque des adolescents dans la guerre ?



La sobriété et la rareté dans l'effusion romanesque donne d'autant plus de force aux sentiments lorsqu'ils s'extériorisent. C’est un roman intéressant.





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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce roman a obtenu le prix Pulitzer 2015 de la fiction. C'est un gage d'une qualité littéraire tout à fait méritée car l'ouvrage est remarquablement construit et écrit. Cela n'empêche pas Toute la lumière que nous ne pouvons voir et ses 600 pages d'être aussi facile à lire qu'un best-seller estival et aussi palpitant qu'un thriller.



De très courts chapitres s'enchaînent pour suivre, alternativement et presque en simultané, la vie de Marie-Laure, une jeune parisienne aveugle, et celle de Werner, un jeune allemand orphelin, entre 1934 et 1944. Leurs parcours sont tracés inexorablement par L Histoire.

Pour Marie-Laure, c'est la drôle de guerre, l'exode, puis la vie sous l'Occupation à Saint-Malo où son père a de la famille. C'est aussi la Résistance par le biais d'un vieil émetteur radio retrouvé dans le grenier secret de la maison familiale.

Werner suit la formation des jeunes nazis : embrigadement, culte du chef et du sacrifice, éradication de la sensibilité et de la conscience. Passionné par les radio-transmissions, il fait partie d'une unité de détection d'émetteurs clandestins qui sillonne l'Europe.

L'unité de Werner est envoyée en Bretagne à l'été 1944, juste avant les bombardements alliés qui conduiront à la libération de Saint-Malo, bombardements destructeurs et meurtriers qui sont décrits en contrepoint tout au long du roman.



Marie-Laure et Werner se rencontrent-ils ? Dans un roman comme celui-ci, construit pour captiver le lecteur, on a forcément la conviction que la rencontre se produira, qu'elle est prédéterminée, logique, que les parcours personnels des deux jeunes gens les mèneront inéluctablement à se croiser. C'est tout le talent du romancier de nous conduire à cette conviction. Dans la vraie vie, ça fonctionne dans l'autre sens : on rencontre tous les jours des tas de gens, fortuitement. Ils sont juste au même endroit que nous au même moment ; avant et après ce moment, ils ont leur propre parcours, lequel parcours n'a d'intérêt pour nous que parce qu'il y a eu rencontre.



Tout le roman est conjugué au présent ; cela donne le sentiment de vivre en direct les évènements et la vie quotidienne des personnages. Au début, avant la guerre, pendant l'enfance de Marie-Laure et de Werner, les phrases sont courtes, très simples – sujet, verbe, complément – ; presque de la littérature pour enfants. Au fur et à mesure de l'histoire et de son développement tragique, les phrases s'allongent, les tournures gagnent en complexité, le rythme de l'écriture s'accélère dans un crescendo qui aura nourri ma tension de lecteur jusqu'au dénouement.

Dénouement qui n'est pas la fin du roman. Comme dans les histoires vécues, l'auteur met en scène les survivants, 30 ans, 70 ans plus tard. La vie a continué, les blessures ont cicatrisé ; les questions sans réponse le restent, pour toujours.

Ma tension retrouve son niveau normal, je lis les dernières pages avec sérénité, tranquillement. Quand je referme le livre, je me dis que j'ai passé un bon moment.



Quelques jolis passages. Je garde celui-ci :

Le clair de lune reluit et ondule ; les nuages brisés défilent au dessus des arbres. Partout volent des feuilles. Mais le clair de lune n'est pas agité par le vent ; ses rayons, ou ce qui y ressemble, transpercent les nuages, l'air ! Ils restent suspendus au dessus de l'herbe qui se déforme.

Pourquoi le vent ne fait-il pas bouger la lumière ?


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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La cité des nuages et des oiseaux

Je m’attendais à beaucoup de ce roman d’Anthony Doerr et j’ai eu encore plus. Au delà des nuages et des oiseaux, j’ai découvert une cité, une cité où la littérature est prédominante, où l’imaginaire confond les sceptiques et l’histoire se mélange au passé, au futur, et où le présent fait son frais, disant je sais, je sais…

Cette lecture me donne le goût d’argoter à propos de 24 folios dans un codex antique, de pérambuler dans un univers où les bibliothécaires sont les héros et les livres, leurs glaives.

Ce livre est ambitieux, il tisse des fils qui se rejoignent au moment où on s’y attend le moins. Chacun des personnages a une place importante dans l’écheveau de l’histoire.



Ainsi font les dieux, ils tissent les fils du désastre à l’étoffe de nos vies, afin d’inspirer un chant pour les générations futures.



Anna et Omeir vivent chacun à leur façon le siège de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmet II. Seymore, jeune autiste tellement sensible que la nature est sa seule passion et une chouette, son unique amie. Zeno, en 2020, prépare une pièce de théâtre avec cinq jeunes comédiens et s’apprête à vivre une rencontre bouleversante. Et ma préférée, Konstance 14 ans qui est née et vit à bord d’un vaisseau spatial nommé Argos au 23e siècle.

L’imagination de l’auteur relie les fils des cinq personnages plus les histoires de fond, le tout comme un casse-tête, dans un univers qu’il connaît bien, l’Idaho. Il s’est inspiré de réels événements pour la trame de ce livre et on retrouve dans son travail sa fascination pour la science, la technologie et le monde naturel et l'importance de prendre soin de la planète pour les générations futures. Il met également de l’avant l’importance de l’histoire avec un livre datant de la Grèce antique, écrit par Antoine Diogène.



« Parfois, les choses que nous croyons perdues sont simplement cachées, attendant d’être redécouvertes. »



« … c’est par l’oubli que le monde soigne ses plaies. »



Ce récit est magistral. Je ne saurais en dire plus sans révéler des choses qu’il vaut mieux découvrir par soi-même. Ce livre donne le goût de la lecture, l’envie d’une planète plus saine, l’espoir dans une mémoire collective. Un grand roman.



Merci à ma mère Fernande, qui a cultivé les jardins et les bibliothèques de ma jeunesse.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

L'histoire touchante de deux enfants qui vont grandir dans le tumulte et les fracas de la seconde guerre mondiale.

Marie Laure, vit à Paris et accompagne son papa à son travail, au musée des sciences naturelles, depuis qu'elle est devenue aveugle. Elle y acquière une passion pour les coquillages et les êtres vivants en général.

Werner vit en Allemagne, dans un orphelinat. Il y développe une passion et un don précoce pour la radio et les machines électromagnétiques.

Dans son très long roman Anthony Doerr raconte quatre années de leur fin de jeunesse à leur adolescence. En alternant les deux histoires il va nous démontrer comment chacun des deux vont prendre parti dans le conflit.

Plusieurs éléments de leur propre histoire aiguisent la curiosité du lecteur qui se demande quand Marie Laure et Werner vont se rencontrer et dans quelles conditions.

Un livre passionnant qui se dévore. Le personnage de la jeune aveugle est particulièrement bien campé ; elle est courageuse et ingénieuse et irradie le lecteur de sa chaude lumière.

Une histoire à la forme originale qui démontre que les gens sont ennemis malgré eux ; dans un autre contexte, ils auraient pu être amis.



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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un conflit, deux pays : l'occupant et l'occupé. On verra se croiser le récit de vie de deux adolescents dont les destins seront changés à jamais. Chacun a sa part d'ombre et de lumière. Ils subiront l'occupation, l'invasion, les camps de travail, les privations, la famine, la peur et tout l'horreur de la guerre.

Ce roman est un pur concentré d'addiction. La narration polyphonique et des chapitres courts dynamisent le récit. L'introduction d'un événement extérieur et fictif, la quête d'un diamant qui porterait malheur à celui qui le trouve, donne un rythme intéressant à l'histoire.



L'auteur parvient à dominer un lourd sujet historique et à lui donner de la chair grâce à un récit savamment construit et à des personnages attachants.

Si ce roman était une couleur, ce serait certainement le gris. Grises comme les rues de Paris et de St-Malo, comme l'école de recrues à Berlin, comme les cheveux des prisonniers dans les camps, comme le moral des soldats, comme la mine des courageux résistants…



Ce roman a une façon unique de rallumer une étincelle dans les souvenirs sombres de cette triste période de l'Histoire. En écho il y a la résilience qui nous fait recommencer encore et encore et l'espoir qui fait croire qu'il y aura toujours une clé pour chaque serrure, une solution pour chaque problème, même si certaines blessures sont inguérissables.



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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Magnifique roman de 610 pages, d'une richesse exceptionnelle, qui nous entraîne de 1934 à l'occupation allemande, de Paris à Saint-Malo en passant par l'Allemagne.

Nous découvrons l'histoire simultanée de Werner, jeune orphelin allemand et de Marie Laure, jeune française devenue aveugle à 6 ans.

De courts chapitres alternent et nous suivons leurs parcours respectifs qui vont finir par se croiser, l'écriture est fluide et le récit toujours lumineux malgré l'époque historique choisie.

L'histoire est fabuleuse et le talent de l'écrivain indéniable, j'ai beaucoup aimé et vous invite vivement à lire ce livre, si ce n'est déjà fait.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce livre est ...

magnifiquement écrit. Anthony Doerr, ricain de son état, réussi à nous raconter une histoire qui se déroule durant la seconde guerre mondiale entre Allemagne et France, ceci avec une plume magnifique (oui je sais, je me répète, mais c'est pas grave !).

Tout y est : l'horreur, la violence, la douleur, la faim, la peur, les atrocités, ... Mais bien heureusement il n'y a pas que cela. Il y a aussi et surtout les lieux, les gens, ... Et quand Anthony les raconte et c'est comme si j'y étais, si je les connaissais, je les aimais (ou pas !)



Ce n'est pas une histoire qu'il nous raconte, mais deux histoires.

Celle de Marie-Laure, jeune française, aveugle et résistante, que l'on suit de Paris à St Malo. Et Celle de Werner, allemand, petit génie des radios transmissions et enrôlé dans la Wehrmacht plutôt que de descendre dans la mine. Avec Marie-Laure, tout est sensations, touché, odeurs ... Avec Werner tout est ouïe mais aussi plus terre à terre. On sent qu'un lien les rattache, sans qu'ils se connaissent pourtant. Ils se rencontreront oui, furtivement ... Et là, ces liens prendront forme et vie.



Ce livre est composé de très courts chapitres qui alternent entre les différents personnages et périodes. Ce qui fait qu'il est totalement addictif !

Un tout petit bémol pour un passage qui m'a semblé être "à part" dans le livre. Sorte de passage "surnaturel" qui m'a un peu déboussolé (celui avec la petite fille autrichienne). Mais c'est assez court et cela n'enlève rien à la beauté du livre.



Alors si vous aimez l'histoire, la vie, les gens, les sciences naturelles, Jules Verne, Saint Malo, la guerre vue autrement, ... N’hésitez pas !
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Marie-Laure, petite fille aveugle, vit à Paris avec son père.

Werner, fou de technologie, vit dans un orphelinat en Allemagne.

Nous sommes au début des années 30 et le conflit à venir est inévitable.

Qu'est-ce qui relie ces deux là ?

C'est ce que raconte ce roman.

De très brefs chapitres alternent entre le vie de l'un et l'autre de ces 2 enfants qui commencent leur vie d'adulte.

Malgré les 610 pages, cela se lit très vite et très aisément avec toutefois quelques longueurs sur la fin.

Bien sûr, nous voulons savoir si leurs chemins se croiseront.

Il est question d'amour d'un frère pour une soeur, d'un père pour sa fille, d'amitié, de loyauté et de trahison. Il a de la folie aussi.

Il est surtout question de rédemption.

Le style est fluide et nous avons la sensation de sentir l'odeur iodée de la mer et de vivre le siège de Saint Malo.

Ce n'est certainement pas un chef d'oeuvre comme le titre le Library Journal mais un roman séduisant, une fresque très agréable à lire.
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