AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anthony Doerr (587)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La cité des nuages et des oiseaux

Ce roman entremêle les époques et les destins.





Konstance, une jeune fille, est née à bord de l’Argos, un vaisseau interstellaire en forme de disque. A l’intérieur, vivent quatre-vingt-six personnes. Seules vingt-trois personnes se souviennent de la Terre, les autres ne l’ont pas connue. Comme Konstance, leur vie a commencé dans le vaisseau. Tous leurs besoins sont comblés par Sybil, une intelligence artificielle. Grâce à celle-ci, ils peuvent s’alimenter, ils ne sont jamais malades et ils ont l’espoir. Sybil conserve la mémoire de l’humanité. Elle « contient le savoir collectif de notre espèce […] Elle sauve de l’effacement et de la destruction le patrimoine de l’humanité tout entière. » (p. 135) Konstance représente le futur.





Anna vit à Constantinople, au XVe siècle. Elle est orpheline. Au couvent, elle partage sa cellule avec sa sœur, Maria. A l’atelier dans lequel elle est forcée de travailler, elle est surnommée Peine Perdue, car elle ne retient pas les points de couture qu’elle apprend. En effet, la tête de la petite fille est remplie de questions. Quand elle a huit ans, elle entend, par une fenêtre, des mots scandés en grec. Ils racontent l’histoire d’Ulysse. Elle découvre, alors, le pouvoir des livres. A trois cents kilomètres, à la même époque, habite un garçon, prénommé Omeir, condamné à l’exil, en raison d’une malformation à la bouche, qui évoque un bec-de-lièvre. Anna et Omeir sont l’image du passé.





En 2020, dans l’Idaho, deux personnages évoluent à un étage de distance, dans une bibliothèque. Le premier est Zeno, un vieil homme. Dans les années 1950, les bibliothécaires lui ont fait percevoir un autre monde que le sien. Ces connaissances l’ont réconforté, pendant la guerre de Corée, alors qu’il était prisonnier. Pendant sa captivité, il a appris le grec. Le deuxième, Seymour, est entré dans l’édifice avec une bombe. Atteint d’un trouble qui semble être l’autisme, il n’a jamais pardonné la mort de celui qu’il avait baptisé Ami-Fidèle. Les livres lui avaient enseigné que l’objet de sa fascination était une chouette cendrée. L’animal est mort par la faute des hommes. Zeno et Seymour sont la trace du présent.





Quel est le lien entre ces personnages ? Nous passons de l’un à l’autre, sans parvenir à les relier. Cependant, nous percevons que leur histoire est rattachée au Codex Diogène. En effet, des passages de celui-ci coupent le récit et le rythment. Seuls vingt-quatre feuillets ont été sauvés et une partie du texte a été effacée par les moisissures. Il est intitulé La Cité des nuages et des oiseaux et est, probablement, daté de la fin du premier siècle après J.C. Il est attribué à l’auteur grec Antoine Diogène. Il relate le voyage d’un berger vers une utopique cité céleste, parsemé d’aventures et de transformations. Dans le prologue, Diogène affirmait qu’il avait découvert cette histoire dans une tombe de la cité antique de Tyr.





Malgré ce fil conducteur, nous ne parvenons pas à distinguer les passerelles entre les époques, ni celles entre les personnages. Nous sommes entraînés dans une ronde, dont nous ne maîtrisons pas les pas, le tempo et la durée. Pourtant, nous nous laissons porter, comprenant qu’Anthony Doerr nous révélera les détails, lorsque nous serons prêts à les entendre. Il nous rappelle que le voyage est aussi important que la destination et nous savourons les étapes de ce périple mystérieux, de ces odyssées multiples.





Ce roman est une ode à la littérature, au pouvoir de la lecture, à l’espoir et à l’humanité. Il m’a captivée et je l’ai aimé follement, pourtant, je ne parviens pas à en expliquer les raisons : c’est un voyage intérieur, qui est aussi universel. Il est comme une expérience personnelle et collective à la fois. C’est un poème sur les Hommes, dans leur diversité, avec leurs différences, leurs ambivalences, leurs possibilités de rédemption, etc. C’est aussi un merveilleux hommage aux livres qui sauvent et qui sont la mémoire de l’humanité.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          152
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Deux vies parallèles que le destin va rapprocher alors que rien ne les prédestinaient à se rencontrer.

Deux enfants vivent leur vie déjà marquée par leurs difficultés respectives. L'un est orphelin, Werner, et vit dans un foyer avec sa sœur en Allemagne, l'autre, Marie-Laure, est une jeune fille qui est devenue aveugle et grandit en plein Paris.

Nous sommes à la veille de la 2nde guerre mondiale et cet événement historique va bouleverser leur enfance et leur construction.

Les éléments rassurants et qu'ils ont réussi à construire avec leurs proches va s'effriter petit à petit pour laisser la place aux aléas et aux difficultés engendrées par la guerre.

Par le biais de récits croisés et de flashback, les deux jeunes se retrouvent dans une ville côtière, Saint Malo, le tout habilement combiné autour d'un fil rouge.



La roman est écrit au présent, ce qui m'a permis de m'immerger totalement dans ce roman, tantôt dans la peau de Marie-Laure avec sa perception d'aveugle, tantôt dans la peau de Werner, à travers les ondes radios.

Une approche originale et inhabituelle qui offre une lecture intéressante et prenante.
Commenter  J’apprécie          150
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Je n'avais pas lu de romans aussi poignants depuis bien longtemps ! La plume d'Anthony Doerr est fluide, juste, sensible et capable de happer le lecteur - en tout cas, c'est ce que j'ai ressenti.

L'auteur nous entraîne au coeur de la Seconde Guerre mondiale, mais à la différence de certains romans manichéens, il n'y a pas de prise de position. "Juste" l'histoire de deux enfants : Marie-Laure Leblanc, jeune fille aveugle française vivant à Paris avec son père et Werner Pfennig, jeune garçon orphelin allemand.

Leurs vies, que tout oppose, permettent d'appréhender le conflit de deux points de vue différents. Le choix des mots, le rythme, la manière de raconter l'histoire rendent mieux l'horreur de la guerre que n'importe quelle opinion.

Sans rien dévoiler, la fin de cette histoire en point d'orgue est dans la continuité du récit. Oui, la guerre fait ressortir ce qu'il peut y avoir de pire dans l'espèce humaine ; oui, elle a été cause d'actes monstrueux faisant souffrir les victimes et leurs familles ; mais quand viendra le moment, la vie devra pourtant continuer.
Commenter  J’apprécie          150
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Pendant la deuxième guerre mondiale, une magnifique histoire avec deux personnages que tout oppose au départ. D’un côté, il y a Marie-Laure, jeune fille aveugle, qui vit avec son oncle à Saint-Malo où ils participent à leur façon à la résistance. De l’autre, Werner, jeune allemand prodige des transmissions, vivant d’abord dans un orphelinat avec sa sœur, puis recruté par l’armée nazie pour traquer les communications interdites. L’histoire commence en août 1944 pendant le bombardement de Saint-Malo, mais repart ensuite quelques années en arrière et nous suivons alternativement la vie de l’un ou de l’autre, qui les rapproche peu à peu. Les chapitres courts s’enchaînent sans temps morts, l’histoire est prenante, mais nous permet aussi de découvrir deux aspects particuliers et peut-être méconnus de la seconde guerre mondiale : le bombardement de Saint-Malo côté français, mais aussi l’embrigadement des jeunes allemands dans la jeunesse hitlérienne, puis le nazisme et dans la guerre. Werner, comme Marie-Laure, semble emporté dans un mouvement auquel il ne peut résister, et pourtant chacun des deux finit par agir selon ses propres convictions, au péril de sa vie. Une histoire passionnante et poignante que j’ai beau coup aimée, premier coup de coeur de 2017 !
Commenter  J’apprécie          151
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Anthony Doerr nous projete à Saint Malo au moment de la Seconde Guerre Mondiale. On y rencontre Marie-Laure, jeune fille aveugle et Werner, soldat allemand : deux destins, deux vies différentes qui vont pourtant se rencontrer.

La première vit au début de la guerre seule avec son père serrurier au Muséum d'histoire naturelle à Paris. Le second, orphelin, doué en électromagnétique est recruté par les jeunesses hitlériennes puis la Wehrmacht.



Par chapitres courts, le lecteur apprend à connaître Marie-Laure et Werner. La radio, véritable outil de propagande, petit bijou technologique de l'époque, est en plein cœur du récit, tout comme un mystérieux diamant immortel...

Il vaut mieux que je ne vous en dise pas plus mais une chose est sûr : dès que vous commencez ce roman, vous ne le lâchez plus ! On a l'impression de revenir dans cette période sombre de l'Histoire mais je ne saurais l'expliquer les personnages sont tellement bien construits, tellement humains qu'une lumière ressort de ce livre, une lumière humaine très positive. Les retours en arrière puis en avant (entre le début de la guerre et 1944) sont très bien maîtrisés. Pour moi, Anthony Doerr est un génie !



Vous l'aurez compris, c'est une petite pépite que nous avons là !



En somme, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est un très beau roman qui nous transporte dans une infime lumière humaine. Un véritable chef d'oeuvre et le Pulitzer est en soi mérité !
Commenter  J’apprécie          150
La cité des nuages et des oiseaux

Trois époques bien distinctes, des espaces géographiques très différents, des personnages attachants que l'on suit dans leur quête d'une vie meilleure, un conte pour les rassembler. Et en fin de compte le pouvoir du livre sur l'humanité au fil des siècles. C'est assez déstabilisant mais bribe par bribe on arrive à assembler le puzzle.



Je suis bien embarrassée pour dire ce que j'ai ressenti à la lecture de La Cité des nuages et des oiseaux.. Je garde en tête la poésie de certains passages, le réalisme de la détérioration de notre planète, la difficulté de se faire accepter quand on n'est pas comme les autres quelque soit l'époque. Par moments je m'y suis ennuyé, j'ai trouvé des longueurs. Et pourtant je souhaitais tellement savoir où me conduirait ce voyage que je n'ai pas abandonné ces 700 pages.



En conclusion, oui j'ai continué à tourner les pages (en référence au résumé du dos de couverture) et finalement je n'ai pas été déçue ...

Commenter  J’apprécie          140
La cité des nuages et des oiseaux

Nous sommes là dans un un kaléidoscope où chaque lecteur peut voir les propres images de son propre imaginaire.

Par petite touche l’auteur met en place un puzzle de dix-milles pièces qui va finir par se dévoiler devant nous et nous éblouir par l’intensité de sa révélation.

Oui je sais tout cela est bien mystérieux mais c’est que ce livre lui aussi a ce petit air hermétique et énigmatique.

Il faut dire que ce roman incroyable est fondé sur le fait qu’un manuscrit ancien traverse le temps, et que celui-ci unirait le passé, le présent et l’avenir de l’humanité. Et à celui-ci est aussi relié le destin des personnages que nous allons suivre sur près de 700 pages.

Il y a la Anna, orpheline, et sa soeur Maria. Anna est brodeuse à Constantinople en 1453 alors que le sultan Mehmet II s’apprête à attaquer la ville. Il y a là aussi Omeir, un jeune bouvier qui a été enrolé de force avec ses bœufs dans l’armée du sultan. Anna préfère les livres à la broderie, Omeir lui préfère ses bêtes aux humains qui l’entoure.

Et puis en 2020, dans une bibliothèque de l’Idaho, Zeno Ninis fait répéter des comédiens sans savoir qu’il est sur le point de croiser la route d’un jeune terroriste Seymour. Zeno est un vétéran de la guerre de Corée qui a su guérir ses blessures de guerres invisibles grâce à la littérature que deux bibliothécaire lui ont fait découvrir. Seymour lui est en colère et en perdition, ce jeune homme différent a perdu ses repère et la vengeance l’anime quand il rencontre Zeno.

Enfin…Dans un futur indéfini, Konstance, 14 ans, vit à bord d’une capsule spatiale, l’Argos, accompagnée par une IA nommée Sybil. Elle est en route vers Beta Oph2 où peut-être un jour les humain pourront vivre.

Et tous ces personnages et quelques autres sont liés par un même texte. Un unique texte qui pousse les hommes

Ici Anthony Doerr entrecroise avec une maîtrise éblouissante le destin de tous ses personnages. Il nous dessine une fresque d’une beauté saisissante, où je l’avoue j’ai eu un peu de mal à entrer, mais une fois que j’ai vu celle-ci se dévoiler, j’ai tout de suite était envoûtée.

J’ai adoré ce roman protéiforme qui mêle les genres avec brio. Un roman choral qui joue et se joue des époques et de ses protagonistes. Anthony Doerr a un réel talent de conteur, c’est indéniable.

Bref nous avons ici un roman comme on n’en rencontre peu et qui nous délivre un message simple, très simple même. Le livre, la lecture, les textes, la littérature et la fiction, si on les sauve, finiront par à leur tour sauver l’humanité.

Oui rien que ça !

J’ai adoré le livre…Forcément, car en plus notre auteur dédicace ce livre dans une ‘épigraphe qui dit : « A tous les bibliothécaires passés, présents, et à venir ».


Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          141
La cité des nuages et des oiseaux

Wahou ! Ce livre c'est plusieurs livres qui mènent à un livre. Ce livre, c'est aussi le pouvoir des livres sur notre société, l'indispensable pouvoir. Si vous ne devez en lire qu'un sur cette rentrée littéraire, c'est celui ci, d'autant plus que vous aurez l'impression de lire une multitude de livres.

C'est d'autant plus dur à résumer tant ce roman est riche d'histoires, de toutes périodes, de tout univers.

Hymne aux livres et réflexion écologique et sociétale se mêlent pour former mon coup de cœur de cette rentrée
Commenter  J’apprécie          140
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un roman dense, riche qui met en scène des personnages très humains auxquels je me suis attachée et que j'ai dû abandonner à regrets, triste. Il a pourtant fallu un peu de temps pour que j'apprécie le texte qui comporte des chapitres souvent très courts et qui concernent des lieux, des dates, des personnages différents. J'ai dû me reconcentrer chaque fois au début de ces différentes parties et je reconnais que cela a un peu gâché mes premières pages. Avant de parler du positif, je me permets de signaler la complexité de certains détails un peu trop techniques à mon goût, une sorte de lenteur qui alourdit le texte et l'allonge inutilement. Pour le reste, c'est un excellent roman sur l'amour (filial, familial, paternel...),sur les atrocités de la guerre, sur la cupidité, sur la pudeur des sentiments, sur la solidarité, sur la volonté. J'ai lu avec empressement les méthodes "d'enseignement" des Nazis qui m'ont écoeurée et m'ont fait monter la larme à l'oeil. Les personnages sont (presque!) tous exceptionnels. Leur droiture, leur humanité, leurs questionnements, leur courage, leur résilience en font des hommes et des femmes d'exception. Le rôle joué par les personnages féminins est primordial et extrêmement bien décrit. Les nombreuses références utilisées par l'auteur et présentées à la fin du livre témoignent de son travail sérieux et fouillé. je terminerai par une anecdote "personnelle", en parlant de la guerre, mes grands-parents parlaient de "génération sacrifiée", c'est en lisant ce roman que j'ai vraiment compris le sens de cette expression.
Commenter  J’apprécie          140
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Il y a du savoir-faire dans ce roman qui se lit très facilement.

Sur fond de seconde guerre mondiale des protagonistes des deux camps et en même temps du même, celui des malgré eux, vont leur chemin qui vont fatalement se rencontrer.

Je ne me suis pas ennuyé j´ai même été touché par l´émotion, je suis un grand sensible, mais je n´ai pas été emporté.

Une bonne documentation technique et géographique n´arrive pas à faire oublier deux écueils majeurs :

- Des caractères qui, sans être manichéens, manquent d´épaisseur pour qu´ils soient marquants.

- Une traduction très sujet-verbe complément limite robotisée.

Pas un grand Pulitzer, c´est sûr.



Commenter  J’apprécie          143
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Un roman américain dont l'histoire se déroule pour une grande partie non seulement en France, mais en Bretagne et encore mieux à Saint-Malo !! je n'ai pas résisté longtemps et les 610 pages ont été lues en quelques jours .



Un grand nombre de personnages français et allemands, plus ou moins intéressants, traversent ce roman mais les principaux sont Marie-Laure(française) , jeune fille aveugle et Werner (allemand) jeune homme passionné de transmission électromagnétique.



le livre , constitué de très courts chapitres, nous immerge de façon alternée d'une part dans les années 1940 (1940,1941 et 1942) et l'année 1944 et d'autre part dans la vie de Marie Laure et de Werner. Les 2 derniers chapitres nous ramènerons vers des époques plus récentes 1974 et 2014.







Marie-Laure vit à Paris avec son père, gardien des clés du muséum d'histoires naturelles.



En juin 1940 son père , porteur d'un trésor du Muséum, se réfugie avec elle à Saint-Malo chez son oncle.



Werner, orphelin, vit avec sa sœur dans un orphelinat. Sa passion pour les transmissions électromagnétiques lui permettra d'échapper à la mine mais il sera envoyé dans l'armée où son rôle sera de repérer les radios clandestines de la résistance française.



la vie des deux jeunes héros est parallèle, ils se rencontreront (page 533) juste quelques heures lors de la libération de Saint-Malo.



Ce roman nous raconte une très belle histoire qui se déroule principalement en France pendant la 2eme guerre mondiale, son écriture est très fluide (il est bien traduit), la brièveté des chapitres facilite sa lecture et nous entraîne de page en page.





Ce livre m'a plu et je l'ai lu avec plaisir, mais comme plusieurs lecteurs je reste un peu sur ma faim. j'ai l'impression qu'il lui manque une dimension pour devenir un très grand roman américain.

















Commenter  J’apprécie          140
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Lorsque la lumière ne peut plus être captée par les yeux, elle va directement toucher le coeur des êtres sensibles.

Dans ce roman doux et profondément humain, l'auteur va nous montrer comment malgré les évènements, ici le théâtre de la 2ème guerre mondiale, une femme et un homme que l'histoire humaine tente de séparer à tout prix, vont voir leur chemin peu à peu se rapprocher jusqu'à s'entremêler pour faire face à la violence de la réalité et changer leur destin.

D'un côté Marie-Laure, qui a perdu la vue durant son enfance et, sous la menace de l'invasion allemande, doit fuir Paris avec son Père pour se réfugier à Saint-Malo. de l'autre, Werner, qui vit dans un orphelinat allemand avec sa soeur et se prend de passion pour les radios et l'électronique jusqu'à être enrôlé dans l'armée nazie pour traquer les transmissions clandestines. D'après la loi inique et aveugle des puissants, ils sont ennemis.

Mais l'âme transcende les décisions des Hommes et de simples ondes électromagnétiques captées par les postes radio que Werner rafistole depuis ses 10 ans vont peu à peu les mener l'un à l'autre. Et toute cette lumière que Marie-Laure ne peut plus voir va pourtant briller dans le coeur de Werner quand l'étincelle des sons qui inondent peu à peu son esprit va allumer le feu de l'amour. Un amour sobre et profondément altruiste qui va changer leur destinée à tous les deux.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui mêle à l'Histoire une épopée romanesque. Les personnages sont attachants et ont une vraie stature, que ce soient les deux héros ou leurs proches. Chacun est pris à sa façon, entre résistance, batailles et survies, dans les affres de la guerre, mais tous ont en commun un caractère bien trempé et une indéniable sensibilité. Cela offre une lecture pleine d'émotions et d'actions avec un petit côté mystérieux amené par la quête de cet adjudant allemand parti à la recherche d'une pierre légendaire, l'Océan de Flammes, conservé par le père de Marie-Laure. La narration est délicate, les chapitres courts s'enchainent à merveille pour nous plonger dans cette période de souffrances autant que de convictions, de courages et d'espérances. La bienveillance qui accompagne la vaillance des actes nous rappellent aussi que dans ces moments sombres, ces valeurs sont une lumière qui peut guider le monde vers ce qu'il peut offrir de plus beau. Si j'ai une « déception », elle réside dans le côté éphémère de la rencontre entre les deux héros et le sort que l'auteur assigne à leur existence. J'aurais aimé qu'ils ne soient pas pris dans l'urgence de la situation mais ce parti pris donne aussi sa noblesse et sa gravité au sort des deux héros qui, sous les bombes et dans les gravats, n'auront jamais cessé de vivre le coeur ouvert, reliés par ses ondes radios, invisibles pour les yeux, émises des années auparavant et qui auront scellé leur avenir.

Une lecture lumineuse qui résonne comme une ode à l'humanité et à l'espoir.
Commenter  J’apprécie          130
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Tout de suite après ma lecture et mon coup de cœur pour La cité des nuages et des oiseaux de Anthony Doerr en octobre 2022, j’ai fait l’acquisition de Toute la lumière que nous ne pouvons voir, paru en 2015 toujours chez Albin Michel. Ce roman a reçu le Prix Pulitzer de la fiction et est en cours d’adaptation en mini-série sur Netflix (sortie début novembre).



Ce roman nous entraîne, du Paris de l’Occupation à l’effervescence de la Libération, dans le sillage de deux héros dont la guerre va bouleverser l’existence : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance.



J’ai été à nouveau subjuguée par la beauté de la plume d’Anthony Doerr (et par l’excellente traduction !). J’ai retrouvé son caractère totalement addictif, renforcé par la construction en roman choral. Les points de vue s’alternent au fil des chapitres ainsi que les temporalités. Cela nous permet de vivre de l’intérieur l’arrivée des Allemands, leur occupation, l’exode mais aussi, avec le point de vue de Werner, nous assistons à la montée du nazisme, l’embrigadement des jeunesses Hithlérienes et sa prise de conscience face à tout cela.



L’auteur a un don indéniable pour nous conter et entremêler les destins de ses personnages auxquels on ne peut que fortement s’attacher. J’ai vécu au fil des pages aux côtés de Marie-Laure et de Werner. J’ai tremblé pour eux. J’ai senti les immeubles trembler sous les bombes. A mes yeux, la force de ce roman réside dans sa capacité à faire ressortir de la beauté de cette période sombre de notre histoire !



Je deviens officiellement une fan de Anthony Doerr, même si je conserve une petite préférence pour La cité des nuages et des oiseaux pour son petit côté Fantasy / Fantastique Je viens de regarder le teaser de la mini-série adaptée de Toute la lumière que nous ne pouvons voir et je l’ai trouvé particulièrement émouvant et donc en droite ligne avec ce que j’ai ressenti pendant ma lecture / écoute !

Commenter  J’apprécie          132
Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Voi un bon gros pavé de plus de 1000 pages écrit par le talentueux Anthony DOERR et couronné du prix Pulitzer en 2015.

Une fresque historique qui se passe durant la dernière guerre mondiale et qui nous raconte le destin de 2 enfants Marie -Laure jeune française aveugle et Werner orphelin allemand enrôlé dans la weermacht grâce à son génie des communications. Leurs deux destins finiront par se croiser brièvement à St MALO sous les bombes.

L 'histoire se lit facilement,l' écriture fluide est emplie de détails qui nous rendent toujours plus reels les événements .On s' attache aux 2 héros innocents et courageux qui font face à leur jeunesse brisée. Ce roman empreint d' une grande humanité et de beaucoup de sensibilité effleure également mais sans trop s y apesantir , les " petits"drames de cette guerre : par exemple, la mort inutile d' une mère et sa petite fille,le destin tragique de Frédérick l'ami de Werner."ce que la lumière ne nous laisse pas voir" en quelque sorte....Donc un très bon roman mais de là à lui octroyer le prix Pulitzer il y a un pas que je n 'aurai pas franchi. Un souffle , une particularité que je n 'ai pas su lui trouver peut -être? Mais vous l aurez remarqué , je n ' étais pas jurée!
Commenter  J’apprécie          130
La cité des nuages et des oiseaux

Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur et certainement ma meilleure lecture de l’année !



Ce roman peut difficilement se résumer car il est fait pour être découvert. Il faut se laisser emporter par cette fabuleuse aventure et par ses personnages si attachants.



Anthony Doerr détient indéniablement un talent de conteur, une intelligence d’écriture, alternant les points de vue et les époques avec habileté. Il nous transmet son amour des livres et de la littérature au travers d’une histoire qui nous fait voyager dans le temps et l’espace.



Nous irons à Constantinople au XVème siècle, aux Etats-Unis où nous traverserons les années 50 à 2000, puis dans un futur proche à bord du vaisseau spatial de L’Argos (aux alentours de 2050/2100).



Zeno, Konstance, Seymour, Omeir et Anna, nos cinq protagonistes, ont en commun un énigmatique manuscrit antique « La Cité des nuages et des oiseaux ». Celui-ci laissera une empreinte sur le destin de chacun d’entre eux et traversera les siècles et les grands bouleversements de l’humanité…mais je n’en dirai pas plus, à vous de le découvrir ;)



Un bel hommage aux livres, à ceux qui les exhument du passé, ceux qui les transmettent et enfin à ceux qui les font vivre !



Anthony Doerr a reçu pour ce roman le Grand Prix de Littérature Américaine, prix amplement mérité
Commenter  J’apprécie          130
La cité des nuages et des oiseaux

Un immense coup de coeur pour ce roman magnifique !



L'auteur Anthony Doerr est un écrivain américain, déjà récompensé par le Prix Pulitzer en 2015 pour Toute la lumière qu'on ne peut voir et présentement par le Grand Prix de Littérature américaine pour ce roman. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles également. Dans La cité des nuages et des oiseaux, nous suivons l'odyssée d'un manuscrit grec ancien que l'auteur attribue à Diogène, de Constantinople au XIVè siècle, à l'Idaho des années 50, à un vaisseau spatial dans le futur. Différents lieux, différentes époques et cinq personnages reliés par ce manuscrit dont l'histoire va leur permettre de s'échapper d'une réalité difficile à vivre pour chacun d'entre eux, même si bien différente.



Le tour de force de l'auteur, c'est de nous faire tourner les pages avec délectation et émerveillement devant l'intelligente et complexe construction du récit, comme par l'attachement aux personnages, qu'il suscite dès les premiers chapitres. La langue est belle, poétique parfois, ou tendre ou encore épique. Hommage à Marina Boraso, qui a su si bien la traduire. Le roman est érudit en ce sens que chaque époque traversée nous apporte son lot de connaissances, de savoirs. C'est aussi et surtout un très bel hommage aux livres et aux bibliothécaires, les "gardiens de la littérature".



Après avoir tourné la dernière page, il m'a fallu deux jours avant de pouvoir ouvrir un autre ouvrage, tant j'étais encore sous le charme, baignée dans l'atmosphère si particulière de ce roman, que je recommande à 1000 %.
Lien : https://la-clef-des-mots.e-m..
Commenter  J’apprécie          130
La cité des nuages et des oiseaux

Tout a été dit déjà. En bref ce livre est un véritable enchantement. Un petit bémol néanmoins : le dernier quart du récit m'a semblé un peu en-dessous et non dénué d'incohérences. Il n'empêche : c'est un régal et un tour de force pour l'auteur de parvenir à susciter une telle passion à partir de vieux textes grecs et on appréciera ce chant d'amour pour les livres et ceux qui s'attachent à les conserver..
Commenter  J’apprécie          130
La cité des nuages et des oiseaux

Qu’est-ce qui relie un vétéran homosexuel de la guerre de Corée, un jeune homme écoterroriste hypersensible, une brodeuse de la Contanstinople du XVe siècle, un paysan bulgare de la même époque affublé d’un bec-de-lièvre, et une adolescente du XXIIe siècle en route pour une exoplanète dans un vaisseau générationnel? Réponse : un manuscrit du Ier siècle relatant la quête d’un berger à la recherche d’une cité mythique, la cité des nuages et des oiseaux.



Tel est le point de départ de ce roman foisonnant sur le pouvoir consolateur de la littérature et les aléas de la transmission du savoir. On explore alternativement passé, présent et futur à travers divers personnages – le tout entrecoupé de fragments retrouvés du fameux manuscrit qui traverse les âges en plus ou moins bon état. La construction narrative est superbement maîtrisée : tout s’imbrique parfaitement et l’on ne se perd jamais dans l’abondance d’époques et de points de vue divers. J’ai beaucoup aimé l’écriture ni trop simpliste ni trop ronflante, très fluide malgré quelques longueurs dans certaines descriptions.



Toutefois, l’ensemble m’a laissé une impression un peu lisse, comme si l’auteur n’allait pas totalement au bout de son idée. J’ai quelques réserves sur la fin, en particulier pour Seymour et Konstance.



Mais étrangement, le seul élément qui m’a fait tiquer concerne le manuscrit lui-même. Pour la plupart des lecteur·ices, il s’agira d’un détail sans grande importance, mais pour ma part, cela a chatouillé ma suspension de l’incrédulité au point de presque me faire sortir de l’histoire.



Ces quelques faiblesses m’empêchent d’avoir un total coup de cœur pour cette œuvre. Néanmoins, les thèmes abordés et la construction narrative ambitieuse en font une de mes lectures marquantes pour cette année.
Commenter  J’apprécie          132
La cité des nuages et des oiseaux

Difficile et déroutant à suivre dans ses débuts, "La Cité des nuages et des oiseaux" est pourtant un hymne à la narration, un hymne aux anonymes qui ont joué un rôle dans la transmission et la préservation des textes anciens. Hymne ne signifie pas pour autant chef d’œuvre littéraire. J’ai aimé certains aspects du roman comme la profondeur des personnages, l’imagination débordante de l’auteur, mais j’ai trouvé la construction du récit alambiquée, le mélange des genres déroutant et la variété des thèmes abordés étourdissante.

Le récit qui s’étend sur plusieurs siècles s’apparente à une mosaïque d’histoires construite autour d’un objet : le manuscrit d’Antoine Diogène, un texte grec antique et fictif narrant les aventures du berger Aethon à la recherche d’une utopique cité céleste.

Reliées à ce texte ancien dont des extraits sont dévoilés au fur et à mesure, plusieurs histoires qui se répondent les unes aux autres nous sont racontées dans différents lieux et à différentes époques. Je ne suis pas opposé aux points de vue multiples, mais le début du livre ressemble davantage à un recueil de nouvelles, tant il est décousu et nécessite de fréquents retours en arrière. Chaque arc narratif a des personnages attachants, une histoire intéressante. Anthony Doerr fait preuve d’une inventivité débordante et mélange les genres au risque de perdre son lecteur. On va ainsi du récit d’aventures à la science-fiction en passant par le roman philosophique et la fiction historique. Mais, équipé de chaussures confortables et n’oubliant pas de m’hydrater, j’ai franchi la montagne en une douzaine d’heures et tenu bon jusqu’à la dernière page.

Je n’ai pu m’empêcher de m’intéresser à Anna et Omeir, dont l’histoire se déroule au XVe siècle, pendant le siège de Constantinople, à Zeno dont on suit la vie de jeune garçon dans l’Idaho jusqu’à sa vieillesse, à Konstance, dont l’histoire se déroule dans le futur à bord du vaisseau spatial Argos et à Seymour dont l’histoire, déchirante à bien des égards, se déroule dans la même ville que Zeno lorsqu’il est plus âgé.

Chaque histoire a un lien avec le manuscrit de Diogène et nous voyons comment cette connexion influence la vie des personnages. Ces derniers ont perdu ou perdent au moins un parent, ils sont jeunes une bonne partie du roman et animés par un sentiment d’émerveillement. Anna est fascinée par la lecture qui lui permet d’accéder à l’univers des livres. Seymour est ébloui par la nature. Grâce à la bibliothèque numérique de son vaisseau, Konstance est émerveillée par les endroits de la Terre qu’elle peut visiter, par les connaissances qu’elle peut acquérir. Zeno trouve également un refuge et un monde de possibilités dans la bibliothèque de sa ville. Quant à Omeir, ce sont les histoires que son grand-père lui raconte lorsqu’ils chassent qui captivent son imagination.

Si chaque histoire a sa propre destination (Lakeport, Constantinople, une exoplanète), toutes convergent vers ce livre ancien fournissant la structure et la question centrale du livre. Comment ce manuscrit du premier siècle a-t-il pu se retrouver à Constantinople au XVe siècle, dans le monde d’aujourd’hui et dans le futur ? Comment a-t-il été préservé, par qui et pourquoi ?

D’où la dédicace en début de roman « à tous les bibliothécaires passés, présents et à venir ». Chacun des personnages a une relation avec un bibliothécaire, véritable gardien de la mémoire humaine : Zeno et Seymour avec ceux de Lakeport, Anna avec les scribes de Constantinople, Omeir avec Anna, et Konstance avec Sybil, l’intelligence artificielle de son vaisseau.

Anthony Doerr aurait pu se contenter de cette idée passionnante de préservation de la culture, mais il met aussi en avant ses préoccupations concernant la dégradation de l’environnement. Son avatar dans ce domaine est Seymour, jeune marginal solitaire qui est devenu un misanthrope radical après que des promoteurs immobiliers ont détruit la nature sauvage qu’il aime tant. Le risque de destruction de notre environnement, la nécessité ô combien louable de préservation de notre nature répond évidemment à celle de notre culture.

Mais ce n’est pas tout, l’auteur pimente également son aventure de références classiques : le vaisseau Argos rappelle bien sûr Jason et son équipage, Zeno est sauvé par un chien nommé Athéna comme Hercule a été sauvé par la déesse elle-même, etc. D’autres symboles, plus écologiques ceux-là, sont également répétés à l’envi comme la chouette ou les roses. Les murs font aussi l’objet d’une attention particulière. La muraille de Constantinople est la plus évidente. Konstance de son côté vit cloisonnée dans son vaisseau. Seymour tente d’ouvrir une brèche dans un mur physique, tandis que Zeno essaie d’en défendre un. La notion de paradis est pareillement omniprésente. Le titre seul fait référence à un fantasme irréalisable de céleste séjour. C’est le paradis que recherche Aethon. Pour Zeno, c’est un endroit où il peut être accepté, aimé, tout en étant lui-même et assumant son homosexualité. Seymour est attiré par la promesse d’un camp écologiste sylvestre où il peut embrasser la nature avec d’autres personnes partageant les mêmes idées. Pour Anna, c’est le rêve d’une vie meilleure en dehors de la ville. Pour Konstance, c’est l’espoir d’une vie possible sur Beta Oph2.

Comme vous pouvez le constater, c’est un roman gargantuesque divisé en vingt-quatre sections comme le nombre de lettres de l’alphabet grec (encore un symbole), célébrant les pouvoirs de l’imagination et abordant de nombreux thèmes. Chaque histoire aurait pu constituer un livre en soi, un roman fascinant. Mais Doerr ne s’est pas contenté de les rassembler, il les a mises dans un mixeur et a ensuite mélangé les morceaux pour que son livre ressemble à une mosaïque textuelle ambitieuse aussi compliquée que l’ancien codex de Diogène. La juxtaposition de ces intrigues les prive de leur dramaturgie naturelle et la narration, bien que grandiose, ne peut rétablir cette tension.

D’où ma sensation mitigée en fin de lecture : admiratif face à la luxuriance du texte, mais sonné par sa densité et son découpage, impressionné par l’imaginaire et la culture de l’auteur, mais étourdi par ses nombreuses grandes idées. A chacun de se forger sa propre opinion.

Commenter  J’apprécie          132
La cité des nuages et des oiseaux

Une merveille, la lecture d'une pépite se savoure, et pourtant elle a fondu trop vite... La construction en courts chapitres, le talent de conteur, l'enchevêtrement si habile des récits sont dignes du plus élégant des architectes de Babel. Un vrai bel hommage aux bibliothécaires, à l'amour simple et anonyme des livres. J'ai pensé au Mystère du lac, à 22/11/63 de King, à Richard Powers et autres, toutes ces portes qui s'ouvrent vers des récits qui vous emportent. Merci M. Doerr. Grand prix de littérature américaine 2022, évidemment.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anthony Doerr Voir plus

Quiz Voir plus

Adjectifs qui n'en font qu'à leur tête😋

Un bâtiment qui n'est plus une école

Une ancienne école
Une école ancienne

12 questions
124 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , adjectif , sensCréer un quiz sur cet auteur

{* *}