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Critiques de Anthony Doerr (587)
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La cité des nuages et des oiseaux

Du rêve et des livres



Malgré un très beau style, je n'ai pu prolonger ma lecture de ce roman de 690 pages…

Pourtant la 4e de couverture était prometteuse : "Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d'autres mondes et à d'autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ?"



Oui, j'ai lu des livres de cette qualité, mais pas celui d'Anthony Doerr...



Des personnages (dont certains sont attachants comme Konstance et Anna) qui traversent les époques et les pays, de l'Europe aux Etats-Unis, les conflits, les amitiés, les amours, les bonheurs et malheurs quotidiens.



Mais je me suis lassée…

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La cité des nuages et des oiseaux

Mais quel roman !

La cité des nuages et des oiseaux me prouve une fois de plus pourquoi j’aime tant la collection Terre d’Amérique de chez Albin Michel.



L’auteur nous entraîne dans différentes époques (le XVe siècle, l’époque contemporaine, le futur) dans différents lieux (Constantinople, la Corée, les USA, l’espace) aux côtés de cinq personnages.

Qu’ont-ils en commun ? Un mystérieux manuscrit grec, qui va les lier d’une troublante manière.



Les chapitres courts et les changements de temporalité peuvent donner un sentiment de confusion mais qui est vite balayé tant les différentes histoires sont passionnantes.

Konstance, Seymour, Zeno, Omeir et Anna sont tous très attachants et transmettent, chacun à leur manière, une leçon de vie et d’espoir.



Ce roman est si riche ! Il dégage un amour profond pour la littérature, les livres, les contes, l’importance de la transmission, de la famille, l’amour de la nature et des animaux, le bouleversement qu’engendre certaines nouvelles technologies, le basculement dans l’écoterrorisme, le sacrifice, la rédemption, les changements climatiques, le racisme, la peur de la différence …

On ressent également l’amour de l’auteur pour les bibliothèques, anciennes qui ont permis de conserver un savoir inestimable à travers les âges et moderne, qui permettent à tout à chacun d’accéder gratuitement à la richesse contenue dans les livres.



La construction du roman est de l’orfèvrerie où les histoires se mêlent, la fresque prend forme et nous, lecteur, restons admiratif par tant de talent.



Une certitude : je relirai La cité des nuages et des oiseaux pour de nouveau suivre le voyage de ce manuscrit grec à travers les siècles.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Véritable phénomène d’édition aux États-Unis, salué par l’ensemble de la presse comme le meilleur roman de l’année, le livre d’Anthony Doerr possède la puissance et le souffle des chefs-d’œuvre. 



Ne nous emballons pas, on est quand même loin du chef-d’œuvre… Certes, ce roman, distingué par le prestigieux Prix Pulitzer, est réussi, indéniablement. Tous les éléments d’un bestseller sont présents, y’a pas photo : une période historique – celle de la 2nde guerre mondiale – qui continue de fasciner, des personnages attachants que tout oppose sur le papier mais liés par le fil rouge du destin, une alternance de chapitres courts et de points de vue qui donne un vrai rythme à ce page turner, un style accessible et fluide fort plaisant. Bien joué monsieur Doerr, votre livre est sans conteste un pur produit bestsellerisé. J’ai d’ailleurs plutôt bien accroché à l’histoire même si elle ne restera pas dans mes annales personnelles.



Dans ce roman, vous trouverez Marie-Laure, jeune aveugle parisienne fascinée par les fossiles (par le biais de son père, gardien des clefs du musée d’histoire naturelle) et Werner, jeune orphelin allemand, autodidacte surdoué dès lors qu’il s’agit d’électronique ou de mécanique. Nous les suivons de 1936 à 1944 en un incessant va et vient. Destins parallèles, destins croisés, pris en étau, enfants broyés par l’Histoire, jeunesse sacrifiée sur l’autel de la guerre. Werner intégrera la Wehrmacht en tant que soldat spécialisé en transmissions (chargé de débusquer les poches de résistance communiquant par radio) et verra l’atrocité, la barbarie à l’état pur, lui qui ne rêvait que de science comme lien universel entre les peuples. Marie-Laure, qui ne voit pas mais sent tout, se terre à Saint Malo chez son grand-oncle, sorte d’ermite traumatisé par l’enfer des tranchées de Verdun. Elle tentera à sa manière de marquer l’histoire de son empreinte dans une ville à feu et à sang.



Comme je l’évoquais en préambule, ce roman ne peut être qualifié de chef-d’œuvre ; comme souvent, un bon coup de pouce marketing explique en partie le phénomène Doerr. En revanche, il serait difficile de ne pas ressortir touché par le thème de l’enfance sacrifiée qui est au cœur de ce roman.



Toute la lumière que nous ne pouvons voir est un récit attachant et je comprends que la majorité des lecteurs l’aient apprécié. Selon moi, il manque juste une prise de risque de la part d'Anthony Doerr qui tombe trop facilement dans certaines ficelles littéraires et c'est fort dommage. 
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La cité des nuages et des oiseaux

Un vrai chef d'oeuvre comme l'indique le bandeau...C'est un livre complexe, qui fait voyager dans le temps et dans l'espace et qui est impossible à lâcher. J'ai été hypnotisé par l'univers que l'auteur arrive à créer, par la beauté des personnages et leur sensibilité. Il me marquera longtemps.
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La cité des nuages et des oiseaux

Voilà un roman que j'ai mis du temps à lire - plutôt, à me décider de lire. Je redoutais son aspect cryptique, de n'y rien comprendre et de passer à côté de ce chef d'œuvre annoncé partout. Et finalement, quand je m'y suis plongée, je me suis rendu compte que mon a priori était complètement bidon. Ce roman se lit tout seul.



D’emblée, l’auteur nous place, avec La cité des nuages et des oiseaux, dans la tradition des épopées antiques. D’ailleurs, il s’est inspiré d’un texte de Diogène dont il ne reste plus aujourd’hui que quelques fragments, Les merveilles d’au-delà de Thulé. On entend aussi des échos à d’autres textes antiques, notamment à L’âne d’or ou les métamorphoses d’Apulée.

La cité des nuages et des oiseaux pourrait alors se lire comme la version contemporaine de ces Merveilles. En effet, le roman propose une structure assez complexe et similaire. Il se base sur un texte fictif mais semblable à celui de Diogène, qui s’intitule La cité des nuages et des oiseaux. D’ailleurs, ce texte fictif et fragmentaire est attribué, dans le roman, à Diogène.



Dans sa structure, La cité des nuages et des oiseaux renoue avec la tradition de l'épopée, dont il reprend les codes. Le roman mêle les 24 folios de ce texte avec plusieurs récits parallèles, qui suivent plusieurs personnages, entre la Constantinople du XVè siècle et un vaisseau du XXIIè siècle en partance vers un Ailleurs habitable.

Chaque histoire parallèle a un lien avec ce manuscrit antique. On en retrouve des feuillets ici, sauvés de la destruction; puis il est mis en scène là. Enfin, l’histoire qu’il raconte est répétée de parents à enfants, perdurant à travers les siècles et les époques. « Le principal, ce n’est pas le contenu du chant, mais le fait que le chant ait perduré ».

On a donc un récit choral, avec des récits enchâssés qui se répondent. Tout ceci est un gigantesque puzzle dont chaque trame est une pièce qui s’assemble avec les autres. Cela peut paraître compliqué de prime abord, mais s’y retrouver est assez aisé. Car grosso modo, chaque fil est raconté de manière grosso modo chronologique. Cela rend le suivi assez simple d'autant plus qu'Anthony Doerr est un sacré conteur. La prose est fluide, captivante, et ne présente aucune difficulté. Tout un art.

Ce roman possède un sacré souffle, qui nous attrape dès le début pour ne plus nous lâcher jusqu’au bout. On traverse les époques, les lieux, et même l’espace sans jamais perdre de vue ce manuscrit qui rythme les différentes trames narratives, et fait battre le cœur des personnages.

Ce faisant, le roman renoue avec le but de l’épopée en rappelant sa dimension fondatrice, presque mythique.



Au-delà du récit, La cité des nuages et des oiseaux est une ode à la littérature, au pouvoir de l’imagination et de l’imaginaire, et enfin au livre. Il offre ainsi une mise en abyme permettant l'élaboration d'un discours métalittéraire.

Le soi-disant manuscrit traverse tant bien que mal à travers les siècles, et parvient, à l’état fragmentaire et dans différentes versions, aux Hommes de notre monde contemporain et du futur. Ce qu’il reste du texte originel c’est sa substantifique moëlle : sa vibrance, son immortalité et son universalité.

La cité des nuages et des oiseaux peut alors se lire comme un métatexte qui rappelle le pouvoir des mots et de l’imagination, qui éloignent la mort et fascinent par leur pouvoir magique. J’ai adoré la célébration de tous les acteurs du livre : le poète, le copiste, le traducteur, le bibliothécaire (en dédicace du roman, d’ailleurs) et tous les amoureux des livres qui, tour à tour dans le roman, se battent pour la survie de ces feuillets…

En bref, à la fin de ce roman passionnant et captivant, on se rend compte que ce qui importe, finalement, n’est pas tant la fin de l’histoire des feuillets de Diogène ou de chaque trame narrative qui en est liée. Mais bien la manière dont les personnages font vivre un texte à travers le temps et les galaxies. Formidable mise en abyme qui apporte une réflexion sur le livre et la littérature.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce roman n'est pas le récit fictionnel d'une énième histoire d'amour entre un soldat allemand et une jeune française pendant l'occupation. C'est autre chose, même si Marie-Laure (16 ans en 1944) et Werner (18 ans) se rencontrent effectivement en août 1944 lors de la libération de Saint-Malo par les troupes alliées.

Les deux jeunes gens auraient sans doute pu s'aimer mais leur rencontre restera éphémère, à peine une journée, le temps pour eux d'échanger quelques mots et probablement davantage, le moment étant venu pour Werner d'aider la jeune fille à quitter l'Intra Muros détruit, et pour Marie-Laure de donner au jeune allemand la petite maison de bois, dotée d'une clé, que son père lui avait fabriquée, cela en guise de remerciement, de "cadeau-souvenir" ?

L'originalité et la force de cette narration est d'avoir raconté de manière très vivante, à travers des chapitres courts qui transportent le lecteur alternativement à Paris, à Saint-Malo, et en Allemagne, comment deux destins peuvent marcher l'un vers l'autre, se croiser un jour, diverger à nouveau, puis se retrouver d'une autre façon, indirectement en quelque sorte.

"Toute la lumière que nous ne pouvons voir" est aussi un roman objectif sur l'avant-guerre allemand, et un beau livre sur la condition humaine.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

J'ai beaucoup aimé l'histoire et le style.

L'auteur nous invite à suivre en parallèle la trajectoire d'une française : Marie-Laure et d'un allemand : Werner. Comme nous sommes en pleine guerre, tout les oppose.



L'histoire démarre au chapitre 0 en août 1944 à Saint-Malo. L'auteur nous brosse le tableau en très courts chapitres. Puis nous passons au chapitre 1 à Paris 10 ans plus tôt. Au fil des chapitres, nous nous rapprochons d'août 1944 et nous alternons les histoires de Marie-Laure et de Werner. Pas le temps de s'ennuyer car les chapitres sont très courts et qu'il y a un fil conducteur tout au long des 610 pages. Il s'agit d'un diamant très pur marqué par une légende.



J'ai beaucoup aimé cette manière d'évoquer la seconde guerre mondiale à travers le regard de deux protagonistes : l'un allemand et l'autre française. Il n'y a pas d'un côté les bons et d'un autre les méchants qui me semblerait trop réducteur. Le fait d'avoir également choisi une aveugle me semble original, de même que la ville : Saint-Malo.



Outre la guerre, les conditions de vie... l'auteur fait la part belle à la musique classique et à la littérature, plus particulièrement à Jules Vernes. Comme je conserve un très bon souvenir de mes lectures des oeuvres de Jules Vernes, cela m'a replongée dans un univers familier et cela m'a intéressée.



Tout me semble sonner juste dans ce livre. Une bien belle manière de démarrer mon année littéraire 2016.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Double coup de coeur, un pour le roman, et l'autre pour la plume 💝



Tout d'abord je souhaite remercier deux personnes, mon frère de plume Nicolas (Nick1905) avec qui je vis un ping-pong livresque, on ne cesse de se recommander des livres qui font jackpot dans notre âme de lecteur, c'est un enrichissement pour la passionnée de lecture que je suis. Grâce à Nicolas j'ai découvert le nom de cet auteur, dont je n'avais jamais eu aucun échos. Et je souhaite remercier également la gentille Plumette, qui, grâce à une critique concernant un autre livre d'Anthony Doerr, m'a donné envie de le découvrir rapidement. Tout était fait pour que je découvre son univers. MERCI à vous deux ☺



Maintenant place à ce petit bijou. Dès les premières pages je suis tombée sous le charme de la plume d'Anthony Doerr, toute en douceur, visualisable facilement, poétique, et qui apporte un paradoxe dans l'histoire, car la base, le sujet, ce qui prime, c'est la seconde guerre mondiale. On en a tous entendu parler, et bien là j'ai eu l'impression de la vivre.



Les personnages sont attachants, troublants, émouvants, j'ai même versé quelques larmes.



L'auteur a su apporter de la douceur à cette période si dure, injuste, cruelle, inhumaine, par moments le temps s'est arrêté, il y avait une pureté, une beauté, qui effaçaient le reste.



Et enfin, en plus de tout ça, la plume est fluide et les chapitres sont courts, à tel point que, malheureusement, ces 600 et quelques pages, que j'ai essayé de lire doucement, je les ai refermées en seulement 2 jours.



En finissant ce trésor, j'ai eu de la peine. De quitter cette plume magique. À tel point que j'ai acheté un autre de ses romans, celui dont Plumette a fait une si belle critique, et que Nicolas m'a recommandé de lire en suivant, "La cité des nuages et des oiseaux". Je n'ai qu'une hâte, l'ouvrir ☺



Belles lectures à vous !
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La cité des nuages et des oiseaux



J’ai acheté un livre d’occasion.

Lorsque j’ai saisi le colis le contenant, je me suis dit, étant donné le poids dudit colis, que cela ne pouvait pas être seulement un livre. 🤔

Avais-je mis la main sur un trésor caché ?

Un lingot d’or qui se serait glissé par hasard par exemple ?



Je l’ai ouvert et non.

Nada.

Aucun trésor.

1 kg de papier et d’encre donc.



Je me devais de le lire rapidement.

Par respect pour l’arbre qu’il a sans doute fallu abattre pour le produire.

Je me suis même promise, que je l’aime ou non, je le finirai.

Promis-juré-craché.



Cette promesse s’est révélée (bien) inutile.



À peine ouvert, j’ai été happée.

Trois histoires en parallèles, à des époques différentes, de Constantinople, en passant par la guerre de Corée, à la vie en 2150.

Et au centre de tout cela : un livre.

Pas de 1 kg celui-ci.

Mais un livre qui traverse les siècles.

Comme tous les textes de la Grèce Antique qu’on a la chance de connaître de nos jours.



J’aimerais vous en dire plus.

Vous expliquer à quel point je trouve ce livre unique, qu’il n’est comparable à aucun autre livre que j’ai lu jusqu’à présent.

Mais cela vous gâcherait toute éventuelle future lecture.

Il vous faudra donc, je le crains, vous contenter de ces maigres informations.



En fait, je vous ai menti.

Je vous ai dit que je n’avais trouvé aucun trésor.

Un trésor, j’en ai bien trouvé un.

On ne peut simplement pas mettre un prix dessus. (Enfin si, 25 euros neuf).
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La cité des nuages et des oiseaux

Sensationnel !



Destin croisé de 5 personnages singuliers et attachants, à travers les âges, du 15eme au 21e le siècle, tous animés d’une même quête, celle de la de la vie véritable et sereine.



Un roman formidable de type science fiction historique sous la plume érudite et créative de l’écrivain américain Antony Dear.
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La cité des nuages et des oiseaux

Anthony Doerr s’avère un redoutable conteur. Avec La Cité des nuages et des oiseaux, il peaufine ce don jusqu’à la perfection. Autour d’un vieux manuscrit écrit en grec ancien, transmis de génération en génération et traduit par un autodidacte résidant en Idaho, les personnages du roman évoluent en des temps et des contextes différents, mais tous ont un lien qui les rattachent. L’auteur joue sa partition sur plusieurs tableaux en de courts chapitres bien identifiés, évitant du même coup à son lecteur de se perdre. Ce roman, c’est de la haute voltige littéraire tout à fait maîtrisée, magnifiée par une prose plus qu’éloquente, qui m’a transportée au tournant de chaque page vers le passé et le futur, en un maëlstrom spatio-temporel dont je suis sortie éblouie.

Laissez-vous porter sur les ailes de cet ouvrage inclassable et faites à votre tour un voyage inoubliable dans ce que la fiction offre de meilleur!

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir



Marie-Laure et Werner, deux personnages inoubliables, deux jeunes gens qui traversent la guerre de façon singulière. L’histoire débute alors que l’un et l’autre, à quelques pâtés de maison, subissent les bombardements des alliés à St Malo. La guerre touche à sa fin et elle ne les a pas épargnés.

Avant la guerre, Marie-Laure vit à Paris avec son père, serrurier et menuisier de génie, qui met toute son ingéniosité à aménager un quotidien sécurisé pour elle. Marie-Laure est aveugle, loin d’être un handicap, sa cécité l’amène à découvrir sous ses doigts tout un monde, elle caresse, touche, palpe les objets, les merveilles de pierres et de coquillages du Musée d’histoire naturelle dans lequel travaille son père. Ce dernier créé pour elle un environnement pour qu’elle soit autonome, construit une maquette du quartier pour qu’elle apprenne à se déplacer en sécurité. Un petit monde secure, chaleureux, un cocon que la guerre va mettre à mal.

Werner débute plus mal dans la vie. Orphelin, il vit avec sa sœur Jutta chez frau Elena, tendre nourrice qui prend soin des enfants accueillis. 1934, le nazisme est en pleine expansion et Werner trouve refuge dans les radios qu’il répare et qui lui permettent de s’évader : musique, émissions culturelles - tout est bon pour échapper à un quotidien pesant. Vite repéré par l’armée pour ses prédispositions techniques, il est envoyé dans une école des jeunesses hitlériennes où l’idéologie du plus fort domine. S’il s’adonne à sa passion – les transmissions – il est également confronté à la cruauté, à la perversité des adultes.

On accompagne Marie-Laure et Werner durant ces longs mois de conflit, où chacun va faire la douloureuse expérience d’un quotidien anxiogène. Pourtant, chacun animé par leur passion et l’espoir de revoir ceux qu’ils chérissent, ils vont au fil des jours puiser en eux la force d’avancer.



C’est un roman époustouflant de par sa construction oppressante mais aussi parce que malgré l’horreur de ce qui est décrit, il se dégage une poésie, une humanité assez rare. Il y a de la grâce et de la luminosité chez les deux jeunes adolescents et les personnages secondaires ne sont pas en reste : le père et l’oncle de Marie-Laure, Jutta, cette tendre brute de Volkheimer... une galerie de portraits vraiment réussie. La musique, la lecture, la culture sont également au cœur de l’ouvrage et c’est avec une grande finesse qu’Anthony Doerr instille dans le cœur du lecteur une douce mélodie.

Un roman magnifiquement écrit, bouleversant. A lire absolument !



Challenge PAVES 2020



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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

On pourrait se dire : encore un roman sur la Seconde Guerre Mondiale, n'a-t-on pas déjà fait le tour du sujet ?!

Et bien non, car il s'agit là d'une approche originale, à la fois passionnante et instructive.

Anthony Doerr jongle avec les dates comme avec les personnages : le "moment présent" de l'intrigue, jour de la libération de Saint-Malo, alterne avec des retours fréquents dans le passé depuis l'avant-guerre jusqu'à ce "jour présent". Plusieurs "héros" s'expriment, une jeune fille française non-voyante, une jeune homme, soldat allemand, ainsi qu'un vieil officier allemand, moins présent, mais essentiel pour l'intrigue.

L'aspect psychologique des personnages est traité avec beaucoup de profondeur, en particulier, à mon humble avis, celui du jeune allemand. L'éclairage de la vie pendant la guerre, que ce soit à Saint-Malo, ou en Allemagne, est très intéressant. Mais le vrai plus de ce roman, qui a été vraiment une découverte pour moi (je ne m'étais jamais posé de questions à ce sujet...) c'est le récit de l'embrigadement de jeunes garçons allemands sensés représenter la fine fleur de l'Allemagne nazie dans des "écoles" (avec un très haut niveau d'exigence tant intellectuelle que physique), destinées à produire les futurs officiers / soldats d'élite. Les conditions de vie, les enseignements dispensés, l'application de la doctrine nazie sur ces enfants/ adolescents (les plus jeunes avaient 9 ans!) nous font mieux comprendre comment les officiers allemands ont pu se retrouver à ce point déshumanisés.

Très belle leçon de vie en pleine guerre.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Marie-Laure Leblanc, fillette aveugle vivant à Paris sous l'occupation allemande et Werner Pfennig, orphelin formé aux Jeunesses hitlériennes sont les anti-héros de ce roman cinématographique, un pavé à l'écriture hachée, des phrases courtes bien balancées et des chapitres brefs et concis. Une deuxième guerre mondiale vécue de l'intérieur : résistance et collaboration en France, obéissance aveugle et révolte silencieuse en Allemagne. En prime, la ville de Saint-Malo présentée sous un jour quasi mythique, premier bastion à prendre aux nazis. C'est un voyage en accéléré, une descente vertigineuse dans une époque révolue, une autre vision de cette guerre meurtrière. Un grand roman.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Fiction captivante qui nous entraîne du début du nazisme, à l’occupation, la campagne de Russie, puis la libération. Nous traversons toute ces périodes jusqu’à nos jours sous l’oeil de plusieurs existences. On s’enfonce progressivement dans la barbarie, un récit mixé de métaphores et de symboles.





Chaque personnage, héros est porté par un courant dont il ne peut combattre la force et l’entropie. il est question de violence, d’une violence qui dépasse le seuil tolérable, qui écoeure. De la haine mais parfois telle une lumière un bref moment de paix et d’amour traverse l’espace.



La narration suit principalement deux destins, celui de Werner un jeune prodige de l’électronique et Marie-laure, une jeune aveugle. Mais cette narration passe d’un personnage à l’autre en suivant des repères temporels non linéaires. Ces deux destins sont séparés par la seconde guerre mondiale, un protagoniste allemand et l’autre qui à la résistance Française.



Symbolique du diamant, d’un joyau maudit « Sea of Flames », il symbolise la perfection, la pureté intacte, l’inaccessible, mais il est également associé au feu et à la foudre qu’il va déchaîner. Il est détenu par la plus pure des personnes, Marie-Laure une aveugle de 16 ans qui ne sera pas ébloui par sa flamme. Le diamant va être au centre d’un brasier de feu, fer et sang.



La beauté, la lumière et la vérité ne sont pas visibles par ceux qui ont la vision, cette clairvoyance est donnée à Jutta, Marie-Laure et Mme Manec les personnages féminins, qui sont acteurs, victimes mais qui résistent à leur façon au courant de la folie destructrice de la guerre.



Une note particulière, pour les abeilles qui sont présentes parsemés dans le roman : hôtel, frise, essaim …. métaphore « Comment connaissent-elles leur rôle, ces petites abeilles ? », qui s’activent sans cesse déterminées.



Une lecture agréable, riche qui mélange temporalité et différences existences. Des existences qui se croisent et qui convergent: une émission de radio, Jules Vernes, un diamant, une maison. Des nombreux voyages Jardin des plantes, Saint Malo, tant physique qu’initiatique. Une première lecture d’un roman de Anthony Doerr, un plaisir déniché dans des particules élémentaires, les métaphores et les sous histoires/intrigues que dans l’histoire elle même.
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La cité des nuages et des oiseaux

Au rang des lecteurs compulsifs, on trouve des bibliophiles toujours à la page. L'encre de leurs critiques des derniers chefs d'œuvre littéraires parus a déjà séché que vous entendez seulement parler de ces titres pour la première fois. La hauteur de leurs piles de livres lus domine de loin celle de vos lectures en attente. Ceux-là me fascinent autant qu'ils m'intimident.



Et puis, j'imagine ceux dont les lectures sont moins dévorantes mais plus entêtantes, les critiques moins prolifiques mais tout aussi sincères. Ils se montrent plus discrets sur cette communauté et partagent de temps un temps un avis sur leurs rendez-vous littéraires plus sporadiques.



J'aime aspirer à compter parmi ceux-ci. Et alors, la cité des nuages et des oiseaux figurerait incontestablement parmi les trésors de ma bibliothèque que j'aimerais mettre en évidence.



C'est un roman à la fois résolument actuel et d'une justesse intemporelle qui m'a profondément marquée par son récit sensible et son écriture esthétiquement bouleversante. Et il rend hommage à tous les lecteurs que nous sommes et à la force de la transmission. Il raconte combien la littérature et le souvenir de notre histoire sont précieux.



Les destinées de cinq protagonistes qui ne se fréquentent pas ou ne sont pas contemporains sont liées et se font subtilement écho par la préservation inespérée d'un conte séculaire qui les unit et qu'ils incarnent chacun singulièrement. Des personnages qui, à des égards différents, ne sont pas en phase avec leur milieu et partagent une contemplation humble et mélancolique sur le cours de leur existence.



C'est brillant, c'est beau, c'est d'une richesse symbolique émouvante.



En filigrane, j'ai pu y lire de multiples allégories subliminales, comme autant de ponts entre une fable et divers épisodes de l'histoire de l'humanité : la course à l'armement, les limites du progrès scientifique, l'affrontement entre l'intelligence artificielle et la mémoire collective, les destructions massives, humaines et environnementales.



J'ai savouré chaque moment de lecture de ce livre et je suis convaincue que j'en apprécierai longtemps le souvenir et les nouvelles impressions à sa relecture.



C'est peut-être un peu ça aussi, un roman historique.
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La cité des nuages et des oiseaux

Anthony Doerr m 'avait émerveillé à la lecture de *Toute la lumière que nous ne pouvons voir "

Un livre inoubliable, petit bijou de beauté et d' écriture.

C'est donc avec une grande excitation que j'ai entamé" La cité des nuages et des oiseaux ".



Quelle merveille. La magie Anthony Doerr à encore frappé et cet ouvrage restera pour moi une expérience inoubliable.



"La cité des nuages et des oiseaux " est un objet littéraire non identifié , inclassable de par son originalité et la maîtrise de l 'auteur.



Ou comment une fable incomplète du début de notre ère va unir le destin de cinq personnes qui ne vivent ou n' ont pas vécu à la même époque.



C'est un voyage féerique et irréel que nous offre Doerr.

Une plongée dans la Constantinople chrétienne du 15 ème siècle, un voyage dans le futur dans un vaisseau spatial. Sans oublier notre époque actuelle.



C'est un livre qui rend hommage au passé, aux érudits et à la puissance et l 'amour des livres.



Un livre qui rend hommage aux conteurs et aux mythes qui traversent le temps.



Un livre qui nous questionne également sur les dérives actuelles de notre société et la catastrophe écologique que nous avons déclenchée.



On se demande des les premières pages comment l*auteur va retomber sur ses pattes et lier les destins et les vies de ses personnages principaux.

N'ayez crainte, Doerr est un magicien et tisse une toile extraordinaire, avec une plume d 'une beauté et d' une justesse qui touche au sublime.



Un très grand livre qui restera dans mon Panthéon littéraire.

Un livre magique et rempli d 'émotion que je ne pourrais oublier.







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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Je me suis laissée tenter par la version audio de Toute la lumière que nous ne pouvons voir d’Anthony Doerr après avoir lu de très bonnes critiques de La cité des nuages et des oiseaux sur Babelio.

Hélas, ces histoires croisées de deux jeunes, l’une en France, l’autre en Allemagne entre 1934 et 1945 ne m’a nullement enthousiasmée. Les auteurs étasuniens étant rarement bons quand ils évoquent Pâââris – Douglas Kennedy en est un autre exemple.



En lisant la biographie d’Anthony Doerr, j’ai été surprise d’apprendre qu’il a un diplôme en histoire, tant il m’a semblé qu’il y avait d’anachronismes dans son récit : un appartement ouvrier à Paris avec salle de bains, un réfrigérateur, une scie électrique à la fin des années 30 à Saint-Malo ; des orphelins allemands qui écoutent des cours de vulgarisation scientifique à la radio en français au milieu de la nuit, …



Ce qui m’a paru le plus aberrant, c’est qu’une enfant qui n’a jamais mis les pieds à l’école devienne professeur d’université. Un peu comme Kya, l’héroïne de Là où chantent les écrevisses de Delia Owens. Mais Anthony Doerr fait encore plus fort : Marie-Laure est aveugle depuis l’âge de six ans et mère célibataire.

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La cité des nuages et des oiseaux

Petite devinette : qu'ont en commun un âne, une capsule spatiale, et Constantinople assiégée ?



Tu sèches?



Alors fais confiance à A. Doerr, et plonge dans les 700 pages de cette histoire éblouissante qu'on voudrait ne jamais finir. Si la cité du titre est le lieu de tous les fantasmes, l'eldorado inaccessible, c'est aussi le fil d'Ariane qui guide notre périple dans le labyrinthe des destins croisés, jusqu'à former une toile à la composition complexe et virtuose.

Véritable hommage aux livres et à la puissance de la fiction, le récit se construit autour du manuscrit antique d'un certain Antoine Diogène, l’histoire d'un berger qui quitte ses moutons pour poursuivre une quête riche en métamorphoses afin de rejoindre la « cité des oiseaux flottant entre le royaume des humains et des dieux […] où des tortues circulaient chargées de gâteux au miel, et où le vin coulaient à flots de chaque coté des rues. » Le rêve non?

Les péripéties de ce texte perdu à travers le passé, le present et une époque future nous embarquent dans un voyage temporel grandiose, à travers les destins de 5 personnages, tous attachants. A travers les aventures d'Anna, Omeir, Zeno, et les autres, Doerr compose un roman qui célèbre le pouvoir de l'imaginaire, la magie de l'écriture, et nous rappelle que c'est dans les mots que se construit l'être humain, que la mémoire donne sens à notre existence et que si le voyage est beau, c'est le retour qui lui confère sa splendeur.

Un chef d’œuvre pour les amoureux des livres et des histoires qui emportent.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Très beau roman. Une histoire magnifique, avec deux personnages très attachants, qu'on a envie de suivre dès le départ. Marie-Laure, jeune aveugle, nous touche tout comme Werner, jeune orphelin allemand. Ces deux destins distincts vont nous permettent de vivre la guerre sous deux aspects.

La forme du roman, dans l'alternance des deux personnages et du passé et du présent, est vraiment très intéressante et apporte beaucoup à l'histoire.
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