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Critiques de Antoine Dole (866)
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Six pieds sur terre

Ayant déjà souvent eu envie de lire les romans pour ados d’Antoine Dole, je n’ai pas longtemps hésité en voyant ce titre parmi ceux de la rentrée littéraire 2021.



« Six pieds sur terre » invite à suivre les pas de Camille et Jérémy, dont les destinées s’unissent après avoir vécu une jeunesse difficile. Malgré tout l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, les deux trentenaires ne parviennent cependant pas à être heureux ensemble. Le jour où Camille lui annonce qu’elle désire un enfant, les démons qui dévoraient Jérémy refont brutalement surface… Comment donner la vie alors que l’on peine soi-même à trouver sa place parmi les vivants ? Comment transmettre le goût de vivre quand on a soi-même envie de disparaître ?



En plongeant dans l’intimité de deux écorchés vifs, l’un ne trouvant pas sa place dans son couple et dans la vie, l’autre colmatant les brèches avec un surplus d’amour, Antoine Dole nous emmène sur le chemin de la dépression. En disséquant les émotions de ces deux personnages meurtris depuis la plus tendre enfance, il lève le voile sur cette gangrène invisible qui ronge lentement l’espoir, l’envie d’avancer… l’envie de vivre. Mieux vaut prévenir le lecteur qu’en se mettant à table, il risque l’indigestion car le menu proposé par l’auteur sera particulièrement lourd à digérer : Traumatismes de l’enfance, mal-être, maladie mentale, dépression et idées suicidaires, le tout servi dans un environnement sombre et baignant dans une grande tristesse.



Si je referme ce roman totalement abattu, percuté par l’écriture poignante et riche en métaphores d’Antoine Dole, il me manque cependant un ingrédient pour pouvoir parler de véritable coup de cœur. J’ai en effet eu trop souvent l’impression d’assister au naufrage de ce couple en tant que spectateur. Pourtant, régulièrement, au détour de quelques phrases en italique prononcées par les personnages on se rapproche un peu d’eux, mais sans avoir le temps de s’attacher de trop, car l’auteur effectue très vite un zoom arrière, revient à une narration à la troisième personne et nous éloigne à nouveau de la scène. Alors même si le cadrage est excellent et que le narrateur qui se substitue aux protagonistes utilise des mots extrêmement justes pour décrire cette lente descente aux enfers, je regrette tout de même cette distance qui empêche le véritable coup de cœur…



Un roman très sombre que l’on referme au bord de la dépression… malgré ce mince filet de lumière offert par l’auteur en fin de roman, donnant tout son sens à ce titre finalement très beau de l’ouvrage.
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L'amour maternel

Je ne raffole pas des nouvelles jusqu’ici. Mais mon regard risque fort de changer au vu de ces nouvelles pépites de L’amour maternel.



Plusieurs écrivains qui ont le vent en poupe se sont penchés sur ce sujet pour écrire des petites histoires tantôt lumineuses tantôt plus sombres mais toutes ont un point commun : elles grouillent et fourmillent d’amour. Elles sont toutes mères d’ici ou d’ailleurs, d’aujourd’hui ou d’hier et crient avec espoir ou désespoir. Elles crient l’enfant perdu, le petit enfant qu’on refuse aux bras d’une grand-mère, l’enfant malade, l’enfant en danger, l’enfant qui ne réveille aucune fibre. Ces nouvelles ont un fol goût d’amour, de folie brute, d’imprudence, de vengeance, de sacrifice. Elles se lisent sans temps mort, elles vont droit au but, certaines détendent, d’autres marquent comme un stigmate sur l’âme.



J’ai particulièrement aimé l’imagination et la sensibilité des nouvelles de Mélissa Da Costa, Solene Bakowski, Marin Ledun, Maud Mayeras ou Romain Puértolas.



N’hésitez pas à découvrir ce merveilleux livre, d’autres auteurs ont écrit des nouvelles sur l’amour maternel à fleur de peau comme Adeline Dieudonne, Antoine Dole, Isabelle Dusquesnoy, Johana Gustawsson, Carène Ponte.

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Six pieds sur terre

L’auteur de la célèbre BD Mortelle Adèle et de nombreux romans pour la jeunesse se lance dans le roman adulte. Six pieds sur terre met en scène Jérémy, depuis sa naissance laborieuse jusqu’à ce qu’il devienne à son tour père.

Mis au monde par une femme peu aimante, l’enfant vivra une jeunesse chaotique, ponctuée d’absence et de deuil.



Camille de son côté n’est guère mieux lotie, auprès d’une mère bipolaire mais la jeune fille réagira aux difficultés en faisant de la réparation un but de sa vie.



On n’est donc pas surpris lorsque ces deux-là unissent leur destin, relation fondée sur un équilibre précaire, que le souhait de maternité de Camille va faire voler en éclats.



L’opposition des deux personnages est intéressante, pour démontrer que l’adversité n’est pas synonyme d’échec programmé. Camille est ainsi le personnage lumineux du roman, qui allège un tout petit peu l’ambiance générale.



Il n’en reste pas moins que l’on feuillette un catalogue du malheur : dépression, suicide, deuil, il est certain qu’il vaut mieux être en forme pour aborder le roman.



Pas de reproche sur l’écriture, ni lyrisme ni mise à distance et l’alternance des personnages conduit naturellement à ce que l’on attend : leur rencontre et ce qu’il adviendra de leur union.



Avis en demi-teinte , donc, pour ce premier roman adulte.


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A copier 100 fois

- Poignant et révoltant, à hurler.



Histoire de harcèlement sur un collégien de treize ans, d'acharnement verbal et physique très violent. Son père lui a pourtant répété "cent fois" que lui, au même âge, on ne l'aurait jamais traité comme ça, qu'il faut se défendre "comme un homme", un vrai, pas "une mauviette". "Son fils sera pas pédé. Il veut pas de ça dans la famille, ça n'arrivera pas." (p. 30)



Au-delà de la douleur physique, domine la honte pour cet adolescent différent : de ne pas savoir riposter, d'être vu par d'autres sous les coups des bourreaux. Mais par dessus tout, il redoute les réactions furieuses de son père qui le voit rentrer en piteux état.



La violence des tortionnaires est extrême, sans limites ; l'union fait la force, mais pour le pire, ici. L'inertie des autres élèves est révoltante, et celle des adultes plus encore - profs, pions, qui, même s'ils n'en sont pas les témoins directs, ne peuvent prétendre ignorer ce cas de maltraitance, les stigmates qu'en porte le garçon. Les réactions de ce père sont inacceptables également, quel que soit son idéal de la "virilité". Il refuse le dialogue, prend le calvaire de son fils à la légère, s'aveuglant sur son extrême souffrance, sous prétexte que c'est la fragilité-même qui susciterait les coups - et quand bien même !?



Un récit glaçant sur la différence en général, l'homosexualité et l'homophobie, la violence juvénile et le harcèlement, la complicité muette des témoins qui se voilent la face - par peur des représailles ?

Un bémol sur la fin qui ne m'a pas semblé en adéquation avec le reste du récit, trop 'rapide'.



Un roman important à faire lire dès 12-13 ans.
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A copier 100 fois

A copier 100 fois d’Antoine Dole est un petit livre de 56 pages qui se lit en moins de 30 minutes.



A copier 100 fois d’Antoine Dole est un grand livre qui reste gravé en nous longtemps après sa lecture.



A copier 100 fois d’Antoine Dole, c’est un gamin qui subit quotidiennement la violence de ses « camarades » à l’école simplement parce qu’il est « pédé ».



A copier 100 fois d’Antoine Dole, c’est un gamin qui entend son père scander comme un mantra comment il doit être. Et surtout « pas pédé ».



A copier 100 fois d’Antoine Dole, c’est l’histoire d’un gamin de treize ans qui aimerait simplement que son père l’aime pour ce qu’il est.



A copier 100 fois d’Antoine Dole est une lecture coup de poing dont on ressort le souffle court.



A copier 100 fois d’Antoine Dole…



A copier 100 fois…


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Six pieds sur terre

Je ne le fais que très rarement mais j'ai lu des critiques au cours de ma lecture. J'étais plus ou moins convaincue par certaines car en désaccord avec les propos tenus, mais je comprends vraiment, maintenant que j'ai terminé Six pieds sur terre, que ce roman ne pourra pas plaire à tout le monde. Par son style, très imagé, par son ton, trop sombre. Mais puisqu'il est question ici de dire ce que j'en ai pensé, voici : ce que j'ai lu, moi, dans ces pages écrites par Antoine Dole, c'est l'expression d'une détresse pure qui prend aux tripes parce qu'elle est réelle. Cette détresse est violente, elle envahit tout à l'image de cette tache sur le plafond de l'appartement de Camille et Jérémy. C'est une détresse qui ne s'apaise pas et ne peut s'apaiser. le personnage ne s'y complaît pas, il ne peut simplement pas s'en extraire. Il reste englué dans le traumatisme qu'il a vécu enfant et ne peut construire sa vie d'adulte. C'est profondément triste, et c'est profondément beau, cet attachement absolu à celle qui a été perdue, et c'est profondément difficile aussi pour le lecteur d'être confronté à cette dépression qui ne lui laisse pas la possibilité de reprendre son souffle. Impossible de ne pas être dans l'empathie. Alors, on souffre avec Jérémy. Et on espère aussi, car oui, elle est bien présente, cette lueur d'espoir, annoncée en réalité dès le titre. Les mots d'Antoine Dole sont des flèches qui vous transpercent le coeur, son style est fulgurant et sa sincérité incontestable. Un grand auteur.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Robert Laffont pour cette lecture !


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Ueno Park

Que d'émotions et de choses à comprendre sur la société japonaise dans ce court mais intense roman d'Antoine Dole!



Huit voix adolescentes se succèdent, tissant huit histoires hors des cases choisies pour elles. Le Japon a un dicton pour le moins explicite : "Le clou qui dépasse appelle le marteau". Antoine Dole met en scène huit clous qui souffrent ou ont souffert, qui ne marchent pas dans les traces standardisées. Chaque voix, fille ou garçon, se raconte et explique son mal être, sa colère, sa résignation aussi parfois. Qu'il s'agisse d'Ayumi, hikikomori, de Natsuki, la rebelle pratiquant l'enjô-kosai (sortir avec des hommes plus âgés contre de l'argent), Sora, adepte du genderless kei (androgynie) et du maquillage, tous portent en eux des plaies et fêlures. Que ce soit par des attaques physiques ou verbales, par de lourds non-dits, par une pression trop forte ou par l'indifférence, tous ont été blessés.

L'auteur montre avec brio la tendance à exclure tout ce qui ne rentre pas dans les normes de la société japonaise. Freeters, hikikomori, rebelles, ... sont considérés comme des déchets, des inutiles. Le père d'Ayumi ne dit-il pas lui-même que ce serait plus acceptable et moins honteux que sa fille unique soit morte plutôt que recluse volontaire dans sa chambre?



Uniquement nippon, ce constat d'intolérance? Hélas non. Trop de faits divers et incivilités au quotidien montrent combien la différence dérange, un peu partout dans le monde. La bêtise et les préjugés n'ont ni couleur ni nationalité. Pourtant, comme le dit si bien Sora, " Il suffirait de si peu pour que chacun ait sa place. Un peu d'amour, de compassion, d'empathie, de tolérance."



Je lis la prose d'Antoine Dole pour la première fois. Non seulement je suis conquise par la qualité de son écriture et de ses récits, mais aussi par sa capacité à pénétrer l'âme de ses jeunes héros et à nous la dévoiler en pleine lumière, sous les frondaisons chargées de fleurs de cerisiers du parc Ueno qui donne son nom au titre. C'est un des endroits préférés des Tokyoïtes pour célébrer O-hanami, la contemplation des sakura en floraison. Chacune à sa façon, les huit histoires tirent de cette fête traditionnelle et extrêmement prisée un message, une philosophie de vie, le courage d'affronter les épreuves. Le courage de rester en vie, cette étincelle éphémère qui, comme les fleurs de cerisiers, belles et fragiles, passe si vite et doit se savourer au moment présent.



Un beau texte, présentant pourtant de dures et douloureuses situations mais porteurs de beaux messages disséminés dans le récit de chacun. Merci Monsieur Dole pour ce concentré d'émotions et de beauté!
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Six pieds sur terre

Pourquoi lire ce livre ? Parce que le titre est à lui seul tout un programme : comment vivre quand sa mère est six pieds sous terre ? le simple fait d'essayer de maintenir la tête hors de l'eau est une douleur… alors se hisser six pieds plus haut, est-ce possible ? Antoine Dole excelle à décrire cette enfance infiniment mortifère et à nous faire ressentir l'étouffement dans lequel bascule Jérémy à quinze ans. Mais il n'y a pas de complaisance dans la souffrance, car mettre des mots sur une douleur indicible, c'est la condition nécessaire pour espérer la surmonter : le véritable enjeu du livre est là.⠀⠀⠀

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Un premier roman, sur lequel j'ai foncé dans la jungle de la rentrée littéraire. Premier, quoique… vous connaissez déjà Antoine Dole, mais sous le nom de Mr. Tan, auteur de la série Mortelle Adèle. Sa carrière est bien installée, mais il se réinvente là où on ne l'attendait pas. Et c'est sans doute cela, un artiste… car Six pieds sur terre montre qu'il est un grand écrivain qui n'a pas besoin du support graphique pour nous faire voyager au coeur brûlant d'émotions extrêmes.⠀⠀⠀

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Et vous, est-ce que cet étonnant parcours vous donne envie de lire cet envoûtant roman ?⠀⠀
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Je reviens de mourir

« Mon visage se tord. Le ventre au bout de son poing. Ligne d’horizon qui se dresse à la verticale, et la pièce ne mesure plus que quelques centimètres de haut. »



Oh zut alors ! Des années que j’attendais de lire ce roman et voilà que je le referme, un petit peu déçue. C’est la fin, qui est juste le début, de ma petite déception. Ça tient vraiment à peu, dans un sens comme dans l’autre et c’est ce qui fait aussi les joies de la lecture ...être toujours sur un fil. On bascule, ou pas. J’ai pourtant dévoré ce roman, très dur, avec la rage de la détresse et du désespoir, face au désamour de ses femmes, pour elle et l’autre. Le style d’écriture choisi m’intéressait beaucoup, car je trouvais qu’il collait parfaitement avec leurs personnalités, de l’enfance tyrannisée à la broyeuse d’hommes en passant par la pute soumise et foudroyée d’amour et de coups. Tous les symptômes d’une pensée déstructurée, avec un côté enfantin se retrouvaient dans les mots et leurs pensées, exprimés de manière brusque, ramassée, comme un poing qui cogne sans avoir eu le temps de le voir venir, de le parer. C’était dur et puissant et j’ai beaucoup apprécié cette force qui arrivait dans le texte et l’intrigue. C’est pour cela que j’attendais une fin qui me décroche la mâchoire, avec un changement de style brutal qui me chavire et je n’ai pas senti que le style allait avec le final. Déstabilisant.



« Je suis vautrée par terre. Les mains contre le ventre, saisir la douleur qui se cache sous ma peau. Sous les coups n’être plus rien... »
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L'instant de la fracture

45 pages, quelques minutes à vide.

Le temps de lire, en apnée, les mots qui ne sortent pas.

Les mots que je lis et que je ressens.

Ils sont là , ces mots, enserrés, bloqués, qui s'étouffent dans ma gorge.

Je suis là, à sourire, comme tout le monde, mais ailleurs.

Face à lui, le vide.

Voir ses mains, "ses mains en travers", qui touchent et chatouillent.

Ses mains qui se posent, là où elles veulent.

Pas anodines, pas légères.

Insistantes, insidieuses, fallacieuses.



"L'instant de la fracture" est un court texte en vers libres. On le lit en un souffle rauque, le ventre dur. C'est une lecture physique, comme tous ces livres de la collection "Ego". Antoine Dole écrit ce que le narrateur ne peut dire. Il décrit ce que les autres ne peuvent voir. Son père a abusé de lui lorsqu'il était enfant. Lui, maintenant adulte, celui que ses frères et soeurs trouvent toujours trop triste, trop "à faire la gueule" pendant les repas, subit ces réunions de famille comme une grande farce sinistre. Comment leur dire ce qui le ronge depuis toutes ces années ? Comment leur expliquer le dégoût face à cet homme, aimé et aimant ? Ce serait la fin d'un monde, la fin de leur monde.



Etre victime d'abus sexuels est une ignominie. Etre victime d'abus sexuels au sein de sa famille, est une double ignominie. Car la parole porte en elle le devenir de la famille. La parole porte en elle la force des liens qui les unit les uns aux autres. La parole porte en elle ce que personne ne souhaite entendre. Antoine Dole a trouvé les mots justes et les émotions exactes mais ce texte est tellement de l'ordre de l'intime que tous les lecteurs ne pourront pas forcément y être sensible.



"L'instant de la fracture"... de la nécessité de dire l'indicible et de l'impossibilité de le faire. A moins que peut-être...

"Cette douleur.

Un jour.

Je te la promets.

Je parlerai.

Et il ne restera plus rien de toi.

Tu disparaîtras dans ce cri.

Dans cette lumière.

Dans cette vérité."

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Je reviens de mourir

D’un côté Marion, prête à tout accepter par amour pour Nicolas. Aussi bien les coups, qu’il lui donne, que de vendre son corps, aux hommes qu’il lui choisit. Tout accepter plutôt que de le perdre. Aimer quitte à se perdre soi-même.



De l’autre Eve, pour qui internet est synonyme de plans cul. Le plus possible, chaque fois qu’elle en a envie. Pas de sentiments, rien que de la baise. Et que surtout les mecs ne s’attardent pas. Elle baise avec mais elle dort seule. On ne se parle pas. On ne s’attache pas. On se vide. On fait le vide. Mais il suffit parfois d’une rencontre, d’une personne pour ébranler ses certitudes. Et si David était cette personne ?



Deux destins mais objectif commun, être aimé…



Antoine Dole frappe très fort avec ce premier roman qui surprend, qui secoue, qui horrifie, par son réalisme cru, sa violence, sa noirceur. Une écriture saccadée mais accrocheuse, qui ferre le lecteur qui ressort de cette histoire le souffle court. Une noirceur qui pourra rebuter mais qui n’est jamais gratuite. Un roman qui pose surtout beaucoup de questions qui ne manqueront pas d’interpeler les jeunes adultes auxquels il est destiné. Jusqu’où peut-on aller par amour ? Doit-on tout accepter par amour jusqu’à s’en oublier soi-même ?



Mention spéciale à une fin à la hauteur du reste de l'histoire...



Avec Je reviens de mourir, Antoine Dole nous livre un roman à lire absolument !


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Kate Moche

Prénom : Kate, surnom : Moche. Dans la cour de récréation, des garçons ont un drôle de sens de l'humour : ils désignent Kate du doigt, se moquent du prénom de la petite fille, de ses cheveux bouclés, ils la trouvent stupide et la mettent à l'écart de leurs jeux.



Heureusement, Kate ne se laisse pas démonter par «les andouilles de la classe », un surnom bien gentillet pour ceux qui lui pourrissent la vie. Elle garde confiance : lorsqu'elle se regarde dans son miroir, elle voit une tout autre petite fille. Moche : mais non, Kate est une scientifique expérimentée, une doctoresse dévouée, une astronaute adroite, une ninja acrobate, une exploratrice courageuse, une intrépide rêveuse… ou une experte en guimauve, une cascadeuse vaillante, et même une grande soeur patiente !



Lorsque Kate sera devenue célèbre et aura une rue à son nom… elle ne clouera même pas le bec à ces harceleurs…non, elle les ignorera...mieux vaut garder sourire et bonne humeur : la seule vraie richesse au monde, c'est la différence.



Dans cet album jeunesse destiné aux enfants dès 6 ans environ, Antoine Dole (qui, sous le pseudonyme de Mr Tan a créé le personnage de Mortelle Adèle), nous dépeint le harcèlement scolaire, les moqueries répétées, l'exclusion. Grâce à des illustrations réussies, très colorées, Magali le Huche nous montre une fillette courageuse qui surmonte le harcèlement en luttant pied à pied, se mettant en scène dans sa salle de bains avec ses accessoires favoris (ses doudous, ses jouets). Son imagination la transporte dans un autre monde, elle est au centre de situations plus exceptionnelles et valorisantes les unes que les autres. La chasseuse de fantômes et la super-héroïne aux pouvoirs fantastiques sont particulièrement réussies !



Une lecture réconfortante. Lorsque nous quittons Kate, souriante, elle se trouve au centre d'un cercle d'amies, dans la cour de récréation, les garçons sont même envieux.



J'ai beaucoup aimé cet album jeunesse, qui garde une tonalité résolument optimiste et montre toute la force de l'imagination. Pourtant, j'ai lu cet album le coeur serré, en pensant à tous les trésors d'énergie et de courage qu'il faut à des enfants harcelés pour résister, jour après jour....

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Météore

Ce petit volume d'une soixantaine de pages s'ouvre sur la description enthousiaste et lumineuse d'une belle fin de journée. La narratrice, Sara, s'en va faire des courses à quelques centaines de mètres, vêtue d'une jolie robe neuve dans laquelle elle se sent bien, même si a hésité à la mettre. Et effectivement, à peine quelques pages plus loin, on assiste à un déferlement de haine, insultes, projectiles lancés dans le dos, mains inquisitrices...

Et Sara nous raconte son quotidien, triste et douloureux depuis qu'elle a décidé d'assumer ce qu'elle ressent être du plus profond d'elle-même depuis l'enfance : une fille née par erreur dans un corps de garçon. Elle a d'abord essayé de s'en accommoder, n'étant pas entendue par son entourage, jusqu'au jour où elle rencontre un psychiatre qui l'écoute et accepte de l'aider à concrétiser son voeu de devenir une fille, physiquement parlant, afin de vivre en harmonie avec elle-même.

Le récit expose d'une part la vie actuelle de Sara, qui malgré l'agressivité et les regards mauvais dont elle fait l'objet se sent délivrée. Le titre prend tout son sens à la fin du roman. Et d'autre part le long cheminement vers cette délivrance, les incompréhensions à l'école, à la maison, la difficulté à exprimer ce qu'elle ressent sans pouvoir lui donner un nom, un sens.

Le récit est très touchant, et je ne doute pas que tout adolescent qui "se cherche" au niveau de son identité de genre y trouvera un miroir, ou du moins un espoir. Cependant en tant qu'adulte je l'ai trouvé assez peu développé, beaucoup de ressenti mais pas assez d'ancrage pour se représenter la vie d'un jeune dans cette situation. Comme tout est narré du point de vue de Sara, c'est forcément unilatéral, il n'y a aucun contrepoint pour équilibrer le récit. C'est un long monologue, certes empreint d'émotion, mais il m'a manqué une dimension pour apprécier pleinement ce "Météore".
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Je reviens de mourir

Deux histoires terribles en alternance, celles de très jeunes femmes : Marion et Eve.



Marion a voulu fuir une famille toxique, un mauvais père, elle est "montée à Paris", s'est retrouvée à la rue, Nicolas lui a tendu la main, elle l'a saisie, tellement heureuse qu'on la regarde « avec des choses dans les yeux » pour la première fois. Nicolas est serveur dans une boîte de nuit, Marion n'a pas de boulot, pas grave, ils s'aiment. Mais après six mois de vie commune, il lui fait comprendre qu'elle pourrait contribuer aux frais du ménage. Rien de plus simple : il a des "clients" pour elle. Elle pige vite. A partir de là tout part en vrille : prostitution (quelques passes par semaine) et violence de son compagnon. Nicolas l'humilie, l'insulte et la frappe sous n'importe quel prétexte. Pourquoi ? Parce qu'il a honte de lui-même ? de ce qu'il lui inflige ? alors il la punit d'accepter tout ça sans moufter ? Mystère des violences conjugales, des relations bourreau/victime, dominant/dominé... Et elle, elle reste, elle l'aime, et « celui qu'elle aime ne peut que dire la vérité ». Et puis « [...] plus elle accepte, plus elle doit accepter. Si son histoire s'arrêtait elle aurait peur de réaliser tout ce qu'il lui a fait. Tout ce qu'elle a fait. Ne pas formuler le gâchis. »



Eve, quant à elle, ne veut pas entendre parler d'amour. Elle a besoin de sexe cru, brutal, et se méprise pour cela. Elle prend le premier venu, c'est facile avec les sites de rencontre sur internet. Elle les déteste ces mecs-là, vite, quelques coups de queue et qu'ils partent, sitôt l'affaire faite, pas de place pour les sentiments, surtout pas de caresses, garder le coeur dur, sec, ne pas s'attendrir. A chaque fois, elle se dégoûte d'avoir succombé, c'est insupportable qu'un type ait pu croire qu'il pouvait lui faire du bien. Elle se redonne du plaisir, seule cette fois, c'est elle qui a le dernier mot, elle n'a besoin de personne.

Quelle blessure a pu engendrer un tel comportement auto-destructeur ? Peut-elle aimer encore ? se laisser aimer ? Prudence !



Antoine Dole est un auteur qui dérange. Comme Karine Giebel, il montre la perversité des relations humaines, sans fards, sans tabous. Mais avec lui, votre pire ennemi n'est pas un serial killer, le danger est à votre porte : ceux qui vous torturent sont des proches - votre père, votre petit copain, vos "camarades" de collège... J'en avais eu un aperçu avec son roman jeunesse sur le harcèlement adolescent 'A copier cent fois'. Ce 'Je reviens de mourir' est tout aussi violent, insupportable, révoltant à hurler. On a envie de le faire lire aux adolescents pour les mettre en garde - mais contre quoi ? L'amour, ce n'est pas toujours facile, certes, mais ça peut être beau aussi - il ne faudrait pas effrayer nos jeunes avec ce tableau d'une extrême noirceur...
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A copier 100 fois

« Pourquoi je peux pas te regarder en face et te dire que ouais, papa, ton fils est pédé, que c’est plus dur pour toi que pour moi, qu’on s’aime et que tout ira bien, comme dans les histoires que tu me racontais avant. […] Je veux que t’aies mal papa, je veux que tous les autres aient mal, et Vincent et Laurent et Julien, tous ces connards du bahut. J’veux plus me taire, j’peux plus me taire, parce que ça me tue, vraiment ça me tue. J’ai trop de bleus à l’intérieur. »



Le narrateur a 13 ans. Un collégien pas tout à fait comme les autres. Pour Vincent et sa bande, c’est une fiotte. C’est surtout le souffre-douleur idéal, celui qu’on peut tabasser sans jamais craindre de représailles. Et quand il rentre à la maison, pas question de compter sur un quelconque soutien paternel. Impossible de se faire aimer, impossible de communiquer avec un père qui vous rejette pour ce que vous êtes. Heureusement il y a Sarah, seule petite lumière dans ce monde de ténèbres. Toujours un petit mot pour rire, un petit mot qui fait du bien : « Tu sais, moi aussi j’aime les garçons. »



Antoine Dole frappe fort. Son récit secoue furieusement. Le harcèlement, la violence sourde des abrutis, l’incompréhension du père… et cette douleur qui ronge ce gamin au point de lui faire envisager le pire. Une mise à nu aussi directe que subtile, sans un mot de trop, sans complaisance malsaine. On referme l’ouvrage en se disant que si les choses ont un peu avancé dans le bon sens, rien n’est réglé pour autant. Mais on se dit aussi que par les temps qui courent, voila un tout petit roman pour ados qui ne pouvait pas mieux tomber. Juste indispensable !



« Papa m’a dit cent fois : mon fils sera pas pédé, qu’il voulait pas de ça dans la famille, que ça n’arrivera pas. Papa, j’suis désolé. J’ai pas choisi, tu sais. J’ai essayé de changer, j’te jure, mais j’arrive pas, m’en veux pas. J’ai pas mérité qu’on me tape, pas mérité les claques. Non, papa, je mérite pas que tu me regardes comme ça, comme si je servais à rien, comme si j’étais pas ton fils, comme si tu regrettais. »
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Six pieds sur terre

Six pieds sur terre

et mon moral dans mes deux chaussettes.

Pire, même, comme si j'avais six pieds de plomb couverts de chaussettes trempées.

.

Elle : Camille, élevée par une mère célibataire bipolaire, donc habituée depuis toujours à arrondir les angles et 'réparer les gens'.

Lui : Jérémy, détruit à 15 ans par la mort brutale et violente de sa mère.

Ces deux-là ont eu la bonne idée de s'aimer, ou de faire comme ci.

Jérémy va mal, tourne autour de son nombril, se demande ce qu'il fout là - avec Camille, et vivant, même, tout simplement.

.

L'auteur fait un tour assez complet des métaphores de la dépression, on s'y croirait. On a même la tâche humide et crado au plafond de la chambre, qui prend de l'ampleur et obsède. Cela m'a rappelé les images de la maladie de Chloé dans 'L'Ecume des jours' (Vian).

Effet Guignol : envie de crier à Camille 'Casse-toi, sauve ta peau, ce mec est irrécupérable et t'entraîne vers le fond'. Je lui en ai voulu, à ce Jérémy "lâche & égoïste", j'ai eu envie de le secouer, de lui botter les fesses : 'Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour ceux qui t'aiment.'

Ok, maman ne lui a pas donné l'exemple, mais bon. La répétition des erreurs de nos parents et de ceux qui les ont précédés, c'est obligé ?

La rencontre entre Camille & Madeline m'a un peu calmée et ouvert l'esprit.

.

Un roman trop sombre, lent, lourd, désespérant, agaçant.

J'ai eu beaucoup de mal à ne pas abandonner la lecture.

Mais Antoine Dole écrit très bien, aucun doute.

.

« On apprend, c'est tout. A vivre. Les années abattent autour de nous les obstacles et les imprévus. Et on choisit : passer au travers ou se laisser tomber. (...)

Notre place n'existe pas, on se la fait, c'est tout. Elle est là cette vie à vivre, elle est droit devant soi. (...)

Le temps qui nous est accordé, on fait du mieux qu'on peut pour le gorger d'espoir. Petit à petit, une montagne après l'autre, un caillou, une poussière, on prend ce qui nous pèse, on le laisse derrière soi, on se libère, on apprend. »

.

Y a qu'à, quoi... Très joliment dit, tellement vrai, mais des propos qui sonnent creux pour ceux qui sont au plus bas et n'arrivent plus à croire que le tunnel a une issue.

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PS : j'aime beaucoup le billet de Didjmix :

https://www.babelio.com/livres/Dole-Six-pieds-sur-terre/1328749/critiques/2684351



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https://www.youtube.com/watch?v=PO-ZDKKugSo ♪♫
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Tout foutre en l'air

Un petit roman percutant et incisif sur le mal-être adolescent et les dérives qui peuvent en découler. Sur internet et la détresse de certains adeptes. Sur la vie, ambivalente et qui mérite d'être appréciée pour ce qu'elle apporte que ce soit en bon ou en moins bon.



Emouvant, vif, c'est avec un style saccadé qui essouffle que l'auteur nous emmène dans des scènes de vie courante, dans la psychologie d'une adolescente en mal de vivre qui doute surtout beaucoup. Ca se lit d'une traite sans respirer et on en ressort sans souffle et secoué au plus profond par cette véracité vitale.
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Six pieds sur terre

Ce livre m'a bouleversée, tant par la beauté de l'écriture que par la vie de Camille et Jérémy. Ces deux jeunes gens ne sont pas légers, ils portent un fardeau, un lourd fardeau.

Camille a toujours vécu seule avec sa maman bipolaire, son père est inexistant, c'est elle qui va devoir prendre le rôle de mère.

Jérémy, quant à lui a eu une arrivée au monde très compliquée. Impossible pour sa mère de ressentir de la joie. Lorsqu'il a 15 ans, sa mère meurt ce qui plonge Jérémy dans un grand chagrin et renforce son mal de vivre.

Ces deux êtres meurtris, fragilisés par des mères qui ne savent pas, n'arrivent pas à être mère vont se rencontrer et s'aimer.

Alors oui, comme on peut s'y attendre, ce n'est pas la fête, ce n'est pas un amour exaltant, un amour heureux , il y a une lourdeur, la pesanteur est visible palpable.



Que c'est bien écrit, c'est un vrai plaisir de découvrir cette plume.

Lorsque Jérémy apprend ce qui est arrivé à sa mère et qu'il s'adresse à elle, j'ai eu des frissons par tant de beauté!!! c'est beau, profond. Chaque mot est choisi avec soin chaque mot a son poids et c'est tout simplement magnifique !

Ce livre nous offre un grand moment. Nous sommes pris dans un tourbillon d'émotions dans lequel je me suis sentie happée.

Camille m'a touchée mais je dois dire que Jeremy m'a bouleversée. J'ai ressenti pour lui une grande envie d'être à ses côtés des sa première heure de vie.

C'est le genre de roman pour lequel je n'arrive pas à exprimer tout ce que je ressens, je vais donc me contenter de dire que c'est un coup de coeur.
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Les jours heureux

Ce superbe album graphique dès la couverture invite à suivre une jeune fille du nom de Yuko et son petit frère Sora qui partent admirer cet événement incontournable qu'est le Hanami, cette période fériée au Japon où l'on admire, entre autres célébrations, les fleurs de cerisier. Les deux enfants partagent avec émotion un regard résolument heureux captivant chaque instant de cet événement. Et ceci leur permettent de rendre hommage aux parents disparus...une approche tendre, douce et positive du travail de deuil et de reconstruction.

Les superbes illustrations de Ratanavanh mettent en perspective le manque, à travers ses superbes illustrations faites à l'acrylique sur des panneau de bois, pour un rendu fort et organique, mais où à chaque fois les couleurs son manquantes à un endroit ou deux endroits précis, laissant alors apparaître des petits formes dans le bois brut.

Cela peut être un papillon, un oiseau, une grue... mais à chaque fois, il manque quelque chose, discrètement tapi.

Seules 2 illustrations sont complètes. Tout d'abord, celle en flashback où les deux tout petits enfants profitent du hanami avec leur mère, et dès lors on comprend parfaitement ce qui leur manque. Ensuite, la toute dernière illustration, qui est un signe d'espoir: si tous les petits manques des précédentes illustrations sont autant de signe que plus rien n'est exactement comme avant suite à la disparition d'un être cher, cette dernière illustration marque une avancée dans la lente étape du deuil, en soulignant à quel point il faut chérir tous les souvenirs des jours heureux passés avec l'être perdu.

Pour marquer cette poésie de l'instant, le texte reprend la forme du haïku, pour prolonger la réflexion philosophique et intime de l'album.

Les jours heureux est un très bel album rempli d'humanité et d'émotions.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Ueno Park

Ce tout petit roman est en fait une succession de tranches de vie, celles de huit jeunes gens, filles et garçons, habitants à Tokyo et qui se trouveront tous au parc Ueno durant une journée pendant laquelle les cerisiers sont en fleurs.

Ces huit jeunes sont tous en marge de la société, pour des raisons différentes, une société extrêmement rigide et cadrée qui ne tolère pas que l'on sorte du rang.

Ces jeunes n'acceptent pas de devoir se plier aux règles établies. Parfois ignorés, craints, humiliés, regardés avec pitié, dégoût ou effroi, ils tentent tous de trouver leur place au sein de cette ville.

La diversité de leurs parcours est intéressante, entre un jeune SDF, une ado atteinte de leucémie, un garçon ayant vécu le traumatisme du tsunami, une autre qui sort avec des hommes pour de l'argent, un garçon qui se travesti…

J'ai beaucoup aimé ces récits courts, justes et très touchants, les jeunes y expriment des sentiments très bien décrits, poignants sans être exagérés, criants de vérité et qui en disent long sur la société japonaise.

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