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EAN : 9782734900269
(30/11/-1)
3.92/5   26 notes
Résumé :
Depuis la mort de son mari, un an plus tôt, Mme Popova refuse de sortir et se considère aussi morte que feu son bien-aimé mari. Or surgit un dénommé Smirnov, ancien officier d'artillerie, qui s'introduit chez elle malgré son refus de recevoir qui que ce soit. C'est que l'époux de madame Popova devait douze cents roubles à Smirnov et que ce dernier en a besoin tout de suite pour payer des intérêts...



Pas de quatrième de couverture
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'Ours est une très courte pièce en un acte. Tout de suite il me faut confesser qu'elle n'est pas à mes yeux ce qu'Anton Tchékhov a su faire de mieux.
Malgré tout, cette petite farce, sans être transcendante, passe assez bien et jouit d'un cortège de petites tirades savoureuses qui me la rendent assez agréable.
L'histoire se cristallise autour du moment où un créancier, Smirnov, vient réclamer une somme d'argent à une jeune veuve, Mme Popova.
Mme Popova se caractérise par une grande honnêteté morale et financière, une éminente droiture et une fidélité exemplaire, proche de l'ascétisme, vis-à-vis de son défunt mari.
Smirnov, lui, a un besoin urgent de la somme aujourd'hui même tandis que Mme Popova lui explique patiemment qu'elle ne pourra lui fournir l'argent que dans trois jours.
Le bouillant créancier est bien décidé à ne quitter la place qu'avec ses roubles en poche et la précieuse Mme Popova s'offusque des manières de cet « ours ».
S'en suit une mémorable prise de bec, qui tourne au duel et, comme toujours, je vous laisse découvrir le fin mot de la fable…
Bref, un petit divertissement sans prétention mais jamais déplaisant, du moins c'est mon opinion d'ourse mal léchée, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Après "Sur la grand-route", qualifiée d'étude dramatique par son auteur, me voilà passée à une "plaisanterie en un acte", qu'on classe dans les Farces de Tchekhov. Pièce comique très courte, en dix scènes de deux-trois pages chacune, elle repose donc sur une intrigue très simple. Popova est une aristocrate, veuve zélée, qui a décidé de porter le deuil de son mari jusqu'à sa mort, bien que n'étant pas sans savoir que ce dernier avait passé sa vie à la tromper. Survient Smirnov, propriétaire terrien incapable d'obliger ses débiteurs à lui régler leurs dettes, à tel point qu'il se retrouve dans une situation financière plus que préoccupante. Popova, sous prétexte qu'elle a trop de chagrin pour s'occuper de question d'argent, ne déroge pas à la règle. Comme elle est le dernier espoir pour Smirnov de récupérer une partie de ce qu'on lui doit, il décide de ne pas bouger de chez elle tant qu'elle n'aura pas réglé ses dettes. Sur quoi les voilà s'affrontant sur la question des défauts inhérents au sexe féminin et masculin, puis carrément en duel, Smirnov provoquant Popova, et Popova répondant à sa provocation.

Il n'y avait sans doute pas de la part de Tchekhov de volonté très ambitieuse dans l'écriture de cette pièce - une de celles qui fut les plus jouées et qui connut le plus de succès. Les personnages s'enlisent dans un ridicule voulu par l'auteur, Popova avec ses manières de veuve éplorée, Smirnov avec son aspect un peu rustre et sa détestation des femmes. Il y a là une critique de la société contemporaine (amenée à évoluer ?), illustrée par un Smirnov qui va passer des clichés les plus misogynes à un acte radical qui vaut déclaration d'égalité entre les sexes, autant que par une Popova qui, après avoir joué les femmes éplorées - comme il se doit à l'époque -, va étonnamment relever le défi. Pour autant, la pièce est tellement courte et le nombre de personnages tellement restreint que Tchekhov ne prend guère le temps de construire des scènes suffisamment solides et efficaces. Disons-le, certains retournements de situation, trop rapides, sont un peu bâclés, et tout n'est pas très subtil, même si on a droit à des passages et à des répliques franchement drôles.

J'ai cru comprendre que Tchekhov misait beaucoup dans cette pièce sur le jeu des deux acteurs (et, naturellement, sur l'opposition des personnages), ce qui expliquerait en partie que l'intrigue ne soit pas davantage travaillée. On dit aussi que Tolstoï a vu cette pièce de nombreuses fois, et que chaque fois il riait aux éclats. Ma foi, il n'y a pas de mal à être bon public ! Qu'on soit un grand écrivain ou pas.


Challenge Théâtre 2017-2018
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Cette pièce en un acte de 1888 n'a absolument pas vieilli et n'a rien perdu de sa verve. Cette farce met en scène une veuve au caractère bien trempé, Madame Popova, ennuyée par Smirna, un propriétaire venu lui réclamer l'argent que lui devait l'époux décédé. Les deux personnages sont aussi explosifs l'un que l'autre, ce qui provoque un comique de situation. Aucun des deux ne veut céder. Smirna ne partira pas tant qu'il n'aura pas réussi à avoir son argent. Quant à Élena Popova, elle est prête, telle Calamity Jane, à sortir les armes et à se battre en duel ! Ici encore, on rit face à la situation incongrue. La fin va révéler une surprise de taille...

En peu de pages et peu de personnages sur scène (trois en ajoutant le domestique, Louka), Tchekhov a réussi la prouesse de condenser tous les éléments humoristiques faisant de cette petite pièce une farce à la fois amusante et fine où la grossièreté n'a pas lieu d'être.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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J'ai décidé d'aller faire un petit tour du côté du théâtre de Tchekhov parce que la troupe d'amateurs à laquelle participe l'un de mes fils prépare en ce moment même une farce en un acte de cet auteur russe, L'Ours.
Cette pièce n'est sans doute pas la plus connue. Il l'a écrite en 1888, au début de sa carrière théâtrale.

J'ai découvert un texte à la fois drôle et décalé autour des thématiques entremêlées du veuvage, de la place des femmes dans la société, de la dette et de la demande en mariage.
Une certaine économie des personnages : une jeune veuve inconsolable, un officier d'artillerie venu réclamer son dû et un vieux majordome… Autant Éléna ivanovna Popova est belle et raffinée, toute en fossettes et distinction et en proie à son chagrin, autant son créancier, Grigori Stepanovitch Smirnov, est rustre et grossier, tandis que Louka incarne un valet de chambre pragmatique et distancé, proche cependant de sa jeune maîtresse à laquelle il est très dévouée.
Une économie d'action également : un seul acte autour d'une demande de remboursement d'argent qui va se transformer en duel au pistolet puis en demande en mariage sous le regard fataliste du valet. Des péripéties cocasses, un comique de répétition, un jeu sur le langage avec l'impossibilité à communiquer entre deux personnes que tout oppose, un contraste entre le rôle discret mais essentiel de Louka, la virilité outrancière de Smirnov et la sensualité bridée d'Éléna.

Un texte à la limite de l'absurde, à prendre au premier degré mais également à analyser ; je pense notamment au discours sur les femmes et leur place dans la société et à l'évolution dans l'attitude de Smirnov, très misogyne au début et beaucoup plus ouvert à la fin…
Je connais mal l'histoire de la Russie et ne sais pas vraiment faire un parallèle entre la représentation d'un monde très rural et les réalités contemporaines de l'écriture de la pièce. Il me semble pourtant lire comme une satire d'un milieu de propriétaires terriens en perte de repères ; le servage a été aboli dans les années 1860 seulement et il faut sans doute se remettre un peu en question pour continuer à exploiter les propriétés agricoles.

Une lecture intéressante qui m'a donné envie de voir la pièce représentée sur scène.
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Une farce explosive
Voilà une farce en un acte rythmée, rigolote et optimiste !
Madame Popova est une jeune veuve à fossettes. Elle pleure la mort de son mari pourtant infidèle, se refuse à sortir, ne veut voir personne. Même le fidèle valet louka ne peut la dissuader de rester enfermée. Mais le dénommé Smirnov, un ancien lieutenant d'artillerie, force l'entrée en rugissant. Il réclame 1200 roubles. Madame Popova ne peut pas le rembourser tant que son intendant n'est pas rentré. Smirnov , en pétard, décide de rester. On lui a déjà fait le coup. Il s'installe, réclame de la vodka, peste après les bonnes femmes mais la vertueuse épouse a un caractère bien trempé, elle peste à son tour après les maris infidèles, les bonshommes en général, le ton monte , ils échangent des noms d'oiseaux et en viennent au duel au pistolet...
Lu dans la traduction de Michel Tessier, 2016 ( blog Mediapart)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
LOUKA. Ah ben tiens ! Mieux vaut entendre ça que d'être sourd. Notre maître Nikolaï Mikhaïlovitch, il a décédé, c'est comme ça, c'était le destin, Dieu ait son âme... Un peu de chagrin, bon, ça va, point trop n'en faut. Vous allez pas quand même jusqu'à la fin de vos jours pleurer et porter le deuil. Moi aussi, dans le temps, j'ai eu ma vieille de décédée... Et alors ? Du chagrin, des larmes, j'en ai eus, tout un mois, et, bon, ça va comme ça, parce que, passer sa vie dans les lamentations, franchement, pour une vieille, ça vaut pas le coup.


Traduction : André Marcowicz / Françoise Morvan
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Vous avez le malheur d'être femme, vous savez donc d'après vous-même ce que c'est qu'une femme. Dites-moi, en toute franchise: avez-vous de votre vie rencontré une femme sincère, fidèle et constante ? Vous n'en avez pas rencontré ! Ne sont fidèles et constantes que les vieilles et les guenons ! Il y a plus de chance de rencontrer un chat avec des cornes ou un merle blanc, qu'une femme fidèle !
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Est-ce qu'une femme sait aimer qui que ce soit, hormis les petits chiens ?...
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Ça! ça, c'est une femme. Je n'comprends que ça! Une vraie femme! Ce n'est pas une molasse, une chiffe, mais du feu, de la poudre, une fusée... Il est même dommage de la tuer.
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Pas de différence entre les sexes ! Je la tuerai par principe.
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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