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Critiques de Arnaud Le Gouëfflec (275)
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Les 12 travails d'Hercule

Livrer des pianos, ça ne lui rapporte que des chopinettes, à Hercule. Faut pas chercher le pourquoi du combien : il a un neutrone en moins, un trou dans le cerveau qui fait que ça fuite.

Pas de quoi fanfare au nez.

Et en plus, Hercule avec sa carrure, c’est davantage un éléphant dans un magasin de polystyrène que le petit rat de l’apéro.

Mais faut pas être pythagorique, ni siffler aux apparences.

À part les pianos, il se consacre tout entier à s’occuper de son pote Joseph qui passe sa vie au lit : un dégât colorectal de la dépression. Il a beau lui dire qu’il est pas sa bourriche, à Joseph, c’est bien Hercule qui fait tout pour lui, jusqu’à l’emmener en virée sur la côte pour le faire changer d’air.

C’est surtout la vie d’Hercule qui va changer.

Je n’ai pas écrit d’avis, juste mis bout à bout quelques-unes des merveilleuses inventions langagières d’Hercule, sorties de la plume imaginative d’Arnaud Le Gouëfflec.

Ça vous mettra du boum au cœur.
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Le chanteur sans nom

Kiss et Daft Punk n'ont rien inventé. En 1936 apparaît pour la première fois sur scène Roland Avellis, alias "le chanteur sans nom", les yeux masqués d'un loup noir. De cabaret en émissions radiophoniques, ce Fantomas de la chanson d'amour reprend les succès de l'époque et cartonne sur les ondes pendant trois ans, enregistre quatre cents '78 tours' : "J’étais un interprète, pas un compositeur ! Comme le coucou : je pondais mes œufs dans le nid des autres. Je reprenais des chansons de Tino Rossi ou de Jean Sablon, des crooners à la voix de velours. Et puis Charles Trenet. J’ai même chanté des chansons de Léo Ferré !"

Il côtoie Aznavour, devient ami et secrétaire particulier d'Edith Piaf. Il tombe dans l'oubli avec la seconde guerre mondiale, renoue avec les cabarets miteux. Malade, il sombre dans l'alcool, la drogue, le jeu, et arnaque sans fin ses proches quand il est à court d'argent - vol, mensonges.



Cette biographie en images est l'oeuvre du tandem Le Gouëfflec-Balez, qui a récidivé depuis dans la BD avec un album fantaisiste autour du chanteur Dominique A. J'ignorais tout de ce "chanteur sans nom", fort populaire dans les années 30, oublié du grand public mais pas de ceux qui l'ont aimé. Les auteurs lui rendent un bel hommage avec ce portrait. Un homme profiteur et indélicat, certes, mais aussi un joyeux drille à l'âme généreuse, dont Aznavour dit aujourd'hui "qu'il a tellement donné en échange de ce qu'il a pris".

Lecture agréable, un peu longuette - à cause de la mise en scène choisie, sans doute (le fantôme du chanteur accompagne l'enquêteur dans ses recherches).
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J'aurai ta peau Dominique A

Je n'en finis pas de découvrir des dessinateurs et des scénaristes de bd grâce à la bibliothèque de ma ville qui, Ô bonheur, est dirigée par un spécialiste passionné d'arts graphiques. Sur ses conseils, je me suis précipitée sur cet album du duo Arnaud le Gouëfflec - Olivier Balez au titre direct, concis, "J'aurai ta peau Dominique A", faisant tout de suite penser, soit au titre du film délirant, métaphysique Qui veut la peau de John Malkovitch, soit à celui, drôle et cartoonesque, Qui veut la peau de Roger Rabbit.



J'aurai ta peau Dominique A. navigue entre ces deux univers, entre humour absurde et policier introspectif.



Mais qui peut bien vouloir la peau de Dominique A, artiste discret et peu habitué aux titres racoleurs de la presse people ? C'est bien ce que se demande le principal intéressé quand il reçoit, à la sortie d'un concert, une enveloppe comprenant ce message de mort.



Nous lecteurs, on le voit, dès les premières pages, l'auteur de cette missive, un gros balèze en marcel à l'allure très menaçante, qui découpe consciencieusement aux ciseaux les lettres de ce message au son mal à propos de la chanson de Dominique A "Il ne faut pas souhaiter la mort des gens" .



Même à celle qui trahit

Même à celui qui ment

Il ne faut pas souhaiter la mort des gens

Il y a bien des cas où

Mais même dans ces cas où

Il ne faut pas souhaiter la mort des gens....



" Dominique, c'est génial, ta première menace de mort en vingt ans de carrière, ça n'arrive qu'aux stars ! " lui lance son producteur pour tenter de le faire rire.



"Le syndrome John Lennon ? N'essayez pas de défrayer la chronique et contentez-vous de la première page du dictionnaire de la chanson française", lui balance la commissaire après que notre chanteur ait porté plainte pour tentative d'assassinat.



"Les dingues, ils s'attaquent aux stars,,. pas à des chanteurs plus... c'est juste que t'es pas super connu....", s'interroge son pote Philippe Katherine qui en rajoute une couche :" Tu cultiverais un look à la Lady Gaga, ça m'étonnerait pas que tu sois la cible d'un taré.. mais tu es tout le contraire, sobre, presque austère". "Normalement, c'est à moi que ce genre de dingue devrait s'attaquer. Je me suis un peu plus fait remarquer", ajoute-t-il un brin jaloux.



S'ensuit dans la tête de notre pauvre chanteur, un tas de questions sur son apparence, son identité, son image. Se peut-il que quelqu'un l'ait pris en grippe à cause de son look de moine-soldat, comme lui glisse son pote Philippe. Chanteur sobre, aux vingt ans de textes d'auteurs, ça a dû forcement énerver quelqu'un ? Parce que ce problème ne suffisait pas, Dominique A est poursuivi par un fan qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et, de plus, lui reproche de lui avoir volé sa destinée.



Drôlissime et plus noire qu'elle ne paraît, cette farce policière est servie par d'excellents dialogues et des dessins qui collent parfaitement à l'ambiance et qui font penser aux bd américaines des années 50. Les couleurs en aplats, bistres, vertes, rouges et noires, découpent les scènes telles les lettres du message anonyme. Énigme loufoque, elle a cependant une explication et un dénouement.



La préface signée par Dominique A himself révèle un artiste quelque peu troublé de se voir dessiné sur du papier imprimé, qui plus est, quand il est le héros d'une histoire ou il est question d'avoir sa peau. "Dans quel guêpier m'ont-ils fourré ? Comme si la vie n'était pas assez compliquée..." Et surtout percé à jour par Gouëfflec et Balez, pas simplement physiquement ("C'est toi ! C'est dingue ! C'est trop toi ! " dixit sa compagne) mais aussi mentalement ("Ils m'imaginent différentes vies, autres que celle de saltimbanque et en concluent que je ne me suis pas donné d'autres choix que d'être chanteur... c'est on ne peut plus vrai, ça m'a sauté à la gueule !).



Réjouissant, à découvrir avec en bande-son la belle voix de Dominique A.























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Mondo reverso, tome 2 : La bonne, la brute ..

Passée la surprise du premier tome, l’effet est moins percutant. On retrouve cet humour basé sur l’inversion des rôles hommes/femmes dans “une western virile”. Les auteurs jouent sur les codes en les inversant, ça fonctionne plutôt bien, mais ça manque de finesse et les gags sont assez répétitifs. Cela reste un bon divertissement, une lecture agréable, amusante, mais pas inoubliable.
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Soucoupes

Une couverture un peu rétro et un titre qui ne laisse pas du tout présager de ce qui va se passer dans cette BD qui apporte le sourire et, au delà de ça, une réelle réflexion sur tout un tas de sujets.

L'improbable amitié entre un disquaire misanthrope et un extraterrestre curieux fait voyager le lecteur dans son propre monde et invite gentiment à l'analyse de son quotidien.

Le propos est agréablement mis en valeur par un dessin léger et agréable qui contribue à apporter de la fraicheur à une BD qui est déjà, en elle même, rafraichissante.

Craignant de passer à côté de quelque chose, je me suis penchée sur Ascension de Coltrane...et bien je comprends que Christian soit surpris par le qualificatif de "Joli"
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La carte du ciel

BD qui se lit vite. Les dessins agréables mettent en avant surtout les personnages. Je n’ai pas trop accroché à ces ados qui pensent avoir vu des OVNI et vivent leurs premiers émois.
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Le frère de Göring, tome 2 : Le chasseur et s..

Suite de cette BD en deux parties sur les frères Hermann et Albert Göring. Un nazi, un résistant.



Cette seconde partie est consacrée à la liste de 34 noms de juifs pour lesquels Albert Göring est intervenu : soit pour leur permettre de quitter l’Autriche ou la Roumanie à temps, soit pour jouer de sa parenté avec le Feldmarschall pour obtenir des libérations. Jusqu’à carrément un groupe de déportés, emmenés hors d’un camp par un Albert Göring prétendant en avoir besoin pour du travail forcé, avant de les laisser disparaître dans la nature.



Après guerre, personne en croit Albert. Jusqu’à ce qu’un officier juif américain découvre qu’Albert lui explique en fait comment sa tante a réussi à quitter l’Allemagne. Pour autant, rien n’est épargné à Albert. Procès en Allemagne, procès à Prague (avec tout Skoda qui vient témoigner de son engagement anti-nazi).



Je m’étonnais de la grande proximité entre cette BD de 2018 et le livre Frères Goering, le nazi et le résistant de James Wyllie, récemment paru en français. Après recherches internet, il apparaît que James Wyllie a publié The Warlord and the Renegade; The Story of Hermann and Albert Goering en 2006. La matière du scénario était toute prête…
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Le frère de Göring, tome 1 : L'ogre et le che..

J’ai découvert cette BD en deux parties dans les jours qui ont suivi la lecture des Frères Goering, le nazi et le résistant de James Wyllie. Hasard ou coïncidence  ?



Le livre et la BD en deux tomes traitent évidemment exactement des mêmes faits historiques ; l’essai historique étant beaucoup plus complet bien sûr et surtout plus explicatif sur les raisons qui ont conduit deux frères à avoir des attitudes si différentes face au nazisme.



La BD utilise comme vecteur les interrogatoires subis par Albert Göring quand il s’est rendu de lui-même aux forces alliées en mai 1945. Ce premier tome insiste sur l’incrédulité des officiers chargés de le débriefer. Comment le frère du Feldmarschall Hermann Goering peut-il prétendre n’avoir rien à voir avec son frère, ne pas partager ses idées, et surtout prétendre avoir aidé des juifs ?



L’essentiel est là, avec des dessins assez passe-partout, mais qui conviennent à cette histoire incroyable au premier abord.
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Vilebrequin

Le cambrioleur comme artiste

Tout en noir et blanc, sans nuance, brut, avec les coup de pinceau épais, secs, agressifs, des angles de vues dynamiques. Le pinceau, lors des sorties sur les toits, s’envole littéralement pour nous faire voyager dans les airs. C’est l’histoire d’un cambrioleur, mais c’est surtout une histoire sur l’amour de l’art, le cambrioleur comme artiste, les œuvres d’art sont très présentes, objets de valeur, tableaux… et le parallèle avec le jazz donne une dimension lyrique, romantique et tragique. L’image va avec le son, on sent le timbre de la trompette, strident et suave à la fois, toujours à la limite du couac, sur le fil du rasoir, ça vibre littéralement. Et pour couronner le tout, un humour subtil, qui part un peu dans toutes les directions, nous suit en permanence, bourré de clin d’œils (on reconnaît Tintin dans une case alors qu’on ne voit même pas sa tête). J’ai particulièrement aimé la référence à l’art en général, conceptuel, minimaliste, danse contemporaine… C’est une petite BD qui paraît sans prétentions, et pourtant elle embrasse large. Pour une première dans le monde de la BD pour Le Gouëfflec, c’est un coup de maître, et le trait d’Obion est en parfaite union avec le propos.
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La nuit Mac Orlan

C'est un très bel hommage, rendu à Pierre Mac Orlan et à la ville de Brest sous forme de quête à énigme littéraire lors d'une errance urbaine.

Pas trop convaincu par mes précédentes lectures des BD de Briac, ici, j'ai été plutôt conquis. Marin arrive à Brest pour dénicher chez un bouquiniste, un livre inédit de Pierre Mac Orlan, sujet de sa thèse. Il s'ensuit une quête itinérante à travers la nuit brestoise. le graphisme de Briac et fait de couches épaisses de couleurs sombres et chaudes, et donne une atmosphère lourde, sensuelle et un peu angoissante. La ville est un des personnage de l'histoire, l'oeuvre de Pierre Mac Orlan en est un autre, les lieux sont réels (la gare, la place Guérin, Pontaniou, Recouvrance, le port de commerce, les phares et balises), les référence à Mac Orlan aussi et servent de fil conducteur à l'histoire. Mon avis est sans doute partial, celui d'un ti'zeff que je suis, mais j'ai un peu retrouvé certaines des virées nocturnes et de lectures de ma jeunesse, alors forcément, cette BD a un léger parfum de nostalgie, et puis à Brest, Pierre Mac Orlan est un monstre sacré, c'est l'auteur de “Fanny de Laninon”. Cette lecture m'a donné envie de chanter...

“De la mer en son tourment,

de Molène à Ouessant,

Quand souffle le vent,

L'tonnerre de Brest est tombé,

Pas du bon côté,

Tout s'est écroulé.”

Pierre Mac Orlan

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J'aurai ta peau Dominique A

Dominique A, le chanteur connu pour sa discrétion, reçoit après un concert une lettre anonyme : «J’aurai ta peau Dominique A ». Son entourage croit à une (mauvaise) blague, mais Dominique n’est pas serein. Malgré le soutien de son grand ami Philippe Katerine, il tombe peu à peu dans la paranoïa…

Un univers original et immersif pour les graphismes que j’ai trouvé très réussis, à la fois très personnels et vraiment ressemblant pour les personnages connus, dans les attitudes, les expressions du visage. J’ai beaucoup aimé.

L’histoire quand à elle est assez simple, mais les dernières pages sont très marrantes. Il faut le voir plutôt comme une bd d’ambiance à offrir aux fans de la scène française, qui se régaleront des portraits loufoques d’un Katerine survolté face au taciturne Dominique A.



Une BD amusante et très réussie graphiquement.
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Basile et Massue

Ce pourrait n’être que les déambulations d’un bistrot à un autre des deux principaux protagonistes de cette histoire, Basile et son ami Massue, blessés de la vie qui noient leurs fêlures dans l’alcool, et de leurs copains de beuverie.

Mais il y a bien d’autres raisons de poursuivre la lecture de ce premier roman d’Arnaud Le Gouëfflec :

une belle écriture qui sait toucher, créer une atmosphère, la rendre palpable ; une pudeur, une sensibilité dans l’approche de tous les êtres qui habitent ce récit, qui n’aiment pas ou ne savent pas comment dire ce qui lentement les tuent et quêtent un peu de chaleur en errant au gré des bars qu’ils connaissent pour permettre de reculer l’heure du retour dans la solitude d’une chambre vide ; une intrigue bien menée qui va se nouer sans en avoir l’air autour de Jussieu un homme très inquiétant, haineux qui remplit de terreur Massue quand il le croise au détour d’une rue ou attablé dans le coin d’une salle de bistrot. Pourquoi ? Que s’est-il passé entre ces deux-là ? Où se sont-ils connus ? Autant de questions que se posent Basile.

Et il faut ajouter la belle figure de femme qu’est Fernande la femme de Bison qui tient le «Le National», le vieux bistrot point de rencontre privilégié de tous les compères de ce roman... et d’autres êtres croisés au fil des errances dans la ville portuaire qui est très présente même si elle n’est pas nommée.
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Michel, french lover

Michel est un loser pathétique, un personnage transparent que toutes le femmes méprisent. Et un beau matin, sans raison apparente, il devient un séducteur irrésistible, tous les regards se tournent vers lui. “Et voilà comment je suis devenu un connard”. C’est une comédie sur l’égoïsme, la lâcheté et tous les affreux petits défauts qui nous menacent lorsque les regards se tournent sur nous. Drôle, bien mené, on retrouve une peu de Gérard Lauzier dans cet opus. On est loin de l’excellent "Soucoupes" écrit avec Obion, mais j’aime toujours ce que fait Arnaud Le Gouëfflec.
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J'aurai ta peau Dominique A

Peut etre que depuis février et sa toute première Victoire de la Musique comme artiste interprète masculin de l'année, la renomée de Dominique A va lui faire cotoyer toutes sortes de fou furieux en tous genres, mais une chose est sure : au moment où Arnaud Le Gouefflec et Olivier Balez se sont mis à "plancher" sur cette idée, elle parraissait assez saugrenue.



En effet, Dominique A, chanteur français dont j'ai déjà parlé ici même ne renvoie pas forcément l'image d'une rock star qui est entourée de groupies les plus barrés les uns que les autres. Discret, doté d'un look passe partout, et plutot peu engagé politiquement, Dominique A n'a pas la renommée d'un Philippe Katrine ( son grand ami, omniprésent dans cette BD) ni même d'un Miossec, deux chanteurs issus de la même génération et qui ont tous les trois un peu dépoussiéré le chanson française.



Mais pour les auteurs de la BD "J’aurais ta peau Dominique A » parue en janvier aux éditions Glénat, il ne fait guère de doutes au fait que Dominique A soit devenu une vraie star.



C'est arrivé le jour où le chanteur breton a reçu ce courrier anonyme fait comme il se doit avec des lettres découpées dans des journaux. Pour son manager, cela signifie que Dominique est en vingt ans de carrière devenu enfin une vraie star. Le chanteur ne l'entend pas forcément ainsi et commence à angoisser. Un homme tente de l’attaquer au courant. Il s’enfuit. Et puis il se demande qui ? Pourquoi ? Il prend des gardes du corps. Va consulter une voyante. L’obsession commence…



La police ne va pas le prendre plus au sérieux que ça. Elle va même mettre en doute son témoignage. Et si c’était lui qui avait monté tout ça pour se faire de la pub ? Dominique A est un chanteur assez particulier. Les textes de ses chansons, depuis le début de sa carrière, sont plutôt tristes et mélancoliques. Le titre de son livre « un bon chanteur mort » ne plaide pas vraiment en sa faveur non plus. De toute façon, les gens qui n’utilisent pas leur vrai nom dans la vie courante sont suspects pour la police. Non, définitivement, ce n’est pas du côté de la police qu’il trouvera un soutien.



Allez je m'arrete là pour ne pas trop en dire sur l'intrigue constamment imprévisible : nous sommes en plein récit décalé, un brin surréaliste qui nous permet d’appréhender, souvent avec humour, les tourments existentiels de ce représentant de l’esprit indépendant de la chanson ou de la scène musicale française, et qui a, déjà, plus de vingt ans de carrière derrière lui.



"J'aurais ta peau Dominique A" est en effet une BD qui mélange très habilement les genres : à la fois Un polar, à l’intrigue soutenue et hors norme, une vraie réflexion sur la musique et sur un artiste singulier dans la chanson française, et en même temps reflexion parfois humoristique sur les sosies et les doubles (un peu comme l'hilarant Grosse Fatigue de Michel Blanc) .Si le scénario de le Gouefllec est donc très intelligent et surprenant, parsemé de dialogues assez tordants (tous les passages avec un Philippe Katrine plus vrai que nature) et d'un dénoument fort bien trouvé , le dessin d’Olivier Balez est quant à lui absolument parfait pour cette intrigue. Il a su parfaitement traduire les angoisses de Dominique A aux prises avec son tueur. Son style graphique et narratif si unique, son travail sur les différentes gammes de couleur donne à ce livre un ton tout à fait original.



Dans sa préface à l’album, l’emblématique chanteur au crane rasé reconnait qu’il s’y est vraiment retrouvé au niveau de la représentation en voyant les premières planches (surtout quand sa tendre amie s’est écriée : « C’est toi ! C’est dingue ! C’est trop toi ! ») et que,sans en lire plus de la BD, il faisait entièrement confiance aux auteurs... Il a eu largement raison tant Dominique A sort grandi de cette aventure, qui fait partie des très bonnes BD de ce début d'année!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mondo reverso, tome 2 : La bonne, la brute ..

Imaginez un monde où les hommes sont des femmes (s'habillant et se comportant comme tel) et les femmes sont des hommes (les cowboys version féminine, jurant comme les hommes, se comportant comme des goujates, occupant les postes d'hommes...).



Ici on suit Cornelia, une desperadette qui fait la rencontre d'un homme au foyer en cavale.



Dans un far west totalement inversé, ce sont les femmes qui font la loi, qui dirigent, qui tyrannisent, qui violent, qui règlent leur compte.



C'est un peu perturbant au début , mais on s'y fait vite et on se marre franchement de voir des femmes se comporter en bonhomme et c'est là que tout prend son sens et qu'on voit à quel point le monde réel est ridicule.



Dans ce monde, les hommes au foyer s'indignent de leurs conditions de vie et leur statut d'homme.



Un monde renversé qui chahute le monde à l'endroit et qui interpelle bien les consciences.

Tout ceci est il normal ?



Une duologie très drôle avec des dessins de qualité.
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Monsieur Léon, tome 1

En mars 2020, je me suis retrouvée comme tout le monde, enfermée chez moi pour cause de pandémie. Heureusement pour ma cause personnelle, je n'étais pas à jour de mes derniers exemplaires de Fluide Glacial... Et quel ne fut pas mon bonheur lorsque je fis connaissance de Monsieur Léon !

En ces temps moroses et gris, il m'a offert des moments délicieux de détente et de paysages en couleurs. Ce n'est pas le genre à se laisser abattre le loustic et il partage son enthousiasme avec qui le veut bien...surtout Mademoiselle Sophie, sa douce voisine.

Tel un "super résistant" d'aujourd'hui, il prend tous les risques pour se procurer un vinyl de mambo ou pour aller danser, au nez et à la barbe des autorités et de l'affreux préfet Lepicard...

Un héros de l'ordinaire oui !

Et des bulles de bonheur...
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Mondo Reverso, tome 1 : Cornelia et Lindbergh

Comment rendre ridicules toutes ces théories qui voudraient que le genre définissent les individus ? C'est simple : il suffit de prendre un environnement archétype du machisme, et de mettre les hommes à la place des femmes et réciproquement....

On tombe alors dans des situations particulièrement ridicules et cocasses.

Si en plus on ajoute en fil rouge de ces petites histoires la quête d'un filtre permettant de changer de sexe : on tombe dans le n'importe quoi jubilatoire.

J'ai beaucoup aimé, ces quelques courts chapitres qui apparemment serait un premier tome. Il me tarde de voir arriver le second.



Relecture février 21 :

Parfois une relecture à du bon. Je ne ne me souvenais pas de tout ces détails. Mais l'effet est le même... J'ai réchauffé mes zygomatiques.

Et c'est une bonne chose que je sois passé par là, car je viens enfin d'emprunter le tome 2.

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La clef

*** Une clef, une obsession..***





Masse Critique mars 2022.



"Alors, sur votre trousseau combien ? Quelques-unes, n'est-ce pas ? Allez, je prends le pari : deux ? C'est impossible de vous souvenir c'est-ce pas ? Ces clefs que vous pourriez par conséquent jeter, vous les gardez, un peu par peur de vous souvenir trop tard de la porte qu'elles ouvraient, un peu par superstition, parce qu'il suffit d'une clef qu'on jette pour qu'une porte, quelque part, se ferme à jamais."





J'avoue avoir été un peu surprise lorsque les Editions Locus Solus, que je remercie, m'ont envoyé ce petit livret, voir un carnet. Lors de mon choix Masse Critique je m'attendais à une bande dessinée, et je me suis retrouvée interdite.

Un petit livre, un carnet mais la lecture m'a enchantée, les dessins graphiques sont agressifs et en noir et blanc, ils collent parfaitement à ce polar très noir.





Il y a eu un meurtre, Monsieur Pécherot est mort. Il a été tué par coup de statue de Bouddha. Les flics sur place ont classé l'affaire. Le fils de Monsieur Pécherot se tourne alors vers un détective privé à la retraite. Celui-ci ouvre le Cold Case, se rend sur place et trouve une clef ... une étrange clef qui n'a rien à faire dans l'appartement du défunt, accroché en évidence près de la porte. Cette clef, va devenir une véritable obsession pour le détective, il va mener son enquête, sous l’œil indifférent de son épouse ... Ce qu'il va découvrir dépasse l'entendement.





Cette histoire de 64 pages, lue en une heure, est très prenante, parce qu'elle tourne autour de La clef et son histoire ... de clef ! Une vraie poésie, dans cette histoire noire. L'histoire est écrite à la première personne, ce qui permet au lecteur d'être dans la peau du détective privé, qui sombre peu à peu dans l'obsession de cette clef, se levant en pleine nuit afin de l'observer et plongeant dans l'alcool pour oublier cette obsession.





J'ai bien aimé, l'écriture est fluide, nous tient en haleine jusqu'au bout avec une chute pour le moins surprenante.



Merci à Babelio et aux Editions Locus Solus, éditeur Breton, qui m'a envoyé son catalogue fort intéressant. Grâce à vous, j'ai fait une belle découverte avec ce roman graphique que je n'aurais pas acheté car il pourrait passer inaperçu chez un libraire si il n'est pas mis en valeur et c'est bien dommage.
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Le chanteur sans nom

J'imaginais lire une histoire fictive... mais non ! J'ai du me rendre à l'évidence assez rapidement au cours de ma lecture : le chanteur sans nom a bien existé ! A moins que ce ne soit une invention totale BD + page wikipédia + enregistrements etc.... Oui je deviens très parano par rapport à tout ce que je lis maintenant ! Il est tellement facile de construire des canulars très réalistes.

Personnage réel ou pas, je trouve cette BD très bien écrite : on suit le parcourt de vie de ce personnage, en même temps que réapparaissent les gens qui l'ont connu et qui ne l'ont pas oublié, contrairement au grand public. Cette histoire est une enquête, au cours de laquelle l'enquêteur ne parle pas... je trouve l'exercice assez bien réussi...

Voilà une jolie interrogation sur la célébrité, la notoriété. Encore un chouette moment de lecture.
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Mondo Reverso, tome 1 : Cornelia et Lindbergh

Imaginez un monde où les hommes sont des femmes (s'habillant et se comportant comme tel) et les femmes sont des hommes (les cowboys version féminine, jurant comme les hommes, se comportant comme des goujates, occupant les postes d'hommes...).



Ici on suit Cornelia, une desperadette qui fait la rencontre d'un homme au foyer en cavale.



Dans un far west totalement inversé, ce sont les femmes qui font la loi, qui dirigent, qui tyrannisent, qui violent, qui règlent leur compte.



C'est un peu perturbant au début , mais on s'y fait vite et on se marre franchement de voir des femmes se comporter en bonhomme et c'est là que tout prend son sens et qu'on voit à quel point le monde réel est ridicule.



Dans ce monde, les hommes au foyer s'indignent de leurs conditions de vie et leur statut d'homme.



Un monde renversé qui chahute le monde à l'endroit et qui interpelle bien les consciences.

Tout ceci est il normal ?



Une duologie très drôle avec des dessins de qualité.
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