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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1137)


Ils se promenaient sur la rive gauche, devant les boîtes des bouquinistes, parmi les gravures suspendues dans leurs enveloppes de plastique et de cellophane, les livres alignés sur le parapet du quai. Un bateau-mouche remontait lentement le fleuve, sur le point de couler sous le poids d'environ cinq mille Japonais, selon les calculs de Corso, et d’autant de caméras vidéo Sony. De l'autre côté de la rue, derrière la glace de leurs élégantes vitrines constellées de vignettes Visa et American Express, des antiquaires guindés guettaient discrètement I’horizon, dans l'attente d'un Koweitien, d'un trafîquant russe ou d'un ministre de Guinée équatoriale à qui fourguer le bidet — porcelaine peinte. Sèvres — d'Eugénie Grandet. En prononçant naturellement tous les 0 avec un impeccable accent circonflexe.
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Autre chose... Vous avez l’intention de conserver la collection de votre mari, ou comptez-vous vous en défaire ?

Elle le regarda, déconcertée. Corso savait par expérience qu’au décès d'un bibliophile, vingt-quatre heures après le cercueil, la bibliothèque suit par la même porte. Il s'étonnait d’ailleurs qu'aucun des corbeaux de la concurrence n'eût encore mis les pieds ici. Après tout, Liana Taillefer, de son aveu même, ne partageait pas les goûts littéraires de son mari.
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Mes opinions sont connues parce que j'ai fait en sorte qu'elles le soient. Quant à mépriser le public, comme vous l'assuriez il y a un moment, vous ignorez peut-être que l’auteur des Trois Mousquetaires est monté sur les barricades pendant les révolutions de 1830 et de 1848, qu'il a fourni des armes à Garibaldi, payées de sa bourse...

N'oubliez pas que le père de Dumas était un grand général républicain... Cet homme débordait d'amour pour le peuple et la liberté.

— Quoique son respect de l’exactitude des faits fût tout relatif.

C'est peu de chose. Vous savez ce qu'il répondait à ceux qui l’accusaient de violer l'Histoire ?... « Je la viole, certes. Mais je lui fais de beaux enfants. »
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Ne donnez pas dans les lieux communs, répondis-je avec impatience. Le feuilleton a produit beaucoup de papier éphémère, mais Dumas était au-dessus de cela...

En littérature, le temps est un naufrage dans lequel Dieu reconnaît les siens ; je vous mets au défi de citer des héros imaginaires qui survivent avec autant de santé que d'Artagnan et ses compagnons, sauf peut-être le Sherlock Holmes de Conan Doyle... Le cycle des Trois Mousquetaires appartient indubitablement au genre du feuilleton de cape et d'épée ; vous y trouverez tous les vices propres à ce type de littérature. Mais c'est aussi un feuilleton illustre qui dépasse les niveaux habituels du genre. Une histoire d'amitié et d'aventure qui n'a rien perdu de sa fraîcheur, malgré l’évolution des goûts et le discrédit stupide dans lequel est tombée l'action. Depuis Joyce, on dirait que nous devons nous résigner à Molly Bloom et renoncer à Nausicaa après le naufrage, sur la plage... Vous n'avez jamais lu mon opuscule Vendredi, ou les limbes du Pacifique ?... En fait d’Ulysse, je me contente encore de celui d'Homère.
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- Je n'imagine rien du tout. Mes références sur ce que le diable aime ou méprise sont exclusivement littéraires : le Paradis Perdu, la Divine Comédie, en passant par Faust ou les Frères Karamazov ... il fit un geste ambigu, évasif. Le mien est un Lucifer de seconde main.
Elle le regardait d'un air moqueur.
- Et quel est celui que tu préfères ? Celui de Dante ?
- Certainement pas. Trop horrible. Trop médiéval à mon goût.
- Méphistophélès ?
- Pas davantage. Celui-là est trop léché, il a l'astuce d'un petit avocaillon chicanier. Il est trop magouilleur ... Et puis, je ne me fie jamais à ceux qui sourient trop ...
- Et celui des Karamazov ?
Corso fit la grimace, comme si il sentait une odeur de chou rance.
- Mesquin. Vulgaire comme un fonctionnaire aux ongles en deuil ... - il s'arrêta pour réfléchir. Je crois que je préfère l'ange déchu de Milton - il la regarda, curieux. C'est ce que tu voulais que je réponde.
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Un chien n'est jamais qu'une loyauté en quête d'une cause.
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Elle détestait les corridas et considérait que les Espagnols étaient sanguinaires, ce qui, de la part d'une Croate, ne manquait pas de sel.
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Les chiens durs ne dansent pas.
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J'ai dit que c'était un chien cultivé. Son maître est un humain qui a une grande bibliothèque et va beaucoup au cinéma.
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En définitive, la culture est source de bonheur, puisqu'elle développe la lucidité du peuple.
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L'atonie espagnole n'est pas de celles auxquelles on remédie avec des méthodes civilisées. Il y faut le feu pour cautériser la gangrène qui la ronge.
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Tout ce que l'on a vécu nous fait profit d'une manière ou d'une autre. Excepté pour les fanatiques et les imbéciles.
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En fin de compte, la vertu ne donne que des tableaux froids et figés. Ce sont les passions et les vices qui animent les toiles du peintre, les vers du poète, les compositions du musicien. Ceux qui inspirent l'amant audacieux.
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Une belle femme n'a jamais quarante ans. Elle en a trente ou soixante.
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En fin de compte, l'argent des innocents est le patrimoine des roublards.
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Les hommes habitués à jouir de l'étude ne seront jamais des citoyens dangereux.
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parler de la science espagnole, c'est trébucher à chaque pas sur l'obstacle du scrupule religieux.
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L'heure approche où ce siècle va dresser des échafauds et aiguiser ses armes, conclut-il. Et il n'y a pas de meilleure meule à aiguiser que l'écriture.
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Envieux, je me demandai ce qu'il allait rester de nous, les Espagnols, qui usions de l'or et de l'argent des Indes pour des guerres étrangères, des courses de taureaux, du vin à foison, des fêtes et des chasses de rois et de nobles. Et de notre vaste empire rongé par l'orgueil, la rapine et la misère. Je pensai à la ville de Madrid, mesquine et sans presque rien de remarquable, sauf peut-être sa Plazza Mayor, le Buen Retiro, le palais royal inachevé et quatre fontaines, que certains de mes compatriotes, aveuglés par leur superbe, proclamaient la ville la plus belle et la plus prospère de l'univers. Et je conclus avec amertume que certaines fanfaronnades s'en vont en fumée quand on voyage, et que chacun a les villes et la mémoire qu'il mérite.
(p. 74)
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[...] si la première chose que fait un homme est de regarder le décolleté d'une femme, il est non moins assuré que les yeux de certaines vont droit au poids de sa bourse.
(p. 154)
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