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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1137)


Pour Frédéric Glüntz de Strasbourg, c’était différent. Quand il avait décidé d’embrasser la carrière militaire, il l’avait fait sous l’emprise d’une passion pleine d’élévation et de générosité. Il y cherchait la cristallisation d’une aspiration supérieure, d’un idéal qui l’arrachait au confort de la vie bourgeoise et lui montrait le chemin de l’héroïsme, des nobles sentiments, du sacrifice suprême. Il était entré dans l’armée comme on entre en religion, empoignant son sabre comme on empoigne une croix. Et si les prêtres et les pasteurs aspiraient à gagner le ciel, il aspirait à gagner la gloire : l’admiration de ses camarades, le respect de ses chefs, sa propre estime, avec cette belle conviction désintéressée qu’il était doux et grand de combattre, de souffrir et peut-être de mourir pour une idée.
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Il s’agissait sans aucun doute d’une souris astucieuse, car on retrouvait toujours le fromage grignoté près du ressort, sans que les pièges métalliques eussent fonctionné. De toute évidence, il avait affaire à un rongeur de talent…
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J'étais assise au soleil à la terrasse d'un café, près de Santa Caterina, et je regardais les gens qui passaient avec des sacs de boutiques de fringues identiques à ceux qu'on peut voir à Moscou, New-York, Buenos Aires ou Madrid. Depuis mon dernier séjour à Naples, ce genre de magasins s'était multiplié. Et c'est la même chose partout, ai-je pensé. N'importe quel commerce traditionnel qui ferme par manque de clients, librairie, magasin de musique, antiquaire, atelier d'artisan, devient automatiquement une boutique de fringues ou une agence de voyages. Les villes de toute la planète sont pleines de gens qui vont d'un endroit à l'autre en empruntant les vols low cost pour acheter les mêmes fringues que celles qu'ils peuvent voir exposées tous les jours dans la rue où ils habitent. Le monde entier est une boutique de fringues, ai-je conclu. Ou peut-être, simplement, une immense, inutile et absurde boutique. (p. 251)
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– Nous croyons que l'art rend le monde meilleur et les gens plus heureux, a-t-il dit. Qu'il rend tout plus supportable. Et c'est un mensonge.
Il a montré le David en plâtre couvert du masque de lutteur.
– Les Grecs ont exprimé l'harmonie et la beauté, a-t-il poursuivi, les impressionnistes ont décomposé la lumière, les futuristes ont fixé le mouvement, Picasso a fait la synthèse du multiple... Aujoud'hui, pourtant, l'art nous rend plus...
Il s'est arrêté, cherchant le mot.
– Stupides ? ai-je suggéré.
Il m'a regardée, reconnaissant. On en était arrivé au point, a-t-il dit, où même se coucher dans une baignoire était considéré comme une expérience artistique. L'exemple de Marina Abramović à New York, trois ans auparavant, était éloquent : elle se tenait assise à une table à l'autre bout de laquelle était placée une chaise vide que les visiteurs venaient occuper tour à tour. L'artiste demeurait totalement immobile et silencieuse, et cela pendant sept heures et demie tous les jours, tant qu'avait duré l'exposition.
– Rappelle-toi tous ces crétins qui, assis en face d'elle, éclataient en sanglots ou vivaient des expériences spirituelles... [...] (p. 244)
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Il avait une tête d'honnête homme; et c'était peut-être, entre autres, ce qui avait motivé la décision de ses supérieurs de l'affecter pendant cinq ans au commandement du groupe Delta quatre, sur la Costa del Sol. D'après mes informations, l'honnêteté du capitaine Castro avait fini, à la longue, par s'avérer gênante, même pour ses propres chefs.
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Quant à d’Artagnan, reprit-elle, c’est le pire de tous… Une fine lame ? Il ne se bat que quatre fois en duel dans Les Trois Mousquetaires, et il remporte la victoire quand Jussac se relève ou quand Bernajoux, dans une attaque aveugle, s’enferre tout seul sur son épée. Dans l’attaque contre les Anglais, il se contente de désarmer le baron et il lui faut trois estocades pour venir à bout du comte de Wardes…
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Une civilisation qui renonce à la violence en pensée et en action se détruit elle-même. Elle se transforme en un troupeau d'agneaux qui se fera égorger par le premier venu.
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Il la vit là, sans l'avoir entendue arriver, immobile, muette, qui le regardait avec une expression mi-surprise mi-curieuse, aussi irréelle que la première fois. Aussi imprécise qu'une ombre qui aurait été enfermée dans la vitrine, et qui n'aurait pas été elle.
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L’impression de réalisme était si intense qu’elle réussissait pleinement à produire l’effet recherché par les vieux maîtres flamands : intégrer le spectateur dans le complexe pictural, le persuader que l’espace d’où il contemple la peinture est le même que celui qu’elle renferme ; comme si le tableau était un fragment de la réalité, ou la réalité un fragment du tableau.
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Contra los abrazos del destino, ningún talismán tiene poder.
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"Vous savez quoi? Parfois je me demande si dans notre pauvre Espagne les rôles n'auraient pas lamentablement changé et si la noblesse ne vous reviendrait pas de droit à vous plutôt qu'à beaucoup de mes connaissances, moi compris.
- Je vous en prie, don Luis...
- Laissez-moi parler, pour l'amour de Dieu! Laissez-moi parler... Mon grand-père, qu'il repose en paix, acheta le titre parce qu'il s'était enrichi en faisant du commerce avec l'Angleterre durant la guerre contre Napoléon. "
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En el tablero de la vida cada cual escaquea como puede; y por endeble que parezca, eso suponía su justificación, o su descargo. Y si no resultaba suficiente, como era obvio en sus ojos cuando el aguardiente asomaba a ellos todos los diablos que le retorcían el alma, sí le daba, al menos, algo a lo que agarrarse cuando la náusea era tan intensa que se sorprendía a sí mismo mirando con excesivo interés el agujero negro de sus pistolas.
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-¿Tanta importancia dais al valor?
- A veces es lo único que queda- respondió con sencillez el capitán-. Sobre todo en tiempos como éstos, cuando hasta las banderas y el nombre de Dios sirven para hacer negocio.
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« Tout est un échiquier de jours et de nuits où le Destin joue avec les hommes comme s’ils étaient des pièces « 
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Le capitaine ébaucha un geste de la main, comme pour exonérer Don Francisco de toute faute. Il attendait de son ami qu’il fasse tout ce qui était en son pouvoir, mais il ne lui reprochait rien. Alatriste s’était fait payer pour son travail. Et surtout, c’était à lui de s’occuper de moi. Le capitaine resta si longtemps silencieux que le poète le regarda avec inquiétude.
— Ne vous avisez pas de vous livrer, murmura-t-il. Vous vous feriez du tort et vous ne rendriez service à personne.
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Un chien aboya quatre fois dans le lointain, puis ce fut de nouveau le silence. Pistolet, épée et dague au ceinturon, le capitaine Alatriste jeta un coup d’œil à la lune qui semblait sur le point de s’embrocher sur la flèche du couvent des adoratrices, puis il regarda d’un côté et de l’autre la petite place de l’Incarnation, plongée dans l’ombre. Pas d’ennemis en vue.
Il ajusta son gilet de peau de buffle et rejeta en arrière le manteau court qui couvrait ses épaules. Comme répondant à un signal, trois silhouettes sombres se glissèrent dans l’obscurité, deux d’un côté de la place, une autre en face. Elles s’approchèrent du mur du couvent où il y avait de la lumière à une fenêtre. Quelques instants plus tard, quelqu’un éteignit, puis ralluma aussitôt.
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Toujours est-il que lorsqu’il entendit le joli cœur m’interpeller avec si peu de politesse, le capitaine se retourna lentement, très serein, avec ce calme glacial qui annonçait, pour ceux qui le connaissaient bien, qu’il valait mieux faire trois pas en arrière et prendre garde à son épée.
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La lumière qui entrait par la fenêtre devant laquelle se trouvait Don Francisco éclairait de côté le visage du capitaine, laissant l’autre moitié dans l’ombre mais accusant ses cicatrices : celle du sourcil gauche et l’autre, plus fraîche, à la naissance des cheveux, au milieu du front, souvenir de l’escarmouche du théâtre du Prince. La troisième cicatrice visible, elle aussi récente, laissée par une dague, barrait le dos de sa main gauche depuis l’embuscade de la Porte des Ames. Et sous ses vêtements, il avait encore quatre autres anciennes blessures. La dernière, reçue à Fleurus, celle qui lui avait valu d’être licencié, continuait parfois à l’empêcher de dormir.
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Le poète rit doucement. Peu de temps auparavant, lors de l’aventure des deux Anglais, à quelques pas de là et précisément durant le deuxième acte d’une comédie de Lope de Vega, le capitaine s’était vu secourir par Don Francisco qui l’avait tiré d’un mauvais pas alors que les coups d’épée pleuvaient sur lui comme la grêle.
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Une bibliothèquee est plus une compagnie qu'un moyen de lecture. Un remède et une consolation.
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