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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1138)


À Paris, poursuit Margot Dancenis, l’amour n’est que libertinage mitigé, exercice social qui soumet les sens sans engager la raison ni le devoir. Délicat par son inconstance, il n’exige aucun de ces sacrifices qui coûtent si cher. Le séducteur n’est tel que pour celle qui veut être séduite, et la véritable vertu peut rester intacte avec tout cela. L’amour est léger, volatil, et s’evapore avec l’ennui... Comprenez-vous ce que je veux dire ?
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- [...] De nos jours, n'importe qui se pare du nom d'artiste avec une totale impunité... Mais il faut savoir gagner ce titre. Payer pour l'obtenir.
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Ils se serrèrent la main. D'une poigne ferme des deux côtés. Puis Estevez tourna les talons et remonta la rue. Falco le regarda s'éloigner. Mains dans les poches de son long manteau sombre, tête découverte et air mélancolique, le phalangiste marchait enveloppé de cette aura qui nimbe les héros, les martyrs et les bourreaux innocents - qui, Falco le savait par expérience, sont les plus redoutables.
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Por necesidad batallo
y una vez puesto en la silla
se va ensanchando Castilla
delante de mi caballo.
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L'homme est malheureux parce qu'il ne connaît pas la nature. Il est incapable de l'interroger de manière scientifique, il ne perçoit pas que, dépourvue de bonté ou de méchanceté intrinsèque, elle se borne à suivre les lois immuables et nécessaires ... Autrement dit, elle ne peut agir autrement qu'elle ne le fait. C'est pourquoi les hommes, dans leur ignorance, se soumettent à d'autres hommes qui leur sont égaux : rois, sorciers et prêtres, que leur stupidité leur présente comme des dieux sur terre. Et ceux-là en profitent pour les réduire en esclavage, les corrompre, les rendre vicieux et misérables.
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"Dans un musée, tu as la concurrence de Picasso qui est mort, alors que dans la rue ta seule concurrence, ce sont les poubelles et les flics qui te pourchassent."
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- Il y a peu, à propos de Sniper, quelqu'un m'a parlé d'idéologie.
- Je ne sais pas si c'est le mot que j'emploierais, a répondu Topo après avoir réfléchi. Un jour, il a eu cette réflexion que, selon les autorités, le graffiti détruit le paysage urbain ; mais nous, on doit supporter les panneaux lumineux, les enseignes, la publicité, les autobus avec leurs annonces et leurs messages débiles... Ils s'approprient toute la surface disponible, m'a-t-il dit. Même les chantiers de restauration des immeubles se couvrent de toiles publicitaires. Et nous, ils nous refusent l'espace pour nos réponses. C'est pour ça, répétait-il, que l'unique art que je conçois est de foutre en l'air toute cette merde... En finir avec les Philistins... Il appelait ça en plaisantant le graffiti de Samson et des Philistins : qu'ils aillent tous se faire voir.
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De toute manière, les étoiles brillient désormais inutilement sur la mer, car les hommes n'ont plus besoin d'elles pour chercher leur route.
-C'est dommage?
-je ne sais pas si c'est dommage. je sais que c'est triste.
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Arturo Pérez-Reverte
Quand un livre brûle, quand un livre est détruit, quand un livre meurt, c'est une part de nous-mêmes qui est irrémédiablement mutilée. Quand un livre brûle, toutes les vies qui l'ont rendu possible meurent aussi, toutes les vies contenues en lui et toutes les vies auxquelles ce livre aurait pu, dans le futur, apporter de la chaleur et du savoir, de l'intelligence, du plaisir et de l'espoir. Détruire un livre c'est, littéralement, assassiner l'âme de l'homme.
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[...] la vie est une espèce de restaurant coûteux où l'on finit toujours par vous remettre l'addition, sans qu'il faille pour autant renier ce qu'on a savouré avec bonheur ou plaisir.
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Dans ces conditions, dit-il, le vent apparent s'ajoutait au vent réel, et le brigantin et le chébec devaient voguer à sept ou huit nœuds ; le Dei Gloria avec la brigantine, la grand-voile, les focs et les huniers, les vergues bien brassées sous le vent ; le corsaire avec les voiles latines des mâts de misaine et d'artimon tendues comme des lames de couteau, remontant mieux le vent que sa proie. Tous les deux gîtant fort sur tribord, l'eau envahissant les dalots sous le vent, les timoniers concentrés sur leur barre, les capitaines surveillant sans relâche le vent et la toile, dans une course où le premier qui commettrait une erreur perdrait la partie.
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He was not the most honest or pious of men, but he was courageous. His name was Diego Alatriste y Tenorio, ans he had fought in the ranks during the Flemish wars. When I met him he was barely making ends meet in Madrid, hiring himself out for four maravedis in employ of little glory, often as a swordsman for those who had neither the skill nor the daring to settle their own quarrels. You know the sort I mean : a cuckolded husband here, outstanding gambling debts there, a petty lawsuit or questionable onheritance, and more troubles of that kind. It is easy to criticize now, but in those days the capital of all the Spains was a place where a man had to fight for his life on a street corner lighted by the gleam ot two blades.
In all this Diego Alatriste played his part with panache.
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- Soyons prudents, monsieur Quevedo, ajouta-t-il en latin. Vous n’êtes pas dans une situation qui vous permette de murmurer à haute voix.
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Les bars et les cimetières sont remplis d'amis irremplaçables.  (p.37)
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- Vous êtes bien mystérieuse. Quel âge avez-vous donc ? Dix-huit, dix-neuf ans ?... Parfois, vous prenez une autre expression, comme si vous étiez beaucoup plus âgée. (Corso à la jeune fille aux yeux verts)
- C'est que je le suis peut-être. Chacun possède les gestes de ce qu'il a vécu et de ce qu'il a lu. Vous n'avez qu'à vous regarder.
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- Pourquoi l’avez-vous fait, capitaine ?
En sursautant, Garcia avala sa salive.
- Pourquoi avons-nous fait quoi, Sire ?
- Ce que vous avez fait à Sbodonovo, vous savez bien – le Nain fit une pause qui donna la sensation au capitaine qu’il riait doucement dans la pénombre-, Avancer ainsi droit sur l’ennemi.
Garcia ravala encore une fois sa salive en se grattant la tête, indécis. Plus tard, en nous racontant l’épisode, il nous confessa qu’il aurait sans doute préféré se trouver à nouveau devant les canons russes qu’à cet endroit à converser avec la royauté impériale. Pourquoi l’avions nous fait, demandait le Petit Salopard. Notre capitaine avait quelques bonnes raisons sur le bout de la langue. Par exemple : parce que nous voulions nous tirer et que c’est tout ce qu’on trouvé, Sire. Parce que y’en a marre de tant de gloire et de ramdam, on en a à revendre de la gloire, jusque-là, de la gloire, Sire. Parce que cette campagne de Russie est une vraie souricière, Sire. Parce que nous devrions être en Espagne à l’heure qu’il est, aux côtés de nos paysans et de nos familles au lieu d’être pris jusqu’au cou dans cette merde, Sire. Parce que la France y’en a marre et que vos grands projets on s’en cogne, Sire.
Tout ça, c’est ce qu’aurait pu répondre le capitaine Garcia à l’Illustre cette nuit-là sur les murailles du Kremlin (…) Il se limita à tirer une grande bouffée sur son cigarillo et à répondre :
- Il n’y avait nulle part d’autre où aller, Sire.
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Cette histoire lui valut aussi de se faire quelques ennemis qui allaient le demeurer pour le restant de ses jours. Je veux parler du secrétaire de Sa Majesté, Luis d'Alquézar, et de son sinistre sicaire italien, un spadassin aussi dangereux que peu bavard qui s'appelait Gualterio Malatesta, si habitué à tuer dans le dos que, lorsque d'aventure il le faisait de face il tombait dans de profondes dépressions, s'imaginant qu'il perdait ses facultés.
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Que nous soyons faits pour chercher la vérité me paraît sujet à caution. Par ailleurs, le consentement général des hommes sur quelque chose que nul d'entre eux ne peut connaître ne prouve rien.
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Il y avait aussi les livres. Teresa continuait de lire, beaucoup et de plus en plus. À mesure que le temps passait, la certitude s’affirmait en elle que le monde et la vie étaient plus faciles à comprendre à travers un livre.
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L’exercice qui, à mi-chemin entre littérature et vécu, consiste à visiter les endroits que l’on a découverts dans les livres et à projeter sur eux, en les enrichissant de réminiscences de lecture, des aventures réelles ou imaginaires, des personnages historiques ou de fiction qui les ont jadis hantés est fascinant. Les villes, les hôtels, les paysages acquièrent un caractère particulier, quand on les aborde avec en tête un bagage de lectures. Les choses changent considérablement, en cela, quand on parcourt la -Manche avec Don Quichotte en main, quand on visite Palerme après voir lu Le Guépard, que l’on se promène à Buenos Aires en se souvenant de Borges ou de Bioy Casares, ou que l’on marche dans Hisarlik en sachant que se dressait là une ville appelée Troie et que les chaussures du pèlerin s'y couvrent d’une poussière dans laquelle Achille traîna la dépouille d’Hector attachée à son char.
Or, le phénomène ne se produit pas seulement avec des livres déjà écrits, mais aussi avec des livres encore à écrire, quand c'est l’imagination personnelle du voyageur qui peuple de tels lieux. Cela m’arrive souvent, parce que je suis un de ces écrivains qui situent généralement les scènes de leurs romans dans des cadres réels. Je ne connais guère de sensation plus agréable que celle de s’aventurer en des coins pareils comme un chasseur, gibecière ouverte, pendant qu’une histoire se trame dans votre esprit; d’entrer dans un édifice, de traverser une rue en se disant: cet endroit me convient, je vais le mettre dans mon histoire, et d’imaginer les personnages en train de se déplacer en ce lieu même, de s’asseoir où l’on est assis, ou de voir ce que l'on voit. Comparée à l’acte d’écrire, cette phase préparatoire est encore plus excitante et féconde, au point que certains moments de l'écriture même, la matérialisation en encre, papier ou écran de moniteur, peuvent apparaître par la suite comme une activité bureaucratique quasi ingrate. Rien ne peut être comparé à l’élan d’innocence originel, au commencement, à la genèse première d’un roman quand l'écrivain s'approche de l’histoire à raconter comme il le ferait de quelqu’un dont il viendrait de s’enticher.
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