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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1137)


Il avait parlé d’une nouvelle Europe sans frontières, de l’expansion d’une culture commune orientée vers le progrès, de nouvelles idées, de l’Homme auquel il fallait restituer sa dignité. L’Espagne, avait-il ajouté, était un pays prisonnier de son passé, refermé sur lui-même, en proie à l’obscurantisme et aux superstitions. Seules les idées neuves, l’intégration dans un système politique moderne et européen pouvaient le tirer de la geôle où l’avaient jetée l’Inquisition, les prêtres et les monarques incompétents.
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Les enfants sont des joueurs et des lecteurs parfaits : ils font tout avec le plus grand sérieux. Au fond, le jeu est l'unique activité universellement sérieuse ; le scepticisme n'y est pas de mise, vous ne croyez pas ?... Pour incrédule et mécréant que l'on soit, celui qui veut participer n'a d'autre choix que d'observer les règles. Seul celui qui respecte ces règles, ou du moins les connaît et les utilise, peut vaincre... C'est la même chose lorsqu'on lit un livre : il faut accepter comme faits acquis la trame et les personnages pour jouir de l'histoire.
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Les ruines étaient indestructibles, non ? Elles demeuraient là des siècles et des siècles, bien que les gens viennent se servir en pierres pour leurs maisons et en marbre pour leurs palais. Et ensuite venaient Hubert Robert ou Magnasco avec leur chevalet, qui les peignaient. Aujourd’hui, tout a changé. Mets-toi bien ça dans la tête. Notre monde ne fabrique plus de ruines mais des décombres, et, dès qu'il le peut, il envoie un bulldozer qui balaye tout pour laisser la place à l'oubli. les ruines gênent, elles incommodent. Et ainsi, sans livres de pierre pour lire l'avenir, nous ne sommes pas longs à nous voir sur la rive, un pied dans la barque, et sans monnaie en poche pour Charon.
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C'est le père qui enseigne d'habitude au fils à faire ses premiers pas dans ce jeu. Et le rêve de tout fils qui joue aux échecs est de battre son père. De tuer le roi ... De plus, les échecs permettent de découvrir rapidement que ce père, le roi, est la pièce la plus faible de l'échiquier. Constamment menacé, il faut le protéger, couvrir sa fuite ; il ne peut bouger que d'une case à la fois ... Paradoxalement, cette pièce est pourtant indispensable. Elle a même donné son nom au jeu, puisque échecs vient du perse Sha, roi, et que le mot est pratiquement le même dans toutes les langues.
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Et maintenant, elle était certaine de ce qu'elle avait entrevu au début, quand elle commentait avec Pati O'Farrell les aventures de l'infortuné puis fortuné Edmond Dantès ; qu'il n'y a pas deux livres semblables, parce qu'il n'y a jamais eu deux lecteurs semblables. Et que chaque livre lu est, comme chaque être humain, un livre singulier, une histoire unique et un monde à part.
(p. 230)
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Son masque sous le bras et le fleuret appuyé au chausson de son pied droit, Alvaro Salanova fit une moue sceptique :
- Peut-être qu'un jour il n'y aura plus de maîtres d'escrime, dit-il.
Un long silence se fit. Jaime Astarloa regardait au loin, l'air absorbé, comme s'il observait le monde au-delà des murs de la salle d'armes.
- Peut-être, murmura-t-il, pris dans la contemplation d'images que lui seul pouvait voir. Mais laissez-moi vous dire une chose... Le jour où s'éteindra le dernier maître d'armes, tout ce que la lutte ancestrale de l'homme contre l'homme a encore de digne et de noble descendra dans la tombe avec lui... Car il n'y aura plus de place que pour le trébuchet et le poignard, le guet-apens et le coup de couteau.
Les quatre garçons l'écoutaient, trop jeunes pour comprendre. Don Jaime les regarda l'un après l'autre pour finalement s'arrêter sur Alvarito Salanova.
- En vérité - les rides s'assemblèrent autour de ses yeux souriants, amers et moqueurs -, je ne vous envie pas les guerres que vous vivrez dans vingt ou trente ans.
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Et les longs et rouges couchers de soleil méditerranéens quand l'eau ressemblait à un miroir, quand la paix du monde et la paix du cœur se rejoignaient, et que l'on comprenait alors qu'on n'était qu'une goutte minuscule dans trois mille ans de mer éternelle.
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Une bibliothèque est une compagnie , un remède et une consolation. Une bibliothèque est un endroit où l'on trouve ce qu'il nous faut au moment opportun.
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Un duel est une affaire entre deux hommes de cœur, il a ses règles, et sa conclusion doit être honorable pour les intéressés.
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- L'art ne sert que lorsqu'il est lié à la vie, a-t-il dit. Pour l'exprimer ou l'expliquer... Nous sommes d'accord là-dessus?
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Elle patientait, tranquille, collaboratrice disciplinée qui attendait ses instructions. Incroyablement sereine, jouant avec un naturel parfait son étrange rôle dans le récit.
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[...] il est des choses qu'il faut dire quand il se doit, même si on le regrette ensuite amèrement, faut de quoi on risque de se repentir toute la vie de ne pas les avoir dites.
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Quand l’argent manquait, il ne restait plus que la réputation. Les tercios espagnols mettaient un point d’honneur à ne pas exiger leurs arriérés de solde et à ne pas se mutiner avant une bataille, pour qu’on ne puisse les accuser d’avoir peur de se battre. Sur les dunes de Nieuport et à Alost, les troupes déjà mutinées suspendirent même leurs réclamations pour aller au combat. A la différence des Suisses, des Italiens, des Anglais et des Allemands, qui exigeaient souvent de toucher les soldes qui leur étaient dues comme condition pour se battre, les soldats espagnols se mutinaient toujours après leurs victoires.
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- Qu'est-ce que tu cherches, chez elle ?
- Je veux compter ses taches de rousseur, Pilote. Tu as vu ? Elle en a des milliers, et je veux les compter toutes, une à une, en les parcourant du doigt comme s'il s'agissait d'une carte marine. Je veux tracer sur elle des routes de bout en bout, jeter l'ancre dans ses anses, brasser sa peau… Tu comprends ?
- Je comprends surtout que tu veux coucher avec elle.
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- Le dernier coup a donc été joué, conclut Julia, par la reine, je veux dire par la dame noire ...
Munoz fit un geste évasif.
- C'est ce que nous pouvons supposer, en principe, dit-il. En bonne logique, quand nous éliminons tout ce qui est impossible, ce qui reste doit nécessairement être vrai, même si la solution paraît improbable ou difficile ... Mais dans ce cas-ci, nous pouvons en plus le démontrer.
Julia regardait le joueur d'échecs avec une admiration grandissante.
- C'est incroyable. On dirait un roman policier.
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Cette nuit-là aussi, la pluie avait longtemps tombé sur elle, assise en boule sous la douche, enveloppée par la vapeur d'eau comme un brouillard brûlant, ses larmes se mêlant aux gouttes ruisselant sur ses cheveux mouillés qui lui couvraient le visage, sur son corps nu. Cette eau limpide et tiède sous laquelle elle était restée près d'une heure avait emporté avec elle Alvaro, un an avant sa mort physique, réelle et définitive. Et par une de ces étranges ironies qu'aimaient tant le Destin, Alvaro avait fini ainsi, dans une baignoire, les yeux ouverts, la nuque brisée, sous la douche; sous la pluie.



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Il avait aussi reçu confirmation que de ce qu'il savait déjà : la politique, la religion, les vieilles haine, la bêtise unie à l'inculte et à l'abjecte condition humaine avaient anéanti ce pays par une guerre où parents, amis et voisins s'étaient battus à mort.
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- Que faisais-tu avant le soulèvement? voulut savoir Cari Montero. Tu militais dans un parti ou dans un syndicat ?
- Au PHC.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Le Parti hydraulique contemplatif.
- Sans blague.
- Sérieusement, je regardais l'eau couler sous les ponts.
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Il est venu sur le récif de Santa Catalina avec l’intention de coller une balle à Lorenzo Virués : un bon coup de pistolet en pleine poitrine qui effacera de son visage l’expression, supérieure et stupide, d’un homme qui regarde le monde avec la simplicité d’un temps révolu. Qui ignore, par naissance ou par chance, combien il est difficile de survivre quand on doit se contenter de l’ombre qui vous est échue, et combien il fait terriblement froid dehors.
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— Jamais je ne dépouillerai un cadavre, dit Frédéric, la mine sombre.
Philippo haussa un sourcil.
— Pourquoi ? Les morts s’en fichent bien.
— C’est indigne.
— Indigne ? – Philippo éclata d’un rire aigu. – C’est la guerre, mon cher. Naturellement, ce sont là des choses que l’on n’apprend pas à l’École militaire. Mais vous apprendrez, je vous l’assure… Imaginez, Glüntz, que vous marchiez sur un champ de bataille après une dure journée sans avoir avalé une bouchée et que vous trouviez un soldat mort, le sac bien garni. Vos scrupules vous empêcheront-ils de vous restaurer ?
— Je préfère mourir de faim, dit Frédéric avec une conviction absolue.
Philippo hocha la tête, réprobateur.
— Je vois que vous n’avez guère eu faim dans votre vie, mon vieux…
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