AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Barbara Pym (213)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Des femmes remarquables

Contrairement à ce que je pensais j'ai apprécié de lire les petits désagréments dans la vie de Mildred. Mildred est une femme de trente ans célibataire dans les annees 50, qui s'occupe des ventes de charité de sa paroisse et travaille pour un organisme s'occupant des femmes âgées.

c'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans ce roman, des visites à la paroisse, des ventes de charité, des ennuis avec ses voisins, mais c'est une description de la vie des femmes non mariées qui s'occupent de tout le monde dans les années 50. j'ai même trouvé cela assez drôle parfois. Le personnage de Mildred est attachant une femme indépendante et qui tient à la rester tout en aidant tout le monde autour de soi.
Commenter  J’apprécie          100
Des femmes remarquables

Barbara Pym est souvent vue comme une écrivaine n'ayant pas été considérée à sa juste valeur. En effet, alors qu'elle connaissait un certain succès, elle ne trouva plus d'éditeur pour ses histoires jugées probablement comme peu dignes d'intérêt. Ben oui, des histoires de « bonnes femmes » écrites pour des femmes, cela ne fait pas se déplacer les foules. Et ce roman ne déroge certainement pas à la règle.



Mildred est une de ces « bonnes femmes » de la middle-class britannique de l'après-guerre. Fille de pasteur, elle a été élevée avec certaines valeurs, et, surtout, une certaine idée de la place de la femme dans la société. Trentenaire, célibataire, elle est déjà classée comme « vieille fille », son rôle principal étant de participer aux bonnes oeuvres, d'aider son prochain et de réconforter les uns et les autres avec une bonne tasse de thé. L'arrivée de nouveaux voisins, un couple non conventionnel, pour ne pas dire excentrique, va peu à peu bousculer la pauvre Mildred.



Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler de Barbara Pym avant le challenge solidaire, Barbara Pym qui est une auteure ayant eu apparemment son petit succès de ce côté de la Manche. D'autant plus étonnant puisque j'aime assez la littérature britannique.

Je suis contente d'avoir découvert sa plume même si mon avis, au final, sera en demi-teinte.



Commençons déjà par l'écriture. Elle est datée, un peu surannée, on peut dire qu'elle s'inscrit bien dans son époque. J'ai trouvé la narration très linéaire et manquant de rythme. L'histoire en elle-même n'est pas en reste. Je me suis ennuyée à certains moments, trouvant ce quotidien de la femme célibataire des années 50 morne et triste. Mais, heureusement, il y a ce personnage de Mildred auquel, j'en suis la première surprise, je me suis attachée au fil de ma lecture. Alors que je la voyais comme une femme rigide, sans folie, prompte à juger rapidement, j'ai beaucoup aimé l'évolution que lui donnait l'auteure, soit une femme de son temps, certes, mais faisant preuve d'empathie et, surtout, capable d'évoluer et d'acquérir une forme de modernité. Car si elle peut désapprouver certains comportements de ses semblables, elle sait aussi balayer devant sa porte, ce qui fait, au final, que je la trouvais plutôt dure envers elle-même. Quant aux personnages secondaires, dont certains sont détestables, je ne peux qu'imaginer Barbara Pym en train de sourire en les dépeignant, sachant bien que son lectorat saurait y déceler une pointe d'ironie.



En bref, un roman qui offre un portrait de femme emprisonnée dans le carcan de la société de l'époque mais qui réussit peu à peu à s'en détacher. Un roman-témoignage de l'immédiat après-guerre, à travers le regard d'une femme célibataire. Une lecture qui m'a quelque peu rebutée dans sa première moitié mais qui gagne en profondeur et en intérêt dans la seconde grâce à une narration un peu plus enlevée. Une auteure à découvrir pour ce qu'elle est, soit un témoin contemporain de la société anglaise des années 50.
Commenter  J’apprécie          100
Les ingratitudes de l'amour

Lire Barbara Pym c’est se plonger dans une ambiance délicieusement British et délicieusement vintage.



« Les ingratitudes de l’amour » ce sont des vieilles filles, des tasses et des tasses de thé, des pasteurs et des intellectuels mais avec un regard mordant et tellement fin que l’on tourne les pages avec un sourire bien collé au coin des lèvres.

Tout en se gardant du moindre effet de plume, l’autrice livre, sans en avoir l’air mais avec une efficacité redoutable, une critique acerbe et désopilante des britanniques des années 60.

C’est satirique et cérébral tout en baignant dans une fausse ambiance de comédie romantique.



Son style est particulièrement remarquable pour la qualité des dialogues, où le langage reflète parfaitement les pensées, la classe sociale ou le métier de ses protagonistes. Et souvent le tout ensemble. 

Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec l’américaine Alison Lurie. Leurs romans ont la même fonction révélatrice de l'ironie en littérature.

C’est exquis et divinement jouissif.



Traduit par Anouk Neuhoff
Commenter  J’apprécie          100
Un brin de verdure

Dans le cadre de l'émission « La Grande Librairie », des professionnels du livre sont interrogés sur leurs coups de coeur : c'est donc sur les conseils d'une libraire de Douais que je me suis lancée dans Un brin de verdure de Barbara Pym…

Eh bien, ce ne fut pas un coup de foudre pour moi, j'avoue même avoir trouvé le temps un peu long ! (D'autres de ses romans sont meilleurs, paraît-il : Quatuor d'automne ou Une demoiselle comme il faut.)

Nous sommes en Angleterre dans un village du West Oxfordshire dans les années 70. Emma Howick, anthropologue, est venue se réfugier dans la maison de campagne de sa mère pour étudier le comportement des gens aux mœurs un peu anciennes.

L'oeuvre s'ouvre sur un dimanche de Pâques où toute une petite troupe s'apprête à faire une promenade dans le parc du château, droit datant du 17e siècle. Le pasteur, Tom Dagnall, figure centrale du village et du roman, pense qu'il se doit d'accueillir Emma et tenter de l'intégrer à la petite communauté.

Veuf, il vit tant bien que mal avec sa sœur Daphné qui ne rêve que d'une chose : partir en Grèce avec son amie. Viendront se joindre à leur promenade dominicale Martin Shrubsole, un jeune médecin, sa femme Avice et quelques villageoises…

Très vite, on est plongé dans une ambiance « à la Tchekhov » : en préparant le thé, en buvant un verre de sherry ou en admirant une très belle composition florale, les personnages s'interrogent sur leur vie, leurs amours, leurs amitiés, la religion, la mort, autrement dit des problèmes plutôt « existentiels » s'il en est, et ce, sur le ton faussement léger du badinage, l'air de rien. Quelques dialogues, non dénués d'humour, font vraiment penser à des répliques de Tchekhov. On y lit une certaine nostalgie pour un passé révolu que certains personnages, assez conservateurs, quittent à regret tandis que d'autres s'élancent avec plaisir dans un monde moderne qui les attire.

Si je n'ai pas trouvé la lecture désagréable, je dois bien avouer que je me suis un peu ennuyée : le roman est assez long et il ne se passe pas grand-chose, ce qui habituellement n'est pas pour me gêner mais là, si quelques trop peu nombreuses répliques tchekhoviennes viennent pimenter un échange entre deux protagonistes, le reste du temps, les discussions sur la façon de faire des bouquets, de décorer l'église, d'organiser les ventes de charité ou les fêtes du village ont fini, à dire vrai, par me lasser. Pour être anglais, c'est très anglais, et pourtant, croyez-moi, j'adore ce qui est anglais mais là, le charme n'a pas vraiment opéré !

En revanche, je me permets de placer là un de mes chouchous du rayon littérature anglaise plutôt légère et drôle : connaissez-vous la série des « Mapp et Lucia » ?

QUOI ? VOUS NE CONNAISSEZ PAS ? VEINARDS !!! A l'époque, (1992, oui oui, j'étais née depuis longtemps, car je ne vous l'ai pas encore dit, mais je suis vieille), c'était publié chez Salvy mais je crois que cet éditeur a mis la clef sous la porte.

J'adorais ces éditions qui mettaient en lumière, entre autres, des auteurs comme Vita Sackville-West , Elizabeth Von Arnim, Barbara Pym et ... Edward Frederic Benson, l'auteur de la série que j'essaie de vous vendre ! UN PUR RÉGAL : le premier tome s'appelle : Queen Lucia, le second: Lucia à Londres, le troisième Miss Mapp ( il y en a six en tout!)

Je ne vais pas vous raconter ma vie mais j'aimais tellement ces romans que des copains anglais, à qui une amie proche et moi-même rendions visite chaque année, avaient fini par nous surnommer Lucia et Mapp tellement ils nous savaient accros aux aventures de ces deux héroïnes. Une petite recherche sur internet m'apprend d'ailleurs que ces romans sont maintenant publiés chez Payot ou bien vous pouvez les trouver en occasion ici ou là.

Vous y lirez une satire de la bourgeoisie provinciale anglaise au lendemain de la Grande Guerre. C'est léger, drôle, piquant, archi archi délicieux, les personnages sont attachants et vous ne pourrez plus les quitter ! Une super série pour les vacances…

Bon, du coup, j'en ai oublié ma Barbara Pym…

Ah, quand le passé refait surface, c'est la petite madeleine…

Je vous la sers avec une tasse de thé et un nuage de lait ?
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          102
Un brin de verdure

C'était mon premier Barbara Pym et ce ne sera pas le dernier!



J'ai beaucoup aimé!



C'est sûr que rien de super excitant ne se passe... mais moi j'ai aimé l'ambiance du livre, les promenades dans les bois, les ventes de charités, les visites entre voisins.... je me très vite attachée aux personnages, à Emma et à Tom...



Commenter  J’apprécie          100
Secret, très secret

Une relecture de ce petit recueil de nouvelles de Barbara Pym m'a remis en mémoire le grand talent de l'auteure comme novelliste !



Ces trois nouvelles se situent dans les heures sombres des préparatifs du Royaume-Uni à la deuxième guerre mondiale ainsi qu'au début de la guerre. Je ne parlerai que des deux premières, les plus réussies selon moi.



La nouvelle éponyme qui ouvre ce recueil est racontée par Cassandra, une vieille fille pas très futée, dont les principales occupations sont de fleurir l'église et de confectionner des sandwichs pour les soldats. Quand son amie Harriet qui travaille au Foreign Office disparaît en lui laissant un mystérieux message, Cassandra se trouve entraînée malgré elle dans une histoire d'espionnage qui se présente comme l'Aventure de sa vie. C'est très drôle car on la voit se mettre dans des situations ridicules ou dangereuses sans jamais rien y comprendre.



La deuxième nouvelle intitulée "Roman du front intérieur" débute fin août 1939, juste avant l'invasion de la Pologne par l'Allemagne. Les héroïnes de cette nouvelle sont déjà largement mobilisées pour contribuer à la Défense Passive ou pour s'enrôler à la Croix-Rouge. Elles apprennent à confectionner des bandages pour les blessés, cousent des rideaux noirs pour le couvre-feu ou tricotent des chandails pour les troupes. Les pancartes des routes ont été retirées afin de perturber l'Ennemi, les pelouses et parterres de fleurs sont transformés en potagers et l'on recense les foyers qui pourront accueillir les millions d'enfants à évacuer des grandes villes. Dans cette atmosphère fébrile, inquiète, les personnages de Barbara Pym évoluent avec grâce, frivolité, détachement ou vanité.



Certaines femmes s'ennuient tant dans leurs activités domestiques que l'imminence de la guerre leur semble presque être une bonne nouvelle, d'autres y voient l'occasion d'exercer à bon escient leur science de l'organisation un tantinet tyrannique ou de s'émanciper en échappant à la lourde charge d'une mère invalide. Une autre encore se ravit que la guerre les aient rendus économes. Enfin, la guerre ne détruit pas les espoirs de romance qui résident dans le coeur des jeunes filles pour le vicaire ou pour le notable du quartier. Bref, malgré la guerre, malgré le rationnement, les privations et le Blitz, la vie continue...



Avec cette longue nouvelle, Barbara Pym se moque tendrement de ses personnages et nous livre avec beaucoup d'humour un petit bijou qui allie gravité et légèreté et condense toutes les faiblesses et vertus de l'être humain.



Challenge Plumes féminines 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge solidaire 2023
Commenter  J’apprécie          90
Les ingratitudes de l'amour

Dulcie Mainwaring, la petite trentaine, vient de rompre ses fiançailles. Afin de se consoler et de s’occuper l’esprit, elle se rend à un colloque où elle fait la rencontre de deux personnes qui vont prendre une place inattendue dans sa vie. Tout d’abord Viola Dace, jeune femme légèrement imbue d’elle-même. Puis le séduisant Aylwin Forbes qui vient d’être quitté par sa femme. Dulcie se prend de passion pour ces deux personnes au point d’accueillir Viola chez elle lorsque le propriétaire de cette dernière lui signifie son congé et de se lancer dans une enquête sur Aylwin et sa vie privée !



Mais que ce livre est drôle, que ce personnage de Dulcie est attachant même si on peut voir en elle les élucubrations d’une femme abandonnée qui, pour s’occuper, ne trouve rien de mieux à faire que de se lancer dans l’espionnage de cet homme qui l’intéresse au plus haut point.



Mais ce qui est charmant chez Dulcie, c’est une certaine forme d’autocritique et d’autodérision, car on sent qu’elle-même se rend compte de toute l’étrangeté de son comportement.



Les personnages mis en scène par Barabara Pym ne sont pas forcément toujours sympathiques : Viola est parfois franchement tête à claque, Aylwin globalement désagréable et Dulcie peut parfois paraître un peu mièvre. Mais ce sont justement ces défauts qui les rendent si humains et qui permettent à Barbara Pym de magnifiques fulgurances humoristiques dans les dialogues ou dans les situations qu’elle décrit.



Même les personnages secondaires qui traversent ce récit sont extrêmement bien campés et jouent leur rôle à la perfection, tissant autour de Dulcie un enchevêtrement de liens qui semblent tous converger vers le bel Aylwin, objet des pensées de la jeune femme.



C’est un roman plein de charme, qu’on lit avec le sourire aux lèvres. Barbara Pym dose avec justesse la critique et la satire de la société britannique des années 1960 et croque avec bonheur les travers d’hommes et des femmes quelque peu désœuvrés, occupés de relations amoureuses plus ou moins réussies et surtout d’eux-mêmes.



Décidément, Barbara Pym est une auteure que je retrouve toujours avec plaisir depuis que je l’ai découverte grâce à la collection Belfond Vintage !
Commenter  J’apprécie          90
Une demoiselle comme il faut

Super découverte de littérature anglaise où je retrouve le style toujours piquant de ces auteurs qui regardent leur société avec beaucoup d'ironie et de tendresse.

Dans ce livre nous découvrons la vie d'une paroisse du Nord de Londres et sa galerie de personnages toujours habituels de la vie anglaise dans ces oeuvres : un pasteur rêveur et peu généreux, une épouse confiante et pourtant très seule, 2 vieilles filles charmantes pour les intrigues amoureuses, des retraités obsédés par les animaux et enfin des hommes toujours hors de la réalité et persuadés de leur pouvoir; mélangez le tour et cela nous donne quelques situations cocasses et toujours très anglaises.



Bref c'est drôle, léger presque thérapeutique
Commenter  J’apprécie          91
Secret, très secret

Ce n'est pas le meilleur de Barbara Pym, mais j'adore ce ton à la fois nostalgique et cruel.

Quand je la lis, j'ai envie de thé et de crumpets.
Commenter  J’apprécie          90
Crampton Hodnet

J'adore l'ambiance des livres de Barbara Pym!



Ces ensembles de Tweed, l'heure du thé, des mœurs un peu désuets....



Dans ce livre-ci, j'ai aimé l'humour particulier de Miss Morrow, et Dieu sait qu'elle en a besoin pour supporter Miss Dogget dont elle est la demoiselle de compagnie...



Et Mr. Cleveland délaissé par sa femme, et qui va trouver chez Miss Bird cette admiration dont il a tellement besoin de la part d'une femme.... est assez attachant.



Un très bon moment de lecture!
Commenter  J’apprécie          90
Des femmes remarquables

Mildred Lathbury, fille de pasteur, vit seule, travaille à mi-temps dans un centre d'aide aux femmes en difficultés, et oeuvre pour sa paroisse. Vous la voyez déjà vieille et aigrie ? Pas du tout elle n’a que trente an Mildred mais faute de mari c’est déjà aux yeux de tous une vieille fille. Elle visite les vieilles dames, elle s’occupe de fleurir l’église et organise thés et ventes de charité et s’intéresse de près au Révérend Julian Mallory.



Ce qui va bousculer sa vie c’est l’arrivée de nouveaux voisins.

Imaginez un peu, lui, Rockingham Napier est officier de marine et sa femme est une belle et élégante anthropologue, de quoi faire rêver Mildred.



A partir de là je dirais que tout dérape un peu, Mildred va être le témoin des joies et problèmes de la vie de couple. Or le quotidien des époux n’est pas vraiment réjouissant et fait douter Mildred, le célibat n’aurait-il pas du bon en fait ?

Comme toujours avec Barbara Pym, il y a dans ce roman à la fois un humour grinçant mais aussi beaucoup de tendresse pour les personnages et une belle dose de mélancolie.



La lucidité l’emporte dans les portraits, la dérision et le burlesque ne sont jamais absents. Les analyses de situations sont sans concession et très méchamment ironiques.

Un roman de Barbara Pym comme je les aime.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          80
Des femmes remarquables

Ce roman à l'atmosphère "so british" m’a beaucoup plu.



D'ailleurs c'est tellement british qu'on pourrait croire que l'auteur force le trait à dessein, sauf que le roman a été écrit en 1952 par une Anglaise et qu'elle nous raconte l’Angleterre de l’après-guerre telle qu'elle l'a connue. Et il reste encore des traces de la guerre dans le Londres de Barbara Pym : des églises en ruine, des pénuries alimentaires persistantes (la confiture est un luxe, les œufs frais sont rares, etc), des officiers qui rentrent juste d'Italie... En plus de cela, il y a toute l'imagerie anglaise traditionnelle : un pasteur règne sur la paroisse, on boit beaucoup de thé, on organise des comités et des vente de charité,...



J’ai adoré le personnage principal, une vieille fille dévote et pétrie de grands principes (malgré quelques faiblesses qu’elle avoue bien volontiers, comme une certaine curiosité par exemple) qui n'a qu'une trentaine d'années mais en paraît tellement plus dans ses opinions qu'on pourrait la confondre avec la Miss Marple d'Agatha Christie. Elle voit son quotidien bien réglé, quoiqu'un peu ennuyeux peut-être, bousculé par l’arrivée de nouveaux voisins qui vont l'amener à sortir de sa coquille et à prendre conscience de certaines réalités.



J'ai trouvé très drôle de voir l’héroïne prise à son propre piège lorsqu'elle veut seulement se montrer polie en proposant un coup de main et qu'elle se retrouve à faire ce qu'elle aurait préféré éviter (couture, vaisselle, cuisine, etc). Et cela lui arrive plusieurs fois, comme si elle ne pouvait surmonter les préceptes de son éducation pour faire ce qui lui plaît, ou plutôt pour ne pas faire ce qui lui déplaît.



Le style de Barbara Pym est très agréable. Sa plume est a priori très classique mais relevée d'une bonne dose d'ironie qui rend la lecture très amusante. Mine de rien, l'auteur aligne les petites scènes du quotidien, les rencontres et les discussions plus ou moins anodines, toutes ces petites choses de tous les jours qui font évoluer les personnages ou qui mettent au jour certains aspects de leur caractère.



Le dénouement m’a beaucoup plu aussi car il est pour le moins inattendu : la vieille fille dédaignée finit par avoir l'embarras du choix entre les prétendants qui ne lui font plus tellement envie en fin de compte...



Et voilà comment j'ai passé un délicieux moment avec Des Femmes Remarquables qui m'a tellement plu que je lirai sûrement d'autres romans de cet auteur sans trop tarder.
Commenter  J’apprécie          80
Adam et Cassandra

Il ne se passe pas grand chose dans les romans de Barbara Pym .

Petit village anglais , vieille fille, pasteur , écrivain, tasse de thé et sandwitchs; on est très près de l'ambiance des romans d'Agatha Christie (avec "sa" Miss Marple) ou de ceux de Patricia Wenthworth (et "sa"Miss Silver ) sans les enquêtes et l'action qui les accompagnent ...

Adam est écrivain (mais n'a pas beaucoup de lecteurs ),il est marié à Cassandra , épouse (très, trop?) dévouée et très maternelle. Leurs voisins sont pasteur, veuve , vieille fille , personne ne travaille (?) et tout le monde est occupé à jardiner, colporter des potins et observer les autres habitants. Dans leur paisible village du Shropshire, Up callow, arrive un étranger (hongrois) , ce pourrait bien devenir le futur mari d'une de ces dames célibataires s'il n'avait pas jeté son dévolu sur Cassandra , respectable épouse...



Un roman calme , qui pourrait ennuyer certaines lectrices , qui n'est pas indispensable à lire mais qui possède un certain charme surrané
Commenter  J’apprécie          80
Quatuor d'automne

Londres dans les années 70 :

Letty, Marcia, Edwin et Norman, la soixantaine, sont collègues de bureau depuis 40 ans. Trois célibataires et un veuf qui connaissent leurs petites habitudes mais n’ont jamais tissé de lien, évitant soigneusement de parler de leur vie privée. Leurs échanges à la pause repas sont d’une tragique banalité. Pourtant, lorsque sonne le départ à la retraite de Letty et Marcia, c’est l’équilibre de leur quatuor qui va être bouleversé.



On suit le quotidien affligeant et pétri d’habitudes de ces 4 célibataires un tantinet aigris, qui portent un regard amer sur tout et s’enfoncent dans leurs solitudes et leurs habitudes. Loin de sauter de joie à l’annonce de leur départ en retraite, Letty et Marcia se demandent comment elles vont bien pouvoir occuper leur temps. Leur vie sociale est quasi inexistante, leurs proches réduits à peau de chagrin. L’une veut se lancer dans la lecture, l’autre s’applique à alimenter sa réserve de boites de conserve. Et les 2 hommes réfléchissent aux sujets de conversation qu’ils pourraient avoir s’ils les invitaient à déjeuner… pour les REVOIR ! Entre eux 4, c’est un peu une histoire du genre « je t’aime, moi non plus ! »



Quatuor d’automne à été publié en Angleterre en 1977, puis en France en 1988. Barbara Pym que je découvre dans la réédition de ce roman, nous livre les portraits de 4 personnages qui ont passé plus de temps à observer et commenter ce qui se passe autour d’eux, qu’à vivre leur propre vie. Ils sont comme qui dirait, passés à côté.



J’ai été étonnée de m’accrocher si fort à leur histoire alors que l’action est au point mort. Je crois que le talent de cette autrice réside dans sa manière de décrire les personnes , les situations et surtout l’ambiance. C’est tour à tour drôle, tendre ou grinçant. Je vous le dis, ces 4 « vieux avant l’âge » sentent la naphtaline à plein nez, peut être bien le sapin aussi, et dans le fond, ça m’a fait de la peine.



Ce roman a été finaliste du Booker Prize à sa sortie. Très jolie découverte pour moi.
Commenter  J’apprécie          70
Quatuor d'automne

Les années 70 à Londres, mais très loin du swinging London, on se croirait plutôt au début du siècle tant les quatre protagonistes sont engoncés dans leurs habitudes et figés dans leurs certitudes.

Quatre collègues dans la soixantaine, deux hommes et deux femmes qui, elles, prennent leur retraite. Collègues mais non pas amis, juste des solitudes juxtaposées, des frilosités partagées, qui n’ont comme seul lien que le même bureau. Alors que faire de sa vie quand on devient désœuvré, comment occuper ce vide ? Se laisser porter, se soumettre aux diktats de la bien-pensance, faire des choix ?

Une chronique tendre, douce-amère portée par un très joli titre Quartet in Autumn

Commenter  J’apprécie          70
Comme une gazelle apprivoisée

329 pages et je me suis ennuyée du début à la fin ! Comme un long bâillement qui ne finit pas. Atmosphère désuète à souhait dans un petit village anglais, le quotidien de deux demoiselles qui ne s’intéressent qu’aux nouveaux vicaires et au chaussettes de l’archidiacre. Comment remplir 329 pages de choses aussi insignifiantes, je me suis vaguement posée la question, et comment écrire une critique de 250 caractères sur un livre que je vais m’empresser d’oublier. L’éditeur promettait pourtant que « le quotidien de ces demoiselles pourrait bien être chamboulé par la venue d’un fameux bibliothécaire et d’un évêque africain… » : n’en croyez pas un mot !
Commenter  J’apprécie          71
Moins que les anges

L'histoire de ce roman se tourne autour d'un institut d'anthropologie et de ses habitués: professeurs, étudiants...Des histoires d'amour se jouent, des carrières de chercheurs se décident, des machinations pour obtenir des subsides se montent.



Barbara Pym a un univers bien à elle, observant avec une indéniable bienveillance mais aussi un humour impitoyable ses personnages. Ces derniers n'ont vraiment rien d'exceptionnels, ce sont des gens comme on en croise tous les jours, un peu perdus, pas très sûrs des buts qu'ils poursuivent. On a envie de se moquer d'eux ( et le livre est  follement drôle) et puis au détour d'un geste, d'une expression on s'y reconnaît, on réalise qu'on leur ressemble parfois et là on est touché et on suit avec émotion leurs petites histoires. Barbara Pym est en réalité une très fine observatrice de l'âme, de ses moindres frémissements, et même dans la vie la plus terne et la plus insignifiante en apparence elle sait trouver les aspects les plus universels de l'être humain. Elle nous parle des gens tels qu'ils sont et non pas tels qu'ils voudraient être, elle le fait avec intelligence et justesse.



Je considère que Barbara Pym est un très écrivain, j'aurais tendance à la considérer comme une sorte de Jane Austen du XXem siècle, aussi bien par l'importance de l'oeuvre, par le plaisir de lecture qu'elle m'a procuré, que par les thèmes et l'approche du monde et des relations entre les gens. Dans les deux cas, c'est le monde dans toute sa complexité observé dans une goutte d'eau.
Commenter  J’apprécie          73
Quatuor d'automne

Dans un bureau londonien, quatre personnes travaillent ensemble depuis plusieurs années : Letty, Marcia, Edwin et Norman. Tous les quatre sont à l’automne de leur vie, la retraite approche. Tous les quatre sont célibataires et ont peu d’amis. Ils gardent une certaine distance les uns envers les autres. Ils ne mangent pas ensemble le midi et ne se voient pas en dehors du travail. Pourtant un lien les attache, les lie plus qu’ils ne pensent.



Le livre de Barbara Pym se découpe en deux moments. Dans la première partie sont décrites les habitudes, les manies des quatre personnages. Marcia refuse d’avoir des contacts avec les trois autres et avec l’assistante sociale de son quartier. Elle a gardé intacte la chambre où sa mère et son chat sont décédés. Elle entasse des boîtes de conserve et des bouteilles de lait vides en cas de pénurie. Letty essaie d’avoir une vie équilibrée et prévoit de passer sa retraite à la campagne avec sa seule amie Marjorie. Edwin passe son temps à l’église depuis le décès de sa femme. Norman est veuf également et il continue à rendre visite à son beau-frère plus par pitié que par réelle sympathie.



Dans la deuxième partie, les deux femmes prennent leur retraite. Marcia se terre de plus en plus. Letty est déçue par son amie qui la laisse tomber. La solitude envahit leur quotidien. Et les deux hommes ne prennent pas la peine ou n’osent pas les déranger. Un seul déjeuner sera organisé entre les quatre anciens collègues.



Ce roman de Barbara Pym s’attache à des petites choses et à des gens "ordinaires". Rien de spectaculaire mais tous ces petits détails composent aussi nos vies et sont parfois des bouées de sauvetage dans un océan de solitude. Les quatre personnages passent leurs journées ensemble sans véritablement se connaître, sans exprimer le moindre sentiment. Tout le récit est emprunt d’une grande tristesse, d’une mélancolie qui finit par être poignante. On aimerait que la vie offre une seconde chance à ces quatre personnes.



L’atmosphère de "Quatuor d’automne" est un peu surannée mais il s’en dégage beaucoup de tendresse et d’humanité pour ces quatre collègues de bureau.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
Commenter  J’apprécie          70
Quatuor d'automne

Un roman tout en délicatesse, abordant le dur sujet de la vieillesse.



Nous suivons ici 4 protagonistes, deux femmes et deux hommes, Letty et Marcia, Edwin et Norman, collègues depuis de nombreuses années.

Ces deux dernières partent à la retraite, c'est alors une autre vie qui commence, mais sera-t-elle meilleure…

Dans la première partie, nous les suivons préparer leur retraite du mieux qu'elles puissent, n'ayant pas fondé de familles, ni maris, ni enfants.

Dans la seconde, nous vivons avec elles leurs premiers moments sans regarder leur montre, sans stress, mais aussi dans leur solitude, une solitude qui ne fera que d'augmenter.

Edwin et Norman ne peuvent s'empêcher de penser à elles, si elles sont de heureuses retraitées, si elles vont bien.



C'est un roman simple, agréable, mais où je me suis beaucoup ennuyée, même si toutefois, l'histoire est touchante.

On devrait certainement se mettre plus souvent à la place des personnes âgées.



CHALLENGE SOLIDAIRE 2023
Commenter  J’apprécie          60
Des femmes remarquables

Lecture dans le cadre du challenge solidaire, une auteur méconnue pour une description de la vie douce amère d'une de ces femmes remarquables, ces femmes célibataires dans l'Angleterre d'après guerre.

Ce roman ne plaira pas à tout le monde. Exit les rebondissements, une histoire prenante. Ici il s'agit plus d'un portrait de la vie de femmes toute ordinaires, dévouées à autrui. Mildred, fille de pasteur, a un emploi à mi temps pour aider les défavorisés et consacre le reste de son temps aux bonnes œuvres de sa communauté religieuse. Elle fait partie de ces femmes effacées, que personne ne remarque mais confidente incontestable des petits malheurs de chacun. Au détour d'une sempiternelle tasse de thé, elle propose une oreille attentive et complaisante sans attendre ou n'avoir aucun retour. L'arrivée d'un couple atypique dont elle devra partager la salle de bains vient perturber sa vie très routinière. Helena est anthropologue et semble bien attirée par un de ses collègues, jugé arrogant par notre Mildred. Rocky est un militaire beau gosse, usant de son charme à chaque occasion.

Le roman est purement vintage et offre une image très surannée d'une époque très guindée , de la condition de la femme anglaise dans les années 50, dévouée et sans réel espoir pour elle. C'est une autre époque, transposée actuellement on aurait envie de la secouer. Autre époque autres moeurs. Vous prendrez bien une tasse de thé ?







Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Barbara Pym (635)Voir plus

Quiz Voir plus

LA VERSIFICATION

Comment appelle-t-on un vers de 12 syllabes ?

Hendécasyllabe
Décasyllabe
Alexandrin
Ennéasyllabe

15 questions
67 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}