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Critiques de Blaise Cendrars (422)
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L'Homme foudroyé

Un parcours en zig-zag dans la vie d'un droitier d'origine suisse qui a perdu sa main droite en se portant au secours de la France au cours de la première guerre mondiale par son engagement au sein de la Légion étrangère.



De la même façon que l'on s'étonne de le voir devenir auteur de renom prolifique en s'apprenant à écrire de la main gauche, on reste ébahi de ce que cet homme a pu faire de sa vie menant conjointement cinéma, reportages, journalisme de radio, écriture de romans, poésie, essais, pièces de théâtre, multiples voyages au travers du monde entier. Sans parler d'une vie privée aussi riche en rencontres, fréquentation de célébrités de son temps dans tous les milieux culturels, en rupture de ban auprès de femmes et enfants dont il s'éloignera pour combler son goût de l'indépendance. Amours et désamours d'un droitier boulimique de la vie devenu gaucher insatiable.



J'ai trouvé cet ouvrage un peu compliqué à lire. Il est toutefois caractéristique d'une vie de boute-en-train, touche-à-tout, infatigable qui ne s'est surtout pas laissé abattre par le handicap de ce bras donné à la France. L'homme foudroyé est un survolté pourtant pudique. On n'ose imaginer ce qui aurait pu sortir de cette vie méprisante de demain si elle avait été menée à deux mains …

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La main coupée

La Grande guerre par un auteur qui l'a vécue! Ce livre fourmille d'anecdotes; j'aime beaucoup celle du hérisson: le cuisinier voulait le cuire mais on s'est aperçu qu'il était un super détecteur de tirs de l'ennemi: il fuyait dans la direction opposée; devenue mascotte, la petite bête s'est mise à boire en cachette le gros rouge des bidasses provoquant des querelles jusqu'à la découverte du coupable à piquants!
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L'Homme foudroyé

Tout comme ce livre-monstre que Cendrars se forme durant ses pérégrinations en découpant des pages dans divers ouvrages et les cousant ensuite ensemble en une somme hybride où se côtoient tous les styles, L'homme foudroyé se présente comme un texte rhapsodique, travail sur la mémoire et les liens tissés à travers le temps, chef-d'oeuvre de composition quasi-musicale, et livre-clé sur les rapports entre vécu, imagination, écriture et fiction. L'auteur y revient sur divers évènements de son existence par le biais de quelques scènes fortes apparemment sans analogies entre elles, mais les entrelace subtilement, relisant sa vie à l'aune de quelques thèmes et lieux centraux, le tout enrobé dans sa poésie de la modernité et son phrasé inimitable. Avec en prime des pages définitives sur l'amour, le voyage, l'errance, l'insomnie... Livre du mélange, de la digression dans la continuité d'un temps presque palpable, de l'intense présence dans un monde concret (bien qu'issu en partie de l'imagination), il me tarde de lire la suite de ces "mémoires qui sont des mémoires sans être des mémoires". Une réussite totale.
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Il est des fois où l’on fait des mauvais choix. J’ai acheté ce livre il y a longtemps, un peu par hasard, livre d’occasion sur les étagères d’une grande enseigne parisienne. J’ai entendu l’année dernière un portrait de l’auteur dans une émission de radio aujourd’hui disparue (« Partir avec… » de Stéphanie Duncan). Le personnage ne m’a pas paru bien sympathique mais je me suis souvenue de ce livre qui dormait sur mes étagères. Alors, voulant lire un livre court et plein d’aventures, je me suis dit qu’il était temps de l’exhumer. Bien mal m’en a pris… J’ai mis trois semaines à en venir à bout, préférant le délaisser entre-temps pour Kessel et Giono et quelques livres pour enfants, et je me suis forcée à le finir, me disant que peut-être finirais-je par comprendre.

Enfin, fini, refermé. Quel style aride, fait de phrases courtes, sèches, plates. On ne peut même pas parler de style journalistique. Un style que d’aucuns aiment, mais décidemment pas moi, j’ai eu l’impression de lire quelqu’un qui ne savait pas s’exprimer.

L’idée de départ est intéressante, il s’agit de la biographie romancée d’un personnage dont j’ignorais l’existence, Johann August Sutter, commerçant, colon, aventurier, un des premiers à s’établir dans les environs de ce qui deviendra San Francisco, alors que la Californie était encore mexicaine et avant la ruée vers l’or au milieu du XIXème siècle.

Mais je ne peux comprendre quel est l’intérêt de cette biographie romancée. D’abord Cendrars n’exploite pas ce qui semble être la raison pour laquelle ce personnage l’a intéressé, à savoir cet apparent oxymore qui devient la devise de Sutter, « la découverte de l’or m’a ruiné ». D’autre part, Cendrars semble avoir négligé certaines des contradictions du personnage, comme le rôle d’un de ses fils dans l’urbanisation des terres de son père. Je ne comprends donc pas le propos de Cendrars ; il me semble qu’il fallait soit simplifier le personnage pour en faire la parabole de son oxymore, soit en garder la complexité et en explorer les ramifications.

En définitive, je suis restée imperméable au style comme au propos de l’auteur, et je suis passée complètement à côté de ce qui est considéré comme un classique du début du XXème siècle. Je laisse à d’autres le soin de décrypter les tenants et les aboutissants de cette œuvre, c’est hors de mes affinités littéraires.
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Le Brésil - Des hommes sont venus

Blaise Cendrars nous offre dans ce petit ouvrage une longue description du Brésil. Ce n'est ni un roman ni vraiment un essai : Blaise Cendrars y mêle l'histoire et la géographie pour nous raconter le Brésil, de l'arrivée des conquistadors à sa découverte personnelle du pays, en 1924. Il nous livre son ressenti subjectif à la vue de ce merveilleux pays... Un Paradis ? Pas tout à fait... surtout au regard des informations objectives qu'il développe au fil des pages. L'édition que j'ai lue contient aussi 35 photographies de Jean Manzon, commentées par Blaise Cendrars.



J'ai découvert ce livre dans le cadre d'un club de lecture ayant pour thème le Brésil. J'étais en train de lire Un si petit oiseau, de Marie Pavlenko, et cela m'a donné envie de découvrir la prose de l'auteur à la main coupée... Son phrasé est parfait : même les phrases les plus longues restent parfaitement compréhensibles. Mais malgré les grandes qualités littéraires de ce petit livre, j'ai eu du mal à accrocher à la première partie, uniquement textuelle. J'espérais que la seconde partie, constituée de photos de Jean Manzon et de commentaires de Blaise Cendrars soit plus attractive, mais j'ai été déçue. Au total, j'ai passé moins de 2 heures à lire ce tout petit poche, totalement dans le thème de mon prochain club de lecture. Néanmoins, je n'ai pas été conquise...
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Il y a souvent un classique que l'on n'a jamais lu, et qui traîne pourtant parmi nos livres...C'est le cas de "L'Or" que j'avais acheté parmi d'autres, au poids dans une vente UNICEF.

Hier matin, avant d'aller prendre mon train, je fouille vite fait dans une pile de livres, histoire d'avoir quelque chose à lire si le voyage s'avère trop long, et c'est celui-ci que je prends, je file à la gare.

Le soir au retour, je l'ouvre et c'est bien, très bien, je me dis "tu es bien bête de ne l'avoir pas encore lu"..."hé, dis donc, il y en a tellement!"...

Le train s'arrête dans une gare, forcément, des gens montent, d'autres descendent, la routine.

"On ne lit plus beaucoup Cendrars aujourd'hui et c'est bien dommage."

Je lève les yeux vers l'importun.

Et alors commence une de ces discussions qui n'arrivent que dans un train, on parle littérature avec un inconnu, trois quarts d'heure formidables dont je vous fais grâce.

Et me voilà avec une nouvelle bonne raison de continuer à lire autant et à la recherche soit dit en passant, d'une bonne biographie sur Blaise Cendrars.
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La Vie secrète de Jean Galmot

Jean Galmot est mort à Cayenne en 1928, il fut député de la Guyane après avoir été chercheur d'or, trappeur, trusteur de rhum et de bois de rose et journaliste.

Avant de rendre son dernier soupir, il accusa sa bonne Adrienne de l'avoir empoisonné pour le compte de ses ennemis politiques où privés.

C'est ce destin hors-norme et cette vie dédiée à l'aventure que nous raconte le grand écrivain, lui-même aventurier, Blaise Cendrars dans ce livre paru en 1934.

Il le dédie en préface aux jeunes gens d'aujourd'hui, fatigués de la littérature, pour leur prouver "qu'un roman peut être aussi un acte" et qu'un livre n'est jamais vain.
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Rhum

Rhum

L'aventure de Jean Galmot

Grasset 1930

Blaise Cendrars (1887-1961)



Ah ! j'aime quand ça part comme ça :



C'est une étrange histoire ...

"Jean Galmot, qui fut député de la Guyane, après avoir été chercheur d'or, trappeur, trusteur d erhum et de bois de rose, journaliste aussi, a nettement accusé, avant de rendre le dernier soupir, ses ennemis politiques et privés de l'avoir fait empoisonner par sa bonne, Adrienne.

Trois experts médicaux ont été commis pour examiner l'affaire : les docteurs Desciaux et Dervieux, et le professeur Balthazard..

(..) La première fois que je vis Jean Galmot, je l'ai dit, il me fit penser à Don Quichotte (..). Mais cette ressemblance n'est pas uniquement physique ; au moral, ma première impression se révélait encore plus juste..(..) Mais dès ses débuts, à sa première apparition sur cette scène qu'est la vie publique, Jean Galmot se jette dans une lutte pour la défense de la vérité et de la justice. Et, dès ses débuts, sa vie s'épanouit dans un climat romanesque.

1903. le fameux discours de Jean Jaurès à la chambre, discours qui n'est pas fait pour apaiser le pays.

Un jeune homme, un inconnu, écrit au directeur de la Petite République, le journal de Jaurès. Il signe : Jean Galmot.

Qui est-ce ? Ne s'agirait-il pas d'un traquenard ? .."



Tous les ingrédients sont là pour que ça me plaise .. L'affaire des rhums, le bois de rose, l'espionnage, un homme traqué, élections guyanaises, empoisonnement !.. Son protagoniste qui a des valeurs !.. La plume de Blaise Cendrars est belle, talentueuse, épique, nul boursouflage, tendue vers l'idée, vers l'histoire.. Nous sommes dans l'action avec lui, il se place en observateur avisé rehaussé de couleur et du sien, juste ce qu'il faut !..
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Rhum

Je n'avais pas lu d'oeuvre de Blaise Cendrars depuis 2005, et je dois dire que je suis restée extérieure à cet ouvrage - pas faute d'avoir essayer de rentrer dans cette oeuvre.

Pourtant, le sujet était intéressant, que la biographe de cet aventurier, Jean Galmos, qui s'est fait tout seul, qui avait un véritable amour pour la Guyane, qui pointait déjà du doigt à l'époque la manière dont les guyanais vivaient, étaient traités, considérés - ou plutôt pas du tout considérés.

Ce qui m'a sans doute dérouté est que la biographie n'est pas linéaire, nous allons et venons dans la vie de cet homme d'affaires, de cet homme politique (il était député) qui clame son amour pour les guyanais, qui les voulait libres.

Une rencontre ratée entre l'oeuvre et moi.

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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Une excellente lecture pour ma part avec ce petit livre qui cache bien son jeu.

Ce livre est le premier que je lis de Blaise Cendrars et j'avoue que c'est une belle rencontre.

Ce classique publié en 1925 retrace de manière assez dramatique le vie d'un certain Johann Suter dit le Général Suter qui a vainement essayé de faire fortune sur des terres qu'il a achetées et qui feront partie de la Californie. Cet homme qui possédait tout ou presque va tomber dans une spirale infernale. En effet la ruée vers l'or rendra les hommes et le Général Suter fous.

C'est une histoire vraie mais un peu modifiée par l'auteur. L'histoire se lit bien, on est entraîné par les événements, en très peu de pages (180) l'auteur nous happe dans cette histoire infernale.



Et oui je conseille A lire 💕💕💕



Pour les curieux James Peter Zollinger a écrit une biographie plus juste du Général Suter sur le plan historique sous le titre : À la conquête de la Californie. La vie et les aventures du colonel Sutter, roi de la Nouvelle Helvétie
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

"Les émigrants débarquent jour et nuit, et dans chaque bateau, dans chaque cargaison humaine, il y a au moins un représentant de la forte race des aventuriers."

Johann August Suter fait partie de ces immigrants quittant l'Europe, quittant femme et enfants, les laissant de nombreuses années sans nouvelle, afin de chercher une vie meilleure, afin d'abandonner la pauvreté qui les guettait...."Johann August Suter, banqueroutier, fuyard, rôdeur, vagabond, voleur, escroc."

Il débarque à New-York le 7 juillet 1834, il fait 100 métiers, 100 petits boulots pour manger et rencontre même Edgar Allan Poe.

Il s'établit fermier à proximité de la jonction Mississippi Missouri, puis décide de tout vendre...des Indiens lui ont parlé d'un pays merveilleux, un pays de cocagne, de l'autre côté des montagnes, un pays immense qui ne s'appelait pas encore La Californie...Là il crée en quelques années le plus grand domaine américain, un domaine à la dimension d'un Etat.

Il recrute des canaques, des esclaves....Suter est un homme de démesure, n'hésitant pas à atteler 60 couples de bœufs blancs pour transporter la chaudière et la machinerie du premier moulin à vapeur construit aux Etats-Unis... Il embauche à tour de bras pour développer son domaine. Ses ouvriers font venir leur famille et s'installent dans des maisons qu'ils construisent sur les terres de Suter.

Tout lui réussit, il est devenu en quelques années un homme riche et célèbre !

Marshall, l'un de ses ouvriers trouve un caillou brillant en creusant les fondations de la scierie de Sutter..."De l'Or ! J'ai trouvé de l'or !"

Début de la fin...ses ouvriers abandonnent leur travail et creusent son domaine, chacun a son trou...les pauvres affluent, s'installent sur ses terres, sans autorisation. Seul face à cette foule, il est impuissant et ne peut lutter. Il n'a plus personne à ses côtés. Tous l'ont quitté.

« Si j’avais pu suivre mes plans jusqu’au bout, j’aurais été en très peu de temps l’homme le plus riche du monde : la découverte de l’or m’a ruiné. »

Long et couteux combat juridique d'un homme bien seul pour faire reconnaître ses droits, pour retrouver ses biens perdus.

En quelques heures de lecture, on découvre cette Californie et sans morale, seule comptant l'OR....cet ruée vers l'Or tant décrite par les films qui nous ont fait rêver, ou nous ont ému.

Un rêve américain pour les uns...qui sera le cauchemar d'un homme .....et le plaisir du lecteur
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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La main coupée

En septembre 1914, un groupe d'intellectuels étrangers conduit par Blaise Cendrars lance une proclamation suite à l'entrée en guerre de la France dans le premier conflit mondial. Blaise Cendrars s'engage dans la légion (créée en 1831).

Blaise Cendrars écrit son roman "La main coupée" entre décembre 1944 et le premier semestre 1946 soit à la fin du deuxième conflit mondial. En ouverture du roman, l'écrivain suisse fait le lien entre cette première guerre et la mort de l'un de ses fils lors d'un exercice d'aviation. Ce roman a pour thème, le patriotisme, le sacrifice, le temps qui coule, l'esprit de corps, la déshumanisation des soldats par les officiers (chair à canon).

Blaise Cendrars rend vivant des hommes de différentes nationalités, de positions sociales diverses venus mourir sur le sol français. Des poilus croqués dans des scènes du front, ou l'ennui, l'attente et la solitude sont racontés avec sensibilité et causticité. Pour tuer l'ennui, les hommes importunés par les poux, le froid, la boue, la merde, écrivent à leur fiancée, leur femme, leur mère, leur marraine de guerre.

Blaise Cendrars rend compte du non-progrès de l'armée française qui n'a pas évolué depuis 1870 ainsi que son armement obsolète ; de l'incompétence de vieux officiers et d'hommes politiques éloignés du champ de bataille.



L'écriture est fluide entre sacralité et dignité.
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Une œuvre qui m'a captivé de bout en bout. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre l'entamant, ayant lu çà et là que le style pouvait être décevant. Je l'ai pour ma part trouvé très efficace : Blaise Cendrars ne s'est pas attardé à détailler chaque point de l'histoire, et l'absence de longues descriptions rendent le récit très énergique - j'ai bien conscience que ce n'est pas le ressenti de tout le monde. J'ai la chance de posséder une "belle" édition de cette œuvre, ce qui a rendu cette lecture d'autant plus agréable.
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Dan Yack - Intégrale

Moins fou et flamboyant que Moravagine, Dan Yack nous "emmène au bout du monde", comme le fait presque toujours ce bourlingueur de Cendrars...



Et cette fois, après une soirée bien avinée, trois artistes à la croisée des chemins et pleins de questions sur leur devenir artistique se font emmener par un mécène assez pompette lui aussi sur la banquise..rien de moins!



Après cette première partie où la narration adopte une stricte neutralité, c'est l'un des artistes, Dan Yack , sculpteur de son état, qui prend la plume et entreprend de rédiger sa confession. ...en même temps qu'il sculpte la banquise!!!



Rien que pour cette folie magnifique, le roman vaut le détour! Stalactites et icebergs garantis!

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Moravagine

Blaise Cendras a longtemps été hanté par cet homme, Moravagine, ce personnage qui s'est imposé à lui au fil des années et dont il a fini par réussir à lui consacrer un livre. Moravagine, descendant d'une longue lignée d'aristocrates d'Euope de l'Est, est un homme violent, un tueur anticonformiste ; il représente le côté sombre de Blaise Cendrars.

Ce livre, c'est un livre d'aventure et un livre de psychologie raconté par Raymond étudiant en psychiatrie né en 1900. La rencontre entre Raymond et Moravagine a lieu dans un centre hospitalier suisse où Moravagine est enfermé pour folie (et pour meurtre). Raymond, depuis ses nombreuses discussions avec Moravagine est obsédé par la personnalité de l'homme et finit par le libérer et partir avec lui.

Les deux hommes nous entraînent alors dans de nombreuses aventures qui commencent par du terrorisme en Russie et se poursuivent notamment par une fuite en Amérique du Sud et une expérience chez les indiens d'Amazonie.

Un roman inclassable et inoubliable.

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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Une agréable surprise. Malgré un style déroutant, qui peut sembler décousu au début, on se laisse embarquer dans l'aventure du personnage principal, Johan August Sutter. On prend la mesure de la folie engendrée par la découverte de l'or dans l'Ouest américain. Sutter, qui a réellement existé, est broyé par le marche de l'Histoire et par la création des USA. C'est l'opposition entre un le destin d'un homme et celui d'une nation en devenir. C'est l'opposition entre la vieille Europe et la fougueuse Amérique. C'est aussi un aventure telle que peuvent la rêver les enfants: une histoire d'indiens et de colons dans un far-west sans foi ni loi.
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Du monde entier au coeur du monde

On est d'abord frappé par l'hétéroclite du corpus réuni, par la distance entre la poésie avant-gardiste des débuts et les comptes-rendus poétisés de voyages, puis on réfléchit et on se dit que tout ça n'est pas aussi incohérent qu'il n'y paraît, que toute cette poésie est traversée par la démystification du langage poétique, presque prose bien souvent, article de journal découpé en vers, récits de voyage découpés en tranches fines, mais remystifié par le mystère du monde, par l'extraordinaire présence des choses et des hommes à tous les coins de rue, dans tous les ports, dans toutes les gares mais surtout dans les bateaux ou les trains qui emmènent le poète d'un lieu à un autre.



Tout bouge dans Cendrars, tout est en perpétuel déplacement, comme se déplace sans cesse la frontière entre prose et poésie, au rythme de ce transsibérien dont la prose est sans doute ce que Cendrars a écrit de plus poétique. Tout va vers et rien ne vient de, l'enfance est effacée, le nom est réinventé, le monde passé laisse sa place à la prochaine escale dans le regard du poète, qui arrête parfois artificiellement le temps pour prendre la photographie poétique d'un instant, qui cède sa place à l'instant suivant, parce jamais rien ne s'arrête véritablement quand on choisit non l'exil mais son contraire, le voyage.

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Du monde entier au coeur du monde

Lire Blaise Cendrars, c'est entrer dans un autre univers. Sa fiction ne ressemble à aucune d'autre. Sa poésie a fortement influencé Guillaume Apollinaire et a contribué à façonner le visage du modernisme. Mais c'est son détournement du détail biographique et de la notion même de littérature qui me fascine le plus. Si, comme moi, vous n'êtes pas fan d'autobiographie pointilleuse, alors Blaise Cendrars est le mémorialiste qu'il vous faut.



Blaise Cendrars - ou le fils d'Homère comme l'appelait John Dos Passos - est lui-même une étrange fiction : né à La Chaux-de-Fonds d'une mère écossaise et d'un père suisse, il affirme avoir quitté la maison à l'âge de 15 ans pour travailler en Russie pendant la révolution de 1905. Il était apiculteur, cinéaste, cuisinier, pianiste de cinéma, horloger et voyageur avec des gitans ivres. Il a passé la première guerre mondiale à combattre avec la légion étrangère française, où il a perdu son bras au combat, est devenu critique d'art, s'est lié d'amitié avec Picasso, a navigué sur les sept mers, pelleté du charbon en Chine, amassé et perdu d'énormes fortunes et avait sa propre colonne de potins dans un journal hollywoodien. Personne ne sait à quel point cela est réellement vrai – à l'exception de son bras abandonné sur le champ de bataille.



En fait, Blaise Cendrars n'est même pas son vrai nom. Son vrai nom est Frédéric Louis Sauser. Blaise Cendrars est une bâtardise de « braise » (braises) et de « cendres » (cendres) avec « ars » (art) ajouté pour faire bonne mesure. Blaise Cendrars danse sur les cendres de styles littéraires dépassés pour créer son propre art pionnier. Le feu est une image répétée tout au long de son travail et c'est cette insouciance et ce rejet de tout ce qui l'a précédé qui est élémentaire à sa propre philosophie : être différent et forger le nouveau.



Son ouvrage (théoriquement) biographique le plus célèbre est la tétralogie des mémoires de guerre, composée L'Homme foudroyé en 1945, La main coupée (1946), Bourlinguer en 1948 et le Lotissement du ciel (1949). Ce ne sont pas des mémoires de guerre ordinaires, ce sont les plus étranges et les plus surréalistes des récits que j'aie jamais rencontrés. Près de 1000 pages traitent de sujets allant de l'étrange au surréaliste : proxénètes, gaspilleurs, vagabonds, gitans, acteurs, prostituées et voleurs y figurent en abondance. Peu m'importe si certaines (même beaucoup) d'entre elles ne sont pas vraies.

L'homme foudroyé m'a époustouflé quand je l'ai lu pour la première fois. C'est Blaise Cendrars à son meilleur, un assortiment d'artistes, de voleurs et de sergents en état de mort cérébrale qui incite le lecteur à croire à ce monde magique et horrifiant. C'est du journalisme gonzo* 30 ans avant Thompson et Wolfe, mais contrairement à la plupart des journalistes gonzo, Cendrars pourrait écrire une belle phrase qui met l'eau à la bouche. Nous ne nous soucions pas des faits quand nous le lisons. Toutes ces bêtises sont rejetées. Nous sommes hypnotisés.





Pour moi, les meilleurs mémorialistes sont ceux qui savent que toute biographie est une fiction. Cendrars évite les détails biographiques et transforme les faits et la fiction en un canular à la fois authentique et illusoire.



Qui a besoin de s'enliser dans des faits biographiques quand de tels écrivains détiennent les clés de notre imaginaire ?





Le journalisme gonzo, ou journalisme ultra-subjectif, est à la fois une méthode d'enquête et un style d'écriture journalistiques ne prétendant pas à l'objectivité, le journaliste étant un des protagonistes de son reportage et écrivant celui-ci à la première personne. Le terme gonzo  aurait été employé pour la première fois en 1970 pour qualifier un article de Hunter S. Thompson, qui s'intégra à un groupe de Hells Angels, devint motard et adopta leur mode de vie pendant plusieurs mois, pour écrire un article).





J'aime Cendrars au point que j'ai appris la Petite prose par coeur, et ce n'est pas si facile, mais que c'est beau...




Lien : http://holophernes.over-blog..
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Sous-titré « La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter", L'Or est le premier roman de Blaise Cendrars.

Publié en 1924, il raconte l'histoire vraie de Johann August Suter, qui en mai 1834 abandonne sa femme et ses quatre enfants dans le comté de Bâle en Suisse. Âgé de 31 ans, Il part sans un sou en poche et prend un bateau qui le conduit en Amérique.



Cette histoire est donc une histoire vraie mais Cendrars lui donne une dimension largement plus intéressante, ce roman prend en effet la dimension d'une tragédie ou au moins d'un apologue.


Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Blaise Cendrars (1887-1961) a écrit "L'or" en 1925. Ce récit nous donne un aperçu sur la vie de Johann August Suter (1803-1880), un pionnier américain d'origine suisse, arrivé dès 1834 en Californie alors mexicaine. Son existence est presque incroyable. Misérable aventurier dans un territoire riche et presque vide, il a su créer des activités très lucratives et s'est vite retrouvé à la tête d'une immense fortune. Mais la découverte d'or dans l'une de ses propriétés déclenche la ruée de 1848. Ses domaines sont mis à sac par une nuée d'immigrants sans foi ni loi, contre lesquels il ne peut rien. Ce qui aurait dû le rendre plus riche que Crésus finit par le ruiner. La seconde partie de sa vie est sombre. La Californie étant rattachée aux Etats-Unis, Suter tentera vainement de faire valoir ses droits devant la justice américaine…

C'est la première fois que je lis un livre consacré (essentiellement) à la ruée vers l'or. Le livre illustre bien la folie des hommes qui se sont comportés en impitoyables prédateurs dès qu'on a parlé du métal jaune. Demain, dans les mêmes circonstances, la même chose se reproduirait – j'en suis persuadé.

J'ai aussi découvert tardivement la prose de Cendrars. Ce court récit décrit avec précision et justesse un destin extraordinaire. Il est écrit dans une langue nerveuse, et sans digressions. A mon avis, cet opus mérite bien sa (bonne) réputation.

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