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Citations de Caryl Férey (1391)


Norilsk est un ancien goulag aujourd’hui tenu par des oligarques, poursuivaient-elles, des proches de Poutine qui s’enrichissent avec le nickel. Norilsk est une ville fermée, interdite aux touristes comme aux Russes ; il faut même une autorisation du FSB pour y aller ! L’ancien KGB ! (page 14)
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Positiver la souffrance, moteur à explosion de la fierté russe. L’alcool fort participait à l’effort de guerre intestine. Le nom venait de vada, eau, présent dans tous les rituels et les contes de son enfance, élément dont le diminutif « petite eau » donnait vodka, la potion euphorisante éminemment slave qu’on accompagnait de vœux rituels. (pages 404-405)
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Le temps capitaliste venu, caricaturant les campagnes de planification aux objectifs irréalistes de Staline, un système de quotas contraignait désormais les policiers, mal payés, à déclarer toujours plus d’arrestations – trois par jour, s’ils voulaient toucher leur prime. Un marché lucratif selon la ville où l’on opérait : à Moscou, un poste de silovik (fonctionnaire lié à l’application de la loi) exigeait un droit d’entrée allant jusqu’à 100 000 dollars. Dès lors, tout était bon pour récupérer sa mise : permis de séjour, de conduire, de construire, diplômes, faux papiers, armes, meurtres commandités, tout s’achetait et se vendait. (page 60)
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Une fois sorti du centre-ville et de ses immeubles colorés, tout n’était que barres de béton et dédales de tuyaux surélevés sur fond de cheminées crachant leurs nuages létaux depuis les hauts-fourneaux. Les bâtiments plus récents avaient été construits directement sur le permafrost, mais le mauvais état des conduites d’eau chaude qui alimentaient le chauffage urbain provoquait des fuites et la fonte progressive du sol, entraînant un affaissement de nombreuses constructions et une libération nocive de méthane. (pages 28-29)
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Débarquant sur le continent après avoir colonisé les Caraïbes, les conquistadores espagnols avaient donné le nom de Christophe Colomb à ces terres luxuriantes – Colombia – avant d’y prendre pied et d’en massacrer les autochtones. Ceux qui avaient survécu aux maladies importées d’Europe avaient servi de bêtes de somme, tombant comme des mouches dans les mines et les champs pendant que l’Inquisition torturait les hérétiques, les accusant de sorcellerie, les innocents, les folles, leurs fils. Il avait fallu l’intervention du dominicain Las Casas auprès du pape pour que les Indiens obtiennent le statut d’être humain, soit autant d’âmes à évangéliser et quelques bols de soupe à se partager car Dieu est amour.
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Au sud de Candelaria, la carrera 10 coupait la ville en deux mondes que tout opposait. Bogotá en partie détruite en 1948 à la suite de l’assassinat de Gaitán, la bourgeoisie colombienne qui venait s’encanailler dans le quartier de Santa Inés avait quitté le centre-ville pour le nord, traçant une frontière invisible entre les riches et les pauvres, alimentée par soixante-dix ans de guerre civile.
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- On a tous notre part d'ombre.
- Et de soleil.
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Chasser pour le seul plaisir de tuer, voilà bien la marque d'une espèce qui mériterait du plomb dans la cervelle.
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Un mort, c’est un chagrin; un million, une information (p.42)
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Jusqu’à récemment, l’Afrique du Sud autorisait l’export des squelettes de lions d’élevage : deux cents enclos abritaient entre six et huit mille fauves, dont plusieurs centaines étaient tués chaque année, le plus souvent d’une balle à bout portant par des clients venus du monde entier, heureux d’étaler ensuite les peaux et les crinières dans leurs villas ou leurs yachts.
(pages 175-176)
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L’échassier aimait la brousse, les températures élevées qui créaient les courants thermiques où il planait en cercles comme ses cousins vautours, rôdant près des décharges des villages et des carcasses de grands mammifères. Sa tête et son cou nus lui permettaient d’enfoncer son long bec dans les cadavres sans souiller ses plumes, et c’était bien sa seule délicatesse. Se nourrissant de tout ce qui passait à leur portée, les marabouts pillaient aussi les nids d’autres oiseaux, quéléas, flamants, dévorant leurs œufs ou leurs petits.
(page 122)
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Mais contrairement aux humains, qui respectaient peu le réflexe de fuite,aucun animal ne se faisait exploiter, pervertir,humilier, insulter,torturer,aucun animal n'aimait avoir peur, faire de ses semblables des prisonniers, ou des esclaves.
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- Tu as toujours été une beauté, Ada, dit-il comme une évidence. Déjà petite au lac tu avais la grâce, avec ta démarche un peu frimeuse, si chic, ta silhouette élancée et tous les petits gestes que tu ne faisais pas comme les autres. C'est ça que j'aime surtout, le mouvement que tu imprimes autour de toi. On pourrait croire que c'est inné mais pas du tout, au contraire, c'est le ton de ton âme que tu donnes à ton corps, son état d'esprit. (...) Et l'été, quand tu mets tes tennis rose brillant, il ajouta, ah... je ne sais pas pourquoi, mais elles te vont si bien... On a envie de te prendre dans les bras.
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Il saisit le revolver, plus moche que fascinant, logea une balle dans le barillet et attendit, dans les vapes, un coup de pouce du destin. Une simple pression sur la détente. La Grande Sérénité. Mais rien ne venait. Il avait l’esprit embué, parasité, pris dans un brouillard opaque qui le laissait sans perspectives. Hana avait disparu. Witkaire avait disparu. Le monde était peuplé de disparus…
De guerre lasse, il se pencha vers le petit frigo de la chambre ; hormis un fond de gin (il n’aimait pas le gin), le minibar était vide. Tout foutait le camp.
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N'aie pas peur
Des géants ensevelis
C'est l'éclair qu'on décapite
Pour réchauffer la matière
Regarde,
La peau des astres est douce
Les plaines en sont nues
Marche petit homme,
Marche :
La même mai caresse et tue
Le souvenir du couteau…

Il ne reste que nous deux
Dans la fosse aux lions,
J'y vois des ruines
De cathédrales
Des signaux lumineux,
C'est l'éclair sur nos traces,
Regarde,
La guerre est passée
La forêt s'est tue
Va, petit homme,
Va,
La même main caresse et tue
Le souvenir du couteau !

Un poème de papa, pour mon anniversaire. Mes quinze ans. Le dernier poème de Daniel Calderon...
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Il dévisagea son ami journaliste.
-Argent, politique, pouvoir : tu me demandes de mettre les mains dans la merde, résuma- t'-il.
-Tu es le seul qu'elle n'éclabousse pas.
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Un consortium pétrolier avait commencé le forage et la construction d’oléoducs pour exploiter des réserves du continent, qui dépassaient les cent milliards de barils, avec l’assentiment des États accueillant les concessions. De nombreux territoires protégés étaient menacés par les dommages collatéraux, dont certaines réserves de la KaZa, ainsi que des peintures rupestres du Botswana, sur le site archéologique de Tsodilo Hills. Même le delta de l’Okavango était pillé depuis des mois par une multinationale pétrolière, les protestations des riverains, les pétitions citoyennes et le soutien d’artistes demeurant lettre morte.
— On envisage même de déplacer les parcs nationaux selon le tracé des lieux de forages, et bien sûr les populations qui vivent là, sans leur demander leur avis, gronda Solanah, très au courant du projet. J’aimerais voir la tête des Occidentaux si des experts africains venaient leur dicter quoi faire sur leurs propres territoires, quelle espèce protéger et quelle population expulser en conséquence : tu nous imagines, virant la population entière de l’Arkansas pour la sauvegarde d’un oiseau rare ? Quand un ours ou un loup est réintroduit en Europe, il faut tout de suite le tuer, tandis qu’en Afrique c’est aux populations de dégager.
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Beaucoup de vertébrés possédaient une vie affective comparable, ressentaient le chagrin, la peur, l’amour, la joie ou le désarroi, ils se soignaient avec des plantes, d’autres veillaient à la non-transmission des maladies, certains se droguaient, comme ces ours revenant tous les jours à un dépôt de kérosène, ces abeilles alcoolisées qui se voyaient interdites de vol par leurs congénères ou ces dauphins qui se passaient des poissons-globes hautement toxiques comme un joint aquatique. Les oiseaux chantaient, et même jouaient quand ils avaient séduit une femelle, sans autre but que de s’amuser, comme les bonobos jouaient à colin-maillard avec des feuilles de bananier, pour rire. Mais contrairement aux humains, qui respectaient peu le réflexe de fuite, aucun animal ne se faisait exploiter, pervertir, humilier, insulter, torturer, aucun animal n’aimait avoir peur, faire de ses semblables des prisonniers, ou des esclaves.
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Les hommes qui souffrent le plus mal sont ceux qui se vengent.
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Boris Ivanov n’aimait pas les lundis, ce qui finissait de faire de lui un homme ordinaire…
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