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Citations de Cesare Pavese (618)


Il est stupide de s’attrister à cause de la perte d’une compagnie : nous pouvions ne jamais rencontrer cette personne, nous pouvons donc nous en passer.
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Cesare Pavese
Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer tes faiblesses sans que l'autre s'en serve pour augmenter sa force.
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Les marines de Doro étaient peintes en couleur pâles et imprécises, comme si la violence même du soleil et de l'air, assourdissante et aveuglante, eût éteint ses coups de pinceau.
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En somme, pourquoi désire-t-on être grand, être des génies-créateurs ? Pour la postérité ? Non. Pour se promener dans la foule et être montré du doigt ? Non. Pour soutenir la peine quotidienne de la certitude que tout ce que l’on fait vaut la peine, est quelque chose d’unique. Pour aujourd’hui, non pour l’éternité.
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30 janvier 1941

Ce sentiment doux et indulgent d'amour pour l'humanité, que l'on éprouve par un jour froid, durant un moment passé dans un café - quand on observe le visage émacié et triste de quelqu'un, la bouche crispée d'un autre, la voix lente et bonne d'un troisième, etc. – et qu’on s'abandonne à embrasser toute cette souffrance quotidienne d’une étreinte sentimentale à la fois voluptueuse et mélancolique, n'est pas le véritable amour du prochain, mais une introversion agréable et détendue. À de tels moments, je ne remuerais le petit doigt pour personne : on éprouve, en somme, un sentiment de béatitude devant sa tranquille futilité face à la vie.


...
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" [...]
Maintenant ce qui vit
a une voix et un sang.
Maintenant terre et ciel
sont un frisson puissant,
l'espérance les tord,
le matin les bouleverse,
ton pas et ton haleine
d'aurore les submergent.
Sang de printemps,
toute la terre tremble
d'un ancien tremblement.

Tu as rouvert la douleur.
Tu es la vie et la mort.
Sur la terre nue,
tu es passée légère,
hirondelle ou nuage,
et le torrent du cœur
s'est réveillé, déferle,
se reflète dans le ciel
et reflète les choses -
et les choses, dans le ciel, dans le cœur,
souffrent et se tordent
dans l'attente de toi.
C'est le matin, l'aurore,
sang de printemps,
tu as violé la terre.

L'espérance se tord,
et t'attend et t'appelle.
Tu es la vie et la mort.
Ton pas est léger."


25 mars 1950.
(extrait de " La mort viendra et elle aura tes yeux " - pp. 209-210).

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On ne peut pas aimer un autre plus que soi-même. Celui qui n'est pas capable de se sauver tout seul, personne ne peut le sauver.
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Tu ne devras plus jamais prendre au sérieux les choses qui ne dépendent pas de toi seul. Comme l'amour, l'amitié et la gloire.
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- Du nouveau, monsieur le professeur ? Vous nous apportez la paix ?
- La paix est un oiseau. Aussitôt arrivée, aussitôt repartie.
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Ce que tu ne dis pas, c'est pourquoi c'est toujours à la classe ouvrière de se défendre. Les patrons entretiennent leur domination au moyen des guerres et de la terreur. C'est en nous écrasant qu'ils se maintiennent debout.
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«  L’amour a la vertu de dénuder, non pas deux amants l’un en face de l’autre, mais chacun devant soi- même » ….
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Est-il concevable que l’on tue une personne pour compter dans la vie de cette personne ? Alors, il est concevable que l’on se tue pour compter dans sa propre vie.
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"Il arrive qu'une femme rencontre une épave et qu'elle décide d'en faire un homme sain. Elle y réussit parfois. Il arrive qu'une femme rencontre un homme sain et décide d'en faire une épave. Elle y réussit toujours."

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MATIN

La fenêtre entrouverte enferme un visage
sur la plaine marine. Ses cheveux vagabonds accompagnent la tendre cadence de la mer.

Il n'y a pas de souvenirs sur ce visage.
Rien qu'une ombre fugace, comme celle d'un nuage. L'ombre est humide et douce comme le sable
d'une caverne intacte, quand vient le crépuscule.
Il n'y a pas de souvenirs. Rien qu'un chuchotement qui est la voix de la mer devenue souvenir.

Au crépuscule, l'eau moelleuse de l'aube
s'abreuve de lumière, éclairant le visage.
Chaque jour sous le soleil, c'est un miracle
sans âge : une lumière saline l'imprègne
et une saveur de vivant fruit marin.

Aucun souvenir ne vit sur ce visage.
Aucune parole ne peut le contenir
ou le lier aux choses du passé. Hier,
par l'étroite fenêtre il s'est évanoui
comme il s'évanouira tout à l'heure, sans tristesse, sans paroles humaines, sur la plaine marine.


(extrait de " Travailler fatigue " - p. 56)

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MATIN.

La fenêtre entrouverte enferme un visage
sur la plaine marine. Ses cheveux vagabonds accompagnent la tendre cadence de la mer.

Il n'y a pas de souvenirs sur ce visage.
Rien qu'une ombre fugace, comme celle d'un nuage.
L'ombre est humide et douce comme le sable
d'une caverne intacte, quand vient le crépuscule.
Il n'y a pas de souvenirs. Rien qu'un chuchotement qui est la voix de la mer devenue souvenir.

Au crépuscule, l'eau moelleuse de l'aube
s'abreuve de lumière, éclairant le visage.
Chaque jour sous le soleil, c'est un miracle
sans âge : une lumière saline l'imprègne
et une saveur de vivant fruit marin.

Aucun souvenir ne vit sur ce visage.
Aucune parole ne peut le contenir
ou le lier aux choses du passé.
Hier, par l'étroite fenêtre il s'est évanoui
comme il s'évanouira tout à l'heure, sans tristesse, sans paroles humaines, sur la plaine marine.

(extrait de "Travailler fatigue") - p.56
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Cesare Pavese
La richesse de la vie est faite de souvenirs oubliés.
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L’unique joie au monde c’est de commencer. Il est beau de vivre parce que vivre c’est commencer, toujours, à chaque instant. Quand ce sentiment fait défaut –prison, maladie, habitude, stupidité- on voudrait mourir.
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Combien de sang, me demandai-je, a déjà arrosé ces terres, ces vignes. Je pensais que c'était un sang pareil au mien, des hommes, des jeunes gars qui avaient grandi dans cet air, ce soleil, et dont le patois et les yeux étaient aussi opiniâtres que les miens.
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Depuis pas mal de temps, je m'étais habitué à ne pas bouger, à laisser le monde devenir fou.
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Jadis il avait des camarades et il n'a pas trente ans.
Il était de ceux d'après la guerre, qui ont grandi dans la faim.
Il vint lui aussi à Turin, cherchant à s'y faire une vie, et y trouva l'injustice. Il apprit à travailler en usine sans sourire.
Il apprit à mesurer sur sa propre peine la faim des autres,
et il trouva partout l'injustice. Il essaya de trouver la paix en parcourant, somnolent, les rues interminables dans la nuit, il vit seulement les lampadaires par milliers éclairant de trop de lumière l'iniquité : femmes enrouées, soûlards, pantins titubants égarés.
Il était arrivé à Turin un hiver, dans le feu des usines et la crasse des fumées ;
Il savait ce qu'était le travail. Il acceptait le travail comme étant le dur destin de l'homme. Mais si seulement les hommes pouvaient l'accepter, si seulement il y avait une justice. Il se fit des camarades. Il supportait leurs longs discours, qu'il dut écouter, attendant qu'ils finissent............

D'un coup il cria que ce n'était pas le destin si le monde souffrait, si la lumière du soleil leur arrachait des jurons,
que le coupable, c'était l'homme.
Au moins pouvoir s'en aller, mourir de faim librement,
dire non à une vie qui utilise l'amour et la pitié,
la famille et le lopin de terre pour nous lier les mains.
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