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Citations de Christian Estèbe (182)


Peu de mots. A l'hôpital, il faut garder ses forces pour les phrases qui en valent la peine. (p. 16)
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Il lisait aussi les Mystères de Paris, le Dernier des Mohicans, Le Bossu. «Si tu ne viens pas à Lagardère, Largardère viendra à toi.» Il se dit que désormais Lagardère n'est plus qu'un groupe financier, majoritaire dans Audience Groupe. Les petits comptables en costume gris auxquels personne ne faisait attention, que tout le monde méprisait un peu, ont pris le pouvoir. Interchangeables, incassables, inusables, ce sont eux qui ont inventé l'écriture pour les livres de comptes à l'aube des temps et ils seront encore là lorsque le soleil commencera à mourir.
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Je voudrais tant reprendre ma place parmi les vivants. Retrouver ceux qui chantent, qui rient, qui se disputent pour des broutilles, qui se chamaillent pour des riens, qui s'aiment ou se détestent, qui vivent, enfin ! J'aimerais tant me remettre à exister. (p. 139)
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Mais le temps passe, les lieux s'habitent, prennent leur place, articulent les espaces et se nomment: mille ans pour une pierre. (...) j'ai du mal à prendre des notes, jamais depuis le début de ces rencontres notre père n'a été aussi présent dans le quotidien des gestes. (p. 101)
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(...) ça faisait bien longtemps que je marchais, le soir venait, mon sac me sciait l'épaule et la fatigue me dégoulinait sur la gueule. Je pensais à Pirotte, à sa cavale, à Henri Michaux et à Georges Perros qui disait "Ecrire est l'acte le moins pessimiste qui soit".... (p. 38)
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Sa mère [ de Marc Bernard ] est morte au travail lorsqu'il avait quatorze ans, faudrait-il oublier ? Trouver le monde juste et le bourgeois équitable ? Qui connaît la vie des lavandières en 1900 ? L'hiver, où il faut acheter l'eau chaude pour faire la lessive des nantis, retrouver le blanc immaculé de ces messieurs-dames qui haïssent tant le rouge, le rouge des crachats de la mère tuberculeuse, le rouge de la colère et bientôt de la révolte. (p. 42)
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On lui signale un livre défectueux dans le rayon littérature.
Il va vérifier. C'est -Les ravages de Sartre- , qui n'est pas massicoté. Stève explique au client que jadis les livres étaient ainsi, qu'il fallait les couper soi-même, attenter à leur virginité. (p.130)
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Le sais-tu ? Il y a deux arbres dans la genèse:
L'arbre de vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Co-naître, c'est venir deux fois:
Une fois pour le bien, une fois pour le mal.
Une fois pour vivre, une fois pour mourir.
Mais toujours pour aimer. (p.91)
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Je ne sais pas ce qu'est devenue la criarde marchande des quatre-saisons érotiques. Morte probablement, et ses livres, dont certains étaient rares et précieux, auront été dispersés ou brûlés par des mains ignorantes et cruelles. (p. 33)
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- Voilà, ici, c'était la chambre de ton père.
Je découvre un endroit spacieux, clair. Les murs passés à la chaux doivent par plein matin recueillir le levant. (...)
Je ne sais pas ce qu'il savait et quoi habitait ses rêves, mais je le vois sur son lit, écoutant les bruits d'un lent crépuscule et s'y inventant son chant grégorien, affûtant un dernier outil pour demain reprendre le travail. (p. 50)
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Ils ne s'aiment pas bien sûr, ils aiment seulement les livres, tous les livres, même les moches, même les abîmés par la vie. Et cet amour-là, vrai, ils le savent, jamais ne les décevra, jamais ne cessera, jamais ne les abandonnera.
Dans les bras l'un de l'autre, blottis, ils sourient paisiblement pour tout ce que les livres leur offrent: la tendresse, la beauté gratuite et lumineuse, pleine de l'or et du miel des mots. (p.60-61)
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Il avait été à l'aise dans le cirque, il y avait sa place durement gagnée, à la force du poignet. Jusqu'à ce jour béni, ou maudit, où il avait dit NON, à la stupéfaction de tous. Il s'était soudain redressé. Droit, on respirait mieux. mais on respirait seul. (p. 40)
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Trop de mots, de colères, de peurs nous ont liés pour que nous ne sachions pas les risques qu'il y a à poser rapidement le masque . Nous gardons la retenue de ceux qui ont eu beaucoup de mal pour se quitter à jamais. (p. 142)
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Un rayon de soleil glisse de la porte à ma table. Je frissonne. Il vivait la pitance et le vin, il était simple et fort. Il me semble maintenant que chaque matin qui se lève est son matin, chaque nuit qui vient, sa nuit. Il me disait qu'il connaissait la vie, l'appréciait, comme la belle ouvrage. Je l'aimais et ne le savais pas. (p. 111)
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Oui, il [père du narrateur-auteur ] est mort et ne se lèvera plus. Il est mort comme il a vécu: sans se plaindre, sans maudire, avec tout son humour, son courage. Qu'il m'a donc fallu du temps pour l'aimer. (p. 200)
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J'ai douze ans. Monsieur Daniel notre instituteur, est un géant débonnaire aux colères terribles. C'est le seul à ne pas porter de blouse, il nous explique que le savoir c'est la liberté de choisir sa vie, de ne pas rester esclave de son destin.Est-ce partir de cette élection que j'ai voulu consacrer ma vie aux livres, ou bien tout était-il déjà joué ? Je lisais déjà depuis longtemps et j'aimais les romans pour ce qu'ils me racontaient, pour cette part de rêve qu'ils me donnaient et que personne d'autre ne m'a jamais octroyée. (p. 14)
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Mais écrire me soigne aussi de mal vivre, m'encourage à exister. La psychanalyse, si elle suffit à combler certains, ne me comble pas. Seul l'art, pour moi, remplit cette fonction. (p.152)
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D'où tenons-nous cette tranquillité qui nous fait éviter les paroles creuses et les gestes inutiles ? est-ce parce que tous deux, il y a longtemps, nous avons traversé un désert, ou simplement parce que j'ai une grande habitude des fées, des sorcières et des enchanteresses ? (p. 187)
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(...) ce drap de lit pour écrivain fantôme, revenu de tout, parti de nulle part, en guerre contre lui-même, avec au coeur ce seul désir de réconciliation. Comment ne pas songer à Malcolm Lowry et à Selby de Brooklyn : "être un artiste n'exige pas grand-chose, juste tout ce que vous avez. Ce qui signifie, bien sûr, que si le processus vous donne la vie, il vous rapproche aussi de la mort. Mais cela n'a pas d'importance. La vie et la mort forment un tout et on ne peut ni les éviter, ni les nier. " (p. 63)
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Vous voilà un facteur Cheval de la littérature, avec votre brouette et votre truelle. Mais ça ne suffit pas, le facteur d'Hauterives a eu besoin de Malraux. Pour éviter les effets pervers de votre belle et dangereuse énergie, il faut canaliser ce torrent de boue et de pépites. Travaillez votre façon de bosser le texte. Ne vous répétez pas inutilement, ne vous copiez pas et, comme Flaubert, crevez ! plutôt que d'écrire une phrase avec laquelle vous n'avez pas un accord complet. (p. 136)
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