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Citations de Christophe Claro (273)


C’est décidé, je serai pharmacien. C’est un métier plein de bocaux et d’entrain. Je vais faire commerce de panacées, de placebos, et ne plus jamais pleurer. Bientôt, en ces murs mêmes, sur ces étagères et dans ces tiroirs qui n’auront pas le toupet de grincer, dans la réserve et sous le comptoir, j’aurai, à ma disposition d’abord puis à celle de ma clientèle : drogues douces, baumes, vulnéraires, stimulants, vaccins (anti-tout), curatifs, toniques (sur ordonnance uniquement), révulsifs (j’adore !), vermifuges, fébrifuges, antidotes, suppositoires, antigoutteux. Mais encore, puisqu’il faut bien que les armées soient nombreuses si l’on veut que les pertes le soient moins : coton, cataplasmes, huile, cérat, lancettes, lotions, dragées, canules, ouate, ventouses, gaze, liniment, collyres, mixtures, spatules, attelles, mortier, bandelettes, vésicatoires, infusions, cachets, essences, cataplasmes, charpie, cautères, plastrons, pinces, bistouris, sétons, sondes, clysopompes, vaporisateurs, digesteurs, urinaux, teintures, anti-cors, morphine, phénol, digitaline, codéine, chloral, guimauve, magnésie, gants de crin, peaux de chat, solutés, robs, opiats, juleps, bismuth, aloès, dentifrice, sulfate de quinine et si ça ne suffit pas je réciterai à l’envers toute l’encyclopédie médicale, mettrai en vers le serment d’Hippocrate, ferai des animations à thème, mais bon sang je compte bien remédier à tous leurs maux merdiques et les renvoyer chez eux les bras chargés d’espoir moderne. (Je sens que je me fossoie.)
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Le cul est le cul est le cul, pénétra-t-il la substance du monde dont rien dont rien ne laissait paraître qu'elle fût à ce point divisée en son milieu afin que toutes sortes d'objets puissent y trouver une place de choix. Comme tout fondement, qu'il soit métaphysique, modestement physique, ou ostensiblement pornographique, la base où asseoir ces nouvelles certitudes reposait pour lors sur la place centrale du vaste canapé de cuir rouge, lequel trônait à la façon d'un missile dans un coin de la salle d'attente. Elle ne va pas tarder à vous recevoir, avait lipstiqué la voix de la standardiste, et vous pourrez alors entrer dans le saint des saints, cette dernière expression délivrée comme s'il s'agissait d'une formule étrangère, nécessitant un accent différent. Il consulta la cadran galbé de sa montre et vit l'aiguille des minutes se roidir à l'instant de fendre le zéro pourtant introuvable sur n'importe quel cadran horloger. Derrière lui, à son insu, en plein mur, un hublot laissait couler à la verticale de sa paroi extérieure une unique goutte de pluie brûlante qu'il aurait volontiers léchée s'il avait su voler, chose inconcevable pour lors. Dans son cerveau passé en mode veille, diverses tâches en souffrance émettaient une très faible luminosité. Entre un agenda renouvelé automatiquement par la time machine de son ordinateur interne et un book de pics directement téléchargées d'un serveur nippon spécialisé dans la pixellisation des vulves européennes, magnifiquement posé sur la table du souvenir tel un cendrier rond en ivoire dont la légère dépression située en périphérie semble attendre la belle et bonne et consumable volonté de la cigarette, un cul emblématique dont il avait oublié le pedigree et l'indice de résistance lui servait de satellite, point trop gibbeux et suffisamment marmoréen pour qu'il puisse, à volonté, ou dans l'inconscience de la détente, y glisser soit un doigt n'ayant servi à rien d'autre qu'à un défilement d'écran tactile, soit un stylet en caoutchouc conçu dans des buts qu'il était inutile de définir avant usage.
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L'enfant qu'on a été, et qui n'a laissé, à la surface des jours défunts, pas même une trace, nous nous efforçons de le reconstituer plus tard à partir d'une chair qui n'est plus la sienne, avec des os qui désormais l'encagent, le voilà traversé par un sang qui lui monte à la tête, et sa tête nous la vissons et la dévissons sans cesse sur des épaules trop larges tel un savant se sachant fou, jamais satisfait, vraiment, du résultat, car le sourire de cet enfant est toujours trop court, ses grimaces rebiquent, son front plisse déjà, et même les photos conservées dans le formol familial, pourtant censées nous aider à la réinventer, mentent honteusement. Nous sentons que l'enfant que nous avons été est devenu pour ainsi dire notre aïeul à rebours, et nous ne saurons jamais quelle météorite, quelle glaciation, quels prédateurs l'ont chassé des forêts pétrifiées du souvenir. Ici ou là, bien sûr, des récits dignes du plus niais folklore nous aident à faire de ce ouistiti d'antan autre chose qu'un minuscule empaillé, une figurine à la cire instable – tu étais tellement ceci, tellement cela, un jour tu as dit x, un autre tu as fait y – mais ni les ceci ni les cela, ni ce qui fut dit ou fait ne peuvent fracasser le miroir derrière lequel, prisonnier de l'aujourd'hui, nous scrutons le légendaire hier.
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Il rampa vers elle, déploya ses doigts et ses plis, arc-bouta en lui quantité de petits ponts désirants, courant sciant contournant, et à chaque amorce gémissante peignit des flammes, tissa des chaînes, ramena le poids de ses épaules sur les accoudoirs des bras flétris de Bess,........
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Frédéric, regarde en bas. Tu vois quoi? La planète Terre. C'est normal, ne t'affole pas. Et tu as remarqué ces petits trucs sombres qui s'agitent en tout sens? Et bien ça s'appelle des êtres humains, ça souffre et ça vote, ça boit du muscadet et ça écoute Purcell, ça jouit, ça éternue, ça enfante même. Tu ne crois pas que tu devrais sortir ton train d'atterrissage?
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Puis j'optai, non sans malice, pour l'andouilette-purée, couple instable à la manière d'Hitler et de Staline, fait de brouilles passagères et d'entente profonde.
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Il y a la sotte geline, qui se gave de caryopses et trottine comme si le vent la giflait des deux côtés à la fois, aux pattes fripées, au croupion aveugle, fofolle crottée qui perd ses plumes et son temps avant de finir sous le bec du coq qui la côche en battant des ailes, hissé sur ses ergots. Et il y a - ô merveille - la Hambourg, dorée, argentée ou pailletée, qu'importe, reine vive et svelte qui pond comme Socrate doute, au déhanché mutin et au plumage luxuriant. Il y a aussi la Denizli, la Dominicaine, la Dorking, la poule de Drente, la poule de Dresde, l'hideuse Empordanesa, l'espagnole à face blanche, l'Euskal-Oiloa, la Famennoise, la Fauve de Hesbaye (une engeance !), la poule de Frise, la Huppée d'Annaberg, la Géante de Jersey, la Hollandaise huppée (laissez-moi rire...), la Koeyoshi, la Lakenvelder, la Langshan, la Leghorn sous toutes ses formes répréhensibles. Mais le fait est que la chose se résume à deux races, la Hambourg et les autres. La chérie de Baum, et les tout-juste-bonnes-à-rôtir.
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Nos maisons sont toutes semblables - des bulbes bigarrés d'aspect chitineux... - mais il ne naît de cette uniformité aucun écoeurement car c'est le regard, ce sont les mains, les démarches qui changent la peau et le goût des choses, et c'est à nous qu'il revient de combattre la lente et pénible édulcoration des apparences, d'empêcher le lustre de se patiner, le grain de se lisser. Nos maisons sont toutes semblables, mais n'avons-nous pas tous un coeur, deux poumons, deux reins et deux pieds, et deux cent six os avec autant de raisons de se briser chacun quand les choses tournent de travers ? N'avons-nous pas, rissolant au fond de nous, les mêmes petits souhaits bien gras, dont la masse diminue en cours de cuisson ? Oui, nous naissons à chaque aube, avec l'espoir secret et inavouable qu'une catastrophe viendra couronner le jour de son cuisant diadème. Mais le monde est rond, c'est une piste, un carrousel, une guirlande, il n'invente rien et nous oblige à tout renommer, tout oublier - être munchkin est un réflexe.
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Un scientifique s'est amusé à calculer le temps qu'a duré ma chute, il savait mon poids, ça n'a pas été difficile mais le résultat auquel il a abouti, et dont je ne me souviens plus, ne m'a pas satisfaite. On m'a interrogée là-dessus et j'ai dit que le chiffre était peut-être correct mais l'unité fausse, il ne fallait pas compter en secondes mais en années. Ma chute a duré plusieurs années, même si personne ne me croit. Mais ce sont des années-ciel, très différentes des années-lumière et des années-mort, plus proches des années-amour, en fait.
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Le Grec me croit crétois et le Crétois me soupçonne athénien ; l'Arabe m'estime juif et le Juif m'imagine arabe ; à n'en pas douter, je deviendrais vite Danois honteux en Suède et Martien récalcitrant aux yeux d'un Vénusien. Si j'étais chien, les chacals me prendraient à tous les coups pour une hyène - il est vrai que mon rire les y inciterait. De même que je ressemble de plus en plus à mon père à mesure que je traverse la galerie des outrages par laquelle il lui a bien fallu transiter pour mériter d'imploser lentement, de même il est possible qu'un éternel métèque fasse le guet en moi, prêt à brouiller les cartes généalogiques, bien décidé à me rappeler, si besoin était, qu'un aïeul dut fauter quelque part en amont. Rastaquouère : c'est aussi une vocation.



Enfants, les petits culs-blancs de ma cité de banlieue n'hésitaient pas à me traiter de "bicot", un terme que je ne connaissais que trop, d'abord parce que c'est ainsi que s'appelait un de mes héros de bande dessinée d'alors (dont la sœur portait des chemisiers vaporeux...), ensuite parce que j'entendais souvent le mot expectoré par la bouche de mon grand-père paternel, pied-noir mal remis de son dernier voyage maritime, bien que ses poches eussent été encore bien remplies. Ainsi, je ressemblais donc à ceux-là mêmes qui avaient chassé ma famille d'Algérie ? Par quelle magie ? Les maîtres ont des secrets dont ils confient à leurs esclaves le soin de les transmettre à leurs fils, c'est bien connu. Mon grand-père vénérait la blondeur de sa première épouse ainsi que les Vénus graciles de Botticelli mais gardait visiblement rancune à tous ces "bicots" qui lui avaient construit puis "confisqué" sa demeure. Moi-même, je lui aurais bien confisqué ses biens, en plus de ses conseils édifiants, mais la caresse précède souvent les coups chez les êtres crédules dont j'étais. Adolescent, je devins la proie facile de la flicaille giscardienne qui, alors, semblait avoir élu domicile dans les couloirs du métro et trouvait déplaisant que je réponde à leurs questions par des imparfaits du subjonctif.



Je pourrais, certes, trouver un certain plaisir, voire un vague réconfort, dans cette imposture involontaire, dans la mesure où toute imposture se double d'un précieux sentiment de puissance. Après tout, n'est-il pas judicieux d'avancer masqué en plus d'une circonstance ? Écrire, n'est-ce pas précisément cela ? Quand j'écris, je laisse aller au casse-pipe qu'est le lecteur non pas moi-même mais ce double légèrement maquillé, possiblement dégénéré, qu'est l'auteur. En vérité, il m' a fallu plusieurs décennies pour accepter de me ressembler et laisser s'avancer vers les autres à la fois moi et l'hôte policé qui m'héberge - et ce grâce au temps qui, mieux que le fantasme assumé de la race, vous façonne durablement la gueule et sans état d'âme...
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...réfléchis un peu sur le comptoir tu poses ton
verre ou ton coude ton porte-monnaie ton estime etc
mais en fait tu sais très bien que c'est le comptoir qui
s'impose à ton verre ton coude etc...
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J'ai compris, mais un peu tard, qu'une maison est souvent un lieu où l'on attend quelqu'un. On reste là, devant le portail, persuadé que l'attente peut précipiter la venue de l'absent. Pendant ce temps, la maison dépérit, doucement, et avec elle tous les souvenirs qu'elle distillait au quotidien (...)
Un père n'est peut-être rien d'autre qu'une maison qu'on n'a pas le droit d'habiter tant qu'on n'a pas couru et trébuché et volé et nagé dans sa mémoire. J'ai dû refermer trop tôt le souvenir de mon père. L'aurais-je...condamné ? N'est-ce pas le terme qu'on emploie quand on parle d'une maison dont on ne veut plus ? (p. 49)
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Pieds-noirs et mains sales

Je ne sais pas l'Algérie. Je sais- mal- la colonisation (....) Je ne sais pas l'exil, le départ forcé, l'abandon. Je sais-juste-la rage de l'injustice, qui ne se partage pas. (p. 43)
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Les souvenirs du Dortoir aux Entrailles me parvenaient encore par bouffées. Leurs ongles laissaient des traces, une crasse que je retrouvais au matin, apeuré, collée au creux de mes paupières, à croire qu’ils avaient cherché à m’énucléer mais s’étaient lassés de cette besogne. Je ne pouvais ni les altérer ni les éloigner, à la différence des autres souvenirs, ceux qui poussèrent dans l’Après, ceux que la Tante m’apprit à domestiquer, ceux qui se laissaient friser et exécutaient tous les tours dont l’idée me venait. Les souvenirs du Dortoir aux Entrailles avaient, eux, des droits et des privilèges, ils me réquisitionnaient comme si j’étais leur chair chérie, leur festin chéri, leur purin chéri. Ceux que la Tante avait semés étaient doux, légers, de suaves chromos que je n’avais qu’à laisser fondre sous ma langue. Ils m’aidaient à m’imaginer invité ici-bas. Ils me reconstituaient, m’illusionnaient, toutes choses nécessaires. J’avais soif de leurs doux remous.
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Les mystères sont des monstres patients. La chambre de la Tante était toujours fermée à double tour. Toujours.
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Faut-il être fat pour s’imaginer qu’en écrivant un livre on fera autre chose que soulever des couvercles, des couvercles posés non sur d’odorantes marmites, mais à même le terreau moite où ça germe, où ça se rebiffe. Une fois de plus, dans mon imprudence, je redresse le capot de l’ordinateur et, comme dans Kiss me Deadly, ce film de gangsters et d’uranium enrichi, l’éblouissante fureur de l’innommé m’affole de ses mortels UV. S’aveugler exige du doigté, c’est une évidence.
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Des femmes aux yeux coquillages trébuchent dans les ruelles, leur nudité confiée à des fourrures dont il n'ose solliciter la voracité. Adossés aux lampadaires, des marins fument en tapant du pied, comme s'ils pompaient la terre pour qu'elle gonfle et décolle et les emporte. Régulièrement, des marches délaissent le trottoir, et leur velours coule jusque sous terre, vers des seuils dissimulés aux regards, attirés par la palpitation de rideaux qui, chaque fois qu'ils s'écartent, laisse échapper des miaulement qu'on espère humains. Il finit par descendre, lui aussi, car plus rien en lui n'a la force d'hésiter.
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Trois longueurs et demie suffirent à revigorer mon corps de microbe affolé. Je n’avais jamais été très bon nageur, mais je possédais l’art d’avancer diagonalement et sans respirer, un art qui faisait l’admiration des garçonnets engoncés dans leur bouée-canard. On ne choisit pas toujours ses admirateurs.
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.. mes copains partenaires malgré vous de la plis grande entreprise du siècle, celle-la même qui nous verra conquérir les faubourgs de Venus et rouler dans la farine de la Banque mondiale les plus petits prétendants à la libre circulation de l'emprunt, zélés sociétaires et prétendus zigs, drilles, concubins, oui, vous, frères humains qui êtes venus si nombreux et ma foi plutôt résolus ici pour écouter le sermon funèbre qu'un coq comme Homais mérite, je ne vais pas vous rappeler, même de façon prétéritive, ce que fut pour moi et possiblement pour vous cette roulure aujourd'hui cadenassée dans du polystyrène que nous sommes venus, sinon adorer, du moins déflorer de nos pensées-putes.
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Mais je suis Oz, à tout le moins sa répercussion dans la grotte de la colère, sa virulence faite farce. On ne m’aura pas à la flatterie. Les mythes sont créés pour être disséqués et réduits en une pulpe suffisamment fluide pour servir d’encre au plus balourd des poulpes. La MGM a cru bon et profitable d’adapter à l’écran le roman de Baum ? Soit. Let’s shoot The Wizard of Oz ! Vais-je encore me soucier outre mesure d’une adaptation ? d’une énième adaptation ? Allons donc, nous sommes de tout façon entrés dans le siècle des adaptations, les formes ne nous évoquent plus que des formes, nous quittons telle coquille pour nous réfugier dans telle carapace, les larves migrent, les peaux muent, mais l’armature, la grille, le squelette persistent – et ce sont encore les charniers qui connaissent les meilleures, les plus fidèles, les plus ambitieuses adaptations, ce sont les ghettos dont on favorise la reproduction avec le plus d’enthousiasme, à grand renfort de barbelés toujours plus illisibles, les immenses parcs à thème de la souffrance, avec pour objectif la concentration de tous les camps en un seul, l’ultime zoo de la douleur humaine, sans cesse mis en scène, au prix d’infinie répétitions, chaque échec consommant le succès prochain, les figurants toujours plus nombreux, toujours plus rampants, écrasés sous la fanfare des accessoires, fièvres, virus, microbes, coups coups coups, le corps adaptant la mort, l’esprit adaptant la nuit, la viande adaptant la viande, le cri adaptant le silence, le scalpel adaptant le progrès, la cruauté adaptant jusqu’au geste lui-même, n’importe quel geste, sans le moindre remords, mais avec l’aide des trains, des avions, des chars, des pelles, des grenades, des signatures apposées là où il faut, l’exact dosage de oui pour pallier la dégénérescence du non, l’air saturé par le gaz et le plein par le rien, jusqu’à ce que le vide enfin s’amuse à adapter le vide, pour la plus grande édification des miroirs et des abymes et des regards privés de regard et ce dans les siècles des siècles qui tous sont et seront brassés dans la même et sempiternelle tranchée mentale, creusée selon des règles strictes, toute la cavalerie des horreurs engendrées par cet immense boyau métamorphique qu’aucune boue ne saurait obstruer, qu’aucun cadavre ne saurait dénigrer, ce filon creux pouilleux vicieux qui ne fait même plus enrager la panse terraquée quand sonne le clairon ou jaillit la fusée éclairante, ce couloir, ce tunnel, ce conduit à enfiler aveugle sous couvert d’adaptation du dernier souffle, et qui donne, les dents passées, les dents cassées, sur le cauchemar qu’est la voix, la dernière voix, qui dira non je ne savais pas, non je n’étais pas là, puis sera prise dans l’étau de la conscience et, repue, crèvera.
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