Citations de Chrys Galia (219)
Il écourte la distance entre nous en quelques secondes, maître de lui, les yeux incandescents. Sans me toucher, il me brûle, allume toutes mes petites lanternes. À l’intérieur, je dois briller comme une guirlande de Noël. J’ai une envie folle, irrépressible, de le toucher, je me retiens. Son parfum boisé réveille mes sens. Il se penche pour m’embrasser, je m’offre à lui. À un souffle de ma bouche, sa voix rauque me demande :
– C’est vraiment ce que tu veux ?
– Oui soufflé-je en me jetant sur ses lèvres.
Le jour où je l’ai épousée, j’ai cru tomber sur la perle rare, jolie, amusante, amoureuse. En réalité, une belle contrefaçon, une enveloppe vide, mythomane, profiteuse! Une véritable coureuse de dot! Voyant en moi un fils à papa, prêt à céder à tous ses caprices. Elle imaginait vivre dans une totale oisiveté, sans avoir à faire d’efforts.
Enfant qualifié de précoce, je savais lire, écrire et compter bien avant ma première rentrée scolaire. Je n’imaginais pas que ce serait un handicap.
Stephen :
" - Monsieur Atkins, vous venez de vous réveiller. S'il vous plaît, restez tranquille et laissez à votre corps le temps de se remettre un peu, vous voulez bien ? Le chirurgien ne va pas tarder, mais sachez déjà que votre opération s'est parfaitement passée.
Je veux bien, je veux bien... Comme si j'avais le choix !
Le bip qui n'a pas cessé de résonner accélère tellement qu'on dirait que même la machine panique. L'infirmière repose sa main sur mon bras, me rassure, m'annonce que ma famille est arrivée et que je vais avoir de la visite, si je le souhaite.
Liv, ma femme... "
-Attends, Sarah…
-Quoi ?
Je tends la main vers le tiroir de ma table de nuit pour en sortir un sachet brillant. Je m’apprête à l’utiliser quand elle m’interrompt.
-Donne-le moi.
Je la laisse faire. Heureux d’une telle dextérité.
Entreprenante, j’adore ça !
Mais hors de question qu’elle mène la danse. J’attrape ses mains et les bloque dans le creux de son dos. Elle émet un petit cri de surprise. Je me replace sur elle. Elle ne peut plus bouger, elle se mord la lèvre et essaie de se libérer. Je sens qu’on va bien s’amuser…
Je ne t'ai jamais oubliée, Gia. JAMAIS, je crois même que je suis dingue de toi depuis notre première rencontre, lorsque nous étions gosses, mais j'étais trop con pour me l'avouer. Sur cette plage, et puis plus tard, lorsque tu m'as fait l'honneur de partager mon lit, j'ai craqué, complètement. Je m'étais toujours promis de résister à ce désir que j'avais pour toi, mais c'était si fort... j'ai cru qu'en réalisant une fois pour toutes ce qui m'obsédait, j'en serais libéré. Alors il y a eu la plage... Mais ça n'a pas suffi. Et puis il y a eu le week end... C'était pire encore. Je t'ai laissée sur ce quai en me promettant de tout faire pour t'oublier parce que je ne pouvais pas tomber amoureux, je ne le voulais pas. J'étais jeune, et pas prêt à m'engager, et toi, toi tu étais... Bon sang, Gia, tu étais tout le contraire. J'ai bien compris ce que tu attendais de moi, mais c'était trop, tu es trop entière, tu veux de l'absolu, tu crois que c'est comme dans ces foutus films à l'eau de rose. Mais tu te trompes. Je ne suis pas celui que tu t'étais imaginé, je ne voulais pas être ce mec-là en tout cas, c'était comme si... comme si tu voulais me faire rentrer dans un costume trop grand pour moi. J'ai eu peur... J'ai fait tout ce qu'il m'était possible de faire pour te chasser de ma tête, j'ai collectionné les conquêtes, j'ai ignoré tes appels, je t'ai provoquée, et puis j'ai carrément coupé les ponts. Je pensais que si tu me détestais, ça m'aiderait... Mais en cinq ans, rien n'a changé, je m'endors en pensant à toi, je me réveille avec toi... Je...Gia, un mot de toi et je quitte tout, je quitte Juliette et on repart à zéro, toi et moi, comme avant... Mieux qu'avant.
Le silence accompagne ma dernière tirade, un silence lourd, pesant, encombrant... Nous sommes tous les deux perdus, l'envie du corps de l'autre est si forte, la raison si frustrante... Il serait tellement plus simple de n'avoir peur de rien, de foncer tête baissée sans craindre les conséquences. Encore un peu de folie, d'insouciance, ne pas tenir compte du prix à payer... J'attendais tant de ses révélations, de cette mise au point...
J'avais mis cette robe, je m'étais apprêtée, j'attendais des réponses... Il m'a offert plus de mystère, d'inquiétude, je ne sais plus quoi penser... Je pensais que nous finirions cette journée dans les bras l'un de l'autre, libres de nous aimer jusqu'au petit matin... Nous n'allons pas froisser les draps, je vais le raccompagner et refermer la porte sur mes fantasmes et surtout sur mes espoirs. C'est la vie... Je vais pleurer des nuits entières mais je vais être claire avec ma conscience. Je veux rester honnête et droite, pouvoir affronter mon regard dans le miroir chaque matin en me disant que j'ai pris la bonne décision, que je ne fais souffrir personne.
Devinez! je la laisse en plan, sans même attendre une réponse, je sature, je craque pour elle, je fonds même pour elle, mais c'en est trop, je n'ai jamais été une carpette, et là, je commence à virer carrément dans le monde de Oui-Oui, voire même à errer dans le pays des Bisounours. Il faut que je me retrouve un petit peu moi aussi... parce qu'à ce rythme,je vais finir dans un château de princesse avec une robe à paillettes, rose! et un diadème sur la tête...
Ce n'est pas un baiser, c'est un nuage, une caresse de plume, aussi léger et aérien qu'une mousse de cappuccino. C'est une décharge de dix mille volts qui me traverse le corps à ce simple contact, c'est la première fois et c'est magique. J'en veux plus pourtant, tellement plus… Mais je savoure, je ne veux plus penser, plus réfléchir, juste me soumettre à cette si tendre torture. Ce baiser dure à peine une seconde, mais c'est une vie pour moi, je l'attendais depuis tellement longtemps.
Avec John, c'est... C'est un feu d'artifices, une éruption volcanique, j'oublie carrément qui je suis, nous fusionnons !
Est-ce que je t’ai évité volontairement ? Oui. Est-ce que je le regrette ? Non. Pourquoi ? Parce que le manque de toi, ce terrible vide m’a fait comprendre que je voulais plus. Parce que quelle que soit la durée de l’histoire qu’on va vivre, je veux la vivre au grand jour. Parce que je ne veux pas me cacher. Je ne veux pas te cacher. Tu mérites mieux que ça.
Le passé ne nous définit pas, il nous oriente très certainement, nous affaiblit ou au contraire nous rend plus fort. Sans l'oublier, on doit avancer, se battre affronter la suite, croire en l'avenir sans jamais abandonner. Il faut puiser dans nos douleurs l'expérience, et s'en servir, puiser dans les souvenirs heureux l'énergie pour survivre aux prochaines épreuves.
Le passé nous définit pas. On peut se construire malgré lui.
Les secrets ne disparaissent pas toujours avec les morts, les silences ne sont pas forcément salvateurs et chaque blessure occasionne une cicatrice.
Il n'y a jamais qu'une seule face à une médaille, mais c'est toujours le mauvais côté que l'on voit en premier.
C'est comme ça avec les gens blessés, ils se renferment , se protègent, se barricadent et finissent par devenir si dur en apparence qu'on les pense insensibles, indifférent à tout. En vérité, on a juste peur que l'armure se fende, s'effondre et qu'il ne reste plus rien pour tenir debout, se défendre, survivre. On retient les mots, les gestes, on bride l'affection et la tendresse, mais on continue à ressentir à vibrer, à souffrir aussi. Seul le temps peut apaiser les maux, panser certaines plaies et redonner à un oisillon devenu aigle l'envie de se laisser apprivoiser.
Elle gémit contre mes lèvres avec une sensualité innocente et si stimulante. Si elle savait qu'elle vient de mettre un pied en Enfer, si elle se doutait à quel point c'est dangereux, si elle avait entendu mes avertissements, elle fuirait aussi loin que ses jambes pourraient la porter.
La solitude, l'insatisfaction permanente, l'envie d'aller toujours plus loin, de plonger plus profond dans vos ténèbres pour nourrir votre besoin dévorant de sortir de vos tripes ce qui vous inspire. Vous risquez de vous perdre dans le labyrinthe de vos propres émotions. Mais c'est aussi ce qui vous fera avancer, vivre, qui vous exaltera. C'est une ambivalence permanente, un très fragile équilibre à trouver. Il faut tenir droit sans trop tanguer sur un fil quasi invisible, au dessus d'un précipice.
Il considère chaque épreuve comme un test. Rien ne l'arrête, rien ne l'effraie. Alors, il fonce et ça fonctionne. Le fréquenter m'aide à relativiser, à canaliser mes idées noires qui parfois reviennent encombrer mon esprit.
Parce qu'il est bien là, le problème, la passion, c'est envahissant, destructeur, addictif. On se fait prendre par surprise, on finit par tout perdre de vue, même l'essentiel. C'est aussi douloureux que bon, aussi bon que douloureux. On souffre, on jouit de cette souffrance parce que pour ressentir l'intensité de la vie, il faut avoir appréhendé la douleur, la vraie.
Contrairement à la plupart des gens, je n'ai pas besoin de fonder une famille pour avoir la sensation d'exister. Me reproduire ne m'avancerait pas à grand chose.