J’ai retrouvé avec bonheur les personnages chers à Claude Izner. Quelques mois se sont passés depuis la précédente aventure et nous les retrouvons là où nous les avions laissés. Victor est toujours amoureux de Tasha et tente difficilement de lui laisser sa liberté créatrice et de taire sa jalousie ; Mr Mori, toujours aussi secret, vaque à ses occupations en toute discrétion, du moins le croit-il ; Joseph se partage entre son travail à la boutique et son rêve de devenir écrivain et les clients se suivent, cherchant l’un ou l’autre livre rare ou franchement édité. Bref, la routine. Jusqu’à ce qu’un nouveau mystère perturbe leur quotidien.
L’intrigue est très soignée, s’affinant de tome en tome, et les personnages typés. Nous plongeons dans le Paris des cabarets et des noctambules et faisons connaissance avec Erik Satie, Aristide Bruant, Toulouse-Lautrec, les danseuses du Moulin Rouge, les caf’conc’ et les ritournelles de l’époque… Epoque de « Là-bas » d’Huysmans, de « Thermidor » de Victorien Sardou, créé à la Comédie Française -deux œuvres largement controversées- et des débuts d’une nouvelle science, la neurologie, dont les bases ont été posées par le professeur Charcot, médecin de la Salpêtrière. C’est aussi l’époque où les journaux ne savent plus où donner de la tête tant les crimes crapuleux et les agressions sont nombreux dans la capitale. Victor Legris a du pain sur la planche.
C’est toujours un bonheur de se promener dans ce Paris bigarré, gouailleur, où se côtoient riches et pauvres, Républicains, Royalistes et partisan de l’Empereur, Parisiens de naissance et d’adoption... Le franc-parler de chacun, le phrasé typique des différentes couches de la population… rendent l’histoire savoureuse tant ils sont bien brossés.
A chaque histoire, on s’attache aussi un peu plus aux héros. J’avoue d’ailleurs avoir un faible pour le jeune Joseph dont le bon sens populaire et la gentillesse font merveille à chaque fois.
Un bien agréable moment de lecture.
Lien :
http://argali.eklablog.fr/le..