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Critiques de Dmitry Glukhovsky (447)
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Métro 2033

Une lecture pénible pour ce premier tome d'un récit post apocalyptique russe (2034 pour la suite).



Artyom vit sous terre depuis que les radiations ont condamné la surface. Pour les hommes certes, mais les mutants ont pris le pouvoir et menacent l'intégrité de la dernière arche de l'humanité, le métro de Moscou. Informé d'un danger imminent, Artyom doit partir en quête. Rejoindre la célèbre Polis pour délivrer un message et peut-être les sauver tous. Il devra au mépris du danger traverser de nombreuses stations aux régimes politiques aussi divers qu'étranges sans compter leurs occupants.





La succession des différents régimes politique ont certes, une valeur pour ce que veut véhiculer l'auteur sur les travers humains mais ils ont du mal à passer en matière de crédibilité.

Le héros passe son temps à être sauvé par foule d'intervenants alors qu'il devrait être mort et même pas enterré cent fois déjà.

Le voyage lui-même manque de conviction et surtout de cette énergie qui fait un bon road movie, une bonne quête, un bon bouquin du genre quoi. Sans compter qu'on a l'impression qu'il passe des mois à voyager entre des stations qui ne devraient être espacées que de quelques centaines de mètres.

La valeur énergétique du champignon, élément de base depuis plusieurs décennies, à peine plus qu'une bonne salade verte (sans sauce bien sûr). Parfait pour le thé, mais pour nourrir les cochons, ils devraient tous être morts de faim là-dedans...

C'est répétitif, lourd, c'est parfait pour une adaptation en jeu vidéo (tiens, ça été fait) mais à lire, franchement pénible et toujours cette touche mystico-ésotérique qui nous pourrit tout bon récit post-apocalyptique.

Impossible de s'attacher au héros, impossible de s'attacher aux personnages secondaires qui disparaissent plus vite qu'une larme de femme en enfer. Mesdames, d'ailleurs, n'espérez pas trouver un modèle dans ce livre ou même simplement un personnage féminin consistant.



Au final, je me suis profondément ennuyé, comme le héros j'ai fait un voyage interminable et je vais spoiler, attention : Pour rien.
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FUTU.RE

D'hier à aujourd'hui. D'un auteur russe condamné à l'exil à un autre. Ma lecture récente d'Evguéni Zamiatine qui a quitté la Russie en 1931 étant persécuté par la censure stalinienne, m'a conduite à m'intéresser à Dmitry Glukhovsky qui risque actuellement jusqu'à dix ans de prison depuis sa prise de position publique très critique vis-à-vis de Poutine dès le début des combats en Ukraine. Cet auteur a été contraint lui aussi de fuir la Russie et vit désormais en Europe. C'est l'auteur, entre autres, de Métro 2033, de Sumerki, de Nouvelles de la mère patrie et donc de FUTU.RE. J'ai choisi ce dernier roman pour découvrir cet auteur et bien m'en a pris. Il s'agit d'un très bon livre de science-fiction accessible à tous - même les non férus de SF l'ovationnent c'est dire (si si, allez voir les différentes critiques) -, un véritable « page-turner » qui propose une vision effrayante et glaçante de notre monde au 25ème siècle (en 2455 très exactement).





Un monde surpeuplé. Trois trillions d'humains (cent-vingt milliards rien qu'en Europe). Nous pouvons très bien imaginer ce que cela représente en terme de villes hérissées de tours gigantesques aux milliers d'étages (et plus on est riche, plus on vit proche du ciel), de promiscuité, de bruit, d'odeurs, de chaos…mais monde dans lequel l'homme a trouvé le moyen de ne plus vieillir et de vivre éternellement grâce à une avancée médicale. Les cancers sont de vieux souvenirs, les maladies inexistantes. Par ailleurs, il n'y a plus de moyens de transport personnels mais des transports en commun ultra-rapides, la viande est synthétique et les insectes sont la base de toute nourriture. le bonheur quoi, qui vaut bien la peine de s'entasser, de manger et de se déplacer différemment, de ne plus voir la terre recouverte de béton et de composite, non ?



Je vous vois froncer les sourcils : comment peut-on concilier surpopulation et immortalité ? Paradoxale le monde imaginée par Glukhovsky, invraisemblable, voire incohérent ? Non. Les différentes régions du globe qui ont en leur possession le remède ont trouvé comment y faire face.

La Panamérique en proposant l'immortalité uniquement à ceux qui peuvent se la payer, solution capitaliste ;

la Chine en castrant sa population voilà deux cent ans, solution radicale ;

la Russie en la réservant seulement à l‘élite politique à coup de corruption et de mensonge à sa propre population, solution immorale ;

l'Europe, elle, pour faire face à ce problème de surpopulation et de limitation des ressources, propose à tous ses habitants, quelles que soient ses ressources, de faire un choix. C'est la loi du Choix. Solution terrifiante sous couvert d'éthique.



Un choix obligatoire décidé par la loi, un choix cornélien, un choix diabolique, un choix inhumain. Un choix qui touche à notre part la plus intime. Et c'est pour cela que ce livre fascine tous lecteurs quelle que soit sa familiarité avec la science-fiction.



Toute personne a droit à l'immortalité si et seulement si elle accepte de ne pas avoir d'enfant. Sinon, si un couple décide de procréer, la grossesse doit être déclarée et un des parents doit se sacrifier : il se verra injecteur un sérum métabolique qui va accélérer son vieillissement. Il aura environ dix ans à vivre au cours desquels ses fonctions vitales vont très vite se dégrader, son corps va se flétrir, la sénilité et l'incontinence deviendront son quotidien. Dix ans à profiter de son enfant et d'une vie familiale…enfin vie familiale sous réserve que l'autre conjoint, resté jeune, accepte cette dégradation. Un mort pour une vie.

Le hic, c'est lorsque la grossesse n'est pas déclarée, qu'elle devient donc illégale. Les femmes enceintes sont en général repérées soit par le taux de gonadotrophine dans les eaux usées, les canalisations étant truffées de senseurs, soit dénoncées par des voisins. Une organisation armée paramilitaire, la Phalange, intervient dans ce cas. Une armée d'hommes insensibles et brutaux portant un masque d'Apollon, des Tasers et des seringues, viennent confirmer l'illégalité de la grossesse, injectent à un des deux parents le sérum et kidnappent l'enfant afin que celui-ci soit placé dans un terrible internat dont le but est précisément de former les membres de cette effroyable et glaçante Phalange, et de devenir ainsi ceux qu'on appelle « les Immortels ».



Des hommes et des femmes surentrainés, qui n'ont ensuite droit à aucune vie familiale, et dont l'objectif, ad vitam aeternam, est de remplir cette mission de briseur de famille. Perpétrer des pogroms inlassablement. le moindre manquement au règlement, le fameux Codex, les amène au broyeur afin de devenir du compost, poussière parmi la poussière. Il faut dire qu'ils ont été à bonne école. L'internat est pire que le pire de vos cauchemars. Ses méthodes sont d'ailleurs controversées et critiquées. C'est un centre de dressage d'enfants, sans fenêtre, tout le temps allumé et truffé de caméras et de micros, usant de torture, de bourrage de crâne, et d'entrainements intensifs, broyant toute âme et sentiments en eux. Un lieu où les règlements de compte et la loi du Talion sont légion. seule une heure de cinéma par jour constitue leur unique source de rêve, d'espoir et d'accalmie.



L'histoire est racontée par un des immortels, le Matricule 717 lorsqu'il était à l'internat, Jan désormais dans la vie civile. Sa vie dénuée de sens va basculer le jour où un sénateur lui propose d'éliminer en sous-main un activiste de l'opposition, le leader du Partie de la Vie. Ce faisant il va rencontrer Annelie…Et tout va basculer. Ses certitudes vont s'effondrer, sa part humaine va éclore telle une fleur sauvage. C'est haletant, captivant et touchant. Les imbroglios politiques et géopolitiques s'entremêlent à cette histoire d'amour qui éclaire d'une lumière magnifique ce roman terriblement trash par ailleurs, bousculent cette trajectoire personnelle aux innombrables fractures dont le destin était tout tracé. Destin qui va connaitre des rebondissements tout simplement captivants.



Bon il faut reconnaitre que, au départ, Jan est très dur à aimer, j'ai mis du temps à ne plus éprouver de malaise vis-à-vis de ce personnage principal du roman.

Raciste, misogyne, violent, son parcours explique son caractère mais il m'a fallu plusieurs dizaines de pages pour l'accepter et déceler en lui son côté émouvant, son véritable moi. Plusieurs dizaines de pages pour m'adapter au style du livre.

Et au fur et à mesure du récit, Jan l'est de plus en plus, émouvant. de plus en plus humain. Au fil des pages, il est de plus en plus passionnant, ce livre. Et entre des passages trashs, notamment quand ils ont trait à la vision des rares personnes âgées, la vieillesse étant vue comme une horreur absolue (et que dire de la vision d'un cadavre..), flottent de nombreux ilots de poésie d'une beauté renversante.



« Elle me dépose un baiser sur le front et, là où ses lèvres m'ont effleuré, s'allume un soleil ».



Il est passionnant de voir ce que cette immortalité engendre sur la spiritualité et la philosophie. L'homme étant devenu un dieu, il n'y a notamment plus aucune place pour la religion, les églises se transformant soit en musée, soit carrément en maison de passe de luxe. Sans la Mort, plus la peine de terrifier le peuple avec l'enfer et de lui faire espérer le Paradis. C'est glaçant, décadent, d'un cynisme et d'une provocation folle de la part de Glukhovski. Les européens sont désormais les maitres d'un nouvel Olympe, les hérauts d'une nouvelle Antiquité, dans lesquels ils se pensent être devenus des Dieux. Nous savons ce qu'il advient des humains lorsqu'ils se prennent pour des Dieux…

Passionnant d'imaginer ce que signifie la notion de beauté, lorsque tout le monde reste éternellement jeune.

Le livre aborde également brillamment les conséquences pour les peuples des pays qui n'ont pas accès à l'immortalité, conséquences en termes d'émigration et d'inégalité ressentie de façon terriblement injuste. Barcelone, dans ce livre, est une mégalopole bouillonnante où les réfugiés viennent en masse se réfugier à la porte de l'Europe unifiée.



« Nous ne faisons rien de notre éternité. Quel grand roman a-t-il été écrit au cours du dernier siècle ? Quel grand film tourné ? Quelle grande découverte réalisée ? Je n'ai rien qui me vienne à l'esprit. Nous n'avons rien fait de notre éternité. La mort nous fouettait, Jacob. Elle nous obligeait à nous hâter. Elle nous obligeait à faire usage de notre vie. Jadis, la mort était visible partout. Chacun l'avait présente à l'esprit. C'est une structure : voici le début, voici la fin ».



Un livre qu'on ne lâche pas facilement tant sa beauté vénéneuse est à la fois fascinante et troublante, tant son rythme est soutenu et haletant. La loi du Choix touche à l'intime, à ce qui constitue notre essence, loi qui se déploie dans un contexte d'un réalisme saisissant. La mort de la mort, narrée dans ce ton parfois trash peut déstabiliser. L'auteur russe est très loin du politiquement correct mais il insère entre deux passages violents ou glaçants des passages poétiques hallucinants. Un excellent livre de SF qui me donne envie de découvrir les autres livres de cet auteur russe courageux et actuellement loin de sa Terre natale. A noter que certains de ses livres s'accompagnent d'une bande-son ce qui a particulièrement le don de me plaire (et me rappelle bien sûr La horde du contrevent pour laquelle Alain Damasio a également composé une bande-son à écouter en lisant le livre) et que Metro 33 peut être lu gratuitement sur internet et commenté par les lecteurs eux-mêmes. Soulignons également, à l'heure des Utopiales (le salon international de la SF) ce week-end même dans ma région, que Dmitry Glukhovski a obtenu le prix européen des Utopiales pour son roman Sumerki en 2014.



Visionnaire, contemporain, créatif et talentueux, un auteur russe à suivre assurément !



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FUTU.RE

Bonne pioche! Tout ce que j'aime dans l'anticipation : un univers imaginaire qui a des allures de vraisemblable, en filigrane une analyse sociale qui renvoie clairement aux travers de notre époque, des personnages en équilibre entre fatalité et révolte, des questions philosophiques que l'étrangeté du décor nuance, permettant au lecteur de faire un pas de côté pour y réfléchir.



Nous sommes en 2455. le monde civilisé est planté serré de tours de mille étages où vivent plus ou moins haut selon leur rang social trois trillions d'humains (cent-vingt milliards rien qu'en Europe). Autant dire que seuls quelques privilégiés s'offrent le luxe de contempler le ciel t le soleil. Des splendeurs passées ne restent que quelques monuments sous cloches sous les constructions de composite.

Une avancée médicale a modifié l'équilibre de la démographie : cela fait plus de trois cents ans qu'il est possible de ne pas vieillir et de ne pas mourir. Mais c'est donnant donnant. Une vie pour une vie : si un enfant est conçu, son père ou sa mère sera « injecté », il recevra l' « accélérateur », qui le transformera en quelque années en vieillard chevrotant , puis en macchabée à recycler.

Quant à l'enfant il sera confié à un internat et formaté pour devenir un milicien garant de l'ordre public et du respect des lois sur la natalité.



C'est le cas de Jan, matricule 717, qui, malgré les années d'humiliation, de sévices et de lavage de cerveau a du mal à faire taire en lui le petit enfant qui rêvait devant les premières images d'un vieux film imaginant sa vie dans un jardin de Toscane. Ce n'est pas pour autant un doux idéaliste et quand un riche sénateur lui propose d'éliminer un adversaire politique, il n'hésite pas. sauf que la compagne de la cible est présente lors du raid, et que tout ne se passe pas comme prévu…



Cette contre-utopie fait la part belle à la violence : immortels ou pas les hommes trouvent toujours de bons alibis pour s'entretuer. Et malgré les pilules de la sérénité, les instincts les plus ancestraux servent d'arguments pour passer à l'acte.

Le roman pioche également son inspiration dans une thématique bien actuelle, celle des migrants, qui s'entretuent dans les bas-fonds de Barcelone : hindous contre pakis, chassés de leur contrée d'origine rendue inhabitable par une catastrophe écologique. Caricature certes, mais oh combien plausible!



il n'empêche qu'il difficile de lâcher le roman, pourtant un joli pavé. L'écriture et le scénario sont très efficaces et convaincants. C'est un peu l'ambiance de 1984 ou de le meilleur des mondes, mais en plus réaliste et donc plus effrayant. J'ai la certitude qu'il ne sombrera pas de sitôt dans ma réserve personnelle des romans sitôt lus-sitôt oubliés.



challenge Pavés Babelio 2015-2016
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Métro 2033

Pourquoi me suis-je lancée dans cette brique de 800 pages, moi qui ne suis pas friande des récits post-apocalyptiques et qui ne peux plus voir en peinture les quêtes initiatiques? Je ne sais plus exactement. Peut-être parce que je cherchais à sortir un peu de la science-fiction occidentale, et que ce roman russe de 2002 est déjà quasi-considéré comme un classique de la SF.



2033 : voilà vingt ans qu'une guerre nucléaire a ravagé la terre et que les survivant.es de Moscou ont trouvé refuge dans le métro, qu'iels n'ont presque pas quitté depuis lors. Artyom, qui n'était qu'un enfant lors du cataclysme, ne connaît pour tout horizon que la station où il a grandi. Mais une nouvelle menace, qui met en péril tout le métro, va le conduire dans une mission éperdue.



On comprend assez rapidement que l'intrigue principale est surtout un prétexte pour nous faire visiter le métro et ses dangers, découvrir les différentes microsociétés qui perdurent du mieux qu'elles peuvent, et naviguer à travers les relations parfois tendues qu'elles entretiennent les unes avec les autres. À cela s'ajoute une ambiance très oppressante, notamment due au fait qu'on flirte de temps en temps avec l'horreur surnaturelle : une partie des dangers que rencontre Artyom ne trouve pas d'explication rationnelle.



L'auteur joue bien avec l'un des éléments clés des quêtes initiatiques : le fait que le héros doive continuellement se rendre du point A au point B. Ce format s'applique parfaitement au métro, avec ses correspondances d'une ligne à l'autre et ses passages condamnés à cause de divers dangers ou inimitiés politiques - bref, le protagoniste doit parfois emprunter des détours étonnants, que j'ai beaucoup aimé retracer sur la carte en début de livre (les noms russes à rallonge m'ont d'abord perdue, puis je m'y suis habituée). Aussi, il y a un véritable effort fait pour singulariser chaque station des autres au point qu'on n'en rencontre jamais deux pareilles.



Somme toute, si vous vous lancez dans ce roman, faites-le plutôt pour le fond de philosophie politique et l'ambiance angoissante que pour les personnages et l'action (sur ce dernier point, peut-être que le jeu vidéo dérivé répond plus à cette attente).



C'est une lecture que je n'ai pas trouvée sans défauts : le protagoniste est un Élu tout ce qu'il y a de plus classique et insignifiant, les 800 pages tendent à un peu trop étirer l'ambiance anxiogène, et l'absence presque totale de personnages féminins fait tiquer. Jusqu'aux dernières pages, mon ressenti s'approchait plutôt de trois étoiles que de quatre.



Et puis il y a eu cette fin.



Cette fin qui torpille tout ce qui m'énerve habituellement dans les quêtes initiatiques. Cette fin qui nous fait comprendre où l'auteur veut réellement en venir et nous fait considérer le reste d'un œil nouveau. Cette fin qui a fait de cette lecture un souvenir impérissable, et non pas juste une expérience intéressante mais éphémère que j'aurais oublié après quelques semaines.



C'est à cause de cette fin que j'ai décidé de rester un peu plus longtemps dans le métro moscovite et que j'ai fini par me lancer dans les suites. Bon, celles-ci m'ont moins plu, mais c'est une autre histoire.
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Métro 2033

D'abord, un cri : où sont les femmes ? Avec leurs gestes pleins de charme, dites-moi où sont les femmes, les femmes, où sont les feeemmmmes ????

2033, l'homme (visiblement, le mâle) est réfugié dans le métro de Moscou. Il y a eu une guerre nucléaire, et toute la surface est irradiée...Depuis 20 ans, l'homme n'a pas mis le nez dehors. Enfin, si peu. L'homme a beaucoup d'ennemis dans le métro et hors du métro. Dans le métro, l'homme doit combattre des mutants, des communistes, des néonazis, des sauvageons cannibales, des capitalistes. Hors du métro, l'homme doit combattre des mutants animaux et des mutants humains. Heureusement, l'homme a des kalachnikov, des grandes et des petites, mais toujours efficaces. L'homme, toujours puissant, se pose des questions essentielles : est-ce qu'il n'aurait pas déconné en faisant tout sauter et en étant à présent obligé de vivre sous terre ? L'homme veut des réponses à ces questions, car l'homme a un gros cerveau et des gros muscles.

Un vieil homme et un jeune homme vivent donc depuis vingt ans dans la station VDNKh, sur les quais. Il y a d'autres hommes, des enfants, et même une petite sœur, qui disparaît bien vite quand les hommes doivent parler. Les enfants naissent dans les choux, car je n'ai pas vu les femmes à VDNKh. Bref, le jeune homme, Artyom, est chargé de prévenir Polis, une station centrale importante, que des mutants arrivent. Et c'est parti pour l'odyssée, entre hommes, dans les tunnels. Dans chaque station, Artyom rencontre des hommes. On entend parler de prostituées. Et à Polis, il y a des femmes de ménage. Comment donc que ça va se finir ? Artyom va-t-il retrouver les femmes ? Ah, mais non, ce n'est pas ce qu'il cherche. Et qu'est-ce qu'il cherche ? Je ne sais pas trop.

Quand je pense que j'ai passé trois soirées à lire ça ! Bon, à sauver : les rares paysages de Moscou déserté, et les grands flips dans les tunnels. Mais sinon, oh là là !!
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Métro 2033

Je savais à l'avance que j'aimerais (ayant fait les 2 jeux vidéo), mais je ne me doutais pas à quel point je serais absorbé par les pages.



J'ai entendu dire que c'était un peu long parfois, je ne l'ai pas ressenti comme ça, je trouve que cette lecture démarre doucement pour passer la vitesse supérieure à chaque chapitre, de plus comment développer un personnage aussi complet que Artyum sans descriptions, comment dépeindre l'ambiance des stations et la politique de chacune d'entre elles sans descriptions ? Impossible tout simplement à moins de survoler le tout et en faire un énième post-apo qui ressemblerait aux autres.



J'ai beaucoup aimé également les personnages que l'ont croise au long de cette aventure même si certains sont un peu caricaturaux, nous ressentons vraiment que c'est un livre écrit par un auteur russe, au moins ça me change un peu des américains que l'on connaît par cœur (sans vouloir faire de conflit, mes propos n'ont rien à voir avec la politique mondiale actuelle).



Pour les lieux, le métro, bon jusque là c'est assez classique, par contre chaque tunnel, chaque station, sont vraiment différentes et les tunnels sont limite flippants, je n'aimerai pas les empreinter en vrai.



Le bestiaire est génial et les passages en exterieur sont vraiment bien travaillés, de plus cette édition augmentée embarque un chapitre supplémentaire très intéressant sur le point de vue de Artyum sur l'aventure qu'il a vécu. Comme dans la version brochée on retrouve deux cartes du métro en 2ème et 3ème de couverture.



Bien sûr il y a quelques erreurs narratives comme le fait qu'il n'y ai quasiment pas de femmes mis à part les femmes de ménage et les prostituées...la c'est un peu la loose.



Pour conclure je vous dirai que c'est un gros coup de cœur (oui encore, mais j'y peux rien si je choisi mes livres en fonction de ce que je suis certain d'aimer). J'ai hâte au mois d'Avril pour la version poche de Metro 2034 et peut être sa suite 2035 en grand format qui sort en mars. Parallèlement il y a deux spin off écrits par un autre auteur dans le même univers (Vers la lumière et Vers les ténèbres), je les possède, cela me fera patienter jusque avril.
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
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Métro 2033

Les personnages:



C’est bien la première fois, que je me lie autant à un lieu, et pas forcément, aux personnages. Finalement, la force de ce roman, c’est que c’est le Métro lui même qui devient le personnage principal, et non pas les êtres qui crapahutent en ces tunnels…On a du mal à s’attacher à ses personnages sans élan héroïque, ils leur manquent un pointe de luminosité, même si je pense que c’est intentionnel, pour faire mieux briller ce lieu de ténèbres…C’est très original!



« L’important c’est de reste le même au fond de son cœur, ne pas renoncer, ne pas s’avilir… »



Ce que j’ai ressenti:…Une terrifiante traversée souterraine…



« Est-ce qu’un être humain qui n’a jamais vu d’étoiles peut imaginer l’infini? »



Bienvenue dans l’antichambre de l’Enfer, heu, dans le Métro russe, version post-apocalyptique!!! Comment vous dire?! Il ne fait pas bon vivre dans ses tunnels obscurs, avec l’ombre de la menace des Noirs, continuellement enfermés dans les ténèbres…Peu de place pour la rêverie, les bons sentiments et l’hospitalité…Il règne en ces lieux, une ambiance oppressante qui ne vous lâche plus! Saisissante, asphyxiante, viciée, chaque inspiration est une souffrance autant pour ses personnages que pour nous, lecteurs. Cette ballade dans ce Moscou revisité, est empreinte d’une menace sourde, presque surnaturelle, affreusement anxiogène…Tous nos sens sont aux aguets: le danger réel et irréel se glisse dans ses lignes, chaque détour est un abysse profond, chaque intersection, une angoisse supplémentaire…



« Maintenant qu’il mesurait l’ampleur de la déchéance humaine, sa foi dans les lendemains radieux s’était évanouie . »



De tous les romans dans ce genre, je crois que celui ci, se distingue vraiment par cette atmosphère plombée par cette peur ancestrale du noir, mais pas seulement le Noir, presque le Néant…Absence de lumière, de beauté, et a fortiori d’espoir… Le Metro devient le héros ténébreux, et il nous dévoile ses pires recoins entre ses ombres monstrueuses, ses pièges nébuleux, ses inquiétantes voies, ses pires détracteurs…Ce qui m’a vraiment plu, c’est cette manière d’aborder le post-apocalyptique, il ne reste Rien: rien à sauver, rien à valoriser, (presque plus) rien à Croire. On sent vraiment que c’est la Fin de tout, du monde mais aussi des moindres valeurs…Ici l’auteur se penche sur l’aspect spirituel de l’humain face à l’inéluctable, il nous donne matière à réfléchir sur les questions existentielles, et en même temps dresse un portrait peu reluisant de la nature humaine, la balance entre le Bien et le Mal penche affreusement d’un côté, et du coup offre un incroyable thriller d’une noirceur poisseuse…Avec cette intrigue, la claustrophobie te saisit au détour d’un rail, et elle ne te lâche plus jusqu’à la fin du voyage…



« Celui qui trouvera en lui-même assez de patience et de courage pour scruter toute sa vie les ténèbres sera le premier à y apercevoir un éclat de lumière. »



En suivant Artyom, jeune homme qui se lance dans une mission quasi suicidaire, on fait le tour des stations et des pires travers humains. Chaque voie empruntée par ce personnage, nous offre un panorama des violences dans lequel l’Homme peut s’illustrer en tant de crise, autant psychologique que physique…En plus de l’absence de luminosité du lieu, cette excursion emprunte tous les cercles du vice et de la cruauté, se nourrit du sang et de l’incrédulité des plus faibles, et il parait, (selon une légende), qu’en creusant un peu, les Enfers seraient au centre de la Terre: on s’en approche dangereusement dans ses pages…



« Mais le diable a de ces blagues parfois! »



Un premier tome qui pose bien ses bases: On voyage dans les bas-fonds de la Russie, la philosophie prend le pas sur nos peurs les plus primales, l’horreur rencontre un lieu parfait de perdition, on se délecte de cette tension de tous les instants…Alors bien sûr, on se jette sur la suite de ses aventures souterraines, histoire de se faire encore plus peur que nécessaire…Vite Metro 2034!



« Ce n’est pas la mort qui effraie. C’est son attente. »



Le petit plus: Le plan du Metro moscovite en couleurs! Déjà, il rend super à l’oeil, mais surtout, il est absolument nécessaire, pour cette lecture étant donné, la complexité des noms russes des stations. A chaque chapitre, on sait où l’on est, et c’est vraiment appréciable pour la visualisation de la progression…



Ma note Plaisir de Lecture 9/10



(Lu en LC avec Belette 2911, passez voir son ressenti aussi ).


Lien : https://fairystelphique.word..
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Métro 2033

Quel bonheur de lecture !

Le résumé me tentait mais je ne pensais pas prendre autant de plaisir à cette lecture.

C’est un mélange de roman post-apocalyptique, de récits d’aventures et de réflexions philosophiques. En un sens, ça m’a rappelé la trilogie « Silo » de Hugh Howey qui mêlait aussi la science-fiction, l’action et la philosophie.

Nous sommes plongés dans les entrailles du métro de Moscou en 2033 après qu’une catastrophe ait rendu la surface inhabitable.

Les survivants ont donc pris d’assaut les anciennes stations de métro depuis une vingtaine d’années et survivent comme ils peuvent, car les dangers même en bas, sont nombreux.

J’ai beaucoup aimé les descriptions de la vie sous terre, que ce soit les différentes stations, certaines sont sombres, sales, puantes et malfamées, d’autres arborent encore des restes de leur aspect d’origine, avec de belles mosaïques, des éclairages de qualité, des couloirs propres…

L’auteur nous raconte aussi le quotidien des survivants, ce qu’ils mangent, comment ils s’habillent, à quoi ils passent leurs journées et surtout, il nous narre les dangers et péripéties auxquels sont confrontés les habitants de ces stations.

Nous allons plus particulièrement nous attacher aux pas d’un jeune homme, Artyom, engagé presque malgré lui dans une quête mystérieuse qui a de grandes chances de l’envoyer directement à la mort.

J’ai été totalement absorbée par cette histoire, par la qualité de l’écriture, par la richesse des descriptions, par la finesse des réflexions, par la variété des péripéties, bref, je vais de ce pas me procurer les volumes suivants, bien que l’on puisse tout à fait lire ce roman seul car il y a une fin. Mais j’ai trop envie de baigner encore dans cet univers et je veux savoir ce que l’avenir réserve aux habitants du métro de Moscou.
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Texto

Pour ce qui est de "Texto" ce roman noir de Dmitry Glukhovsky, on m'avait déjà prévenu que le roman n'était pas à la hauteur et ne représentait pas tout le panel littéraire de ce qu'à pu écrire l'auteur.

En effet, même si c'est assez bien écrit dans l'ensemble, le récit manque de rythme.



Ilya après avoir purgé une peine de sept ans dans un pénitentiaire en pleine Sibérie, revient à Moscou et sa banlieue pour retrouver sa mère et un amour de jeunesse. Mais voilà, sa mère décède et sa petite amie d'y il y a presque dix ans en arrière a refait sa vie.

Il retournera à Moscou pour se venger du flic véreux qui sept ans auparavant aura trafiqué son arrestation pour possession de drogue qui le conduira au bagne pendant toutes ces années.



Le seul objet qu'il gardera de son altercation avec ce flic corrompu, est son téléphone portable.. de là s'en suivra un décorticage du téléphone par Ilya. Textos, vidéos, tout y passe et l'on est confronté à un voyeurisme de la part du protagoniste principal d'un ennui sans nom...

Sans compter qu'avec les méthodes de pistage actuelles on aurait pu retrouver la trace de sa carte SIM n'importe ou et très vite.



Le roman est une sorte de télénovela à travers les yeux du personnage principal où l'on voit via le téléphone portable l'intimité, les liens familiaux et autres magouilles de cet ancien flic.



Une personne que je connais m'avait prévenu qu'il n'avait pas du tout aimé. Pour ma part, j'aurais peut-être dû commencer par la trilogie "Metro" de l'auteur.

J'ai été très déçu par ce roman mais il a l'air assez bien traduit, donc bien écrit ce qui rend la lecture moins fastidieuse qui sur d'autres ouvrages peut tout gâcher. Même si ici, cela ne suffit pas à nous tenir en haleine.
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Métro 2034

Toujours se méfier de ce qu'on souhaite : c'est ce que je retiens de la lecture de ce deuxième tome.



Métro 2033 nous plongeait dans un Moscou âpre et post-apocalyptique, où les survivant.es d'une guerre nucléaire ont survécu en se réfugiant dans le métro. J'avais globalement trois reproches à faire à cette lecture (que j'ai par ailleurs beaucoup appréciée) : un protagoniste peu captivant, des longueurs, et un manque de personnages féminins. Et voilà que j'apprends que Métro 2034, en plus d'être moitié moins long que 2033, n'est pas centré sur Artyom mais sur trois autres personnages, parmi lesquels une femme. Voilà qui augure bien : un deuxième tome débarrassé des défauts du premier...



Bon, en fait, pas exactement.



Toujours se méfier de ce qu'on souhaite, c'est ce que j'ai pensé à chaque apparition de Sacha. Celle-ci parvient à cumuler à peu près tous les clichés exaspérants liés aux personnages féminins, au point que j'en ai regretté l'absence de femmes du tome 1 (ainsi que la fadeur d'Artyom au passage). Et l'attitude des protagonistes masculins à son égard est, disons, déconcertante. J'ai même décroché à un moment de ma lecture parce que je ne comprenais plus rien aux relations entre les personnages. Ça ne m'a pas beaucoup aidé à suivre l'intrigue, dont je garde des souvenirs beaucoup plus flous que pour le tome 1.



Ça partait pourtant bien avec le personnage d'Homère, qui parvient à donner au métro cette touche d'humanité pas tellement explorée dans Métro 2033. Ce vieil homme qui ne rêve que d'écrire un livre a quelque chose de presque incongru dans un tel univers et il en est parfaitement conscient. À travers lui se pose la question de la place que peut encore occuper la culture dans un monde aussi dur et uniquement tourné vers la survie (thématique tout juste effleurée dans le premier tome avec Polis). J'aime aussi le fait de suivre un personnage de vieillard qui, bien que nostalgique, ne se résume pas à "regretter le monde d'avant".



Il y a quelque chose de très mélancolique dans ce deuxième tome ; peut-être parce que l'on est plus proche des préoccupations des personnages, peut-être parce que l'on a encore en tête les conséquences de la fin du volume précédent et les clés de lecture de l'univers qu'elle nous donne (du moins, c'est mon cas). Dans tous les cas, l'évolution thématique m'a parue plutôt bien vue et cohérente.



En bref, malgré une lecture plus pénible que Métro 2033, cette suite ne m'a pas parue superflue pour autant. J'ai même apprécié de retrouver brièvement Artyom au détour d'un chapitre, c'est vous dire.
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Métro 2035

Ce troisième tome de la série Métro m'a paru meilleur que le deuxième, mais tout de même en-dessous du premier.



On y retrouve Artyom, le personnage principal de Métro 2033 : traumatisé par les événements auxquels il a pris part dans ce premier tome, il est perçu comme fou par tout le monde, y compris par sa femme Anya. Il passe ses journées à la surface, à tenter en vain de capter un signal radio prouvant qu'une autre ville que Moscou a survécu à l'anéantissement nucléaire. Jusqu'au jour où il rencontre Homère, le vieillard protagoniste du deuxième tome, qui va le lancer sur une nouvelle piste.



Comme pour Métro 2034, je garde de ce Métro 2035 un souvenir vraiment plus flou que de Métro 2033. Les enjeux sont moins clairement définis et on tourne beaucoup en rond. Un certain événement a relancé mon intérêt lorsque Homère et Artyom se retrouvent à la surface, pour retomber quelques pages plus loin…



J'ai pourtant été sensible aux thèmes, à la détresse humaine, à la tentative désespérée de se chercher un but pour donner un sens à une existence qui n'en a aucune, au fond de philosophie politique qui sous-tend le fonctionnement du métro (vous aussi, vous vous étiez demandé pourquoi on a un panel aussi vaste des différents systèmes politiques dans le métro moscovite?)



C'était une bonne idée aussi de revenir sur les traumatismes d'Artyom causés par les événements de Métro 2033, en mode « post-héros » : le problème, c'est que ça ne le rend pas plus attachant pour les lecteurices. Dans le premier tome, on oubliait vite son côté unidimensionnel pour mieux se concentrer sur la découverte du métro ; ici, son discours geignard et moralisateur de type « réveillez-vous bande de moutons », asséné toutes les trois pages, finit par taper sur les nerfs – ça laisse une impression ambiguë dont je ne sais pas trop quoi penser. Et le traitement des personnages féminins fait toujours grimacer : autant Anya peut sembler intéressante sous certains aspects, autant Sacha ne s'est vraiment pas améliorée depuis le tome précédent…



En bref : une expérience très troublante que cette lecture de la trilogie Métro, avec du très très très bon comme du moins bon. Je recommande vivement la lecture du premier tome (et surtout, de le lire jusqu'à la toute fin). Pour les deux suivants, eh bien… je suis plus réservée. À lire seulement si vous avez vraiment aimé le premier, tout en sachant que vous n'y trouverez pas tout à fait la même chose… et qui vous plaira peut-être plus qu'à moi.
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FUTU.RE

Au XXVe siècle, la Terre est surpeuplée, des milliers de milliards d'humains vivent amassés dans des tours à plusieurs milliers d'étages. L'homme a trouvé le secret de l'immortalité et en paye le prix. Les gens s'entassent dans des immeubles vertigineux. Jan, matricule 717, partie de la Phalange, ce groupe de miliciens qui traquent les contrevenants à la loi et doivent faire le choix, leur vie ou celle de l'enfant. Un jour, on lui donne un ordre différent, celui d'arrêter une personne qui lui permettra de monter en grade...

Un sacré morceau ! Tant en termes de dimensions de l'ouvrage que par son contenu. J'ai mis 3 ou 4 chapitres à rentrer dans l'histoire. J'ai compris qu'il n'y avait qu'un seul narrateur mais des allers-retours entre passé et présent. Jan est un sacré personnage, son enfance n'a pas été simple, il est élevé à la dure dans des centres. Il fait son travail sans se poser de questions, jusqu'il fasse connaissance avec Annelie.

Jan est très bavard, ça donne de longues réflexions sur lui, le monde, sa place, ses excès de colères... Parfois un peu difficile à rester concentrée sur le sujet mais Dmitry Glukhovsky y arrive de belle façon. Les voyages en Italie et en Espagne donnent un aperçu de ce monde futuriste.

On parle d'amour,du désir de maternité, de surpopulation, de l'immigration... avec une recherche implicite sur son enfance. Ce Jan, on le hait pour ces décisions parfois violentes ou haineuses et pourtant, on espère toujours... Un roman parfaitement construit, on imagine facilement un tel monde même si on aurait pu trouver une façon plus simple et moins violente pour empêcher la population de grandir toujours plus...

Dmitry Glukhovsky m'a tout de même scotché avec son roman qui monte doucement en puissance et je pense lire ses autres romans !
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Sumerki

Dans le roman russe intitulé "Sumerki" = Crépuscule, le traducteur moscovite sans le sou Dmitry Alexeiëvitch trouve la poule aux oeufs d'or en travaillant sur un manuscrit relatant une expédition conquistadores au Yucatan… Alors qu'il trouve le récit plus réaliste que la réalité qui l'entoure, les événements étranges se multiplient dans son entourage et il trouve une relation entre la disparition de la civilisation maya et les catastrophes naturelles qui semblent se multiplier dans le monde entier…

- il y a un côté thriller avec la disparition du prédécesseur du traducteur, l'assassinat de son employeur, le massacre de sa voisine de pallier et cette secte millénariste tout autant mystérieuse que meurtrière… Mais le narrateur obnubilé par son manuscrit espagnol en a rien foutre, et l'auteur obnubilé par son message métaphysique en a rien foutre !

- il y a un côté fantastique avec le golem, l'homme-jaguar, la magie des miroirs et ce mystérieux nécromant marionnettiste… Mais le narrateur obnubilé par son manuscrit espagnol en a rien foutre, et l'auteur obnubilé par son message métaphysique en a rien foutre !

Le récit dans le récit se suffit à lui-même (et c'est assez mauvais signe quand récit dans le récit est vachement plus intéressant que le récit lui-même), mais l'auteur se lance dans l'explication de texte…





On commence comme dans "Le Locataire" de Roman Polanski (adapté du livre de Roland Topor), et on finit comme dans "The Fountain" de Darren Aronofsky… Tout cela aurait pu tenir dans une nouvelle de 50 pages, un peu à l'image de "Le Horla" de Guy de Maupassant, et cela aurait été très bien ainsi, mais entre « postmodernisme » et « réalisme magique » l'auteur meuble avec des pages et des pages de critiques de la société russe en particulier et de l'humanité en général : les prolétaires sont des teubés abrutis par la télé, les classes moyennes sont des teubés abrutis par le consumérisme, les classes aisés sont des teubés abrutis par la multiplicité des soirées bien arrosées… Mais le narrateur / l'auteur a lui bien digéré les classiques d'Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol, Fiodor Dostoïevski, Anton Tchekhov, Maxime Gorki… et lui sait La Vérité sur la vie, la mort et la réalité…

Au début c'est rigolo, mais passé un cap c'est pour moi devenu insupportable (hommage à Tatooa, elle sait pourquoi ^^) : les révélations métaphysiques amenées par un gros blasé antipathique et dédaigneux qui se croit supérieur à tout le monde je m'en bats les steaks… D'ailleurs en quoi le fait de se goberger de considérations philosophiques et intellos qui tournent en rond le rend-il meilleur que les autres ??? (et à chaque fois qu'on flirte avec le fantastique le narrateur est soit fiévreux, soit entre rêve et sommeil, soit sous l'emprise de puissants cachetons : c'est un peu facile, vu que ça évite à l'auteur d'être cohérent puisqu'il utilise l'alibi de la folie)

De bout en bout le narrateur se gargarise de sa médiocrité qu'il prend pour de la supériorité : il est clairement antipathique et le summum est atteint quand les Moscovites se soutiennent les uns les autres après le séisme qui a ravagé la capitale alors que le narrateur nous explique que si les gens meurent, et bien c'est que leur heure était venue et puis c'est tout et qu'ils n'ont qu'à crever bien gentiment et puis c'est tout… (Alors que dans le même temps, il se précipite pour obtenir sa dose de littéralité au lieu d'aider une petite fille agonisant sous les décombres… connard va !)

OK on est dans la désespérance voire le nihilisme, mais de là à se foutre de tout et de tout le monde c'est fort de café !



C'est peut-être un bon livre parce qu'il est bien écrit, surtout pour ceux qui aiment les livres à ambitions métaphysiques, mais j'ai clairement l'impression d'avoir pris la bibliographie de l'auteur par le mauvais bout : j'aurais bien envie de lui donner une 2e chance, mais là je ne suis pas particulièrement motivé pour le faire après cette lecture somme toute désagréable… Car nous sommes dans un roman célinien, brillant sur la forme, inutile, ennuyeux ou insupportable sur le fond : je / moi / le mien, tous les autres sont des cons et après moi le déluge !

PS : dans un nanar ou une Série B les grosses incohérences ça passe, mais dans une oeuvre qui se veut vachement sérieuse elles se voient comme le nez au milieu de la figure : non un séisme de magnitude 4 à 5 sur l'échelle de Richter ne peut pas détruire une ville moderne, non un tsunami ne peut pas ravager Taïwan et épargner la Chine continentale, non après une catastrophe sismique on ne peut pas avoir l'eau et le gaz mais pas l'électricité car on a plus rien du tout en fait… Soupir
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Métro 2034

« Métro 2033 « m’avait enthousiasmé.

J’ai tout autant aimé « Métro 2034 », même si il n’ y a plus la découverte fantastique du métro dans lesquels les survivants d’une catastrophe nucléaire ont du se réfugier.

L’action se déroule un an après le premier volume.

On retrouve un ou deux personnages déjà rencontrés auparavant, mais le héros est désormais Hunter, qu’on a brièvement rencontré dans le premier roman.

Une station semble en danger, elle ne donne plus aucun signe de vie sans que l’on sache ce qu’il se passe. A t’elle a été attaquée, et si oui par quoi ? Des pillards, des bandits, des créatures innommables ?

Plusieurs groupes ont été envoyés aux nouvelles, mais personne n’en est revenu vivant…

Il va donc falloir rapidement trouver la source du problème, mais dans le métro, rien n’est jamais simple, toutes les stations sont dépendantes les unes des autres et ce qui se passe dans l’une peut affecter la survie de toutes les autres.

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle immersion dans les souterrains du métro russe et les personnages rencontrés sont encore une fois atypiques et attachants.

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Métro 2033

Après la destruction du monde, les survivants s'organisent tant bien que mal dans le métro moscovite.

On se nourrit de champignons et de cochons, qui se nourrissent eux même de champignons...

Tout est rationné car on sait que tout finira par manquer. La monnaie d'échange est la balle de kalachnikov, mais au rythme auquel ça mitraille, la monnaie aussi pourrait vite venir à manquer.

On suit dans ce contexte un jeune homme qui doit traverser les dangereux tunnels du métro. il se rend de station en station pour tenter de sauver son groupe acculé par des être étranges, humanoïdes ressemblant à des zombis venus des confins inexplorés d'une rame.

On notera que chaque station a son organisation politique, ce qui rend parfois l'histoire peu crédible, même si on comprend au final ou veut en venir l'auteur.

L'environnement est glauque à souhait.

Je pense que c'est la fin qui sauve l'ouvrage. Il y a des fins comme ça qui parfois font plaisir, mais je ne préfère pas en dire plus...
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Nouvelles de la mère patrie

Je salue le courage de cet auteur russe qui, dans ces textes et dans sa vie, dénonce l'autoritarisme de Poutine, au risque de sa vie. Il est aujourd'hui exilé dans on ne sait quel pays et les apparitions publiques ne sont pas tellement une option pour lui.



Cela étant dit, je ne trouve pas pour autant son œuvre d'une grande qualité littéraire. La plume est banale, sans être mauvaise. Les personnages ne sont pas particulièrement mémorables. Et au niveau des idées, on est encore à imaginer des dystopies où l'on montre une version exagérée du problème social que l'on veut dénoncer dans le moment.



C'est quand même un peu original, dans la mesure où les problèmes en question sont... russes. Donc différents de ces dénonciations de la société de consommation, société de spectacle, ère du vide, etc. que la SF ressasse depuis longtemps.
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Métro 2033

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans les profondeurs du métro Russe. L’histoire se révèle, certes classique dans sa construction mais efficace et bien mené, suivant le voyage du héros dans sa quête pour sauver sa station d’une grande menace. L’univers qui est développé au fil des pages est vraiment réussi, à la fois sombre, angoissant, troublant, cachant de nombreux secrets dans les ombres. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’il a été adapté en jeux-vidéos. Mais surtout l’auteur se sert de ses lignes de métro pour nous faire réfléchir sur l’Homme sa diversité, son impossibilité à s’entendre complètement, à toujours croire avoir raison ce qui a amené l’apocalypse. Les personnages se révèlent intéressant, soigné et efficace et on s’attache rapidement à Artyom. Je regrette par contre l’absence de personnages féminins, les seuls femmes qu’on croise tombant rapidement dans la caricature. La plume de l’auteur, malgré un côté un peu distant et froid, se révèle soignée et entrainante. Je regrette par contre certaines longueurs vers la fin ainsi qu’une conclusion que j’avais devinée dès le début et qui gâche un peu la surprise. Rien de non plus bloquant, tant l’ensemble a été efficace et je lirai la suite sans souci.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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FUTU.RE

Après avoir échangé un message avec une amie babéliote (merci !), je me suis procuré ce pavé qu'est FUTU.RE. Une tête de Méduse en couverture et la promesse d'une dystopie intéressante sur le thème de l'immortalité en ces temps d'épidémie mondialisée.

Dans l'Europe du roman, le plus bel endroit du monde où passer une longue existence (vaine souvent), les êtres humains sont maintenus en vie éternellement, et s'adonnent à différentes activités dans des immenses tours qui occupent tout l'espace, l'Europe historique étant reléguée au sous-sol de ces tours monstrueuses. On s'est en passant enfin débarrassé de la nature et de ses inconvénients : moucherons qui salissent les pare-brises des autos, ces dernières justement qui polluent et permettent d'aller où on veut sans demander une permission (serait-ce une forme de liberté?), moustiques et autres araignées brrr. Le problème de l'immortalité : il n'y a plus de place pour tous. La peur de la sur-surpopulation a fait mettre en place une loi, la loi du Choix, où un parent-1 européen doit déclarer son éventuelle grossesse et doit choisir qui des deux (avec parent-2) doit vieillir et mourir s'ils vont au bout de celle-ci pour laisser la place au petit rejeton illégal (le mieux dans cette société est clairement de ne pas procréer, c'est un peu logique, une bouche de plus à nourrir est-ce bien raisonnable ?). Lorsque cette loi n'est pas respectée, interviennent les Phalanges, bras armés du parti des Immortels, organisés en décades et centuries qui la font appliquer à coup de LBD, de Taser et de seringues délivrant un doux produit vieillissant (serait-ce un coronavirus adapté ?)

Dmitry Glukhovsky a une vraie plume originale. Il ose nous bousculer assez violemment. Il est Russe et je ne sais pas quelle influence cela a sur son oeuvre mais il n'hésite pas à nous envoyer des piques sur nos certitudes (enfin, pas pour tous, certains s'interrogent quand même non ?). Vraiment le meilleur des mondes ici ?

A part la panamérique qui apparaît brièvement, les autres grands ensembles ne sont pas décrit (une suite possible ?)

Ses personnages ont des personnalités assez inhabituelles, pas très prévisibles, parfois même assez dérangeantes pour nos habituels schémas mentaux et c'est justement ce qui est intéressant. C'est noir avec ascendant glauque.

Son écriture est simple et incisive, toujours à la limite du supportable. Un seul bémol, certaines phrases m'ont semblé bizarres ou mal traduites (l'auteur parle français mais il écrit en russe).

Son univers est suffisamment bien construit pour y croire, même si des petits trucs nous font tiquer : les chiffres de la population, la taille et la proximité des tours... pas grave, il n'insiste pas trop et on avance dans le récit : La Cathédrale de Strasbourg et Barcelone la rebelle valent le détour...

Il est vrai que c'est long, qu'il pouvait raccourcir sans doute. Mais il interroge tout : la religion, la parentalité, notre rapport à l'occupation de la terre, la technologie, les valeurs morales, la résistance . . .

Le final est très cinématographique :

Un très bon livre de SF dont le style original détonne dans cet univers décidément en constant renouvellement.

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FUTU.RE

Un excellent roman de SF comme je les aime !

Presque cinq siècles après nous, le remède contre la mort est trouvé et diffusé en Europe via l'eau courante . Les européens sont donc immortels, alors que sur les autres continents le remède n'est offert qu'à certains. Mais il y a un prix pour les européens : c'est l'immortalité ou 1 enfant ! Si l'on a un enfant on se fait injecter un virus qui enlève l'immortalité et ne laisse que 10 ans de vie au maximum.....Et pour contrôler tout ça , il y a l'armée des Immortels et leur masque d'apollon , qui font régner la justice à coup d'injection de virus . Jan est l'un d'eux et, à travers lui, on découvre ce futur un peu glaçant : les injections pour les contrevenants à la condition de l'immortalité, le principe des internats et les effets de l'immortalité sur la société , qui dépasse l'ennui avec une bonne gorgée de pilule du bonheur ! Ce que j'ai particulièrement appréciée c'est qu'on a un peu tous les points de vue, toutes les situations présentées et on peut donc se faire son propre avis sur cette société européenne futuriste. Jan va d'ailleurs découvrir à ses dépends que l'immortalité a un prix : une histoire qui a multiples rebondissements ,fluide , passionnante , qui vous laisse un peu chaos à la fin ! Il y a un peu des Monades urbaines de Silverberg et un peu de Carbone modifié de Richard Morgan mais l'auteur de Métro 2033 réussit à se démarquer et à faire un roman original et formidable , qui marque, qui nous fait passer par pleins d'émotions, nous fait réfléchir ! J'ai eu un petit coup de cœur pour ce pavé alors merci à Sarahbarbier de l'avoir sortie de ma PAL !!

Pioche dans ma PAL mai 2019

Challenge Mauvais genre

Multi-défis 2019
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Métro 2033

Il y a vingt ans, Moscou a été anéantie par une guerre nucléaire et les survivants se terrent dans le métro. Nous suivons le périple d'Artyom, orphelin sauvé de justesse d'une invasion de rats par un soldat devenu son père adoptif. Mais les humains doivent faire face à une menace plus grave, celle des mutants et lui seul serait en mesure de les protéger.

Les rencontres sur son chemin dans les sombres tunnels du métro le font évoluer. Il échappe souvent à la mort. Les idéologies de notre monde sont malheureusement bien présentes.

Action et réflexion vont de pair dans ce livre magnifiquement construit (quoique pas toujours bien traduit en français).

Les rêves inachevés et récurrents d'Artyom nous conduisent en douceur vers la conclusion, déstabilisante.
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