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3.26/5 (sur 416 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Rochefort, Charente-Maritime , le 23/09/1907
Mort(e) à : Corbeil-Essonnes, Essonne , le 27/04/1998
Biographie :

Anne Cécile Desclos, dite Dominique Aury alias Pauline Réage, est une femme de lettres française.

Elle est l'auteur d'essais, de préfaces et de poèmes. Un quart de siècle durant, elle a été l'adjointe de la direction de la seconde NRF, la première femme à jouer, au sein de la prestigieuse maison Gallimard, plus qu'un rôle d'influence dans le monde de l'édition française et, conseillère du ministre de l’Éducation.

Élevée en Bretagne par sa grand-mère, elle étudie au lycée Fénelon à Paris. Elle est ensuite la première fille admise en khâgne à Condorcet. Elle poursuit des études d'anglais en Sorbonne. Son père, lui-même agrégé en anglais, lui présente Jean Paulhan, le directeur de la prestigieuse Nouvelle Revue française (NRF). Pendant la guerre, elle présente une Anthologie de la poésie religieuse française (1943).

En travaillant avec Paulhan, plus vieux qu'elle de vingt ans, Dominique Aury tombe amoureuse. Après guerre, Dominique Aury traduit divers auteurs anglo-saxons tels que Waugh ou Fitzgerald. Ses traductions ont contribué fortement à l'introduction d'auteurs anglais modernes dans le contexte des lettres françaises.

Vers l'âge de quarante ans, sentant son amant s'éloigner d'elle et rebondissant sur une remarque faite par lui, "les femmes ne peuvent pas écrire de romans érotiques", Dominique Aury écrit "Histoire d'O" (1954), sous le pseudonyme de Pauline Réage, que son éditeur Gallimard refuse, permettant au jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert de publier un de ses premiers best-sellers.

Dominique Aury continuera sa carrière comme secrétaire générale de la NRF auprès de Paulhan puis de Marcel Arland et de Georges Lambrichs, et travaillera aussi avec André Gide dans la revue l'Arche. Son livre Lecture pour tous sera prix de la critique en 1956. Dominique Aury participera à de nombreux jury littéraires et recevra la légion d'honneur. Elle est alors proche d'Édith Thomas.

En 1994, dans un entretien avec The New Yorker, elle admet enfin officiellement avoir été l'auteur mystérieux de Histoire d'O (roman que l'on avait d'abord tenté d'attribuer à Jean Paulhan, à André Malraux ou à Henry de Montherlant...). Elle explique avoir choisi son pseudonyme en hommage à Pauline Borghese et à Pauline Roland. D'autres lecteurs ont expliqué que 'Pauline Réage' était l'anagramme de 'Égérie Paulan'.
Son ultime secret révélé, Dominique Aury, oubliée, envahie depuis plus de dix ans par l'amnésie grandissante de la sénilité, abandonnée par son fils que les d
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Une institutrice ? Une femme de pasteur ? Une jeune divorcée ? Une femme de ménage ? Une écrivaine de génie. Une inconnue. La vie d'Hélène Bessette (1918-2000), autrice de treize romans et d'une pièce de théâtre, tous parus chez Gallimard en seulement vingt ans, de 1953 à 1973 (et tous épuisés), semble avoir été faite de rendez-vous manqués et d'incompréhensions. Son premier roman, Lili pleure, obtient le prix Cazes en 1954. Plus tard, ses romans seront régulièrement inscrits sur les listes du prix Goncourt et l'admiration de nombreuses personnalités (Michel Leiris, Simone de Beauvoir, Dominique Aury, Jean Dubuffet, Claude Mauriac, Alain Bosquet, André Malraux) laisse présager une reconnaissance à la hauteur de son talent et d'un style entièrement nouveau qui ne ressemble à aucun autre. Par ces trois lettres aussi : GRP, ou Gang du Roman Poétique, l'occasion pour Bessette d'exprimer une théorie nouvelle et exigeante du roman. Par Laure Limongi, autrice et éditrice, enseignante en création littéraire à l'École nationale supérieure d'arts de Paris Cergy. Lecture par Anaïs de Courson, comédienne. En savoir plus sur le cycle Autrices oubliées : https://www.bnf.fr/fr/agenda/autrices-oubliees-de-lhistoire-litteraire

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
O songea aux prisonniers comme en voyait sur les gravures dans les livres d'histoires, qui avaient été enchainés et fouettés aussi, il y avait combien d'années ou de siècles, et qui étaient morts. Elle ne souhaitait pas mourir, mais si le supplice était le prix à payer pour que son amant continua à l'aimer, elle souhaita seulement qu'il fût content qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers lui.
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C’est que, se voyant sur le point d’être quittée par Sir Stephen, elle préfèra mourir. Il y consentit.
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Dominique Aury
« Je n'étais pas jeune, je n'étais pas jolie. Il me fallait trouver d'autres armes. Le physique n'était pas tout. Les armes étaient aussi dans l'esprit. “Je suis sûr que tu ne peux pas faire ce genre de livres”, m'avait-il dit. Eh bien, je peux essayer, ai-je répondu. »
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[incipit]
Son amant emmène un jour O se promener dans un quartier où ils ne vont jamais, le parc Montsouris, le parc Monceau. A l’angle du parc, au coin d’une rue où il n’y a jamais de station de taxis, après qu’ils se sont promenés dans le parc, et assis côte à côte au bord d’une pelouse, ils aperçoivent une voiture, avec un compteur, qui ressemble à un taxi. « Monte », dit-il. Elle monte. Ce n’est pas loin du soir, et c’est l’automne. Elle est vêtue comme elle l’est toujours : des souliers avec de hauts talons, un tailleur à jupe plissée, une blouse de soie, et pas de chapeau. Mais de grands gants qui montent sur les manches de son tailleur, et elle porte dans son sac de cuir ses papiers, sa poudre et son rouge.
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Et je ne me sentais que plus belle, désirable et amoureuse ces fers ainsi passés à mes poignets, le fouet claquant mes reins.
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« Vous êtes ici au service de vos maîtres. Le jour durant, vous ferez telle corvée qu’on vous confiera pour la tenue de la maison, comme de balayer, ou de ranger les livres ou de disposer les fleurs, ou de servir à table. Il n’y en a pas de plus dures. Mais vous abandonnerez toujours au premier mot de qui vous l’enjoindra, ou au premier signe, ce que vous faites, pour votre seul véritable service, qui est de vous prêter. Vos mains ne sont pas à vous, ni vos seins, ni tout particulièrement aucun des orifices de votre corps, que nous pouvons fouiller et dans lesquels nous pouvons nous enfoncer à notre gré. Par manière de signe, pour qu’il vous soit constamment présent à l’esprit, ou aussi présent que possible, que vous avez perdu le droit de vous dérober, devant nous vous ne fermerez jamais tout à fait les lèvres, ni ne croiserez les jambes, ni ne serrerez les genoux (comme vous avez vu qu’on a interdit de faire aussitôt votre arrivée), ce qui marquera à vos yeux et aux nôtres que votre bouche, votre ventre, et vos reins nous sont ouverts. Devant nous, vous ne toucherez jamais à vos seins : ils sont exhaussés par le corset pour nous appartenir. Le jour durant, vous serez donc habillée, vous relèverez votre jupe si on vous en donne l’ordre, et vous utilisera qui voudra, à visage découvert – et comme il voudra – à la réserve toutefois du fouet. Le fouet ne vous sera appliqué qu’entre le coucher et le lever du soleil. Mais outre celui qui vous sera donné par qui le désirera, vous serez punie du fouet le soir pour manquement à la règle dans la journée : c’est-à-dire pour avoir manqué de complaisance, ou levé les yeux sur celui qui vous parle ou vous prend : vous ne devez jamais regarder un de nous au visage. Dans le costume que nous portons à la nuit, et que j’ai devant vous, si notre sexe est à découvert, ce n’est pas pour la commodité, qui irait aussi bien autrement, c’est pour l’insolence, pour que vos yeux s’y fixent, et ne se fixent pas ailleurs, pour que vous appreniez que c’est là votre maître, à quoi vos lèvres sont avant tout destinées. Dans la journée, où nous sommes vêtus comme partout, et où vous l’êtes comme vous voilà, vous observerez la même consigne, et vous aurez seulement la peine, si l’on vous en requiert, d’ouvrir vos vêtements, que vous refermerez vous-même quand nous en aurons fini de vous. En outre, à la nuit, vous n’aurez que vos lèvres pour nous honorer, et l’écartement de vos cuisses, car vous aurez les mains liées au dos, et serez nue comme on vous a amenée tout à l’heure ; on ne vous bandera les yeux que pour vous maltraiter, et maintenant que vous avez vu comment on vous fouette, pour vous fouetter. À ce propos, s’il convient que vous vous accoutumiez à recevoir le fouet, comme tant que vous serez ici vous le recevrez chaque jour, ce n’est pas tant pour notre plaisir que pour votre instruction. Cela est tellement vrai que les nuits où personne n’aura envie de vous, vous attendrez que le valet chargé de cette besogne vienne dans la solitude de votre cellule vous appliquer ce que vous devrez recevoir et que nous n’aurons pas le goût de vous donner. Il s’agit en effet, par ce moyen, comme par celui de la chaîne qui, fixée à l’anneau de votre collier, vous maintiendra plus ou moins étroitement à votre lit plusieurs heures par jour, beaucoup moins de vous faire éprouver une douleur, crier ou répandre des larmes, que de vous faire sentir, par le moyen de cette douleur, que vous êtes contrainte, et de vous enseigner que vous êtes entièrement vouée à quelque chose qui est en dehors de vous. Quand vous sortirez d’ici, vous porterez un anneau de fer à l’annulaire, qui vous fera reconnaître : vous aurez appris à ce moment-là à obéir à ceux qui porteront ce même signe – eux sauront à le voir que vous êtes constamment nue sous votre jupe, si correct et banal que soit votre vêtement, et que c’est pour eux. Ceux qui vous trouveraient indocile vous ramèneront ici. On va vous conduire dans votre cellule. »
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Et je ne me sentais que plus belle, désirable et amoureuse ces fers ainsi passés à mes poignets, le fouet claquant mes reins.
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« Tu es libre, maintenant, O, dit Anne-Marie. On peut t’enlever tes fers, le collier, les bracelets, effacer la marque. Tu as des diamants, tu peux retourner chez toi. » O ne pleurait pas, elle ne se plaignait pas. Elle ne répondit pas à Anne-Marie. « Mais si tu veux, dit encore Anne-Marie, tu peux rester. »
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Tu es libre, maintenant, O, dit Anne-Marie. On peut t’enlever tes fers, le collier, les bracelets, effacer la marque. Tu as des diamants, tu peux retourner chez toi. » O ne pleurait pas, elle ne se plaignait pas. Elle ne répondit pas à Anne-Marie. « Mais si tu veux, dit encore Anne-Marie, tu peux rester.
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Son amant emmène un jour O se promener dans un quartier où ils ne vont jamais, le parc Montsouris, le parc Monceau. À l’angle du parc, au coin d’une rue où il n’y a jamais de station de taxis, après qu’ils se sont promenés dans le parc, et assis côte à côte au bord d’une pelouse, ils aperçoivent une voiture, avec un compteur, qui ressemble à un taxi. «Monte», dit-il. Elle monte. Ce n’est pas loin du soir, et c’est l’automne. Elle est vêtue comme elle l’est toujours : des souliers avec de hauts talons, un tailleur à jupe plissée, une blouse de soie, et pas de chapeau. Mais de grands gants qui montent sur les manches de son tailleur, et elle porte dans son sac de cuir ses papiers, sa poudre et son rouge.
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