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Citations de Don DeLillo (448)


Nous étions tous impressionnés par la durée de sa peine, qui sanctionnait la construction magistrale d'un montage d'investissements qui avait impliqué quatre pays, causé la chute de deux gouvernements et la faillite de trois multinationales, et dont les fonds avaient pour l'essentiel été détournés au profit d'un trafic d'armes à destination de rebelles dans une enclave séparatiste du Caucase.
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L'ascension sur un mot et la chute sur une syllabe.
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Si nous occupons le centre, c’est parce que vous nous y avez mis. Voilà votre vrai dilemme, dit-il. En dépit de tout, nous sommes toujours l’Amérique, et vous êtes toujours l’Europe. Vous allez voir nos films, vous lisez nos livres, vous écoutez notre musique, vous parlez notre langue. Comment pouvez-vous cesser de penser à nous ? Vous nous voyez et nous entendez tout le temps. Posez-vous la question. Il y a quoi, après l’Amérique ? Martin répondit avec calme, presque sans conviction, comme s’adressant à lui-même. Je ne connais plus cette Amérique-là. Je ne la reconnais pas, dit-il. Il y a un espace vide à l’endroit où était l’Amérique.
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« Il (Keith) commença à envisager la journée, la minute. C’était le fait d’être ici, seul dans le temps, qui l’y incitait, le fait de se trouver à distance des stimulations du quotidien, de toutes les formes fluides de la communication professionnelle. Les choses paraissaient immobiles, elles semblaient plus dessinées, curieusement, d’une manière qu’il ne comprenait pas. Il commença à discerner ce qu’il faisait. Il remarquait des choses, tous les petits battements perdus d’une journée ou d’une minute, la façon dont il se léchait le pouce et s’en servait pour ramasser une miette de pain et la mettre distraitement dans sa bouche. Sauf que cela n’avait plus rien de distrait. Il n’y avait plus rien qui parût familier, être ici, de nouveau en famille, et il se sentait bizarre à ses propres yeux, ou peut-être avait-ce toujours était le cas, mais maintenant c’était différent par ce qu’il se tenait en observation. » (page 82-83)
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Que peut-il y avoir de plus simple que de s'endormir ?
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"Le futur est toujours totalité, uniformité. On y est toujours grands et heureux, dit-elle. C'est pourquoi le futur échoue. Il échoue toujours. Il ne peut jamais être le lieu de ce bonheur cruel que nous voulons en faire."
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Pour Murray, il est possible d'être pris de nostalgie pour un lieu dans lequel on se trouve.
Univers des maisons à un étage de la rue principale. Espace simple, rationnel, actif sans être agité. Parfum d'avant la guerre avec quelques vestiges de l'architecture de cette époque dans les façades : corniches en cuivre et fenêtres à petits carreaux ; frise avec amphores au-dessus de l'entrée principale du Prisunic.
Cela me fait penser au charme des ruines.
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"— Tu sais qu'elle m'a donné un coup de couteau, un jour ? Non, tu ne le sais pas. Elle ne te l'a jamais dit. Un coup de couteau à viande, dans l'épaule. J'étais à table, je mangeais un steak, elle s'est approchée de moi par-derrière et ma planté un couteau dans l'épaule. Pas un couteau à viande de type restaurant quatre étoiles méchamment dentelé non, mais ça ma quand même fait un mal de chien. Sans parler de ma chemise neuve, toute couverte de sang. C'est tout. Rien de plus. Je ne suis pas allé aux urgences, je suis allé dans la salle de bains, la notre, et je me suis très bien soigné. Je n'ai pas non plus appelé les flics. Juste un désaccord familial, quoique je ne me souvienne pas de quelle nature. Mais perdre une belle chemise neuve, ça, je m'en souviens. Peut-être qu'elle m'a poignardé parce qu'elle détestait cette chemise. Peut-être que c'était pour s'en débarrasser. [...]
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Des hommes qui entrent et sortent des toilettes, des types qui referment leur braguette en se détournant de l'urinoir et d'autres qui s'en approchent, en pensant à où ils veulent se mettre, à côté de qui et pas à côté de qui, et la bonne vieille puanteur du stade et sa moisissure sont réunies ici, des marées de bière, de merde et de cigarettes, d'épluchures de cacahuètes, de désinfectant et de pisse par millions au fil des générations, et leurs pensées suivent ce cours ordinaire qui permet aux gens de glisser tout au long d'une vie, des pensées sans rapport avec les événements, le bourdonnement poussiéreux de qui on est, des hommes qui se fraient un chemin dans les toilettes pendant le match, les allées et venues, les bites qu'on sort et la mine pensive de ceux qui pissent.
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—Il y avait des moments où n’existait aucune carte correspondant à la réalité qu’ils essayaient de créer.
— Quelle réalité ?
— Ce que nous faisons à chaque battement de paupières. La perception humaine raconte la saga de la fabrique de la réalité.
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Si nous regardons de l'extérieur, nous supposons qu'un complot est la mise en action d'un projet. Des hommes anonymes, silencieux, au coeur dur. Un complot est tout ce que n'est pas la vie ordinaire. C'est un jeu intérieur, froid, précis, concentré, et à jamais séparé de nous. Nous représentons l'imperfection, nous les innocents, essayant d'extraire un sens grossier aux bousculades quotidiennes. Les conspirateurs ont une audace et une logique qu'on ne peut atteindre. Tous les complots reviennent toujours à la même histoire tendue d'hommes qui trouvent une cohérence dans un acte criminel quelconque.
Mais peut-être n'est-ce pas le cas (..) Le complot contre le Président était une suite d'incohérences qui pourtant parvinrent à prendre forme, à atteindre un résultat grâce, principalement à de la chance. Des hommes habiles et des imbéciles, des indécisions et de fortes volontés, et aussi des conditions atmosphériques.
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C'est ce temps, si plein de vie et d'odeurs tendres. Il faut lutter, pour surmonter un temps pareil. J'aime tramer mon existence sur une courbe de température dans ma tête. A New York, quand l'air était moite, elle montait, et une fois, dans le Montana, à vingt degrés au-dessous de zéro, elle a failli sortir de la fiche et j'ai cru que j'allais mourir d'un excès de vie. Mais je suppose que ce genre de choses se ramène surtout à de l'autosuggestion. Je puis me convaincre d'à peu près n'importe quoi. Quand je mourrai, je m'emporterai dans un autre ventre et je recommencerai. C'est ce qu'ils font au Tibet - des gens qui ne pourraient même pas entrer à Princeton et qui entrent comme des fous dans de nouveaux ventres.
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- Le style efface la violence.
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Dans la fumée, tout ce que je pouvais voir, c’étaient les rayures sur les vareuses des pompiers, les bandes fluorescentes, et puis des gens dans les gravats, tout cet acier, tout ce verre, et juste des gens blessés qui étaient assis là dans leurs rêves, ils étaient comme des rêveurs perdant leur sang.
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Pourquoi est il si difficile d'être sérieux, et si facile d'être trop sérieux ?
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C’était un événement qui risquait de devenir plus important dans l'histoire que la mort de Jésus elle-même
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Si un homme de l’âge de pierre te demandait ce qu’est une nucléoprotéine, que lui dirais-tu ? Comment fait-on du papier carbone ? Qu’est-ce que le verre ? Si tu te réveillais demain au Moyen Âge et qu’il y ait une épidémie terrifiante, que pourrais-tu faire pour l’arrêter, étant donné ce que tu sais sur les progrès de la médecine et les découvertes concernant les maladies ? Nous sommes presque au XXIe siècle, tu as lu des centaines de livres et de magazines, tu as vu d’innombrables émissions de télévision sur la science et sur la médecine, et que pourrais-tu dire aux gens de fondamental, d’essentiel qui puisse sauver un million et demi de personnes ?
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Regardez comme tout est bien éclairé. L’endroit est isolé, il se suffit à lui-même. Le temps a disparu. Il y a encore une raison qui me fait penser au Tibet. Mourir est un art au Tibet. Un prêtre entre dans la pièce, s’assied, dit à la famille en larmes de sortir et demande qu’on mette les scellés. Portes et fenêtres sont scellées. Il a à s’occuper des choses sérieuses. Chants, sens secret des chiffres, horoscopes, dévotions. Ici, nous ne mourrons pas. Nous faisons des courses. Mais la différence est moins grande que vous ne pensez.
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J’ai l’impression que sa soumission à nos désirs et à nos exigences est une arme secrète qu’il utilise pour intensifier les reproches qu’il a envie de nous faire. 
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C'était toujours la fin de la journée. Les jours n'avaient pas de nom et cela n'aurait dû avoir aucune importance. Mais il y avait quelque chose de troublant dans l'anonymat des semaines, non pas une sensation de temps fondamental mais de temps vidé. [...] Encore la fin d'une journée. Le jour d'avant s'était à peine achevé, lui semblait-il, à cet endroit précis de l'escalier, de ce même pas précautionneux, et il se voyait clairement, hier et maintenant, sur la même marche.
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