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Critiques de Ed McBain (246)
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Après le trépas

Enfin une affaire très simple pour les inspecteurs du 87e district : une femme est retrouvée poignardée dans son appartement, une témointe donne des indications précises et l’homme arrêté peu après avoue assez facilement. Un drogué en manque, ayant un besoin d’argent immédiat. Un loser, un raté qui pensant trouver facilement des objets de valeur derrière une fenêtre ouverte, s’affole en voyant une personne dans l’appartement et laisse des empreintes sur le couteau. Donc affaire réglée… sauf que Steve Carella ne l’entend pas de cette oreille. Le mari de la victime, un avocat pénaliste, lui a d’emblée avoué détester sa femme. Non seulement l’homme semble arrogant envers les policiers. Il a également une raison de l’avoir tué : sa femme le trompait allègrement. Mais en plus, l’homme entretient une relation conjugale et envisage de se remarier. Steve Carella reprend donc l’enquête depuis le début pour comprendre ce qui s’est passé et éviter de laisser un innocent derrière les barreaux. Une enquête du 87e somme toute classique. Des dialogues et un rythme efficace, un humour toujours à l’affût (la description du réveillon de Noël au commissariat est à ce titre une réussite). Sans être révolutionnaire dans la série du 87e district, un épisode qui se lit avec un plaisir évident.
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Tout le monde sont là !

Dès la création de la série du 87e district en 1956, l’auteur avait pour objectif de décrire la vie quotidienne d’un commissariat et non pas se centrer sur un seul personnage comme cela se faisait alors. Ce roman, 25e opus de la série, reflète parfaitement l’ambition initiale de l’auteur. Tout commence à minuit une, un dimanche matin. Tout se finira le dimanche soir à minuit. Dans l’intervalle, nous suivons toute l’équipe du 87e, confrontée à de nombreux meurtres et délits. Et ils n’ont pas le temps de s’ennuyer : une actrice de théâtre avec un rôle dénudé est retrouvée assassinée à la sortie des artistes dès passé minuit. Puis suivent un jeune délinquant qui s’est pris à des antennes de voitures stationnées, une femme qui vient porter plainte contre des fantômes cambrioleurs, une bombe jetée dans une église fréquentée par des noirs (nous sommes en 1971 et les luttes pour les droits civiques sont encore très récents), une mère à la recherche de sa fille disparue, une dame âgée qui vient de tuer mari et enfants, un jeune homme retrouvé nu et défenestré au pied d’un immeuble, un cambriolage dans une épicerie qui va dégénérer, une épouse déclarant la disparition de son mari, un marine qui s’est fait agresser par une femme fatale (vraiment fatale), un père de famille qui se fait frapper en allant à la messe, un pédophile arrêté dans un jardin public, un homme se plaignant d’avoir été approché par deux prostituées, et j’oublie sans doute une ou deux affaires supplémentaires ! Pour mener à bien ces différentes affaires, l’auteur a déployé l’ensemble de l’équipe d’inspecteurs du 87e (à croire qu’ils ne prennent jamais de vacances). Avec un talent certain, Ed McBain enchaîne les différentes enquêtes et nous décrit ce qui finalement ne sera qu’une journée ordinaire parmi d’autres. Une journée pourtant particulièrement chargée ! Sans oublier bien sûr, l’humour qui caractérise ses romans et la lecture de ce livre se fait d’une traite, décrivant l’état d’une société, dans une mégalopole avide de sang.
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En pièces détachées

Pour la première fois, Arthur Brown, l’enquêteur noir du 87e district tient le haut de l’affiche. Ce qui de la part d’un auteur américain blanc à cette époque-là est une véritable révolution. Arthur Brown donc arrive sur le lieu d’un double homicide : deux hommes se sont entretués, l’affaire semble résolue d’emblée. Mais un troisième intervenant, l’enquêteur d’une société d’assurances, va rapidement changer la donne : il leur révèle que l’un des hommes détient la partie d’une photo. Si les policiers trouvent l’ensemble des pièces, la photo montrera l’endroit où a été caché le magot cambriolé six ans plus tôt dans une banque. C’est donc une véritable chasse au trésor auxquels sont invités les inspecteurs du 87e. Mais les détenteurs de ces pièces ont la fâcheuse manie de se faire assassiner, aussitôt repérés par les policiers. Brown, Carella et les autres ont donc tout intérêt à trouver le trésor rapidement, et l’assassin par la même occasion. Contrairement à certains épisodes précédents où Ed McBain s’amusait à jouer avec le lecteur, avec des exercices de style, mélangeant les genres et les points de vue, ici le roman est on ne peut plus classique : des meurtres, un puzzle à compléter pièce par pièce, une course contre la montre, des policiers face à une énigme. Et l’auteur excelle dans ce type d’exercice, imposant un rythme sans temps mort, des dialogues ciselés, un humour constant. Impossible de s’ennuyer en lisant un tel livre, le savoir-faire de l’auteur nous faisant tourner les pages avec avidité et impatience. Une réussite.
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Les heures creuses

Le titre semble annoncer un nouveau roman-épisode du 87e district. En réalité, l'ouvrage comprend trois nouvelles dont le seul point commun est de mettre en scène les inspecteurs de la brigade. Sans être inintéressantes, ces enquêtes, rondement menées, n'ont pas la consistance des canons de la série.

Les ayant lues en anglais, j'ai trouvé par contre qu'elles donnaient matière à un bon exercice, encourageant à aborder ce type de littérature dans sa langue d'origine qui laisse bien ressentir l'atmosphère des intrigues, ce qu'une traduction, si fidèle soit-elle, ne réussit jamais parfaitement (cf. citation bilingue ci-après publiée).
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Mister Buddwing

Voilà un roman extraordinaire.



Ce n'est pas à proprement parler un polar, mais une plongée vertigineuse au centre d'un cerveau dévasté par l'amnésie.



Le talent de l'auteur est exceptionnel, tant par son style, irréprochable, que par ce sujet peu commun et traité « de l'intérieur ». Beaucoup de profondeur dans la réflexion bien amère sur la vie et ses aléas. De la noirceur et du désespoir mais rien de sordide néanmoins !



Malgré le réel suspens et l'intérêt de l'histoire, cela reste un texte difficile à lire, par la complexité des sentiments et aussi les sauts successifs du présent au passé, au fur et à mesure que la mémoire semble revenir au malheureux héros.



La ville de New York est dépeinte d'une manière précise et admirable : on s'y croirait !



L'obsession de l'amnésique est une femme aimée, perdue, retrouvée, perdue à nouveau. Fait-il réellement ces rencontres successives, toujours à sa recherche ? Ou s'agit-il de rêves, de fantasmes, de souvenirs ?



Beaucoup de personnages foisonnent à chacun des carrefours qui le mènent toujours plus loin, au travers des quartiers de cette ville immense et au plus profond de son délire.



Malgré toutes les difficultés de ce récit construit à la manière d'un labyrinthe, le récit reste parfaitement cohérent, ce qui représente un véritable tour de force !



De ce roman hors des sentiers battus a été tiré un film sorti en 1966.











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Graine de violence

Attention, un écrivain peut en cacher un autre… Ed McBain, de son vrai nom Salvatore Lombino, est un écrivain américain, né en 1926 à New York et mort en 2005 chez lui dans le Connecticut d'un cancer du larynx à l'âge de 78 ans. Sous le pseudonyme Ed McBain, il est l'auteur de polars dans le « 87e District » qui l'ont rendu célèbre. Il utilise également les pseudonymes Evan Hunter, Richard Marsten, Hunt Collins, Curt Cannon et Ezra Hannon, notamment pour des ouvrages littéraires, des récits policiers et des textes de science-fiction. C’est donc derrière le masque d’Evan Hunter qu’a été écrit Graine de violence (Blackboard jungle), paru en 1954. Le roman a fait l’objet d’une adaptation cinématographique très remarquée, en 1955, par Richard Brooks, avec Glenn Ford et Sidney Poitier.

Rick Dadier, ex-vétéran de la Marine reconverti en jeune professeur d'anglais est engagé pour son premier poste dans une école secondaire d’enseignement professionnel du Bronx. Il hérite de deux classes, dans l’une des élèves de 18-19 ans, rebelles à l’enseignement. Avec ses collègues Josh Edwards et Lois Hammond, eux aussi débutants, Rick va en baver…

Graine de violence est pour ainsi dire un classique de la littérature car il s’avère (hélas) toujours d’actualité, aussi bien dans son pays d’origine que chez nous ou ailleurs : Comment l’école peut-elle hisser vers le haut, des jeunes dont l’avenir semble compromis dès le départ et sans sortie possible ?

Très vite Rick constate que les professeurs sont mal préparés à la réalité du terrain, ce qu’on leur a appris en théorie n’a rien à voir avec la pratique ; il aura beau user d’astuces pédagogiques, il reste seul face à une classe de jeunes hommes prêts à en découdre, insolents, fermés à l’enseignement. Deux élèves vont se distinguer dans ce conflit, Miller et West, un Noir et un Blanc, Miller en chef de meute. Après avoir sauvé Lois Hammond d’une tentative de viol par un élève, Rick devient une cible à abattre où tous les coups sont utilisés, il sera tabassé dans une rue par des élèves, un autre le dénoncera au proviseur pour un supposé racisme, sa femme recevra des lettres anonymes insinuant qu’il la trompe… Josh abandonnera avant la fin du premier trimestre mais Rick, fidèle à ses convictions, continuera jusqu’au bout, bataillant contre le défaitisme de ses collègues, la résistance de ses élèves et en plus, harcelé par le gringue outrancier de Lois…

S’il est vrai que l’angle psychologique du roman est daté - et c’est normal -, il n’en est que plus instructif encore, montrant (ou rappelant aux plus anciens) comment on réagissait ou se comportait à l’époque : je pense en particulier aux rapports homme/femme dans le couple Dadier. Outre ce thème, le roman s’attaque prioritairement au problème de la violence à l’école et ne passe pas sous silence, la place des Noirs dans la société. Un roman d’une grande puissance qui a conservé son actualité et qui doit être lu ou relu.

Ce bouquin devrait être dédié à tous les héros anonymes de l’enseignement qui méritent notre respect et plus encore.

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Du balai !

Je n'avais encore jamais lu d'Ed McBain. Malgré tout, son nom me disait quelque chose. Du moins le croyais-je. Parce que, vérifications faites, je devais bien admettre que je ne connaissais rien de cet auteur. Il est bien le scénariste de Les Oiseaux, mais sous le nom d'Evan Hunter. Donc, finalement, Ed McBain était définitivement un inconnu pour moi. Quelle lacune. Quelle erreur. Voire, quelle faute !

Parce que, pour ne pas entretenir un suspense à deux balles, ce premier opus du 87ème district, j'aime autant vous dire que je l'ai aimé, que dis-je ? adoré. De la première à la dernière ligne. Pourquoi ? Eh bien parce que...

Parce que, déjà, c'est bien écrit. Le style est limpide, facile, agréable, tout ça. Ça se lit vraiment facilement. Ensuite, les personnages. Ah ! Les personnages ! Ils mériteraient une chronique pour eux tout seuls. Ils sont attachants, très attachants même. Ils ont de l'épaisseur et beaucoup d'humanité.

D'humanité, l'auteur n'en manque d'ailleurs visiblement pas non plus. Il n'y a qu'à voir le traitement qu'il réserve à certaines catégories d'américains dont habituellement, on ne faisait pas grand cas (nous sommes fin des années 1950). Je veux parler des minorités, d'une part, comme les Noirs et des femmes, d'autre part, qui étaient cantonnées aux rôles sulfureux dans les polars. Quant on sait qu'il a écrit le roman puis le scénario de Graine de violence, un film avec Sidney Potiers (premier acteur Noir ayant un premier rôle au cinéma), on comprend mieux. L'un des inspecteurs est Noir et ce n'est vraiment pas banal pour l'époque. Quant aux femmes, même si elles restent des "femmes de" et n'ont pas de rôle principal dans l'histoire, elles sont présentées sous un jour beaucoup plus flatteur qu'à l'accoutumée. Ici, pas de veuves fatales (ou pas que), mais surtout des épouses courageuses, intelligentes, sensibles...

Un autre intérêt non négligeable de la série est qu'il s'agit, et c'est à l'époque assez nouveau, de Procédure Policière, un sous-genre des romans policiers qui s'attache essentiellement à présenter les détails du quotidien des forces de police. On voit d'ailleurs, tout au long de ce premier livre, une série de fac-similés de documents officiels. L'effet est ma foi assez plaisant. Et le résultat est, quant à lui, très réaliste. On s'y croirait. L'auteur ayant écrit plus d'une cinquantaine de romans dans le cadre de cette série jusque dans les années 2000, il y a fort à parier que nous verrons évoluer la ville (Isola, ville imaginaire calquée sur New-York), sa police et ses méthodes. J'ai hâte.

Je n'ajouterais à tout cela qu'une seule chose, c'est que ça n'a pas pris une ride malgré les années (plus de 60 ans). Le roman possède plutôt un charme désuet tout ce qu'il y a de plus agréable. Je cherche des défauts, mais n'en trouve pas. C'est très court, mais pour moi c'est une qualité. Et, j'allais oublier, c'est bourré d'humour.

Si vous ne connaissez pas je n'aurais qu'un conseil : foncez !
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Adieu cousine...

C'est le trentième épisode de la série du 87è district. Une jeune fille, Patricia Lowery, se précipite au commissariat couverte de sang et annonce que sa cousine a été assassinée. Pour Carella, Kling et les autres inspecteurs, l'enquête commence. Et Carella s'intéresse à la morte: elle s'appelait Muriel Stark et vivait chez son oncle et sa tante depuis la mort accidentelle de ses parents. Elle semblait bien acceptée dans la famille. Qui l'a tuée? Un détraqué sexuel? Le portrait de l'assaillant établi par Patricia reste vague. Puis elle accuse son frère. La vérité est autre, bien plus effrayante: c'est l'acte d'une jeune fille qui jalousait sa cousine. Un bon cru. Je vous le recommande. Et figurez-vous que Chabrol lui-même l'a adapté au cinéma (si, si!!) en 1978 sous le titre "Les liens du sang" avec Donald Sutherland dans le rôle de Carella.
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Le sourdingue

C'est la troisième apparition d'un personnage que redoute le commissariat du 87è et surtout Carella: il s'agit d'un homme dont ils ne connaissent pas l'identité et qu'ils ont surnommé le Sourdingue car la seule chose que l'on sait de lui c'est qu'il porte un appareil auditif et qu'il s'amuse avec sa surdité en adoptant à chaque fois un dérivé de son nom.Le sourdingue est un gangster rusé voire machiavélique et qui, à chaque fois qu'il apparaît, en fait voir de toutes les couleurs à notre Carella préféré, il l'a même blessé grièvement lors de leur premier duel. Car pour ce personnage c'est un duel, il aime provoquer Carella et le pousser dans ses retranchements. Dans ce roman, le Sourdingue envoie régulièrement au 87ème des clichés représentant J. Edgar Hoover, le général Washington, une star du muet et un avion japonais. Autant d'indices censés faire comprendre aux inspecteurs que le Sourdingue prépare un coup, oui mais lequel? Et comme toujours c'est le hasard qui permet à Carella et aux autres inspecteurs de déjouer les plans de leur ennemi n°1 qui disparaît dans la nature. J'ai remarqué que les apparitions du Sourdingue donnaient lieu à des intrigues plus corsées que d'habitude et qu'il y avait plus d'humour. Dernière chose, dans ce tome Kling rencontre une superbe mannequin qui va devenir sa femme.
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Mourir pour mourir

Il est assez fréquent que les éléments, le climat, les intempéries jouent un rôle à part entière dans la littérature. Surtout celle d'ambiance, de "genre" comme on dit. Tempête de neige, ouragan, etc.



Chez Ed Mc Bain, c'est un été torride. Et il utilisera ce "personnage secondaire" plus d'une fois.



Il fait chaud et ce temps exerce un impact sur l'histoire. Sur le mental et le moral des protagonistes, échauffant les corps et les sens. Faisant monter la tension, une histoire de filles et de gars au sang chaud. L'Inspecteur Carella intervient peu, finalement, mais tout cela le laissera plus dubitatif et sceptique que jamais.



Ed Mc Bain apporte une nouvelle pierre (le roman date de 1960 et a pas mal vieilli) au 87è district, dont les aventures ont débuté en 1956. Une nouvelle fois il fournit un miroir à l'Amérique, la ramenant à ses propres contradictions et à ses démons.
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La cité sans sommeil

Un autre McBain de moins à lire! M'en reste plus beaucoup... Pas à dire j'ai adoré cet auteur. L'aspect enquête policière il l'a pas à peu près.



Ce coup-ci... Une religieuse retrouvé assassiné dans le parc en face du commissariat. Le plus étrange: l'autopsie révèle qu'elle a eut des implants mammaires. Plutôt rare chez une religieuse mettons!



Un gentleman cambrioleur qui exerce son fâcheux métier dans la classe moyenne. Sa signature? Il laisse une boîte de cookie sur place.



Et en troisième: la suite des autres romans. Le truand ayant tué le père de Carella, ayant échappé à la justice avec un non-lieu, décide de filer l'inspecteur pour l’abattre une fois pour toute.



Le Gros Ollie Weeks est encore présent dans ce roman. Qu'est-ce que j'adore ce personnage qui pourtant est particulièrement détestable.



Une caméo apparition de Matthew Hope. Ed McBain a deux séries principales. Les enquêtes du 87e commissariat et les enquêtes de l'avocat Matthew Hop de Callusa, Floride. Je me concentre sur les enquêtes du 87e et j'ai toujours pas décidé si je vais commencer les Matthew Hope un jour. Bref cela arrive très rarement que les deux séries se croisent. Ici Carella lâche un appel à son chum Matthew Hope pour quelques renseignements. Cute cette façon de croiser les personnages!
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N'épousez pas un flic

Un roman policier qui se lit très facilement mais sans aucun enthousiasme. Il a été écrit dans les années 70, ce qui pouvait être agréable à l'époque mais en ce qui me concerne, je l'ai lu trop tard. Le scénario a été vu et revu au cinéma, dans des téléfilms. Encore une histoire d'un malade obsédé par une jolie fille... Il se révèle donc sans surprise.

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80 millions de voyeurs

Stan Gifford, l’animateur au 40 millions de téléspectateurs, s’écroule au beau milieu de son show. Verdict du légiste : empoisonnement. Carella et Meyer son chargés de l’enquête. Problème, les suspects sont nombreux. Entre sa femme, son médecin et beaucoup de membres de la production qui le détestaient cordialement, Gifford possédait beaucoup « d’ennemis » potentiels. Les deux inspecteurs vont donc plonger avec délectation dans l emonde merveilleux de la télé. Parallèlement, Bert Kling doit protéger Cynthia Forrest, une jeune femme harcelée par un fou furieux qui tabasse tous les hommes l’approchant de trop près...



80 millions de voyeurs est le 21ème épisode de la saga du 87ème District. Cet incroyable feuilleton débuté en 1956 et narrant la vie d’un commissariat de la ville d’Isola (sorte de sœur jumelle imaginaire de New York) compte en tout plus de soixante romans. Pourquoi l’écriture d’Ed Mc Bain est tellement novatrice ? Il fut le premier à décrire le travail de la police de façon hyper réaliste. Le premier également à dérouler au cœur de ses romans des intrigues multiples mettant en scène des inspecteurs chargés d’enquêtes totalement différentes. Le premier enfin à mêler la vie professionnelle et la vie privée de ses personnages, alternant les passages sur le terrain et les moments d’intimité au foyer. Son écriture a tout simplement préfiguré le schéma sur lequel sont construites la majeure partie des séries policières de ces dernières années. L’exemple le plus frappant (pour ceux qui connaissent) est celui de New York Police Blues, une série plus qu’inspirée de l’univers du 87ème District.



Ed Mc Bain (de son vrai nom Salvatore Lombino) est donc un écrivain majeur dans son domaine. Un maître qui a inspiré un nombre incalculable de romanciers et de scénaristes. Son décès en 2005 a mis un terme à la plus grande saga policière de l’histoire de la littérature américaine. Heureusement pour moi, il me reste plus de quarante romans à découvrir avant d’en avoir terminé avec inspecteurs si attachants. Ça tombe bien, ils m’attendent tous bien au chaud dans ma PAL.
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Du balai !

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, Ed Mc Bain narre la vie quotidienne d'une brigade d'inspecteurs d'un district de l'immense ville d'Isola. Quelques personnages émergent, Steve Carella, Bert Kling, Byrnes le chef, Havilland aux interrogatoires plutôt trop musclés, Meyer Meyer, des indics, des tenancières de bordels.



"L'homicide, de tous les crimes, est celui qui impressionne le plus, car, en somme, c'est le vol de cette richesse universelle : la vie humaine.

Malheureusement, dans un commissariat, on est aussi obligé de s'occuper de multiples questions moins passionnantes et moins spectaculaires. Et, dans celui du 87ème district, ces affaires mineures absorbent la plus grande partie du temps. Il y a les viols et les harcèlements, les coups de poing et les coups de couteau, le tapage nocturne sous toutes ses formes, les vols avec effraction, les cambriolages, les vols de voiture et les rixes, sans compter les chats tombés dans les égouts et autres plaisanteries."



Autre héroïne, la ville et sa fascinante description en plongée totale:

" La ville s'offre comme un écrin éblouissant de bijoux précieux, stratifiés en couches lumineuses d'une vibrante intensité.

Les immeubles forment le décor.

Face au fleuve, ils brillent de tous leurs feux artificiels. On les contemple, fasciné, en retenant sa respiration.

Derrière les immeubles, derrière les lumières, il y a les rues.

Dans les rues, il y a des ordures."

Là vivent et s'opposent les différentes couches d'immigrants, italiens, juifs, irlandais, noirs, portoricains...



Dans un style efficace, fort reconnaissable, aux dialogues ciselés, Ed Mc Bain nous entraîne dans la vie professionnelle - et privée- de ces policiers. J'avais déjà lu quelques romans dispersés, mais là je suis ravie d'avoir pris l'histoire au départ!



Dans Du balai! un assassin abat trois policiers de la brigade. Steve Carella convainc sa bien aimée Terry de l'épouser.

Le Sonneur : un agresseur de femmes leur volant uniquement un peu d'argent est-il aussi l'assassion d'une jeune fille de 17 ans?

Le Fourgue nous entraîne dans le monde des drogués et petits dealers.



J'ai lu ces trois romans sans faiblir, d'un trait, sans lassitude. Tentez vous aussi l'aventure du 87ème district, il n'est pas nécessaire de lire dans l'ordre d'ailleurs, Mc Bain donne à chaque fois quelques détails pour qu'on s'y retrouve.


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Souffler n'est pas tuer

Tandis que la chaleur refait sa torride apparition à Isola, les inspecteurs du 87ème District sont confrontés à une lettre anonyme, apportée par un petit garçon tout aussi anonyme (en tous cas au début du roman). En lettres découpées dans des journaux du dimanche, l'inquiétante missive affirme :



"Je tuerai La Dame ce soir à 8 heures Qu'est-ce que vous pouvez faire ?"



Blague de mauvais goût ou préméditation de meurtre ?



Quoi qu'il en soit, l'histoire se lit comme une succession de voltes et de virvoltes sur des pistes à peine entrevues et qui peuvent être aussi bien vraies que fausses. Avec une adresse de prestidigitateur, l'auteur nous donne une solution un peu alambiquée mais qui demeure pourtant plausible. Ce n'est peut-être pas son meilleur ouvrage mais, comme tous ceux que je connais de lui jusqu'ici, il fait montre d'une technique et d'un sens du détail qui ne peuvent que séduire le lecteur. ;o)
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Faites-moi confiance

Tandis qu'une paire d'escrocs sévit à Isola auprès de gogos fortunés venus de province, Steve Carella se voit confier la résolution d'une affaire de cadavre retrouvé dans la Harb - le fleuve qui passe dans la ville.



Il s'agit d'un cadavre de sexe féminin, qui a séjourné pas mal de temps sous l'eau et qu'on ne reconnaîtra que par l'examen dentaire. Bien sûr, sur sa main droite, entre la base du pouce et de l'index, la jeune noyée possédait un tatouage, un petit coeur avec les initiales MAC à l'intérieur mais au départ, cela n'éclaircit pas vraiment les choses. Sans compter qu'un second cadavre est retrouvé dans les mêmes conditions, portant un tatouage identique à l'exception de l'inscription : NAC cette fois-ci.



Finalement, Carella retrouve le tatoueur, un Chinois fort sympathique, dénommé Charlie Chen mais que tout le monde surnomme "Charlie Chan." Et la vérité commence à se faire jour ...



En toile de fond de cette histoire, l'escroquerie. L'escroquerie aux capitaux , pratiquée en douceur ou alors avec violence. Une escroquerie qui se fonde dans les deux cas sur la naïveté de la proie avec, dans la seconde hypothèse, une odieuse escroquerie aux sentiments les plus privés de l'être humain.



A lire en s'étonnnant une fois de plus de la finesse psychologique avec laquelle Mc Bain fait le tour du problème qu'il a pris pour thème central.
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Romance

Ce roman du 87e district fait directement suite à Poissons d’avril, puisque les premières pages de ce livre sont les mêmes, mot pour mot, que les dernières du précédent. Bert Kling, séducteur malheureux, invite Sharyn Cooke, une femme médecin noire attachée à la police. Le début de cette relation interraciale sera un des fils rouges du récit.

Car en parallèle, une actrice de théâtre sans grand talent vient témoigner de menaces de mort, avant de se faire agresser le soir même… Cette agression sans grande conséquence physique est une aubaine pour le producteur de la pièce (ratée) dans laquelle elle joue, ainsi que pour l’auteur, le metteur en scène, l’impresario… et l’actrice elle-même, grâce à la médiatisation de cette attaque. Mais lorsque cette actrice est finalement assassinée, quelques jours après, l’enquête prend une tout autre dimension. Steve Carella et Bert Kling vont prendre les choses en main, avec l’aide impromptue d’Ollie Weeks dont ils se seraient bien passée. Bien que bon professionnel, cet inspecteur est raciste, beauf, négligé, à l’humour douteux, etc.

Cette enquête est l’occasion pour McBain de plonger dans le milieu du show-biz et de se moquer de ses travers, l’ego de chacun en premier lieu. Et avec l’humour qui le caractérise, de faire le portrait d’une époque : avec l’évocation de Bill Clinton, celle du politiquement correct (déjà si décrié à l’époque, il fait figure d’ancêtre au wokisme !), des relations interraciales encore taboues dans les années 90. On y trouve encore des machines à écrire, des cabines téléphoniques et bien d’autres choses que les moins de 20 ans…

En bref, un bon épisode qui se lit avec bonheur.
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Kiss

Une femme mariée échappe miraculeusement à deux tentatives de meurtre. En portant plainte, elle donne le nom du coupable. Le problème pour les inspecteurs du 87e ? Celui-ci est retrouvé mort, pendu dans une cave après avoir été assassiné par balle ! Carella, Meyer et les autres vont devoir comprendre ce qu’il s’est passé dans ce méli-mélo.

Car s’ajoute à cela des histoires d’infidélité et d’argent (les deux grands moteurs de l’histoire de l’humanité). Et puis que vient faire ce privé venu de Chicago, chargé de protéger la victime ? Affaire d’autant plus compliquée que Carella est perturbé par le procès concernant le meurtre de son père (voir l’épisode précédent Les veuves) auquel il assiste entre deux interrogatoires et qui ne se passe pas aussi bien que prévu.

Bref, du classique avec une enquête rondement menée, des policiers tiraillés entre leur travail et leur vie privée, une société qui part à vau-l’eau et surtout, surtout beaucoup d’humour pour supporter la noirceur décrite par l’auteur. Avec un petit bémol pour la description du procès qui comporte de nombreuses longueurs et casse le rythme du livre.

À noter que le titre du livre est un hommage à Frank Sinatra.
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Après le trépas

Une femme éventrée gisant sur le sol de son salon, un mari qui est "bien content qu'elle soit morte" et Steve Carella en enquêteur soupçonneux. le meurtrier est assez vite retrouvé, junkie en manque de drogue et de professionnalisme en cambriolage : il laisse des traces partout. le meurtre de la femme ne serait qu'un accident. Mais toute la question est de savoir si elle est morte de ce seul coup de couteau du junkie ou si son mari l'a achevée.

Comme toujours dans les enquêtes du 87e district, on s'attache autant à l'enquête de police qu'à la vie privée des policiers qui y sont impliqués. Ainsi Bert Kling essaie de se reconstruire un couple, a le blues du samedi soir et espère encore renouer avec son ex. Et puis c'est la période triste d'avant les fêtes de fin d'année et l'ambiance va avec le moral des inspecteurs.

On a aussi droit aux différents "documents authentiques", facsimile de manuscrits : agenda de la victime à décoder, rapport d'une filature du mari suspect, retranscription d'une conversation téléphonique de suspects mis sur écoute pour l'enquête et aussi en parallèle, la lettre touchante au Père Noël remplie de fautes d'orthographe de la fille de Steve Carella pour montrer que la vie continue et que le travail se fait malgré tout. C'est pour ces petites choses de la vie quotidienne qu'on aime lire McBain. Il implique son lecteur au coeur de l'enquête et il peut se reconnaître dans tel ou tel policier du 87e district.

La fin est étrange et plutôt peu conventionnelle pour un meurtre et une victime tout aussi originaux si l'on peut dire.

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Poison

Un homme est retrouvé mort empoisonné dans son appartement. Carella et Willis se chargent de cette affaire qui pourrait n'être qu'un cas de suicide mais qui doit être appréhendé comme tout homicide. Un empoisonnement à la nicotine pure. Cet homme était sans histoire, si ce n'est qu'il entretenait une relation amicale et intime avec une jeune femme aux mœurs libres que l'on pourrait qualifier de polyandre. Celle-ci devient suspecte lorsqu'une seconde relation de la dame est retrouvée égorgée dans un autre district. Même si les meurtres n'ont pas le même mode opératoire, les deux affaires semble liées. Ce qui n'empêche pas l'inspecteur Willis de rentrer dans son lit à la première occasion (ce qui apparait plutôt comme une faute professionnelle, mais on sait que la police américaine a une drôle façon de fonctionner !).



Pour la première fois dans la série, une partie importante de l'histoire se passe à l'extérieur d'Isola (cette ville qui ressemble à s'y méprendre à New York) et même en dehors des États-Unis. Et puis, dans ces années 80, outre une liberté de moeurs assumée, apparait le mot Sida, non associé d'ailleurs à l'homosexualité comme c'était encore souvent le cas à l'époque.



Mais cela est anecdotique par rapport à une enquête peu crédible et un final qui l'est encore moins. Pour la première fois dans cette série (j'en suis pourtant au 39e volume !), j'avoue avoir été déçu par l'enquête. Même si Ed McBain, par son savoir-faire et son sens des dialogues nous offre des scènes savoureuses à de nombreuses occasions. Un petit coup de mou, Ed ?
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