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Critiques de Elizabeth Strout (219)
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Olive Kitteridge

J'ai appris, il y a peu, qu'une mini-série , connaissant un certain succès, avait été adaptée de ce livre.Je suis assez sceptique car c'est un roman, à mon avis, difficile à transcrire en film.Car complexe et tout en nuances.



Sa construction est originale et subtile: 13 chapitres, 13 moments de vie d'un personnage.Mais , que ce soit comme partie prenante (son mari,le pharmacien, elle-même), soit comme témoin direct ou indirect, voire même à travers une simple phrase, tout gravite autour d'Olive Kitteridge.



Par le prisme des points de vue des autres personnages sur elle,ce professeur de Maths, qui habite une petite ville du Maine, où tout le monde se connait, nous apparait dans ses contradictions: tour à tour sans-gêne, autoritaire, directe,maladroite mais aussi émouvante, possessive, terrifiée,courageuse, déprimée...



Une personnalité très entière, qui déplait à certains, en attire d'autres.Au fil des pages et des années se dessine peu à peu son portrait, celui d'une femme attachante, même si elle est parfois agaçante ( notamment dans son amour étouffant pour son fils) , glaçante, une femme au passé douloureux, qui éclaire son caractère.



C'est cette étude faite sur la durée, à travers son regard et celui des autres , qui m'a fort intéressée.J'ai trouvé l' approche très riche et le ton du livre juste et plein de finesse.



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Je m'appelle Lucy Barton

J'avais beaucoup aimé " Olive Kitteridge " et sa suite, celui-ci, publié en 2016 , m'a plu davantage encore.



Lucy Barton, et c'est un peu une mise en abyme du roman qu'elle écrira par la suite, raconte ici les quelques jours qu'elle a passés en compagnie de sa mère, dans la chambre d'hôpital où elle restera plusieurs semaines, l'operation qu'elle a subie ayant eu des complications.



Les chapitres se construisent autour de ce lien complexe mère-fille, en huis-clos , au travers des souvenirs et d'une projection sur l'avenir de la narratrice. Cela donne un récit intimiste riche en émotions, subtil, éclairant de nuances variées la vie de Lucy Barton.



Cette mère qui ne lui a montré aucune marque d'affection durant son enfance est pourtant venue à son chevet, alors qu'elles ne se sont pas vues depuis des années . Au cours de leurs conversations se dessine peu à peu, malgré les mots esquivés, les non-dits, un passé difficile, dans une famille pauvre, maltraitante et dysfonctionnelle. Pour donner un exemple, Lucy se souvient que jusqu'à ses cinq ans, sans doute pour être tranquilles, ses parents l'enfermaient pendant des heures dans le pick-up, ce qui la terrifiait.



Tout le talent de l'auteure est de réussir à créer une relation douce, apaisée, entre Lucy et sa mère, contrastant avec la violence de l'enfance. Elle explique très bien que les gens ne se comprennent pas vraiment et que les évènements, et les souvenirs que nous en avons, sont tellement vécus et ressentis différemment.



La réflexion touche aussi le processus de l'écriture, " cette merveilleuse et terrible nécessité d'écrire" , selon le poète Georges Bonnet. Ainsi que les liens avec son compagnon et ses enfants, ses ami(e)s.



Vraiment une introspection passionnante, je suis heureuse d'avoir rencontré l'attachante Lucy Barton.



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Olive Kitteridge

J'avais lu précédemment un autre livre de cette écrivaine "Je m'appelle Lucy Barton" qui m'avait beaucoup plu. Et en général, lorsque c'est le cas, j'aime bien lire un autre livre du même auteur. J'avais remarqué son premier roman "Olive Kitteridge" qui a eu le prix Pulitzer en 2009.

Ce roman qui est sous forme de nouvelles, puisqu'il se découpe en épisodes. L'héroïne est, comme le titre l'indique "Olive Kitteridge". Une sacrée bonne femme, si je puis m'exprimer ainsi. Brute de décoffrage, rustre, mais parfois tendre, et surtout touchante. Le récit de l'histoire tient en quelques mots : Olive vit dans le Maine aux Etats-Unis, avec son mari Henry qui est plus sociable qu'elle. Leur fils Christopher, est un être réservé et porte un mal-être certain. Olive est une mère possessive, une professeur de mathématiques tyrannique mais quelque chose en elle la rend plutôt sympathique.

Pour ma part, tous ces épisodes sont inégaux. Les uns m'emportent et me donnent l'envie d'en savoir plus, notamment le dernier "Le fleuve" qui est une pépite de drôlerie et de tendresse à la fois ; les autres sont plus ennuyeux. Malgré tout, je les ai tous lus.

En résumé une lecture mitigée, j'ai quand même mis trois étoiles pour la qualité d'écriture qui est très agréable, la forme du roman sous forme de feuilletons et certains épisodes sont surprenants car Olive n'est pas toujours au centre de l'histoire, de temps en temps, elle n'est que le détail d'un des tableaux.

La lecture de ce roman-nouvelle a été plus lente et m'a paru plus lourde que son autre livre....
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Tout est possible

"Ce qui intriguait le plus Abel dans la vie, c'était à quel point on oubliait les choses tout en continuant de vivre avec - comme des membres fantômes, songeait-il."



J'ai d'abord cru que ce texte était un recueil de nouvelles, sans trop de liens entre elles. Je me suis vite rendu compte qu'au contraire elles se répondaient les unes avec les autres. Plusieurs personnages récurrents sont ainsi diversement éclairés, selon qui parle. Une sorte de ronde, donc. Dont les déplacements sont imprévisibles.



Beaucoup de personnages sont à l'heure des bilans, à l'exemple de celui d'Abel. Ils ont en commun une région, les environs de Chicago, encore ruraux alors qu'ils étaient enfants. Ils ne sont pas tous nés avec une cuillère d'argent à la bouche. Au contraire les réussites les plus spectaculaires reposent sur des enfances très dures, marquées par la pauvreté et la faim.



Des résonnances, sans doute autobiographiques, émaillent les récits : l'autrice Lucy Barton pourrait avoir beaucoup en commun avec Elizabeth Strout. Et ses frères et soeurs aussi...



Sans atteindre le niveau des grandes Flannery O'Connor, Eudora Welty ou Alice Munroe, la prose d'Elizabeth Strout est toutefois d'une grande qualité littéraire. C'était en ce qui me concerne une découverte et je lirai "Olive Kitteridge" qui lui a valu un prix Pulitzer.

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Olive Kitteridge

Olive, une femme forte et fragile

*

J'ai lu ce roman il y a quelques temps déjà suite à la mini-série.

J'ai tellement apprécié cette série que j'ai décidé de lire le livre. Ce que je ne fais pas d'habitude.

*

Le portrait complexe et dense d'une femme de la quarantaine , dans le Maine (Etats-Unis) sur la côte.

Olive vit avec son mari pharmacien et son fils dans une jolie maison avec une vue époustouflante sur l'océan.

Tout au long du roman, on suit son parcours. Tout d'abord jeune maman d'un fils aigri. Il faut dire qu'Olive a la dent dure, cassante, autoritaire, inflexible avec toute sa petite famille.

Professeur de mathématiques, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Puis les années passent et Olive subit les affres de la vieillesse; d'abord avec son mari en perte d'autonomie puis avec son fils dont elle ne peut plus garder le contact.

*

Le récit n'est pas linéaire. Bien quOlive en soit l'élement central; autour d'elle tournent les collègues, élèves, amis, famille.

13 chapitres denses, d'une finesse psychologique exceptionnelle.

Au début, Olive a eu le don de m'agacer, de pester contre son autoritarisme, sa méchanceté gratuite mais au fil du récit j'ai surtout vu une grande sensibilité cachée sous des airs de bravache.

*

Si vous aimez les portraits de personnages hauts en couleur, non manichéens, allez-y, le roman est fait pour vous.

PS: la série est très fidèle et l'actrice principale est tout à fait comme je m'imaginais cette Olive Kitteridge !
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Amy et Isabelle

Whouah la claque littéraire!

*

Mère et fille, c'est compliqué

*

Cette auteure, cette mme Strout, encore un roman brillamment écrit!

J'avais tellement apprécié @olive kitteridge (qui a eu le prix Pulitzer d'ailleurs) qu' à la très bonne critique lue de @kloliane , j'ai ouvert celui-ci sans réfléchir.

J'ai pris 5 longs jours à le lire, le déguster, le digérer, l'analyser.....

*

Une histoire intime et pudique de deux femmes. Une maman et sa fille.

(ça me parle, tiens!)

Un récit polyphonique où se croisent essentiellement des figures féminines, qui gravitent autour de ce tandem.

Dans une bourgade (fictive) de l'état du Maine, Shirley Falls, un fleuve serpentant autour de forêts de conifères.

Des petits et grands évènements que l'auteure met en lumière dans un été caniculaire. Une période comme suspendue dans la trame du temps.

*

Des évènements qui vont transformer la vie (à tout jamais) d' Isabelle la mère et d'Amy sa fille de 16 ans.

De premiers émois en chagrin d'amour, Amy en verra de toutes les couleurs. Elle n'arrivera pas à raconter, à se confier à sa mère.

Isabelle, mère célibataire, renfrognée et aigrie, ne pensera qu'à son propre malheur si douloureux.

*

Un panel intéressant aussi par les personnages secondaires. Des petits détails du quotidien qui rendent ce récit si vivant, si "vrai". (par exemple la météo qui est présente tel un écho à l'humeur des protagonistes)

Isabelle devra prendre des décisions difficiles et assumer les conséquences. Se libérer, se "dépouiller de sa sombre guenille qui lui avait enserré le corps depuis de nombreuses années".

Je me rappellerais longtemps de ce petit bijou.

*

PS: Pour avoir les 2 chroniques complètes (dont celle de ma fille de 15 ans, rendez-vous sur notre blog mère & fille:

https://red2read.wordpress.com/2018/04/06/amy-and-isabelle-delizabeth-strout/


Lien : https://red2read.wordpress.c..
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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy Barton est étonnée et émue de trouver sa mère à son chevet dans cet hôpital de New-York où elle est hospitalisée depuis plusieurs semaines.

Les deux femmes se sont perdues de vue et Lucy est légèrement inquiète, reprendre un dialogue interrompu, sans avoir réellement commencé, s’avère difficile pour la jeune femme.



"A la voir ainsi devant moi, à l' entendre utiliser ce surnom que je n'avais plus entendu prononcer depuis une éternité, je me sentais envahie d'une sorte de chaleur liquide. Comme si toute la tension accumulée en moi avait formé un bloc compact, et que ce bloc n'existait plus".



Peu à peu les souvenirs affleurent, l’enfance blessée, la pauvreté, la honte à l’école lorsqu’on lui disait « ça pue chez vous ».

Toutes deux vont se remémorer leur vie, les non-dits qui peu à peu ont creusés un gouffre entre elles, jusqu’à les rendre étrangères l’une à l’autre.



Lucy se confie sur sa vie, son mari, ses filles, sa passion pour l’écriture dont elle a fait son métier.



Cette relation mère-fille est magnifiquement relatée par Elizabeth Strout qui a l’art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages. Elle nous fait partager les émotions qui les assaillent sans jamais tomber dans le larmoyant.



Il se dégage beaucoup de nostalgie de ce livre. On se prend à songer à toutes les erreurs que nous avons commises, tous les mots que nous n’avons pas su ou pas voulu dire.

Et si on y pensait avant qu’il ne soit trop tard !

Une belle lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Fayard.

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Olive Kitteridge

Olive Kitteridge, c'est le genre de prof qu'on a tous eu, celle qui pouvait vous gâcher la journée rien qu'en sachant que vous aviez cours avec elle. Prof de maths en plus pour aggraver son cas. Mais finalement... et si cette prof dont la terreur se disputait à la haine qu'on lui vouait n'était au fond qu'une femme mal dégrossie soit, un peu rustre c'est entendu, mais finalement au fond (très très au fond) sympathique, voire attachante ?

C'est le cas de Mrs Kitteridge dont le portrait se dessine ici sous forme de tranches de vie dans lesquelles elle apparait parfois comme au premier plan et parfois tout juste effleurée, on parle de tout à fait autre chose et oh tiens, voilà Olive Kitteridge qui rentre dans un magasin...



Plutôt originale la façon que choisit Elizabeth Strout pour nous présenter son Olive, ses joies (peu nombreuses), ses peines (à foison) et ce besoin d'être forte en toute circonstance, de ne jamais au grand jamais demander pardon (puisque pour paraphraser un certain John Milton : "Le véritable pouvoir, c'est de ne jamais avoir à s'excuser") pour finir par arriver à l'hiver de sa vie et se rendre compte qu'on n'a pas renvoyer exactement l'image de la parfaite épouse et bonne mère de famille. Des regrets ? Sûrement, mais c'est pas cette prof retraitée qui va se laisser aller trop longtemps à la mélancolie alors un beau jour elle trouve une nouvelle bonne raison de se lever le matin et c'est reparti... Olive Kitteridge, si elle se laisse abattre, c'est pour mieux riposter.



Une mini-série a été tirée de ce livre, je ne l'ai pas vue, peur d'être déçue mais puisqu'il semblerait que c'est l'excellente Frances McDormand qui endosse le rôle-titre, je finirai peut-être par me laisser tenter ?!
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Olive, enfin

Dans ce roman semblable à un recueil de nouvelles hanté par la présence d'Olive, Elizabeth Strout s'intéresse aux erreurs parentales, aux errements de notre société, et surtout à l'entrée dans le troisième âge, lent automne qui s'éternise. Pour ce faire, elle multiplie les points de vue ; tous ses héros vivent à Crosby et connaissent Olive de près ou de loin. Malgré tout, cette kyrielle de focalisations fait de ses personnages des ombres comme émergeant de nouvelles, trop vite dissouts dans ces pages pour être véritablement attachants (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/10/29/olive-enfin-elizabeth-strout/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Olive Kitteridge

Grâce à Marie-Claude, blogueuse québécoise et son blog Hop sous la couette, dont j’aime le ton sans fard de ses ressentis mais également les paysages livresques où elle m’embarque j’ai eu envie de faire la connaissance d’Olive Kitteridge qui réside à Crosby (Maine) où elle vit auprès de son mari, Henry, pharmacien et de son fils adoré Christopher. Elle a enseigné les mathématiques et ce n’est pas rien de dire qu’elle a un esprit « carré » sans fioritures, des pensées globalement négatives et un tempérament un rien insociable.



Est-ce un roman : oui et non. Sont-ce des nouvelles : oui et non. Vous voilà bien avancés me direz-vous ! J’ai été moi-même un peu surprise en commençant ma lecture et puis peu à peu je m’y suis fait. Alors disons que ce sont des nouvelles qui forment un roman ou un roman qui se découpe en chroniques tournant autour des citoyens de Crosby où Olive apparaît à chaque fois soit pour mettre son grain de sel (assez salé et pimenté) soit qu’elle en est le personnage principal.



Mais il n’est pas question pour Elizabeth Strout de nous raconter la vie d’Olive, non pas du tout …. enfin si un peu tout de même car c’est finalement sur plusieurs dizaines d’années qu’elle nous emmène découvrir ses treize chroniques qui ne sont que prétextes à aborder différents thèmes, que ce soit les rapports parents-enfants, le deuil, le handicap, des troubles du comportement, le départ des enfants, la séparation (veuvage ou divorce) l’attirance pour l’autre, la dépression, l’alcoolisme, le couple, le traumatisme d’une agression etc…. comme autant de faits qui constituent des vies mais également la manière dont chacun les aborde, les ressent, comment les autres les perçoivent sans compter qu’Olive, femme corpulente au verbe haut ne peut s’empêcher d’avoir un avis sur tout, tout le monde et pas toujours complaisant.



Ne croyez pas qu’il s’agit de chroniques légères car il y a bien plus de profondeur qu’il n’y paraît et je suis ressortie de plusieurs de ces chroniques avec une petite boule au creux de la gorge un frisson me parcourant, car ce sont des tranches de vie qui ne peuvent, pour une raison ou une autre nous laisser indifférents. Il y a de la tendresse, de la rancœur, de la jalousie, de l’envie, de la compassion ou de l’incompréhension enfin beaucoup de sentiments qui nous habitent d’une façon ou d’une autre.



Oui Olive a du tempérament mais elle est finalement sympathique car sous la carapace se cache un petit cœur tendre, si-si, un cœur de mère, de femme et même parfois d’amoureuse, certes au caractère bien particulier mais moi j’aime ces femmes un peu revêches, contradictoires, un mélange de sucré-salé ou de piment-miel qui me ravit. Et puis comme toute femme elle va être mise à face aux joies mais également aux épreuves que la vie peut réserver et fera preuve de courage pour s’accepter, telle qu’elle est.



Un petit regret, la construction en treize parties me laisse un petit goût d’insatisfaction car une fois ma lecture achevée et installée pour écrire ici mon ressenti je m’aperçois que je n’ai gardé qu’un sentiment global agréable mais que j’aurai peut-être préféré que certains des personnages (finalement assez nombreux et variés) laissent plus de marques en moi, la construction « hachée » et parfois sans lien apparent (mais si au final) et à diverses époques empêchant d’avoir une continuité et un attachement plus marqués en dehors du personnage d’Olive, de son mari et son fils.



"(…) les vies se soudent les unes aux autres comme des os, et que les fractures ne se réduisent pas toujours. (p157)"



Une mini-série en a été adapté en 2014 avec Frances Mc Dormand dans le rôle d’Olive, tout à faire le visage que l’on imagine mais pas le physique et cela rejoint le sentiment que j’avais pendant ma lecture que cela ferait une jolie adaptation au cinéma.



Un nouvel opus est sorti très récemment Olive, enfin qui est déjà dans ma liste d’envies et dont j’ai hâte de savoir ce qu’elle me réserve car avec Olive on peut s’attendre à tout avec sa verve, ses ambiguïtés, ses maladresses mais aussi la tendresse qu’elle garde bien cachée mais moi je l’ai découverte et ressentie.



J’ai beaucoup aimé.
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Olive Kitteridge

Sous ses airs revêches et ses jugements à l'emporte-pièce, Olive Kitteridge cache un coeur d'or, une belle sensibilité et une qualité d'écoute. Autour d'elle dans sa petite ville natale de Nouvelle-Angleterre : son mari, son fils, des voisins, d'anciens collègues et élèves...



Surprise ! ce récit n'est pas linéaire, il fait davantage penser à des chroniques, avec Olive en fil conducteur, certes, mais un fil parfois bien distendu. On perd certains personnages de vue, d'autres apparaissent le temps de quelques pages, on peut s'y mélanger les pinceaux et s'en agacer.

Je me suis néanmoins régalée, regrettant, en refermant l'ouvrage, de quitter ce petit univers "confortable", malgré la gravité des sujets ; la plume charmante d'Elizabeth Strout y est pour beaucoup. J'ai retrouvé avec plaisir des accents de Pat Conroy et Dirk Wittenborn (Le remède et le poison) pour le côté sombre, et d'Alison Lurie pour la finesse d'analyse.



Un très beau roman, tour à tour doux, grave et mélancolique, sur le couple à l'épreuve du temps et de la vieillesse, sur la dépression, la solitude, les relations parfois difficiles, castratrices entre les mères et leurs enfants.



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Tout est possible



L’auteure aborde ici en profondeur les personnages qu’elle a évoqué dans Je m’appelle Lucy Barton, alors qu’elle échangeait des souvenirs d’enfance avec sa mère.

Chaque chapitre relate les sentiments qui animent un de ces personnages, les mettant en perspective de leur histoire et surtout de leur relation aux autres.

Car, qui est-on si ce n’est que l’image et le lien qui nous lient ou nous délient aux autres.

Ces chroniques sont touchantes, un effet choral bienvenu puisqu’il permet de relier les personnages entre eux dans l’espace et dans le temps.

Un style très doux, mélancolique et pourtant lumineux.

Ce nouvel opus de Elizabeth Strout m’a enchantée

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Je m'appelle Lucy Barton

Je me souviens avoir lu une critique de ce livre dans un magazine, et cela m'avait intrigué. Après plusieurs années, j'a pu me le procurer mais je ne me souvenais plus pourquoi je voulais le lire. Il m'a bien plu. Lucy Barton, est hospitalisée pour une appendicite dans un hôpital de New York. Sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis plusieurs années, vient la voir de l'Illinois. Elle reste 5 jours et 5 nuits à son chevet. Elles profitent de ce moment pour échanger des choses banales comme des choses importantes du moins aux yeux de Lucy. Ce livre se lit vraiment facilement, c'est émouvant, outre les relations mère-filles, il y a beaucoup de solitude, pauvreté, un peu de froideur également et surtout un grand manque d'amour qui vient de sa famille. Lucy étant la seule à avoir fait des études, sa famille se sent trahie, c'est la seule également à avoir quitté sa famille très jeune et pour elle, c'était une libération...C'est une sorte de huis-clos même si il y a de temps en temps la présence du gentil médecin ou des trois infirmières avec leurs surnoms... C'est un joli roman, un peu en dehors du roman traditionnel, mais très plaisant malgré les sentiments qu'il véhicule.
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Oh, William !

Il est des choses qu'il est difficile d'expliquer. J'aime écouter la voix de Lucie Barton, j'ai aimé l'écouter dès que j'ai lu Je m'appelle Lucy Barton et après Tout est possible. J'aime cette voix. J'aime ce qu'elle nous raconte, en confidence. J'ai lu quasiment d'une traite ce livre, tant j'ai aimé écouter cette voix, que j'ai l'impression d'entendre encore en écrivant cet avis.

Lucie avait enfin trouvé la sérénité auprès de son second mari, une sérénité qu'elle n'avait pas auprès de William, son premier mari, avec lequel elle a eu deux filles. Aujourd'hui, Lucie a 64 ans, elle est veuve de son second mari. Elle est restée proche de William, son premier mari. Elle raconte leur vie, le présent, mais aussi le passé. Elle essaie de comprendre pourquoi leur vie de couple s'est déroulée ainsi, sous la bienveillante domination de sa belle-mère. Lucy, nous lecteurs qui suivons ses récits, savons à quel point elle a souffert dans son enfance, dans son adolescence, comment, contrairement à son frère, elle a eu la chance de s'extirper de cette violente absence d'amour - et pire encore. 

Sereine, Lucy l'est encore, y compris quand la vie de William s'écroule, à la suite de deux événements qui n'ont aucun lien l'un envers l'autre. Ils sont encore tous les deux tellement liés que, quand il part à la recherche du passé de sa mère, de tout ce qu'elle lui avait caché. J'ai eu l'impression que l'on tendait un miroir à Lucy, lui montrant d'autres enfances bouleversées que la sienne. 

En lisant ces livres, j'ai eu aussi l'impression que le destin de Lucy lui permettait de parcourir les Etats-Unis. L'Illinois, où elle est née et a grandi. New York, où elle a étudié, s'est mariée, est devenue autrice. le Maine, d'où est originaire la mère de William. L'intertextualité est importante dans ce qui est pour l'instant une trilogie, puisque Lucy écrit son histoire, que nous connaissons en lisant nous-mêmes les livres dont elle est l'héroïne, et que d'autres personnes lisent ces livres, et apportent des informations complémentaires sur ce récit autobiographique. 

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Je m'appelle Lucy Barton

Je m'aperçois, au fil des années, que mes choix de lecture évoluent, que mes centres d'intérêt changent. J'aime alterner les gros pavés fourmillant de détails, avec une construction assez classique, les "feel good", parenthèses à la dureté du quotidien et les romans qui me surprennent, me déroutent, me bousculent.Je m'appelle Lucy Barton appartient à cette dernière catégorie. Le titre paraît anodin, mais révèle déjà la principale thématique du livre : l'identité. Comment savoir qui l'on est quand une enfance, dans une extrême pauvreté, vous a tenue à l'écart de la société ? Peut-on réussir à intégrer les codes de ceux qui ont toujours possédé de quoi vivre décemment ? Est-il possible de laisser derrière soi une enfance, une famille dysfonctionnelle et renaître ailleurs en poursuivant ses études ?



L'héroïne, Lucy Barton, va se retrouver hospitalisée neuf semaines à la suite d'une opération de l'appendice. Une bactérie met ses jours en danger et son mari prend la décision d'appeler sa mère pour la prévenir de la situation. Lucy a coupé tout lien avec les siens et découvre, un jour, avec stupéfaction, que celle-ci est venue et est assise au pied de son lit. Commencent alors une étrange cohabition, d'étonnantes conversations entre les deux femmes. La narration à la première personne nous permet de suivre au plus près le ressenti de Lucy. Que dire à cette mère, surgie du fin fond de l'Illinois pour retrouver sa fille à New-York ? Revenir sur le passé, lui demander des comptes ? Les souvenirs qui remontent à la surface sont souvent tristes, parfois effrayants mais sont-ils fidèles au passé ? Elizabeth Strout retranscrit admirablement les pensées fébriles de son héroïne, ses doutes sur ce qu'elle a vécu, ses scrupules à aborder certains sujets avec sa mère. Est-il encore temps de demander des comptes à cette dame âgée ? Des excuses auraient-elles le pouvoir de guérir ses blessures d'enfance ?



Il va s'écouler cinq jours et cinq nuits, où sa mère va surveiller Lucy comme une louve son petit. Cinq jours en milieu hospitalier où leurs bribes de conversation sont interrompues par les soins, les examens et les visites du médecin. Si peu de temps pour entendre ce que chaque enfant, même devenu adulte, veut entendre, que sa mère l'aime et l'a toujours aimé.



Cette hospitalisation va être une sorte de catalyseur pour Lucy, dénouant certains fils de son histoire personnelle et la confortant dans sa vocation d'écrivain. Les mots lui serviront à panser ses maux. Elle prendra conscience que la résilience ne consiste pas à faire table rase de son passé, mais à composer avec celui-ci. Pour se construire une identité, il faut savoir d'où l'on vient et accepter que tout ne peut être transcendé par l'argent, la réussite ou la culture. Pour grandir et s'épanouir, il lui faudra intégrer qu'avant d'être Lucy Barton, elle a été "Lucy Bordel-de-merde-Barton".



Une lecture en apnée



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Olive Kitteridge

Avec "Olive Kitteridge' Elizabeth Strout entraîne son lecteur dans une farandole, et quand elle nous a saisi la main, on ne peut plus la lâcher.

Olive Kitteridge et son mari font partie des notables d'une petite ville côtière des Etats-Unis, petite ville que connait bien l'auteure puisqu'elle y est née. La vie y semble paisible et sereine, enfin...si on n'y regarde pas de trop près. Les années passent, les enfants grandissent et vont vivre leurs vies.

Seul le premier chapitre est consacré à l'âge mature d'Olive et son mari. Ils ont un fils adolescents, Henry est un pharmacien convivial et elle, Olive, un professeur de mathématiques reconnue et craint car toujours prête à s'emporter, mais aussi une sacrée bâtisseuse.

Puis dès le second chapitre on bascule à un autre âge de leur vie : ils sont à la retraite, la ville a changé, eux aussi, comme leurs concitoyens. Qu'est-ce qu'ils ont en commun ? Ce regard vers le passé, cette question lancinante sur ce qu'ils ont loupé, le pourquoi de l'éloignement de leurs enfants, pouvant aller jusqu'au rejet, jusqu'à la faillite quand un des plus choyé deviendra criminel.

Olive passe d'un couple à l'autre, d'un ami à une connaissance, à un accident de parcours traumatisant, à de nouvelles rencontres. Elle est devenue vieille mais pas prête à baisser les bras. Elle est le vivant démenti à ce paragraphe du milieu du livre "Elle aurait voulu dire que leur coeur était trop vieux désormais pour ce genre d'émotion. Qu'on ne peut pas continuer à faire subir cela à son coeur, qu'on ne peut pas lui demander de surmonter cela." Elle ne se protège pas, elle ne se replie pas, elle vit. Preuve vivante que le coeur est toujours battant.

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Olive, enfin

Je n’ai pas ressenti la nécessité de lire auparavant le roman Olive Kitteridge, ayant regardé, entre-temps, la mini-série avec la fabuleuse Frances McDormand dans le rôle-titre. Alors, lorsque Elizabeth Strout a imaginé une suite à son personnage fétiche, je n’ai pu résister à l’envie d’en connaître la teneur.

Olive, enfin, explore et expose le quotidien de quelques habitants de la petite ville de Crosby dans le Maine, tous des connaissances d’Olive. Celle-ci, désormais veuve, fréquente Jack Kennison, un veuf de soixante-quatorze ans, tous deux comblant ainsi leur solitude devenue étouffante. Le roman dévoile aussi la partie cachée de la vie de certains couples âgés ainsi que de leurs secrets de famille longtemps tus. Un panorama sur les conditions liées au vieillissement de la population dans nos sociétés occidentales porté par l’humour particulier et la langue acérée d’Olive Kitteridge.

J’ai tellement aimé que je me dois de lire le premier volet!



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Olive Kitteridge

Olive est méchante.... Tout le monde le sait dans la petite ville du Maine où elle enseigne les maths. A commencer par Henry son adorable mari, véritable soupape de décompression sur pattes pour Madame.



A travers de petits moments de grâce, Olive est pourtant aussi capable du meilleur. Ce sont ces deux visages qui en font un personnage intriguant auquel il n'est pas impossible de s'attacher. A condition de prendre le temps de la découvrir...



Un très beau livre magnifiquement adapté sur HBO dans une mini-série avec Frances Mc Donald.
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Olive Kitteridge





Toute les nouvelles de ce livre s’articulent autour d’Olive Kitteridge, prof de maths peu avenante, épouse du pharmacien de Crosby, petite bourgade maritime (fictive) du Maine. Voici une femme qui ressemble à tant d’autres : Mère étouffante, voisine pas toujours affable, mais pas vraiment acariâtre non plus; Un mauvais caractère qui cache des failles. Des élans de bonté, aussi, chez ce personnage complexe, qui sert en fait de prétexte à l’autrice pour raconter les coulisses du bourg et de sa population américaine moyenne typique : ses petits secrets, sa morale, ses drames domestiques, etc.

Une écriture ciselé et un portrait tout en finesse, jamais caricaturale, qui ne manque pas d’humour ni d’intelligence. Un bémol cependant pour l’inégalité des chapitres, car si certains m’ont accrochés d’autres m’ont parus un peu longs voir ennuyeux.

La construction en tout cas est originale, et l’écriture agréable, même si ce n’est pas un coup de coeur pour moi.

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Olive Kitteridge

Olive Kitteridge est grande, massive même, et le temps qui passe lui fait encore prendre de l'ampleur. Elle est abrupte, peu avenante, et sa carrière de professeur de mathématiques laissera à ses élèves des souvenirs de terreur. Le cours de sa vie et de celle de la communauté qu'elle fréquente nous est contée au cours de treize histoires, indépendantes, de la taille d'une nouvelle, et qui semblent extraites d'un feuilleton publié dans un journal. Ces épisodes sont en effet indépendants et Olive y prend part de façon très inégale : centre du propos ou simple évocation au détour d'un paragraphe. Et l'on y côtoie la vie banale d'une petite ville de province américaine (Crosby, dans le Maine) de mariage et mésalliances, en malheurs ordinaires (mort, maladie, séparation, trahison...), mais aussi entraide et pardon, sur une trentaine d'années .



De nombreux thèmes de la vie en société sont abordés , famille, éducation, religion et politique, mis en mots par la verve rustique d'Olive : pas de demi-mesure ou de langue de bois.



Ni sinistre (et pourtant les situations dramatiques ne manquent pas), ni franchement humoristique (même si on peut quelquefois sourire), le ton se veut neutre, sans parti pris, un peu comme on relaterait des faits divers dans un quotidien local, avec tout de même quelques envolées lyriques face à des paysages grandioses.

L'écriture est agréable , mais sans grande originalité.



La lecture fut donc plaisante, sans plus. Je n'ai pas ressenti cette urgence de retrouver le récit comme cela peut arriver dans certains romans palpitants, mais un certain plaisir était cependant au rendez-vous. C'est sans doute le déroulement chronologique qui crée l'envie de poursuivre : évolution du destin singulier de l'héroïne évoqué en parallèle aux mutations de la société américaine



Ce roman a reçu le Prix Pulitzer Fictions en 2009 et a été finaliste pour le National Book Critics Circle Award en 2008
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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